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lundi 31 mai 2010

Les Bleus toujours en chantier

L'annonce du forfait de Lassana Diarra lors du stage à Tignes a provoqué un déclic dans la tête de Frère Ray. Exit les 2 milieux récupérateurs, pourtant inamovibles depuis 6 ans, bienvenu 4-3-3! Après 2 matches de préparation face au Costa Rica et la Tunisie, les enseignements sont déjà nombreux. Et le moins que l'on puisse affirmer, c'est qu'à 11 jours du match face à l'Uruguay, les Bleus ont du pain sur la planche.

C'est la mode alors why not? Inflexible dans ses compositions, Blue Ray a décidé d'opter pour le schéma qui fait la grandeur du Barça. 4-3-3: la formule est lancée! De quoi s'attirer les faveurs d'un public Footix versatile qui est Anti-Domenech par panurgisme exacerbé? A la fin du match face au Costa Rica, beaucoup ont clamé "mission accomplie". Pourtant, à y regarder de plus près, cet essai ne fut certainement pas aussi concluant qu'il n'y parut.

Pour ce dernier match en terres gauloises, Ray Do a aligné une équipe expérimentale: Mandanda- Sagna, Gallas, Abidal, Evra- Gourcuff, Toulalan, Malouda- Govou, Anelka, Ribéry.
Toulalan fait office de sentinelle, Gourcuff occupe une position plus reculée pour diriger le jeu, Malouda joue le rôle de relayeur et Anelka évolue en pointe. L'animation offensive a de la gueule sur le papier. De là à conclure que cela fonctionnera sur le terrain, c'est une toute autre chose.

D'entrée de jeu, les Bleus mettent la pression sur des Ticos en reconstruction. La moyenne d'âge est de moins de 23 ans. Pas étonnant puisque le nouveau sélectionneur s'appuie sur la génération 4ème des championnats du Monde des moins de 20 ans.
Cependant, sur leur première attaque, Hernandez ouvre la marque d'une frappe des 20 mètres (11ème). Abidal, autoproclamé défenseur central, réalise l'action parfaite: laisser le joueur démarqué, venir sur lui, reculer, se tourner au moment de la frappe. A montrer dans toutes les écoles de football. Mandanda, surpris par le rebond, se troue salement. Lloris peut dormir tranquille.
Si les Français parviennent à égaliser à la 22ème minute grâce à un csc, ce sont les Ticos qui se créent des occasions dangereuses, les rares fois où ils pénètrent dans le camp bleu. Une première fois, Mandanda détourne d'une claquette une frappe en direction de la lucarne; la seconde fois, c'est la transversale qui sauve les coéquipiers de Captain Evra sur une tête de Ruiz, indiscutable homme du match. C'est vrai que pour Frère Raymond, les corners ne se travaillent pas...
Après avoir poussé comme des malades pour l'emporter face à des Ticos cuite au bout de 45 minutes, Valbuena, pour sa 1ère sélection, offre la victoire aux Bleus. A vrai dire, le score, on s'en fout un peu.

Au niveau des enseignements, plusieurs points sont à mettre en exergue.
Tout d'abord, l'équipe est déséquilibrée et penche furieusement à gauche. Cependant, le trio Evra/Malouda/Ribéry se marche sur les arpions. Malouda ne peut jouer son jeu d'ailier à l'ancienne avec Ribéry devant lui. Dans un rôle de simple relayeur, l'impact du Guyannais est forcément moindre. Quant à Ti Franck, il développe une nouvelle technique footballistique qui consiste à jouer tout seul.
Gourcuff veut trop en faire; sa bonne volonté n'empêche d'être brouillon.
Sur le front de l'attaque, Anelka prouve qu'il n'est pas un véritable n°9. Pis, on a l'impression qu'il s'ennuie et qu'il ne fait rien pour proposer des solutions.
Le côté droit Sagna/Govou est faible et ne tolère pas la comparaison avec l'activité qui émane du côté gauche.
Toulalan est au four et au moulin au poste de n°6 mais ne pas tout colmater tout seul. Surtout quand on voit la faiblesse d'Abidal dans l'axe combinée à un Gallas de retour à la compétition.
Enfin, l'absence de Titi Henry n'augure rien de bon pour le natif des Ulis. Tout cela sent bon la Coupe du Monde posé sur le banc...

Malgré ces constatations, affirmer que les Bleus n'ont pas été si bons que cela est considéré comme un crime d'anti-patriotisme. Le syndrôme Jacquet point à l'horizon. Tous derrière les Bleus aveuglément? Manquerait plus ça!

Deuxième fournée des matches préparatoires avec un affrontement à Radès face à la Tunisie. Le 4-3-3 est reconduit avec, comme seul changement, la présence d'Hugo Délire dans les bois.

On ne change pas les bonnes habitudes en prenant un pion d'entrée de jeu. Sixième minute, incursion tunisienne, Ben Khalfallah met la misère au côté droit de la défense française et centre pour Jemaa seul au second poteau. Sur sa bonne lancée, le backfour est pris en défaut 2 minutes après. Ben Khalfallah part dans le dos d'Abidal (pour changer) mais, au moment d'offrir un but tout fait à Jemaa one more time, il déglingue sa passe. A la 11ème minute, Ben Khalfallah encore et toujours récupère la gonfle côté gauche, rentre et frappe à côté. Heureusement que le joueur de Valenciennes est droitier sinon...
A la demi-heure de jeu, les Bleus contrôlent le jeu sans parvenir à concrétiser. Ribéry déborde mais préfère frapper du gauche dans le petit filet plutôt que de centrer. En même temps, centrer sur qui? Christian Jeanpierre, à qui on ne la fait pas, analyse: "les Français ont mis un petit quart d'heure à se mettre en train" ou un truc dans le genre. Sauf que pendant ce quart d'heure, c'est un miracle si le score n'est que de 1 à 0.
A force de pousser, les Bleus parviennent à égaliser grâce à une épaule de Gallas, à la réception d'un coup franc de Gourcuff qui semble avoir pris le leadership en matière de coups de pied arrêtés (65ème). Après ce but, Ray effectue plusieurs changements qui marquent la fin de la partie. La dernière demi-heure est anarchique avec 3 avant-centres sur la pelouse. A un moment, Blue Ray a voulu les empiler mais il n'a pas pu...

Pour ce qui est de l'animation offensive, les problèmes aperçus face au Costa Rica se confirment. Le jeu penche démesurément à gauche, le côté droit est faiblard, la défense centrale patauge. Une bonne nouvelle cela dit: Gourcuff s'améliore en coups de pied arrêtés. Enfin!

Avant d'affronter la Chine vendredi à La Réunion, force est de constater que le changement de tactique a été forcé par l'absence de Lass Diarra et que Coach Ray a bâti un squad pour construire un 4-2-3-1 et non un 4-3-3. Cependant, au vu des résultats peu probants obtenus lors de ces 2 confrontations, que face à l'Uruguay, les Bleus retrouvent le format à 2 récupérateurs. Car face à deux chasseurs de buts comme Suarez et Forlan, la moindre erreur défensive et de replacement se paiera comptant. Ray Do prendra-t-il le risque de se présenter avec une équipe aussi déséquilibrée? Le doute est permis.

Cesc Romero

dimanche 23 mai 2010

L'Internazionale 45 ans après


Après 45 ans d'attente, l'Internazionale a enfin retrouvé le goût d'une victoire en Coupe d'Europe des Clubs Champions après sa victoire 2 à 0 face au Bayern Munich dans le Stade Santiago-Bernabeu. Grâce à un sens tactique élevé à son paroxysme, les hommes du Special One Mourinho ont remporté sans trembler une finale dont ils étaient les favoris. Face à eux, le Bayern Munich n'est pas parvenu à trouver la solution du piège tactique tendu par les Nerazzurri.

La supercherie n'aura pas tenu 90 minutes de plus. Après s'en être sorti miraculeusement face à la Fiorentina en huitième et Manchester United en quart grâce à 2 golazos d'Arjen Robben, le Bayern Munich n'a pas fait le poids face à l'Invicible Armada du Mou. Pas vraiment une surprise en soi. Après avoir plié Chelsea, le CSKA Moskva et le Barça, ce n'était quand même pas des Bavarois avec un backfour en bois de cagette qui allait foutre les miquettes aux Intéristes.

Privé de Ti Franck Ribéry, Van Gaal conserve son système classique en 4-4-2 avec Altintop en lieu et place du Boulonnais: Butt - Badstuber, Van Buyten, Demichelis, Lahm - Schweinsteiger, Van Bommel, Altintop, Robben - Olic, Müller.
De son côté, The Special One a opté pour une solution en 4-2-3-1 avec Chivu en latéral gauche et El Capitano Zanetti en milieu déf' pour remplacer Thiaggo Motta suspendu: Julio César - Chivu, Samuel, Lucio, Maicon - Cambiasso, Zanetti - Pandev, Sneijder, Eto’o - Milito.

Pas besoin d'un cours de tactique, aucun doute: le backfour bavarois est pourlingue, trop lent par rapport à la vivacité de Sneijder et Il Principe Milito.
Comme prévu, l'Inter laisse le contrôle de la gonfle au Bayern. Au bout d'une demi-heure, le ratio de la possession de balle est sans équivoque: 63/37. Pas spécialement de quoi s'en faire côté nerazzurro. Comme à son habitude, les Lombards (sic) aspirent leurs adversaires avant de les planter en contre. La seule menace valable s'appelle Robben et la mission du trio Chivu/Zanetti/Cambiasso est de le casser avant qu'il ne prenne de la vitesse. Certes, l'Inter joue bas mais ne concède pas d'occasions franches.

Si les fondus du Barça (dont pas mal de Footix quand même) ne jure que par le toque et les passes redoublées, le football peut consister en des schémas de jeu beaucoupe plus simples. Exemple à la 35ème minute: Julio César dégage son camp, Milito remet de la tête à Sneijder qui distille plein axe un amour de passe au Principe qui exécute Butt d'une frappe sous la barre. Le Bayern est tombé dans le panneau comme y tombèrent les Blues et les Blaugranas. Deux minutes plus tard, on prend les mêmes dans le désordre. Milito fixe la défense côté gauche puis décale le Batave qui sort vaincu de son face-à-face avec Butt. Il y aura donc une deuxième mi-temps avec un semblant de suspense.

De retour des vestiaires aurait pu sourire aux Bavarois mais Müller mangea copieusement la feuille face à Julio Cesar, faisant ainsi honneur à sa réputation. Eh oui gamin, c'est la C1 ici, pas Bochum!

A l'heure du coaching, Van Gaal expose la misère de son effectif avec les entrées de Klose, Gomez. Sacrée perf' d'arriver en finale avec une équipe pareille... De son côté, le Mou sort Chivu exténué par son duel avec Robben pour Stankovic. Ainsi, Zanetti retrouve son côté gauche et, s'il est évident qu'en vitesse de pointe, l'Argentin ne tient pas 10 mètres face à Robben, son expérience lui permet de compenser. Et de quelle manière! Le Batave ne passera plus du match et s'emmêlera dans des dribbles désespérés.

Bon, c'est pas tout ça mais y a un match à plier. Saméto (copyright Cricri Jeanpierre) en position de 10 lance Milito. Il Principe arrache les reins de Van Buyten d'un crochet avant de battre Butt pour la seconde fois de la soirée. Pour cette finale, la ligne de stats de l'Argentin parle d'elle-même: 2 tirs, 2 buts. Chirurgical. On appelle ça du réalisme.

Ce succès nerazzurro est avant tout la victoire de José Mourinho. Par sa faculté à façonner un collectif dévoué à ses préceptes, le Mou a triomphé de ses détracteurs les plus virulents. Assurément, ce n'est pas la victoire du football champagne mais ce triomphe a fait la part belle aux vertus de la tactique et du sacrifice. Parce que, franchement, faire jouer Eto'o à la manière d'un latéral droit, il fallait non seulement oser mais en plus le faire comprendre au Camerounais qui a accepté sans broncher.
Par ailleurs, il fut fort émouvant de voir Javier Zanetti lever enfin la Champion's après tant de matches joués pour les Nerazzurri. Si l'Inter est connu pour être un club peuplé de mercenaires, El Capitan est, depuis des années, le garant de l'institution "Internazionale".

Avec ce triplé Coupe/Scudetto/Champion's, le Mou adresse un fier bras d'honneur à tous ceux qui l'ont critiqué en Europe et en Italie. The Special One gagne, vous déteste et vous le fait toujours savoir.

Francesco della Nuéjouls

jeudi 20 mai 2010

Celeste Episode III: Penarol champion!


Choa-garra-charrua suit les aventures de la sélection uruguayenne depuis l'annonce de la liste des joueurs sélectionnés pour le Mondial.

Episode III: Penarol remporte l'Uruguayo.

Après avoir paumé le play-off qui lui aurait assuré le titre, le Penarol retrouvait le Nacional dans la finale du championnat charrua.
Samedi 15 mai, au Stade Centenario était comble pour accueillir le clasico uruguayen. Invaincu depuis 7 clasicos et fort de la victoire en play off, le Nacional pouvait espérer souffler le titre à l'éternel rival. De son côté, Penarol, intenable lors du championnat de clôture qu'il a emporté invaincu, devait impérativement renouer avec son lustre passé. En effet, cela fait depuis 2003 que les Jaune et Noir attendent une victoire dans l'Uruguayo.

Comme dans tous les matches à fort enjeu, le jeu développé n'est guère emballant. Ici, pas de toque mais de la Garra Charrua. A l'ancienne. En terme de chiffres, cela donne une courte victoire de Penarol (1-0; but Pacheco à la 23ème) et... 4 expulsions directes!

Cette victoire, en plus d'offrir un précieux avantage à Penarol, marque la fin de l'hégémonie des Tricolores du Nacional.

Pour les fans de fiches techniques (source: Ovacion digital):

Nacional: Rodrigo Muñoz, Álvaro González (Matías Cabrera 73´), Sebastián Coates, Alejandro Lembo, Christian Nuñez, Oscar Javier Morales, Raúl Ferro (Maximiliano Calzada 45´), Gustavo Varela, Ángel Morales (Diego Vera 75´), Mario Regueiro y Santiago García. DT: Eduardo Acevedo

Peñarol: Sebastián Sosa, Matías Aguirregaray, Alejandro González, Guillermo Rodríguez, Darío Rodríguez, Egidio Arévalo Ríos, Sergio Orteman, Jonathan Urretaviscaya, Gastón Ramírez (Diego Alonso 75´), Antonio Pacheco (Bosco Frontán 67´) y Alejandro Martinuccio (Ruben Olivera 83´). DT: Diego Aguirre.

Estadio del Centenario



Arbitres: Héctor Martínez, Marcelo Costa y William Casavieja.

But: Antonio Pacheco (PEÑ) 23´

Cartons jaunes: Sebastián Coates (NAC) 17´, Alejandro González (PEÑ) 43´, Alejandro Lembo (NAC) 45´, Gustavo Varela (NAC) 60´, Darío Rodríguez (PEÑ) y Santiago García (NAC) 62´, Sebastián Sosa (PEÑ) 66´, Mario Regueiro (NAC) 90´.

Cartons rouges: Maximiliano Calzada (NAC) 63´, Jonathan Urretaviscaya (PEÑ) 72´, Matías Cabrera (NAC) 78´, Ruben Olivera (PEÑ) 90´.


Mercredi, le second acte fut également marqué par l'absence criante de jeu. Avec un retard d'un but à combler, le Nacional devait revenir à égalité le plus tôt possible. Ce fut chose faite à la 35ème minute, par l'intermédiaire de Lembo bien aidé par une cagade de Sosa, le gardien des Carboneros. Le Nacional prenait dès lors le contrôle des opérations sans pour autant parvenir à doubler la marque.

Au contraire, à un quart d'heure de la fin, Aguirregaray profita d'une erreur de la défense tricolore pour s'avancer seul et battre le portier du Nacional. Quelques minutes plus tard, les Aurinegros manquaient une occasion en or pour s'assurer définitivement le titre. Ils s'en auraient certainement voulu si le Nacional avait converti une double occasion qui finirent toutes deux sur les montants de Sosa.

Fiche technique:

Peñarol: Sebastián Sosa; Emiliano Albín, Alejandro González, Guillermo Rodríguez, Darío Rodríguez; Matías Aguirregaray, Egidio Arévalo Ríos, Sergio Orteman, Gastón Ramírez; Antonio Pacheco y Alejandro Martinuccio. DT: Diego Aguirre.

Nacional: Rodrigo Muñoz; Gustavo Varela, Alejandro Lembo, Sebastián Coates, Cristian Núñez; Álvaro González, Oscar Javier Morales, Raúl Ferro; Ángel Alejandro Morales; Mario Regueiro y Santiago García. DT: Eduardo Acevedo.

Estadio del Centenario.


Arbitres: Darío Ubriaco, Miguel Nievas y Carlos Changala.

Buts: Alejandro Lembo (NAC) 35´ y Matías Aguirregaray (PEÑ) 75´

Après un championnat d'ouverture calamiteux, peu de monde imaginait une telle issue pour le club le plus titré d'Uruguay. Ce match nul obtenu de haute lutte permet ainsi à Penarol de remporter l'Uruguayo à la surprise générale et de marquer son retour sur le devant de la scène nationale.

Kiko Platense

mercredi 19 mai 2010

Et maintenant?

Vendredi dernier, l'AC Arles a réalisé un exploit majeur dans l'histoire du football français en accédant à la Ligue 1, 5 ans seulement après avoir quitté la CFA 2. Avec cette montée, de nouvelles perspectives s'ouvrent à la fois pour le club mais également pour la ville. Dès janvier 2009, la mairie d'Avignon a compris l'intérêt d'accueillir les matches de l'ACA. L'absence de vision et l'apathie de l'équipe politique arlésienne privent les Arlésiens non seulement de leur club mais également de retombées économiques positives qui auraient permis à la ville de se dynamiser.

Vendredi soir, dès le coup de sifflet final, l'équipe dirigeante d'Avignon a immédiatement autorisé le début des travaux afin que le Parc des Sports passent aux normes requises pour la Ligue 1. A croire que certaines personnes réfléchissent plus vite que d'autres...

Quand l'AC Arles accède à la Ligue 2 en 2009, beaucoup pensaient que la situation ne serait que provisoire. Après tout, un club de football professionnel permet à la ville de profiter d'une couverture médiatique non négligeable. Mais, au lieu de se donner 1 an de réflexion afin de créer un projet sportif d'envergure, les élus locaux n'ont rien entamé, rien envisagé, pas même une esquisse sur un bord de table. Par conséquent, Avignon investit pour la Ligue 1, ce qui signifie un partenariat sur un minimum de 4 ans. Ou comment le provisoire devient définitif.

Ce qui est frustrant, c'est que la mairie d'Arles n'a jamais cru dans le potentiel de son équipe. C'est un secret de Polichinelle: Monsieur le Maire et ses adjoints souhaitaient la descente immédiate pour chanter le refrain intitulé "on vous l'avez bien dit". C'est beau d'avoir de l'ambition dans la vie!

Voilà donc ce qu'il se passe quand on ne voit pas plus loin que la prochaine feria. On a l'impression que les élus locaux vivent en vase clos, reclus dans leurs certitudes et dans un mépris total des souhaits de leurs administrés. Le football est un formidable outil fédérateur dans une ville. Les exploits de l'AC Arles constituaient un tournant dans l'Histoire sportive de la ville; Avignon nous a doublé. Ce qui marque également, c'est le manque de jugeote des élus Arlésiens. En effet, l'équipe dirigeante avignonnaise dispose de personnes qui connaissent le sport et les réalités économiques, une faculté qui n'est pas franchement partagée à Arles. Monsieur Bompard a dirigé le club de Saint-Etienne qui a eu son petit succès dans les années 70. Oh, pas grand chose, juste quelques titres de champion de France et une finale de Coupe d'Europe des Clubs Champions... Par ailleurs, Laurent Paganelli, homme de terrain star de la Ligue 1 fait également partie du département des sports. De plus, il ne faut pas oublier que le fils de Monsieur Bompard a dirigé le service des sports de Canal + et qu'il occupe actuellement de hautes fonctions à Europe 1. Sans oublier qu'Eric Di Meco, natif d d'Avignon et ancien adjoint aux sports de Marseille a certainement dû être sollicité dans la saison.

Alors, une fois que vous savez cela, vous faut-il plus de 10 secondes pour comprendre que, si ces personnes jugent nécessaire de mettre de l'argent sur la table, c'est que les retombées seront bien plus importantes que les sommes investies?

Arles avait l'occasion de réaliser un investissement historique. Malheureusement, l'équipe dirigeante a sciemment manqué ce tournant et sciemment méprisé les aspirations des administrés qui souhaitent depuis de longues années la mise en place d'une véritable politique sportive dans une ville sevrée de sport de haut niveau depuis plus de 30 ans.
Etrangement, on n'est guère surpris.

François Miguel Boudet

lundi 17 mai 2010

Top players de la semaine

James: 5 fois sauvé par ses poteaux ça va; 6 fois, bonjour Didier Drogba!

Audard: le gardien de Lorient était le douzième Auxerrois.

Hengbart: claque son doublé, claque Lille, clap clap!

Boateng: loupe un penalty en finale de Cup mais se rattrape en déglingant Ballack désormais forfait pour le Mondial.

Veron: l'homme qui choisit ses matches est en forme, en atteste sa performance en Copa Libertadores avec Estudiantes La Plata contre l'Internacional Porto Alegre. Et si Diego avait raison?

Ronaldinho: réserviste pour le Mondial, il plante un doublé contre la Juve histoire de montrer à Dunga qu'il est à un autre niveau que celui de Kaka.

E.Perez: il joue à Estudiantes La Plata et on n'a pas fini d'en parler. Je prends les paris.

Valbuena: sponsorisé par Lacoste depuis ses larmes télévisées.

Messi: meilleur joueur, meilleur buteur, soulier d'or. Il lui aura juste manqué un but contre l'Inter cette saison.

Forlan: deux galettes de renard pour le Charrua en finale d'Europa League. Gallas a les mollets qui tremblent.

Cavani: deux galettes avec Palerme contre Bergame. La Celeste a bien échauffé ses buteurs.

Milito: donne le titre à l'Inter, donne raison au Mou, donne tout. "Donnez donnez do-do-o-o-nez, Dieu vous le rendra" Enrico Macias.

Drogba: tout simplement le meilleur avant-centre du moment.

Psaume: comme la saison passée, il marque le but de la montée pour Arles. Gâteau sur la cerise comme dirait Luis Fernandez, c'est le but de l'année. Amorti poitrine, sombrero, amorti poitrine, volée du gauche: Benji peut demander la nationalité brésilienne.

Francesco della Nuejouls

dimanche 16 mai 2010

Une année Olympique!

Après 17 longues années de disette, l'Olympique de Marseille a offert aux enfants du Vieux-Port un doublé Coupe de la Ligue/Championnat. Pourtant, la saison phocéenne ne s'annonçait pas sous les meilleurs auspices. Entre le décès de RLD, le changement de président-délégué, les doutes sur l'avenir du club et l'arrivée sur le banc de Didier Deschamps, le parcours victorieux de l'OM n'était pas écrit d'avance.

Après l'annonce du départ du Lion de Rekem Eric Gerets, le futur ex président-délégué Pape Diouf n'attend pas pour trouver un successeur à la tête de l'équipe et envoie le bois. Ce sera Didier Deschamps, un nom qui dit vaguement quelque chose aux supporters olympiens. Le capitaine de l'OM en 1993, malgré le flou entourant les destinées du club après la disparition de Robert Louis-Dreyfus, a carte blanche pour le recrutement. La défense, gros point noir de la saison précédente est complètement modifiée avec les arrivées de Diawara, Heinze. Le milieu de terrain est renforcé avec Edouard Cissé et Mbia. Pour la touche technique, le carnet de chèques est sorti pour recruter Lucho Gonzalez, maître à jouer de Porto. Enfin, DD se fait un petit plaisir en attirant Nando Morientes barré depuis 2 ans par El Guaje Villa à Valencia. Bref, du lourd.

Pourtant, la mise en place d'une équipe-type prend beaucoup plus de temps que prévu. En effet, Lucho se brise la clavicule en amical contre Sainté, la charnière Diawara/Heinze est aux fraises, Cissé patauge aux côtés d'un Mbia manquant de rigueur au milieu. C'est tellement le foutoir que beaucoup remettent en cause les choix tactiques de la Dèche car il faut bien avouer que l'ensemble n'est pas très convaincant. Si l'on ajoute à cela des faillites collectives tant dans le jeu que dans la motivation face à Monaco et surtout Auxerre, force est de constater que face à un Bordeaux en pleine bourre, les Phocéens ne font même pas illusion. L'écart entre les 2 équipes culminent jusqu'à 12 points. Un gouffre a priori insurmontable.

Au mercato de janvier, DD veut faire le ménage dans ses lignes offensives. Mancini, condamné au banc de l'Inter est contacté pour remplacer Ben Arfa et surtout Valbuena, totalement hors-sujet depuis des mois. Finalement, le staff olympien se ravise et conserve ses deux régaleurs de chique. Cette menace de les débarquer conjuguée au fait que seuls des clubs de seconde zone s'intéressent à eux seront les détonateurs de leur bonne deuxième partie d'exercice.

Le tournant de la saison a peut-être eu lieu sur la pelouse de la Mosson. Face à Montpellier, l'OM touche le fond, surclassé par une équipe composée de minots vainqueurs de la Gambardella en 2009 et de vieux briscards rompus aux joutes hargneuses de Ligue 1. Démobilisés, les Marseillais prennent la leçon par Aït Fana and co.
Si Didier Deschamps possède des certitudes sur le jeu qu'il souhaite mettre en place, il a assez d'intelligence pour ne pas rester figé dans son schéma. La charnière est modifiée. Désormais, Souley Diawara est associé à Mbia malgré les réticences du Camerounais. Décevant depuis le début de saison, Diawara est transfiguré par cette nouvelle association et redevient celui qui impressionnait tant sous les couleurs bordelaises. De même, Mbia est bien plus efficace en arrière central qu'au milieu. Cette modification rééquilibre l'équipe. Edouard Cissé devient une sentinelle enfin efficace, celle qui rassurait DD du temps où il coachait Monaco.
Ce sera la dernière défaite olympienne jusqu'à l'obtention du titre face à Rennes.

A partir de ce match, Marseille devient quasiment invincible. En championnat, si l'équipe manque plusieurs fois de conforter ses certitudes face à Toulouse et Lorient, la sérénité qui se dégage sur la pelouse triomphe à chaque fois des obstacles. Le doublé de Brandao face à Toulouse lors d'une demi-finale de Coupe de la Ligue bien mal embarquée constitue certainement de cette prise de conscience. L'élimination en Europa League par Benfica n'est qu'un épiphénomène et ne ralentit pas la marche en avant en Ligue 1.

Battus la saison passée par des Bordelais euphoriques, les Phocéens terrassent les Lolo Boys en finale de la Coupe de la Ligue, premier trophée remporté depuis la Coupe d'Europe des Clubs Champions. Le début de la fin pour des Girondins en sur-régime, écrasés par les matches à enjeu et la pression à laquelle ils n'étaient pas habitués.

Cette saison, la force de Deschamps fut certainement de ne pas blacklister des joueurs avec qui il n'entretient pas des relations cordiales. Mathieu Valbuena, symbole par excellence de l'héritage Gerets, en est la preuve éloquente. A l'inverse, il n'a pas hésité à sacrifier Benoît Cheyrou, pourtant remarquable encore cette saison, pour conserver une formule Cissé/Kaboré gagnante depuis la finale de la Coupe de la Ligue.

Par ailleurs, malgré l'afflux d'hommages dédiés à RLD, il semble que le club gagnera en stabilité sous l'égide de Margarita Louis-Dreyfus. En effet, la gestion de RLD a plutôt été sentimentale, ce qui lui a attiré des soucis avec la justice provoquant sa maladie. Cependant, il ne faut pas verser dans l'angélisme depuis sa mort. S'il a dépensé 200M€ de sa fortune personnelle, il ne faut pas oublier également qu'il a aussi permis à des sociétés lui appartenant de s'implanter en France via l'OM (Neuf Telecom, Direct Energie, Adidas). Sans oublier que le groupe RLD lorgne depuis quelques temps pour acquérir le nouveau sponsor maillot Bet Clic.
A l'inverse de son mari, MLD a clairement opté pour une gestion "business is business" qui pourrait finalement être bénéfique pour le club car son sort sera surveillé de plus prêt, ce qui limitera les risques de transferts foireux qui ont longtemps été la routine.

Cette saison a marqué le retour au sommet de l'Olympique de Marseille après de si longues années sans titre. Désormais, la question est de savoir si ce doublé symbolisera le début d'une hégémonie nationale et si ce sera le point de départ de nouvelles épopées européennes. Après une telle saison, Marseille doit avoir les moyens de ses ambitions afin de jouer un rôle important à l'échelle continentale dans les années à venir.

Cesc Romero

samedi 15 mai 2010

Tableau d'honneur de la L1

L'épilogue du championnat de France version 2009/2010 a livré son verdict définitif. Si l'Olympique de Marseille a fêté contre la lanterne rouge grenobloise son titre acquis voici 10 jours, des places européennes étaient encore à pourvoir lors de cette 38ème et ultime journée. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les surprises ont été légions.

Commençons par les places en Champion's. Une semaine après sa gueulante dans les couloirs du Stade Nungesser de Valenciennes, Jean-Michel Aulas a eu la satisfaction de ne pas voir s'envoler les 20M€ de la Champion's face au Mans. Mieux, l'OL a, dans la même soirée, conquis la deuxième place du championnat et enfin vu partir Sid Vicious Govou après environ 18 tentatives avortées.
Si les Gones sont parvenus à arracher in extremis (France) la dernière place qualificative pour la C1, ils le doivent à la faillite collective lilloise sur la pelouse du Moustoir à Lorient. Même s'ils ont ouvert la marque par l'intermédiaire de Ricardo Costa a.k.a la surprise de Queiroz dans la liste portugaise pour le Mondial, les Dogues ont sombré, la faute à deux buts signés Gameiro et Jouffre et surtout en raison d'un exceptionnel Fabien Audard qui a sorti un péno et un coup franc pleine lulu de Cabaye.
Mais afin que l'histoire soit encore plus cruelle pour les hommes de Rudi Garcia, le tour préliminaire sera joué par Auxerre, vainqueur à l'arrachée de Sochaux grâce à un doublé du latéral droit Hengbart. La meilleure défense a vaincu la meilleure attaque. Du coup, Lille aura la joie incommensurable jouer l'Europa League et de perdre ses meilleurs éléments qui partiront as usual à Lyon.

Le dernier accessit pour les joutes européennes se jouait entre le Loulou Football Club et les Girondins de Bordeaux. Les Lolo Boys avaient l'avantage d'affronter Lens tandis que Montpellier se rendait au PSG. Et après la soufflante du boss Sébastien Bazin dans les vestiaires parigots la semaine dernière, on ne se serait pas aventuré à cocher la case 2 du Loto Foot. Non seulement le Bordeaux de 2010 a tout du goût subtil du Beaujolais nouveau mélangé à de la Villageoise mais en plus, les Héraultais ont mis une danse aux coéquipiers de Greg Coupet avec une équipe de Gambardella chaperonné par Dernis et Compan (1-3). Au passage, les 2 "anciens" ont inscrit les 3 pions dont un doublé de Dernis qui, lorsqu'il marque, évite les buts de raccroc. De quoi balancer des fumis sur la pelouse du Parc des BN (je recycle mes vannes, c'est la fin de saison pour tout le monde) tout ça.
Bordeaux a paumé 4-3, dépassé par la grinta de Maoulida auteur d'un match majuscule: responsable de l'exclusion de Ciani à la 6ème minute, auteur d'un doublé et d'une passe déc' et d'un message écrit sur une bandelette. A deux doigts d'être banni du groupe par Jean-Guy Wallemme, l'ancien Marseillais détient le meilleur ratio minutes jouées/buts. Si avec cette stat il ne peut pas se barrer du Nord, on n'y comprend plus rien.

Au final, Marseille et Lyon auront la possibilité de se renforcer efficacement à l'intersaison grâce à la manne financière obtenue par la qualif' en Champion's, Auxerre peut rêver d'affrontement glorieux face aux cadors européens à l'Abbé-Deschamps (ceux qui pensent que les Icaunais seront ridicules doivent sans doute oublier le temps où, en 1997, les Laslandes, Martins and co avaient frôlé les demi-finales, battus en quart par le Borussia Dortmund futur vainqueur de l'épreuve). Par ailleurs, s'il est fort probable que les Montpelliérains joueront avec entrain et envie la Ligue Europa, on n'est pas certain que le LOSC envisage les matches du jeudi avec joie. Si l'ossature est conservée et s'ils ne bousillent pas leur saison avec un mois d'août pourlingue, les Dogues viseront l'Hexagoal alias le trophée le plus moche du monde qui ressemble plus à un boulon qu'à une coupe de champion. Enfin, Bordeaux a une nouvelle fois démontré que ce club abhorre la pression et que le titre de la saison passée a été obtenu en sur-régime.

La saison prochaine promet déjà un affrontement sanglant entre Marseille et Lyon, à la fois en championnat mais également en Champion's. Le titre de l'OM annonce-t-il une hégémonie sur la France du football digne de ses plus grandes années? Début de réponse dès le mois d'août prochain.

Choa d'Arelate

vendredi 14 mai 2010

L'AC Arles entre dans la légende du football français!

EXCEPTIONNEL, MYTHIQUE, REMARQUABLE, INIMAGINABLE! Les adjectifs manquent pour qualifier le nouvel exploit réalisé par les hommes de Michel Estevan. Et, comme un symbole, c'est Benjamin Psaume, auteur du but de la montée en Ligue 2 la saison dernière, qui a offert la montée aux Acéistes.

Dans la lutte qui les opposait aux Messins et aux Clermontois, seuls les Arlésiens avaient leur destin entre leurs mains. En effet, une victoire face au Clermont Foot assurait la montée à l'échelon supérieur.

L'ouverture n'a pas attendu. Au quart d'heure de jeu, Psaume se muait en Pelé (le Brésilien pas le défenseur de Strasbourg hein) pour inscrire le but de l'année. Amorti de la poitrine, sombrero, nouvel amorti de la poitrine, frappe du gauche imparable: le double MVP de l'AC Arles (2009 en National et 2010 en L2) délivrait tout un stade qui ne demandait que cela pour s'enflammer.

Mais après le temps des congratulations vint le temps du stress et des ongles qui se rongent. Juste avant la mi-temps, Merville détournait un coup franc lointain propulsé par le violent mistral.

Le tournant du match et peut-être même de la saison eut lieu lorsque l'arbitre annula l'égalisation clermontoise pour une faute sur Esor. Les tribunes respiraient (personnellement, je me suis signé; un truc comme ça ne peut venir que d'une puissance surnaturelle). D'autant plus que Metz ne parvenait pas à se défaire de Vannes. Pis, les Vannetais l'ont emporté (1-0) et assuré leur maintien au terme d'un match où les Lorrains n'ont été que l'ombre d'eux-mêmes.

Avec le plus petit budget des clubs européens professionnels, l'AC Arles réalise l'exploit de monter directement en L1, un an seulement après son accession en L2. C'est le troisième club dans l'Histoire du football français à réaliser 4 montées en 5 ans.

Enfin, il faut saluer les mérites du grand artisan de ce miracle, Michel Estevan qui a pris les destinées du club alors qu'il végétait en CFA2. Les joueurs sont passés, ont changé mais le Coach est resté. Ce succès est avant le sien et celui de son staff composé de Denis Goavec, Christian Pancioni et Fabien Campioni.

L'aventure ne fait que commencer!

François Miguel Boudet

jeudi 13 mai 2010

Celeste Episode II: L'épilogue en championnat

Choa-garra-charrua suit les aventures de la sélection uruguayenne depuis l'annonce de la liste des joueurs sélectionnés pour le Mondial. Après avoir analysé la qualité des joueurs choisis par le Maestro Tabarez, faisons à présent un gros plan sur le championnat charrua dont les play off se tiennent actuellement à Montevideo.

Episode II: Nacional/Penarol, affiche de la demi-finale... et de la finale!

En préambule, il convient de donner quelques précisions sur le déroulement du championnat uruguayen.
Depuis 1994, la Primera Division de Uruguay se déroule en 2 phases: un torneo Apertura (ouverture) et un torneo Clausura (clôture). Le championnat uruguayen est disputé par 16 équipes professionnelles dont 14 d'entre elles résident à Montevideo. Un peu comme s'il y avait 14 clubs à Paris. Le Ministère de l'Intérieur en fait des cauchemars!

La façon d'attribuer le titre de champion est quelque peu compliquée. Préparez donc vos aspirines, ça va vous servir.

Ainsi, les vainqueurs des tournois d'ouverture et de clôture s'affrontent en demi-finale. Le vainqueur de cet affrontement sec affronte en finale l'équipe en tête au classement cumulé apertura+clausura appelé Tabla anual. Si le vainqueur des tournois d'ouverture et de clôture est le même, la phase de play off est abandonnée.

Cette saison, le vainqueur du tournoi d'ouverture fut le Nacional et Penarol remporta le tournoi de clôture. Par conséquent, les deux équipes s'affrontaient hier pour la demi-finale. Mais, dans la mesure où le vainqueur de la tabla anual n'est autre que Penarol, il fallait que le Nacional batte Penarol pour avoir droit à une finale au format aller/retour. Enfin, aller/retour, c'est une façon de parler car les affrontements entre les ennemis héréditaires du football uruguayen s'affrontent dans l'Estadio Centenario de Montevideo.
La fédération a voulu faire plus compliqué mais n'a pas réussi...
Le vainqueur du championnat gagne sa place pour la deuxième phase de la Copa Libertadores.
On passera volontairement sur le mode de qualification pour la Copa Libertadores et la Copa Sudamericana qui met aux prises les équipes classées de la 3ème place à la 7ème place de la Tabla anual ainsi que le perdant de la finale dans un tournoi baptisé Liguilla Pre-Libertadores.
La relégation s'opère selon une moyenne réalisée sur les 2 dernières saisons. Les 3 derniers de ce classement sont relégués en Segunda Division.

Cher lecteur encore vivant, toi qui a résisté âprement pour survivre à l'exposé de cette formule pour le moins alambiquée, tu as le droit de connaître le sort de la "demi-finale" du championnat entre le Nacional et Penarol.

Nacional/Penarol est considéré comme le clasico en Uruguay, un affrontement tendu entre les deux clubs les plus titrés du pays (42 titres de champion pour le Nacional et 43 pour Penarol). Si le Nacional est le champion en titre, Penarol a survolé le tournoi de clôture dont il a fini invaincu (14 victoires et 1 nul face au... Nacional). De plus, la pression était incontestablement sur les épaules des Tricolores du Nacional puisqu'en cas de défaite, le titre serait revenu aux Carboneros du Penarol. Ajoutez à cela l'envie de Penarol de remporter un titre de champion qui le fuit depuis 2003 et vous aurez une idée de la tension qui régnait dans les tribunes et sur le terrain.

Selon le quotidien El Observador, "El Tricolor a ressuscité le jour où il devait le faire". Vainqueur du tournoi d'ouverture mais décevant 4ème du tournoi de clôture (8 victoires, 3 nuls et 4 défaites; 16 points d'écart avec Penarol), les Bolsilludos ne partaient pas favoris, en témoignent les festivités organisées par le Penarol en prévision de la victoire.

L'homme du match fut sans conteste Santiago "El Morro" Garcia. D'entrée de jeu, "les Tricolores montrèrent les dents et mordirent bien fort" (quotidien Ovacion) et refroidirent les espoirs des Glorieux du Penarol. Pis, toujours selon Ovacion, les Jaune et Noir de Penarol devinrent l'ombre d'eux-mêmes. Sur la seule occasion dangereuse du match, Martinuccio trouvait la barre. Hormis cette tentative, Penarol ne parvint pas à se créer d'occasions alors qu'il est la meilleure attaque du tournoi de clôture (40 pions en 15 matches soit une moyenne de 2,73/match). Le milieu du Nacional emmené par le capitaine OJ Morales a complètement annihilé les velléités du Penarol.

A l'heure de jeu, Garcia doubla la mise grâce à un centre de volée de Lembo. Seul au milieu de 3 Aurinegros apathiques, El Morro eut le temps de contrôler avant de battre Sosa pour la seconde fois de la soirée.

Sans force et sans idées, le Penarol, qui n'a plus battu le Nacional lors des 7 dernières confrontations, devra impérativement retrouver ses facultés offensives et défensives pour espérer remporter un championnat qui lui semblait promis. A l'inverse, le Nacional retrouve la confiance au moment le plus propice, ce qui promet deux affrontements sous haute tension, comme en attestent les 29 arrestations opérées hier soir après le match.

Les finales auront lieu samedi et mardi dans l'enceinte de l'Estadio Centenario de Montevideo, traditionnelle antre de la Celeste lors des matches internationaux.
Si la formule choisie nécessite un minimum de Bac+3 pour la comprendre, il n'en demeure pas moins vrai que l'épilogue de l'Uruguayo est indécis et palpitant.

Kiko Platense

mercredi 12 mai 2010

Signé Forlan!

La finale de la Ligue Europa proposait un affrontement insolite entre l'Atlético de Madrid et Fulham. Aux termes des prolongations, les Colchoneros ont vaincu les Cottagers londoniens grâce à un doublé de l'Uruguayen Diego Forlan, indiscutable MVP.
C'est le premier trophée remporté par les Matelassiers depuis le doublé Coupe/championnat de 1996 et leur premier trophée européen depuis une Coupe de Coupes en 1962. De quoi estomper pendant quelques temps l'étiquette de club poissard par excellence.

Pourtant, on a cru que la malchance allait coller une nouvelle fois le dos des Rojiblancos. En effet, dès la 11ème minute, l'Atlético récupère le ballon au milieu du terrain, Agüero trouve Forlan qui croise sa frappe mais le cuir heurte le poteau. Le genre d'occasion qu'on regrette amèrement pendant des années. Trois minutes plus tard, Reyes place un coup franc en plein dans la lucarne de Schwarzer mais le portier Australien s'interpose.

Timorés, les Cottagers répliquent par l'intermédiaire de Davies dont la frappe est bloquée en deux temps par De Gea, récent appelé dans la liste de 30 de la sélection espagnole (20ème).

A la demi-heure de jeu, les Colchoneros embrayent au midfield. Au terme d'un mouvement initiée par l'arrière-garde espagnole, Agüero sollicite le une-deux avec Simao Sabrosa a.k.a. le seul joueur au Monde qui court les fesses en arrière. Le gendre de Maradona tente un enchaînement amorti de poitrine/frappe mais sa reprise se transforme en passe déc' pour Diego Forlan qui ne manque pas l'occasion de donner l'avantage aux siens. Cet avantage au tableau d'affichage est on ne peut plus mérité tant les hommes de Quique Sanchez Flores dominent la première partie du match.

Pour sa première finale européenne, Fulham a du mal à créer du jeu et des offensives tranchantes. Mais sur leur première véritable occasion dangereuse, les Cottagers parviennent à égaliser d'une reprise de volée de Davies au ras du poteau de De Gea. Cinq minutes après avoir ouvert la marque, les Matelassiers voient le spectre de la malchance envahir le stade d'Hambourg.

La deuxième mi-temps est agréable à regarder mais les occasions franches font défauts. A la 51ème, le capitaine Danny Murphy lance Gera dans la profondeur mais l'attaquant loupe son contrôle. A l'heure de jeu, De Gea sauve brillamment les siens en repoussant une nouvelle tentative du Hongrois.
Malgré ces 2 occasion, les Colchoneros pilonnent les bois de Schwarzer dans les ultimes instants du temps réglementaire. Malgré la pression exercée, Fulham tient la baraque et arrache la prolongation.

Bien qu'en difficulté dans le dernier quart d'heure du temps réglementaire, les hommes de Roy Hodgson reprennent le dessus physiquement. Cependant, l'Atlético semble trouver un second souffle grâce à son duo d'attaquants Forlan/Agüero. A la 101ème minute, Schwarzer détourne une tentative de l'Uruguayen trop excentré pour faire mouche. Quatre minutes plus tard, ce même Forlan contourne et enrhume la défense british, centre en retrait mais Salvio et Kun Agüero mange la feuille et manque de tuer le match.

Fulham plie mais voit le bout de la prolongation. Etrangement, on se dit que si ça se finit aux tirs au but, les Colchoneros seront rattrapés par la malchance. Mais à 5 minutes de la fatidique séance, Agüero balade le backfour cottager, centre au premier poteau pour Forlan. D'un subtil et précis exter' pied droit, le Charrua scelle le sort du match et marque définitivement le match de son empreinte.

L'Atlético de Madrid s'offre un titre européen après une saison en dents de scie, une élimination prématurée en Champion's et une première partie d'exercice affreuse qui a précipité en octobre dernier l'arrivéede Quique Sanchez Flores au poste d'entraîneur.

Enfin, Diego Forlan a adressé un avertissement à l'Equipe de France à un mois de l'affrontement face à la Celeste. Le soulier d'or européen de 2009 est dans une forme exceptionnelle et la partition qu'il a livré ce soir, tant sur le plan comptable que sur le plan du jeu collectif, démontre qu'il ne faudra pas lui laisser un pouce de terrain. Forlan était ciblé, attendu et a malgré tout était l'homme du match. La défense friable des Bleus est prévenue.

Cesc Romero

mardi 11 mai 2010

Celeste Episode I: L'Uruguay abat ses cartes

Avec un tel nom, il aurait été scandaleux que choa-garra-charrua ne suive pas les aventures de la sélection uruguayenne.

Episode I: L'Uruguay abat ses cartes avec l'officialisation de la pré-liste d'Oscar Tabarez.

L'Uruguay sera le premier adversaire de l'Equipe de France lors de la Coupe du Monde. Hier, Oscar Washington Tabarez, sélectionneur de la Celeste, a annoncé une liste de 26 joueurs susceptibles de partir en Afrique du Sud.

Gardiens: Muslera, Castillo, Silva.
Le numéro devrait être Muslera, gardien titulaire de la Lazio. On a eu un aperçu de sa forme du moment face à l'Inter où il fut un des seuls à jouer à fond. Auteur de parades remarquables, il avait rendu fou les Nerazzurri.

Défenseurs: Lugano, Godin, Scotti, Fucile, Caceres, Victorino.
Le secteur défensif n'a vraiment rien à envier à celui des Bleus. Pour être clair, c'est vraiment meilleur.
Lugano incarne à merveille le football "Charrua", sorte de Fighting Spirit sauce dulce de leche.
Godin a effectué une très bonne saison à Villareal où il a d'ailleurs inscrit, à l'occasion, des buts décisifs pour le Sous-marin jaune.
Fucile est un titulaire à Porto et, malgré la saison manquée des Dragons, cela suffit pour comprendre sa valeur.
Caceres: l'ancien Blaugrana a longtemps été blessé 2 mois en raison d'une pubalgie mais il est revenu sur les terrains dimanche dernier avec la Juventus. Titulaire indiscutable de la Celeste au même titre que Lugano.
Scotti et Victorino sont les défenseurs les moins connus car ils évoluent au Chili (respectivement Colo Colo et Universidad de Chile). Cependant, les voir aux côtés de tels joueurs donnent tout de même une indication sur leur valeur. De plus, il est à noter que le club d'Universidad de Chile est qualifié pour les quarts de finale de la Copa Libertadores face à Flamengo (match aller au Brésil le 12 mai et match retour le 19 au Chili).

Apparemment, Tabarez fait confiance en son secteur défensif puisqu'il n'a convoqué que 6 joueurs. Ce qui change par rapport à l'EdF...

Milieux: Gargano, Rios, Eguren, D.Perez, Maxi Pereira, Alvaro Pereira, J.Rodriguez, Ignacio Gonzalez, Lodeiro, Alvaro Gonzalez, Fernandez.

Tabarez a convoqué 11 milieux de terrain pour la préparation. La tendance serait à l'éviction de 2 d'entre eux.

Parmi ces 11 milieux, 4 évoluent en Amérique du Sud, 3 en Uruguay: Rios (Penarol, vainqueur du tournoi de clôture et archi-favori pour le titre), J.Rodriguez (River Plate), A.Gonzalez (Nacional, qui affronte mercredi le Penarol en play off de l'Uruguayo) et 1 au Chili: A.Fernandez (Universidad de Chile).
Parmi les tauliers, on recense l'inénarrable Diego Perez de Monaco, Maxi Pereira qui avait inscrit deux buts face à l'OM en Europea League et Alvaro Pereira qui est titulaire au Porto.
Révélation du barrage face au Costa Rica, Lodeiro, joueur de l'Ajax Amsterdam, a été retenu bien qu'il joue rarement ces derniers temps.
Parmi les surprises, on relève les présences d'Eguren longtemps sans club et désormais joueur de l'IFK Stockholm ainsi qu'Ignacio Gonzalez joueur de Valencia CF régulièrement blessé.
Surtout, on note l'absence remarquée de Cristian Rodriguez, joueur du Porto. El Cebolla, joueur le mieux payé de Liga Sagres, doit son éviction à la fois en raison d'une suspension de 4 matches reçue avant le barrage qualificatif qui le prive des 2 premiers matches de poule et aussi en raison de divergences d'opinion avec Tabarez.

Attaquants: Suarez, Forlan, Abreu, Cavani, S.Fernandez, J.Martinez.
Si on connait moins Fernandez et Martinez, il ne faut pas perdre de vue que Banfield a remporté le championnat du tournoi d'ouverture en 2009 et actuel 6ème du tournoi de clôture et que Martinez a réalisé sa meilleure saison sous les couleurs de Catane avec 9 buts en 23 apparitions. Cependant, l'un d'entre eux devrait rester à la maison, le reste de l'escouade fait froid dans le dos.
Logiquement, l'attaque titulaire devrait être Suarez/Forlan soit 2 des meilleurs buteurs évoluant en Europe. Sur le banc, Abreu et Cavani n'ont pas la réputation d'être des pieds carrés. Abreu évolue à Botafogo qui vient de remporter son championnat régional et a inscrit le but de la qualification lors du barrage face au Costa-Rica et Cavani est un très bon complément de Miccoli à Parlerme. Il se murmure d'ailleurs qu'il est suivi par l'Inter et la Juventus en vue de la saison prochaine.
On relève également l'absence du jeune Abel Hernandez de Palerme pourtant auteur d'une bonne saison, à l'image de son club.

La Celeste se présente avec des arguments de poids et la France aurait bien tort de se croire plus forte que les coéquipiers de Lugano. Ce premier match donnera à coup sûr le ton de la compétition et force est de constater qu'aujourd'hui, l'Uruguay possède plus de certitude sur son jeu que les Bleus.

Kiko Platense

lundi 10 mai 2010

Top players de la semaine

Marchetti: le gardien de Cagliari aurait pu gagner le titre de portier le plus bordé de la semaine. 4 fois sauvé par ses poteaux face à la Roma, il a tout de même dû céder à 2 reprises face à Totti.

Armand: auteur du csc de l'année face au Mans.

Debuchy: le latéral droit lillois plante le but de la victoire face à l'OM dans les arrêts de jeu, permet au LOSC d'accéder à la deuxième de L1 et sort sur civière sous les acclamations du Stadium Nord.

Heinze: celui qui a pronostiqué que l'Argentin marquerait sur coup franc direct face à Rennes doit déjà bronzer aux Bahamas.

Airton: arrivé de Flamengo en janvier dernier, le latéral brésilien de Benfica est futur monstre. On vous aura prévenu.

Lampard: promettre à Drogba de tirer un penalty pour qu'il puisse remporter le titre de meilleur buteur de Premier League, revenir dessus, tirer, marquer. On a le même maillot mais ça ne veut pas dire que je t'aime.

Lucho: absent de l'équipe-type de L1 alors qu'il est le meilleur passeur du championnat. D'où cette question: où est, où est, où est, où est, Lucho, Lucho?

Cristiano Ronaldo: mais tu en as pas marre à force de tenir le Real Madrid à bout de bras depuis une saison?

Cardozo: un doublé pour sceller le titre de Benfica et terminer meilleur buteur de la Liga Sagres.

Milito: un golazo exceptionnel pour le marathonien et buteur de l'Inter. Et quand on pense qu'il n'est pas sûr d'être sur la liste de Maradona, ça laisse songeur.

Budan: remplaçant de Miccoli sorti blessé, il manque un but tout fait qui aurait envoyé Palerme en Champion's la saison prochaine. Du coup, c'est la Samp' qui tient la corde avec le match nul obtenu face aux Palermitains.

Totti: 2 buts dans le money time quand la Roma semblait dire adieu au Scudetto et un chassé dans les tibias de Balotelli en finale de Coupe d'Italie. Le meilleur joueur du monde habite toujours à Rome...

Cesc Romero

Anti-Domenech vous êtes certain?

A quelques heures de l'annonce fatidique de la liste des 23 de Blue Ray, les pronostics vont bon train. Jusque-là rien d'étonnant et rien de détonnant. Ce qui l'est davantage, ce sont les listes concoctées par les plus fervents Anti-Domenech, ce qui représente environ 80% des Français. Et là, surprise: leurs listes sont, à quelques différences à la marge, identiques à celle du sélectionneur honni. Une question cruciale se pose donc: les Anti-Domenech le sont-ils vraiment?

Depuis 2008 et le fiasco de l'Euro, Raymond Domenech est l'homme le plus détesté de l'Hexagone. Pas de jeu, pas de tactique, une demande en mariage inopportune, Coach Ray a réalisé le Grand Chelem. Alors, quand la FFF décide de le maintenir dans ses fonctions malgré des résultats déplorables, le tollé est général. Les 2 années jusqu'au Mondial seront délétères ou ne seront pas.

Pis, déjà que les Français détestaient cordialement le sélectionneur, désormais, ils détestent les joueurs dans leur globalité. La main de Titi des Ulis n'y est pas étranger, les salaires mirobolants également. A ce propos, on peut juste noter que le Français moyen a craché sur Henry alors qu'il a quasiment pardonné aux habitués du Zaman. Comprend qui peut...

Jamais peut être une équipe de France n'a été aussi détestée. La vox populi le clame à gorge déployée: l'EdF et son sélectionneur sont mauvais.
Alors, quand on demande une sélection idéale aux Anti-Domenech, on est en droit d'attendre un virage à 180 degrés.

Et quand on regarde la plupart des listes proposées, une chose saute aux yeux: ce sont les mêmes! Hormis quelques divergences sur des joueurs qui cireront le banc et passeront les disques, le 11 type est le même que celui de Ray Man. En gros: Lloris- Evra, Gallas, Abidal, Sagna- Toulalan, L.Diarra, Ribéry, Henry- Anelka, Gignac.
Tu parles d'une opposition! Au pire, certains penchent pour Gourcuff. Et qui l'a mis sur le terrain? Devinez pour voir...

La haine que les Français vouent à leur sélectionneur ne traduit finalement que l'air du temps: s'opposer pour s'opposer sans savoir pourquoi. En fait, pendant un mois et pendant les matches, des prétendus connaisseurs du football vont critiquer des choix qui sont finalement les leurs! Faut aimer Beckett tout de même.

En fait, une large majorité des détracteurs de Ray font acte de panurgisme exacerbé. L'idée d'être contre un homme mais d'épouser ses choix malgré tout est un concept intéressant. L'absurdité n'a plus de limites!

Choa d'Arelate.

dimanche 9 mai 2010

Benfica retrouve la lumière*

Après 5 années d'attente et de frustration, le Sport Lisboa e Benfica a remporté, dans son antre de l'Estadio de la Luz, le 32ème titre de champion du Portugal de son Histoire. Maître de son destin, le club le plus populaire du monde s'est compliqué la tâche face à Rio Ave mais l'a finalement emporté grâce à un doublé de l'inévitable Cardozo.

Avec trois points d'avance sur le Sporting Braga, Benfica avait peu de chances de se faire souffler le titre de Liga Sagres. En effet, il fallait à la fois que les Benfiquistes perdent face à Rio Ave, équipe sur une éloquente série de 8 matches sans victoire en championnat (10 toutes compétitions confondue) pour un but marqué et que, dans le même temps, Braga batte le Nacional Madère. Pas de quoi trembler outre mesure.

Les hommes de Jorge Jesus démarrent pied au plancher. 3ème minute: devançant la sortie de Carlos, gardien de l'Angola, le Guarani Cardozo ouvre la marque. Le suspense en prend un coup. D'autant plus qu'à la 11ème minute, Wires écrase ses crampons dans les roubignoles de Ramires et doit laisser ses coéquipiers à 10. La série de Rio Ave ne s'arrêtera pas ce soir...

Les Encarnados déroulent au milieu du terrain mais les offensives manquent cruellement de précision. Carlos sauve ses coéquipiers à plusieurs reprises. Saviola manque d'efficacité, ce qui tranche avec la réussite de Cardozo cette saison.
A la pause, Benfica peut s'en vouloir de la jouer easy. On n'est jamais à l'abri d'un retour mais comme, dans le même temps, Braga ne peut faire mieux que 0-0, l'essentiel est assuré.

La conquête du titre devient une évidence quand, dès la reprise de la deuxième mi-temps, le Nacional ouvre le score face à Braga. Malgré cela, le SLB pilonne les bois de Carlos, notamment Airton qui trouve l'équerre d'une frappe de mammouth.
Seulement, à force de manquer le coche, Benfica est à la merci d'un retour de Rio Ave. Mise en pratique avec l'égalisation de Chaves, à la réception d'un coup franc, qui devance la sortie du Quim. A Madère, Braga a égalisé mais manque plusieurs fois de doubler la mise.

Apparemment, cette égalisation redonne de l'efficacité aux Glorieux. A la 78ème, à la suite d'un corner, Cardozo donne la victoire à Benfica et prend, par la même occasion, la tête du classement des buteurs, une unité devant le Colombien Falcao qui évolue au Porto.
Malgré une défaite la semaine dernière (cf papier intitulé "Porto retarde Benfica") face au rival portiste qui aurait pu les déstabiliser, les Aigles remportent le titre dans une atmosphère bouillante. Une victoire méritée pour Jorge Jesus dont c'est la première saison à la tête du SLB et pour le jeune directeur sportir O Maestro Rui Costa. Au passage, Jesus succède à Trappatoni au rang des entraîneurs champions avec le SLB. Pas anodin de le préciser.

Rançon de la gloire, Benfica ne pourra présenter la même équipe la saison prochaine en Champion's. En effet, Di Maria, David Luiz, Cardozo voire Ramires devraient quitter le Portugal pour des championnats plus lucratifs. Néanmoins, la vente de ces joueurs rapporterait une somme colossale au SLB (entre 70 et 100M€) qui a déjà commencé à investir avec la signature de l'attaquant Gaitan en provenance de Boca Juniors.
Par ailleurs, ce lundi, Carlos Quieroz annonce la liste des 23 pour le Mondial et il ne serait pas étonnant de voir des joueurs comme Fabio Coentrao, Cesar Peixoto voire Amorim intégrer le squad lusitanien.

Souvent dévalué par rapport à d'autres championnats européens, la Liga Sagres est un championnat passionnant, technique et il n'est guère étonnant de revoir ses anciens pensionnaires évoluer dans les meilleures équipes par la suite; on en a eu l'éclatante preuve cette saison en France avec Lisandro et Lucho.

Avec le niveau de jeu par Benfica cette saison, il ne serait pas étonnant de les voir poser beaucoup de problèmes aux cadors en Champion's l'année prochaine.

*en portugais, la lumière se dit luz. Vous aurez compris le jeu de mots.

Cesc Romero

Chelsea règne à nouveau sur Albion

17h06: tu voulais du suspense et tu as été gâté. Au bout de 6 minutes de jeu, Chelsea, par l'intermédiaire d'Anelka, a bien fait comprendre que le titre ne lui échapperait pas cette saison. Et comme on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, les Blues ont déglingué Wigan (8-0) et ont permis à Drogba de finir meilleur buteur de Premier League. Par conséquent, Manchester United ne battra pas en 2010 ni le record de championnats remportés consécutivement ni le record absolu de championnats remportés toujours co-détenu avec leur ennemi intime Liverpool FC.

Pas beaucoup de choses à écrire sur cette ultime journée de Premier League. Chelsea a collé une danse aux Latics de Wigan qui a bien de la chance qu'il n'y ait pas gamelle. Niveau action, mieux valait se concentrer sur les joueurs d'Ancelotti, notamment sur Lampard et Drogbiche. A la 31ème minute, Lampard obtient un péno qui entraîne également l'expulsion de Caldwell. Avant le match, Franckie avait promis à DD de le laisser tirer afin qu'il devienne meilleur buteur. En fait, le number 8 banane son collègue et transforme la sentence. Pas jouasse qu'il était le Didier...
Comme it's always sunny in Chelsea, les deux coéquipiers se feront un bisou dans les vestiaires et Drogba a pu inscrire un hat-trick. Avec 29 galettes, l'Ivoirien préféré de Téléfoot bat Wazza Rooney.

Au terme de cette saison, la victoire finale de Chelsea ne souffre d'aucune contestation. En dehors d'un après-CAN plutôt galère et de l'épisode Terry qui ont facilité le retour de MU, les Blues ont remporté tous les chocs face au Big 4 de la saison dernière. Traduction: Drogba and co ont battu MU, Arsenal et Liverpool à l'aller comme au retour. De quoi donner le niveau de l'équipe dans les moments cruciaux. C'est la confrontation directe face à MU qui a fait basculer le sort du championnat. Cette efficacité face aux cadors a peut-être eu son revers en huitième de Champion's face à l'Internazionale au demeurant.

Pour sa première saison en Albion, Carlo Ancelotti a prouvé qu'il savait exporter ses méthodes de travail en dehors de la Botte. Peu surprenant mais il fallait le souligner.
Si, cette année, les Blues n'ont pu s'immiscer dans la lutte en Champion's, il ne faut pas oublier non plus que Chelsea est en finale de Cup et peut réaliser un doublé. Cela dit, pas sûr que Roman Abramovitch s'en satisfasse la saison prochaine lui qui n'a d'yeux que pour la Coupe aux grandes oreilles...
Faut pas croire, les riches ont aussi leurs problèmes.

Choa d'Arelate

jeudi 6 mai 2010

La Liste des 23 de Choa-garra-charrua

Le mardi 11 mai, jour de la Sainte Estelle, à 20h, Coach Ray dévoilera sa liste pour le Mondial sud-africain. A l'heure où les pronostics vont bon train et que se succèdent les interrogations, choa-garra-charrua se fait plaisir et balance ses 23 noms. Et comme on ne fait pas les choses à moitié, on donne même les 7 joueurs de la liste secrète en réserve de la patrie. Ne nous remerciez pas, on est comme ça.

Gardiens: Lloris, Mandanda, Sorin
Lloris en titulaire pas vraiment besoin d'une explication. Il a été au-dessus de ses petits camarades et a sauvé pas mal de coups aux Lyonnais.
Mandanda est revenu a son meilleur niveau après avoir morflé suite à l'avènement d'Hugo Délire. Au meilleur moment.
Sorin plante Carrasso dans le money time. Si Auxerre est la meilleur défense de L1, il n'y est pas étranger. En dehors du maillot jaune fluo, il a fait une saison sans fausse note. En plus, son frère William pourrait devenir le cuisinier officiel des Bleus pour cette Coupe du Monde (oui, c'est un jeu de mots pitoyable.).


Défenseurs: pas facile de trouver des joueurs avec 2 jambes en état de marche. Il a fallu faire des choix et trancher dans le vif.

Latéraux:

A droite: Réveillère et Bonnard.
Ce sont des valeurs sûres à défaut d'être des fuoriclasse. Eh oui, on est pas au Brésil avec Maicon et Daniel Alves.
Par ailleurs, ils ont la particularité de pouvoir jouer à gauche en cas de pépin. Pas négligeable.

A gauche: Evra.
Pourquoi s'embêter à en prendre deux? Evra est le meilleur latéral gauche français depuis des années. En cas de soucis, Réveillère et Bonnard peuvent pallier son absence.

Axe: Toulalan, Mexès, Rami, Kaboul, Gallas.
5 défenseurs axiaux c'est un minimum vu l'hécatombe.
Toulalan doit donc reculer d'un cran en raison des problèmes récurrents du backfour et aussi car on trouve mieux au milieu du terrain.
Mexès est valide à défaut d'être titulaire à la Roma. Dégagé par Burdisso, il a la chance de ne pas être le pied dans le plâtre.
Rami est un bon défenseur de L1 mais sa confrontation face au Nino Torres en Europa League a remis en perspective sa valeur. De toute façon, il est voué au banc.
Kaboul peut jouer au centre et latéral droit. Tottenham est assuré de jouer le tour préliminaire de Champion's voire de passer devant Arsenal samedi prochain. C'est limite s'il ne postule pas à une place de titulaire.
Gallas entre dans la liste par défaut. Blessé, pas blessé? Le risque est d'en faire le Patrick Vieira de 2010. Au pire, on en fera un "capitaine de route".


Milieux de terrain:

Défensifs: Mavuba.
Dans la mesure où Toulalan peut également évoluer en 6, un seul choix s'impose. Taulier du milieu lillois, il n'y a pas de raison qu'il soit doublé par des noms plus ronflant surtout quand ils ronflent à la maison de retraite.

Relayeurs: Cheyrou et Cabaye.
Même si Deschamps l'a mis sur le banc pour les derniers matches de la saison, il est quasi-impossible de se passer de sa qualité de passe et de son état d'esprit.
Cabaye est un vrai milieu relayeur, efficace et qui sait frapper les coups de pied arrêtés. Complémentaire avec Mavuba.

Ailiers gauche: Malouda, Aït-Fana et N'Zogbia.
Malouda est le meilleur ailier gauche de la Premier League. Ne pas le titulariser serait absurde vu sa forme du moment.
Aït-Fana a réalisé une très bonne saison avec Montpellier. Le match face à Marseille en atteste. Légèrement en retrait lors du dernier mois, on compte sur sa fraîcheur et sur le fait qu'il n'ait jamais été appelé pour tout donner sans se poser de question.
N'Zogbia a fait une bonne saison avec Wigan. OK, ça reste Wigan mais il sait sortir de gros matches contre les gros et encore récemment contre Arsenal (une passe déc' et un but pas dégueu du tout). Au pire, s'il reste sur le banc, il pourra réviser son code de la route.

Ailiers droit: Marveaux, Valbuena.
S.Marveaux est un des meilleurs joueurs de L1 cette saison. Vrai joueur de ballon, précis et collectif.
Valbuena est le meilleur joueur de cette fin de saison en France. Eclatant depuis la finale de la Coupe de la Ligue, il est incontournable dans la liste même si on peut toujours se poser des questions sur sa valeur dans un tel événement.
Leroy: certes, il a 34 ans. Mais s'il se met à jouer, ça peut faire très mal.

Attaquants: Henry, Cissé, Gameiro, Hoarau.
Henry: a l'avantage de pouvoir jouer en pointe ou sur un côté. Il a peu joué cette année mais, en donnant le leadership à lui seul, il peut apporter son expérience aux nouveaux sans être contesté par d'autres.
Cissé est le meilleur buteur français actuel même si c'est en Grèce. Ne serait-ce que pour son mental, sa rage et son envie de se défoncer pour l'équipe, Djib' mérite sa place.
Gameiro: meilleur buteur de L1 et en confiance. Et en plus, le Portugal ne le nous le piquera pas.
Hoarau serait précieux en point de fixation et sur coups de pied arrêtés. Bon joueur de tête et pas maladroit avec ses pieds, il peut apporter du poids sur le front de l'attaque.

Liste secrète:

Janot: toujours jouer à Sainté avec les joueurs qu'il se fade au quotidien, ça vous donne une idée de son mental.

Laurent Blanc: vu la pénurie en défense centrale, le Président pourrait être rappelé car ça reste toujours meilleur que Boumsong.

Mathieu: le latéral gauche valencien peut également jouer au milieu s'il faut mettre un coup de pression sur le latéral adverse. En plus, il sait centrer ce qui est une denrée rare ces dernières années.

Pédretti: distributeur de caviars pour Jelen cette saison, il pourrait remplacer un relayeur à la condition qu'il rende son DM de maths avant.

Govou: il est constamment l'invité surprise. Habitué de la soute de l'avion depuis quelques années, il connaît les bonnes bouteilles et les bons coins pour fêter les victoires.

Leroy: certes, il a 34 ans. Mais s'il se met à jouer, ça peut faire très mal.

Biabiany: le jeune buteur de Parme a réalisé une saison encourageante et est en confiance. Alors autant en profiter en cas de problème.

Pas de divas dans cette liste mais beaucoup de guerriers dotés d'un véritable état d'esprit collectif. Les clés du camion sont données au couple Gallas/Henry afin d'insuffler le goût de la victoire. Même si la liste est composée de beaucoup de novices, cela n'enlève pas de qualité à ce groupe.
J'attends vos réponses pleines de pertinence.

Francesco della Nuejouls

L'Olympique de Marseille craint degun!

ENFIN! 18 ans après le dernier titre de champion de France, l'Olympique de Marseille retrouve la seule place digne de son rang et de son Histoire: la première. Face à Rennes, au terme d'un match tendu jusqu'au but de Captain Mamad', les Phocéens ont remporté leur 9ème titre et ont fait chavirer de bonheur tout le Peuple Marseillais.

Le match débute de la meilleure des manières pour les Olympiens. Après un conciliabule entre Albicelestes, Lucho laisse Heinze frapper un coup franc placé à l'entrée de la surface de réparation. Golazo! Parfaitement placé, la frappe du gaucher Gaucho trompe Douchez, certainement surpris par le choix du tireur. Le Vélodrome explose de joie. C'est certain, ce soir est LE soir...

On l'avait peut-être oublié, mais Marseille avait des adversaires. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les Rennais n'étaient pas venus en villégiature (à part Gyan). Le milieu de terrain breton commence à prendre le dessus, à l'image de Jérôme Leroy encore une fois excellent. Et à force de reculer, l'OM est rejoint juste avant la pause. Sur un centre millimétré de Leroy a.k.a le plus gâchis de ces 15 dernières années, Jimmy Briand place une tête imparable à bout portant.

La trouille a cette particularité qu'elle se propage à la vitesse de la lumière. Après cette égalisation, les supporters se posent tous la même question: "Et si ça nous passait encore sous le nez?".

Mais cette saison, Marseille arrive toujours à remettre la main sur le match. Petit à petit, le midfield olympien étouffe les offensives rennaises. Cependant, le chronomètre tourne et l'OM n'est toujours pas champion. Taiwo a remplacé Heinze et Ben Arfa a succédé à Brandao.

A 15 minutes de la fin, Bonnard déborde côté droit et trouve en retrait le Petit Vélo Valbuena. Douchez repousse mais Niang, à l'agachon, reprend victorieusement. Comme un symbole. Les travées hurlent leur joie, les fumigènes sont à nouveau de sortie. Néanmoins, sur un malentendu, les Bleu et Blanc ne sont pas à l'abri d'un retour rennais.

Sur le coup d'envoi, les Phocéens récupèrent le ballon. Ben Arfa grigrite, passe à Niang mais perd le contrôle du cuir. Arrivé lancé, El Comandante Lucho enroule une frappe du gauche qui pétrifie le portier adverse. Cette fois, c'est fait! Le titre ne peut plus échapper à l'OM.

Ce titre est l'aboutissement d'années de stabilité et d'investissement initiées par l'assainissement des finances par Christophe Bouchet puis Pape Diouf. De plus, le niveau de jeu des Phocéens n'a cessé de s'améliorer année après année. La venue de Deschamps permet également d'envisager un recrutement haut de gamme la saison prochaine afin de bien figurer en Champion's.
Surtout, ce titre permet de rayer l'affront du titre retiré en 1993 et de ne plus toujours se référer à l'"héritage Tapie" qui a plombé le club pendant un trop long moment.

Ce titre de champion annonce des lendemains encore plus glorieux. Privés de dessert pendant 17 ans, le Peuple Marseillais veut tout dévorer et ne s'en privera pas. Le règne marseillais recommence!

Choa d'Arelate

mercredi 5 mai 2010

La Ligue insulte la mémoire des victimes de Furiani

5 mai 1992: peu avant le début de la demi-finale de Coupe de France Sporting Bastia/Olympique de Marseille, une tribune du Stade Armand-Cesari s'effondre. Le bilan est lourd: 18 personnes décèdent sous les décombres.
5 mai 2010: la France du football retient son souffle. En effet, l'OM peut, après 18 ans d'attente, reconquérir le titre de champion. Or, ce match n'aurait jamais dû se disputer aujourd'hui. En effet, la Ligue Nationale de Football avait promis qu'aucun match ne serait plus jamais joué un 5 mai en hommage aux disparus du pire accident jamais arrivé dans un stade en France.

En Angleterre, aucun match n'est joué le 15 avril, en hommage aux 96 victimes du drame d'Hillsborough le 15 avril 1989 ni le 29 mai en hommage aux victimes du Heysel le 29 avril 1985. Si la décision de jouer un tel jour devait être prise en Albion, nul doute que cela serait perçu comme une insulte.

En France, le drame de Furiani a été rayé des mémoires. Aucune commémoration, aucun communiqué, aucune intervention d'un officiel. Rien. Il faut croire que les dirigeants de la Ligue préfèrent compter scrupuleusement le nombre de fumigènes craqués dans les stades et encourager les dissolutions d'associations de supporters ultras...

Cet "oubli" est un véritable SCANDALE mais doit-on s'en étonner? Il suffit simplement se rappeler de l'absence remarquée des instances nationales lors de l'assassinat de Brice Taton en octobre dernier dans les rues de Belgrade. Alors que les autorités serbes avaient été profondément choquées par ce meurtre, aucun membre de la Ligue n'avait daigné se déplacer ni en Serbie ni lors des cérémonies d'hommage au jeune supporter.

Comment parler de culture sportive en France avec des dirigeants aussi ignares et peu scrupuleux? Le Président Thiriez a insulté la mémoire des victimes ainsi que leurs familles et trop peu de monde s'en offusque.

Ce 5 mai, ayons tous une pensée pour les victimes de cette tragédie.

François Miguel Boudet

mardi 4 mai 2010

Une défaite salutaire pour l'AC Arles?

Après 3 victoires de rang obtenues à force de ténacité, les Acéistes ont bu la tasse au Stade Gaston-Petit de Châteauroux en s'inclinant lourdement 3 à 0. Si le score semble sévère, il traduit néanmoins avec force le non-match réalisé par les hommes de Coach Estevan en terres berrichones. Au soir de cette déroute collective, la question est désormais de savoir si cette défaite augure une fin de saison décevante ou si, au contraire, elle peut s'avérer salutaire dans la lutte pour la montée à deux journées de l'épilogue.

L'AC Arles n'avait pas perdu depuis le 12 mars face au Sporting Bastia. Ce soir-là, au stade Armand-Cesari, les insulaires, pourtant lanterne rouge, avaient infligé une rude défaite aux Jaune et Bleu (3-0).
Depuis lors, les Acéistes avaient repris leur marche en avant jusqu'à s'emparer de cette fameuse troisième place synonyme d'élite.

Ce soir, face à un relégable qui plus est, les Lions ont pêché par manque d'ambition dans le jeu. Il faut dire que La Berrichone a tout fait pour que les Arlésiens prennent le contrôle du match tant les joueurs de JPP manquèrent d'envie et de tranchant dans leurs offensives. S'attendant certainement à plus de rythme, les Acéistes se sont endormis sur ce tempo molto moderato.

Le tournant du match fut très certainement cette faute évitable de Liron sur Titi Buengo dans la surface de réparation. L'ouverture du score sur penalty de Constant juste avant la pause (44ème) sanctionna le manque d'entrain des joueurs au maillot orange (une couleur à proscrire dans le milieu footballistique soit dit au passage).

Ceux qui espéraient que ce but remettrait les Arlésiens dans le droit chemin se trompèrent. Pourtant, les Provençaux revinrent sur la pelouse avec de bien meilleures intentions, à l'image d'une frappe puissante de Deme N'diaye qui tutoya le poteau du portier castelroussin, apparemment battu. Malgré un léger mieux, la solidarité collective, marque de fabrique depuis le début de saison, s'étiola. Pis, l'ACA fut pris en contre à la 75ème minute et Titi Buengo, qui aime particulièrement briser les espoirs arlésiens (remember le 1/8ème de finale de Coupe de France en 2007 face à Amiens. Pour ceux qui ne s'en rappellent pas ou qui ne connaissaient pas l'existence du club avant cette année, Buengo égalisa à la 95ème minute; Amiens l'emporta aux tirs au but) reprit victorieusement de la tête un centre impeccable de Constant.
Histoire d'achever cette soirée cauchemardesque et glaciale, Dembele inscrivit un troisième but qui remet Arles et Metz à égalité au plan de la différence de buts.

Si l'ACA aurait quasiment pu fêter son accession en Ligue 1 ce soir en cas de succès -et ce d'autant plus que Clermont a perdu au Havre-, il ne faudrait pas brûler les joueurs après les avoir tant célébrés. Et il serait totalement injuste de stigmatiser les performances individuelles de ce soir car, malgré ce penalty, l'équipe a eu toute une mi-temps avant et toute une mi-temps après pour changer le cours d'un match où elle dominait techniquement ses adversaires sans discussion possible.

Avec toujours 3 points d'avance sur le FC Metz, désormais ultime rival dans cette lutte, l'AC Arles 1913 possède encore 2 matches pour réaliser un destin incroyable. Et nul doute que Coach Estevan ainsi que tous les cadres du groupe sauront trouver les mots pour donner de la force avant le match contre Sedan. Les supporters qui feront le déplacement dans les Ardennes donneront également de la voix pour que ce match soit historique pour le club. L'histoire est en marche et ce n'est pas le revers de ce soir qui la changera.

François Miguel Boudet

60 millions de sélectionneurs et moi et moi et moi

Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère,

dans une semaine très exactement, Brother Raymond donnera sa liste de joueurs pour le safari chez Nelson Mandiba Mandela. Outre le fait scandaleux qu'il dévoile sa sélection chez TF1 alors que, jusqu'à preuve du contraire, l'Equipe de France est un bien public appartenant à tous les Français et que son salaire est payé par les contribuables, Blue Ray n'a pas le droit de décevoir après toute la campagne de com' dont il fut l'unique protagoniste depuis un mois.

Taillera-t-il dans le vif? Laissera-t-il Vieira, Anelka, Benzema voire Henry à la maison? Quelles seront les surprises de sa liste? Tant de questions dont nous avons hâte de connaître les réponses.

Afin de patienter jusqu'à ce fatidique mardi 11 mai, choa-garra-charrua vous propose de concocter votre propre liste de 23, explications à l'appui. Autant vous prévenir de suite, il n'y a rien à gagner si ce n'est la sensation indescriptible de se sentir capable de succéder à l'homme le plus détesté de l'Hexagone.

Choa-garra-charrua donnera sa liste jeudi. Dès à présent, on peut vous affirmer qu'elle n'aura pas pour but d'être réaliste mais qu'elle ne manquera néanmoins pas de pertinence.

Les meilleures sélections gagneront une tournée de binouze et leurs auteurs auront l'insigne honneur de me rencontrer pour de vrai. Si ça ne vous motive pas, je n'y comprends plus rien.

Francesco della Nuejouls

lundi 3 mai 2010

Top players de la semaine

Muslera: apparemment, il n'y a que lui qui n'était pas au courant que la Lazio devait se coucher face à l'Inter. Chambré par ses propres tifosi au son de "Dégage des cages, laisse-les marquer", il a malgré tout réalisé des parades de haut niveau. Et encaissé deux buts. L'honneur est sauf.

Beto: le gardien du Porto a réalisé une partie énorme lors du Classico face à Benfica. Qui a dit que le Portugal n'avait pas de bons portiers?

Samuel: le "Pared" (le Mur) ou la semaine parfaite. Il a muselé Ibra-ca-da-rien en Champion's sans prendre de carton (ouais ouais) et a inscrit un but décisif face à la Lazio dans l'optique du titre.

Jallet: l'ancien Lorientais a livré un match plein face à Monaco en finale de Coupe de France. Incontestablement, le Parisien le plus régulier cette saison et un des plus digne du maillot du PSG.

Gerrard: et si je faisais une passe ratée pour Reina qui irait tout droit dans les pieds de Drogba qui permettrait de faire gagner Chelsea et de laisser MU à la deuxième place avant la dernière journée? Stevie G est un Scouser, un vrai.

Cabaye: il a gonflé son monde en début de saison car il voulait jouer à Bordeaux. Finalement, il est resté, a inscrit son 11ème but de la saison face à Nancy et jouera la Champion's la saison prochaine. Comme quoi...

Belluschi: le Samouraï réalise le match parfait face à Benfica. 2 passes déc' avant d'inscrire le but de l'année d'un enchaînement petit pont/caramel au fond des bois. Le successeur de Lucho est arrivé...

Cristiano Ronaldo: CR9 est énervant, CR9 est exaspérant mais CR9 a plus de motivation que tous ses coéquipiers réunis. Sans le Portugais sur le terrain, la Maison Blanche ne serait qu'un bidonville...

Berbatov: le Bulgare continue dans le yaourt.

Bojan: ah ça pour inscrire des golazos contre Villareal, y a du monde! Mais pour mettre un but tout fait contre l'Inter, vous serez gentil de repasser la saison prochaine.

Zigic: l'homme qui ne marque que contre les Pericos de l'Espanyol Barcelona a encore frappé à deux reprises.

Mouche: entré en cours de jeu, il inscrit un golazo pleine lucarne avec Boca Juniors dans le clasico contre Independiente, enlève son maillot, chambre le public puis est expulsé par l'arbitre. Remarquable!

Müller: deux exploits dans la même semaine. Mardi, il parvient à louper la cage de Lloris alors que le but s'offrait à lui. Samedi, il plante un hat-trick face à Bochum pour offrir le titre de champion au Bayern Munich. En même temps, c'était face à au 19ème de Bundesliga alors on va s'enflammer tout de suite.

Lisandro: tout simplement le meilleur joueur de Ligue 1 cette saison. Tant sur le terrain qu'en dehors, Licha est grand et c'est peu de le dire.

Choa d'Arelate

Porto retarde Benfica

Pour la première fois dans l'Histoire du football portugais, le Benfica avait la possibilité de remporter le titre de champion de Liga Sagres sur la pelouse du Porto. A l'Estadio do Dragao, les Aigles benfiquistes ont néanmoins subi la loi des Azuis e Brancos lors d'un Classico surchauffé et d'un très haut niveau. Si cet affrontement historique entre grands du Portugal se résumait à une question d'honneur pour les Portistas, la défaite de Benfica retarde la victoire finale des hommes de Jorge Jesus désormais à 3 points du Sporting Braga et avec une différence de buts particulière défavorable.

Pas de round d'observation. Benfica prend les choses en main dès la 3ème minute. Angel Di Maria trouve une brèche dans le backfour bleu et blanc et déclenche, de 25 mètres, une frappe légèrement déviée par un défenseur qui échoue sur la barre de Beto.
Dans la minute suivante, l'arbitre commence son numéro de Lucky Luke du carton et inflige un avertissement chacun à Di Maria et Fucile.

Le début de partie est, en terme d'occasions franches, à l'avantage de Benfica. A la 20ème minute, David Luiz centre côté gauche sur Bruno Alves qui, involontairement, renvoie le ballon sur Javi Garcia. L'Espagnol, surpris, frappe au-dessus.

Les Encarnados mettent la main sur le match mais n'arrivent pas à conclure leur supériorité. A la 35ème minute, suite à un excellent une-deux initié avec Di Maria, Maxi Pereira est rattrapé in extremis par Alvaro Pereira. Deux minutes, David Luiz décoche une frappe puissante à l'entrée de la surface de réparation des Dragons mais le rebond fuyant ne trompe pas la vigilance de Beto, parfait remplaçant d'Helton.

La première véritable occasion du Porto intervient à la 38ème minute par l'intermédiaire de Hulk dont la frappe oblige Quim à se détendre et à détourner en corner.

Ce premier coup de semonce est annonciateur. En effet, à la 43ème minute, sur un corner frappée sortant par le Samouraï Belluschi, le capitaine portista Bruno Alves devance Luisao et ouvre la marque d'une tête rageuse. Bien qu'en difficulté durant la majeure partie de la mi-temps, le réalisme des hommes de Jesualdo leur permet de rentrer aux vestiaires avec l'avantage.

De retour sur la pelouse, le Porto poursuit sur sa lancée. A la 50ème minute, l'ancien Stéphanois Freddy Guarin trouve le poteau de Quim malgré l'angle fermé. Les Dragons veulent faire la diff' d'emblée mais Fucile, en voulant obtenir un penalty, obtient surtout un second carton jaune sévère synonyme d'expulsion.

Action, réaction. Benfica égalise à la 57ème minute par l'intermédaire de son capitaine Luisao. Sur un centre à ras de terre de Maxi Pereira, le sosie brésilien de Sammy Traoré arrache le ballon des défenseurs portistas de manière peu orthodoxe avant de battre Beto d'une frappe du gauche dans le petit filet. A ce moment-là, le Sport Lisboa e Benfica remporte son 32ème titre de champion.

Espoir de courte durée. En effet, à l'heure de jeu, Belluschi trouve Farias qui parvient à résister au retour de Luisao et à battre Quim. Pour sa première titularisation dans un Classico, Farias fait ainsi taire beaucoup de critiques à propos de son rendement.

L'ambiance devient de plus en plus tendue. L'arbitre a quasiment averti tous les joueurs et continue sur sa lancée en envoyant Jesualdo en tribunes. Benfica continue d'y croire. Après tout, il n'a besoin que d'un point pour conquérir le titre. Entré en jeu, Pablito Aimar échappe au marquage de Rolando et fait chauffer les gants de Beto dont on se demande s'il n'est pas le véritable titulaire du Porto (68ème).

Cependant, le Porto continue sa marche en avant. Après une tentative non cadrée à la 66ème minute, Guarin explose la transversale de Quim d'une frappe exceptionnelle des 30 mètres (73ème). Bien qu'en infériorité numérique, les Azuis e Brancos dominent la deuxième période. Benfica est à la rupture et a laissé passer sa chance.

A la 83ème minute, le Samouraï Belluschi, remplaçant du Comandante Lucho, inscrit un des buts de la saison: petit pont sur Aimar avant de décocher une frappe sur-puissante dans les cages de Quim qui ne peut que constater les dégâts. L'Estadio do Dragao est en ébullition. En plus de retarder le Benfica dans sa quête, le Porto inflige une cuisante totale au SLB.

Si côté portista, Belluschi, Farias et Guarin ont crevé l'écran, on ne peut pas en dire autant de Cardozo côté Benfica. Inexistant sur le front de l'attaque benfiquiste, le meilleur buteur de Liga Sagres, pourtant auteur d'un triplé la semaine passée, a éprouvé les pires difficultés à se sortir des griffes du backfour bleu et blanc. La question est de se savoir si le Paraguayen n'a pas exposé ses limites face à un grand club ou si ce n'était qu'un match sans pour le Guarani.

Contraint de jouer le Ligue Europa la saison prochaine, les Dragons sauvent les apparences grâce à cette victoire et s'évitent la honte de voir le SLB sacré sur sa pelouse. A l'inverse, Benfica n'a plus que 3 points d'avance sur le surprenant Braga. Or, avec une différence de buts particulière défavorable, les Aigles peut encore être devancé en cas de défaite. Néanmoins, face à Rio Ave, modeste 11ème au classement, et dans son antre de l'Estadio da Luz, il faudrait un incroyable renversement de situation pour priver les Lanternes de son 32ème titre de champion.

Ce Classico fut une superbe partie entre 2 habitués des Coupes d'Europe et il fut la preuve éclatante que la Liga Sagres n'a strictement rien à envier à des championnats supposés supérieurs.

Cesc Romero

samedi 1 mai 2010

Les Lions arlésiens dévorent les Canaris nantais

Un match de football dure 90 minutes. Et dans les arrêts de jeu, c'est toujours Arles qui gagne. Pour la troisième fois consécutive, les Acéistes ont fait la décision dans les ultimes moments de la partie. Après Le Havre et Metz, c'est le FC Nantes qui a été victime de la formidable envie de vaincre des Jaune et Bleu. Grâce à cette précieuse victoire, l'AC Arles se rapproche encore un peu plus de la montée.

Au match aller, à la Beaujoire, les Arlésiens avaient eu les pires difficultés pour créer du jeu et des occasions (lire le papier du lundi 7 décembre 2009: Arles continue d'apprendre). Après le remplacement de Gernot Rohr par Jean-Marc Furlan sur le banc, les joueurs nantais avaient joué avec plus de détermination que d'ordinaire cette saison pour l'emporter 1-0.

Changement total de physionomie pour ce match retour. Les Acéistes étouffent des Nantais en vacances (comme depuis le début de saison d'ailleurs) et se procurent les meilleures occasions, à l'image du poteau trouvé par Benjamin Psaume.
Cependant, les hommes de Coach Estevan ne parviennent pas à trouver la faille, la faute à une très bonne partie du portier adverse, constamment sur les trajectoires des tentatives de Psaume one more time, N'Diaye et Dalé. Et quand il est battu, comme sur la tentative de l'éternel Kaba Diawara, c'est un défenseur qui sauve sur la ligne.

Mais face à la détermination sans faille des Arlésiens, les Nantais ne peuvent rien faire. A la 92ème minute, sur un mouvement qui rappelle le but de Laurent Blanc face au Paraguay au Mondial 1998, Diawara transmet le cuir à Psaume qui pique le ballon de la tête en direction de Mathlouti qui exécute la sentence. Et 3 points de plus dans la besace!

Le coaching de Michel Estevan a payé. Les entrées de Diawara et Mathlouti ont débloqué le score et, grâce aux nuls de Metz et Clermont, les Acéistes disposent de 5 points d'avance sur Clermont et Angers.

A trois matches de la fin de la saison, Arles est en passe de réaliser un exploit. En CFA 2 il y a 2005, voici les Lions aux portes de la Ligue1. Dans les tribunes du Parc des Sports, espérons que Monsieur Schiavetti a désormais compris que l'AC Arles doit impérativement se construire un chez-soi afin que le club puisse se pérenniser et rende fier les Arlésiens.

François Miguel Boudet