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mardi 27 avril 2010

Une fessée et Olic!

Après un match aller indigne d'une demi-finale de Champion's, Lyon devait une revanche au football français. Las, le Bayern Munich a corrigé les Rhodaniens à Gerland (3-0), fusillés par un hat-trick du Croate Olic. Au-delà du score, c'est surtout la manière qui a déçu. Ce second acte fut également la démonstration éclatante de la supériorité tactique de Louis Van Gaal sur un Claude Puel trop peu courageux pour un tel événement.
A tel point que l'on n'a même pas eu l'impression que les Bavarois ont forcé leur talent pour obtenir leur billet pour Santiago-Bernabeu.

Il est certains matches où l'on n'a pas besoin de beaucoup de temps pour en deviner l'épilogue. Lors du 1/8ème de finale aller face au Real Madrid, les 20 premières minutes avaient suffi pour comprendre que Lyon l'emporterait. Ce soir, il n'a même pas fallu 2 minutes pour savoir que le match serait totalement en faveur du Bayern. A la récupération au milieu, hargneux sur les seconds ballons, les coéquipiers de Van Bommel se font respecter d'emblée. 41 ans que le Bayern Munchen n'a pas été éliminé par un club französich, c'est pas aujourd'hui qu'on va se faire piéger.

Après 2 ballons touchés, Cris n'a pas l'air dans son assiette. Confirmation dès la 3ème minute: Olic retire le ballon des pieds et adresse un centre parfait à Müller tout seul face à Lloris. L'attaquant réussit l'exploit de tirer à côté alors que toute la cage s'offre à lui comme une fille du Zaman café. Qu'il est loin le temps de la doublette Elber/Janker victorieuse de la C1 en 2001...

Le pressing teuton met en galère les Lyonnais. Néanmoins, il parvienne à propager un léger frisson dans le backfour sur un corner frappé par Chelito Delgado que ne parvient pas à rabattre Makoun. Un peu faible tout ça.
A la 10ème, Robben crée un décalage en jouant une touche (!) pour Müller qui centre instantanément mais personne n'est là pour exécuter la sentence. Lyon est sur l'échafaud, la tête sur le billot. Ne reste plus qu'à savoir quand le couperet tombera. Gerland se transforme en Place de la Révolution.

La sanction ne tarde pas à attendre. 26ème minute: côté gauche Altitop alerte Müller qui devance Réveillère pour donner la gonfle à Olic. Le Serbe enrhume Cissokho et Lloris d'une frappe en pivot imparable.

Les espoirs de l'OL sont quasiment enterrés mais le cadavre bouge encore. A la 31ème, sur un des rares centres réussis par les Gones, Delgado trouve Bastos qui bousille une occasion en or en croisant trop sa volée pied gauche.

La "bataille du midfield" est remporté par le duo Van Bommel/Schweinsteiger. Le Batave se permet le loisir de faire prendre un jaune à Gonalons, toujours trop naïf. L'expérience qui rentre certainement. Au passage, il est impératif de mettre en exergue la performance de Schweini a.k.a. le chouchou d'Angela Merkel. Replacé milieu récupérateur par le Pélican Van Gaal, il fut parfait dans sa façon d'orienter le jeu.

Archi-dominé dans le jeu et dans les intentions, Lyon et Claude Puel se doivent de réagir. En cherchant très loin dans ses souvenirs, Puel se rappelle avoir vu dans Téléfoot ou Stade 2 que Dunga faisait jouer Bastos arrière gauche en sélection. Eurekâ! Gomis sort au profit de Cissokho. Forcé de marquer 3 fois pour se qualifier, Puel conserve malgré tout ses 2 milieux déf' Gonalons et Makoun. Cela ne vous rappelle personne? Mais si, un Lyonnais aussi, avec des gros sourcils et un K-way Carrefour. Vous voyez pas?
Ce que le coach lyonnais oublie, c'est qu'au Brésil, les arrières latéraux sont des joueurs offensif qui, lorsqu'ils montent, sont systématiquement couverts par l'ailier. Sauf que bon, on a bien forcer très fort sur notre imagination, on voit pas bien ce que Lyon a de commun avec la Seleçao au niveau de ces automatismes. C'est ce qu'on appelle le changement "on verra bien si ça marche".

De son côté Van Gaal la joue easy rider. Le double goitre se permet le luxe de reformer la charnière centrale en sortant Van Buyten légèrement blessé (c'est pas tout ça mais y a un match de championnat samedi) pour Demichelis.

Fallait pas être parti chercher une bière dans le frigo trop longtemps pour voir Gomis toucher un ballon. Non pas que sa frappe fut dangereuse (il a tué des tortues volantes) mais bien car ce fut le seul moment où on le vit dans l'exercice de ses fonctions. 15M€ la banane: Aulas et Lacombe entrent par la grande porte dans le Guiness Book des records.

Comme prévu, Bastos est en perdition sur le plan défensif face à Robben. Le Batave tord Boumsong pour décaler Schweini qui frappe au-dessus (53ème) puis fait le boulot lui-même en collant une frappe vicieuse, magnifiquement détournée par Hugo Délire (56ème).

A l'heure de jeu, le référé suisse Massimo Bussaca y va de son solo en avertissant Cris pour une faute imaginaire. Vexé, en bon capitaine, le Brésilien chambre l'arbitre qui lui conseille, au moyen d'un carton rouge, d'aller prendre sa douche en avance sur ses coéquipiers.

Evénement à la 61ème: Govou adresse une frappe.. cadrée (si, si) que Butt dégage des poings.

C'est pas tout ça mais le Bayern a un taf à finir. Altintop, parfait remplaçant de Ribéry, lance Olic dans le dos du backfour lyonnais. Action, réaction: 2-0. En bon représentant allemand, le Bayern veut coller une pile. Robben remet une couche mais sa frappe en direction de la lucarne est claquée par Lloris, encore une fois bien seul.
76ème: Lyon touche le fond voire tente de creuser. Centre de Lahm, tête d'Olic. Pris à contre-patte, Lloris ne peut qu'effleurer le cuir. Et 1 et 2 et 3-0! Une fessée et Olic. Fallait pas vexer le Croate, sorti pour des raisons tactiques par Van Gaal après l'exclusion de 'Ti Franck! L'OL part dormir sans manger de dessert. C'est dommage, ce soir y avait de la Danette dans le frigo.

Après un match si catastrophique, comment ne pas pointer du doigts les insuffisances lyonnaises? A la décharge de Puel, il faut tout de même avouer que l'absence de Toulalan a salement déséquilibrer l'équipe. Makoun est bon 1 match sur 5 bon ben pas de bol. Gonalons s'est fait arnaquer en beauté par Van Bommel (c'est pas beau Mark de s'attaquer aux petits! D'accord, tu fais pareil aux grands mais ce n'est pas une excuse). Delgado s'est fait broyer les sourcils par le midfield bavarois. On n'ose parler de la défense car sinon ce serait du vice, de la torture. Pas envie de finir dand un tribunal...
Evidemment, l'image à retenir est sans doute la sortie en pleurs de Lisandro Lopez à la 80ème. Aucun ballon à négocier en 2 matches pour le n°9. En un mot: une honte pour un joueur d'un tel acabit n'hésitant pas se sacrifier pour le bien du collectif. Sinon, il a bien peaufiné sa participation pour Koh Lanta.

Claude Puel a bâti une équipe ultra-défensive incapable de renverser la vapeur et de créer du jeu quand les circonstances l'exigent. En Champion's, pour l'emporter, il faut savoir attaquer pour l'emporter. Van Gaal a joué avec son homologue français, a dominé les débats même quand le Bayern jouait à 10 au match aller. De plus, il a su insuffler de la confiance à une défense réputée en bois de cagette que Lyon devait exploser à l'Allianz Arena. Encore fallait-il la mettre à l'épreuve.

Le Bayern Munich a amplement mérité sa qualification et cette confrontation a démontré que la chance sourit aux audacieux. Cela sera-t-il suffisant face au Barça ou l'Inter?

Choa d'Arelate

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