Pages

mardi 28 juin 2011

Filles de joie

La Coupe du Monde féminine s'est ouverte cette semaine en Allemagne et le début de la compétition est très suivi par les Français. Avec Lyon qui s'est adjugé la Champion's au début du mois, les media s'intéressent de plus en plus au destin des Bleuettes. Emissions, articles, campagnes de promotion, le foot féminin a la cote. Par défaut.

Faisons un sondage. Qui a déjà regardé un match de football féminin? Volontairement hein, pas le genre de truc fortuit où, revenant éméché d'une soirée à 3heures du mat', on zappe machinalement sur Eurosport pour comater tranquille. Inutile de mentir, le foot féminin n'intéresse guère de monde en France, à part peut-être Direct 8 à condition que les Bleuettes atteignent les demis. On veut bien être gentil, mais faut être rentable tout de même!

L'intérêt suscité par ce Mondial est factice car il survient un an après le marasme de Knysna qui a profondément humilié les Français. Action, réaction: back to basics et démago à gogo. Evidemment, les valeurs du sport amateur sont glorifiées, une vieille antienne hexagonale, comme s'il suffisait d'être pauvre pour être honnête (Balavoine toujours parmi nous!). Oh! Regardez ces belles demoiselles qui jouent pour le plaisir, qui ne courent pas derrière l'argent (aaah! que c'est sale le pognon!) et qui chantent la Marseillaise avec entrain! Et au bal des hypocrites, la presse et le Ministère des Sports sont rarement à l'orchestre.

En réalité, si le football féminin espère que cette couverture médiatique inédite lui permettra de gagner en pratiquantes, cela pourrait se retourner contre lui. En effet, une fois l'effet de surprise expiré et que l'Euro 2012 se rapprochera à grandes enjambées, il y a fort à penser que les Necib, Abily and co. retourneront dans l'anonymat, que les stades resteront vides et que les clubs resteront artisanaux. La jurisprudence Marinette Pichon, 3 reportages dans Stade 2, en atteste.

Enfin, faisons un peu de prospective. Imaginons que les Bleuettes remportent la Coupe du Monde et elles en sont largement capables en cette période faste. Y aura-t-il une deuxième étoile sur le maillot de toutes les Equipes de France de football? En effet, toutes les équipes françaises portent la fameuse étoile gagnée un soir de juillet 98. La raison est que c'est la Fédération Française de Football qui a remporté la compétition. Par conséquent, si Soubeyrand soulève le trophée, la logique voudrait que toutes les EdF portent 2 étoiles. La bonne blague!

La médiatisation des filles de Bruno Bini est à double tranchant et la mise sur le devant de la scène de joueuses dont on n'attend avant tout qu'elles soient bien roulées démontre que le traitement du Mondial féminin est un vaste fumisterie destinée à rappeler les 'vraies' valeurs bafouées en Af Sud. Peu importe de savoir qui sont les joueuses, leur quotidien, leur niveau balle au pied. Le principal dans cette histoire est d'être démagogique pour pas cher, de se donner bonne conscience et de se rincer l'oeil si possible. En juillet, la saison recommencera et tout redeviendra comme avant. Comme d'habitude.

Francesco della Nuejouls

lundi 27 juin 2011

Slumdog Millonarios

Quinze ans jour pour jour après avoir remporté la Copa Libertadores, River Plate a connu hier soir la plus grande catastrophe de son Histoire vieille de 110 ans en ne parvenant pas à sauver sa peau en Primera argentine. Vaincu mercredi dernier lors du barrage aller, les Millonarios n'ont pas réussi à battre Belgrano de Cordoba dans son antre du Monumental (1-1).

Contrairement à mercredi, River attaque pied au plancher. Pas le choix en même temps, il faut remonter 2 buts minimum et surtout ne pas en encaisser un. Mais sur le premier coup franc dangereux, Belgrano marque mais l'arbitre siffle un hors-jeu salvateur (4'). Soixante secondes plus tard, Pavone ouvre le score d'une frappe imparable au ras du poteau (5'). Explosion dans le stade. Le cauchemar semble prendre fin.
Néanmoins, si River joue mieux qu'à l'aller (en même temps, difficile de faire pire), le deuxième but n'arrive pas, la faute à un arrêt Spider-Man de Juan Carlos Olave à la 22ème minute sur une frappe à bout portant de Pavone.
Même si le retard n'est pas comblé et qu'elle a du mal à jouer au sol, la Banda Roja est tout proche d'un come back.

Comment survivre aux matches couperet avec une défense mauvaise comme un jambon? Carrizzo avait déjà montré tout son talent de prestidigitateur contre Boca et Lanus lors des dernières journées de la Clausura. Dès la retour des vestiaires, une mésentente failli coûter l'égalisation mais El Picante Pereyra salopa (pas d'autre mot) l'offrande, tentant un lob plutôt que de jouer le coup à deux face à Carrizzo. Un signe?

Pas vraiment. Peu après l'heure de jeu, une cagade du duo Diaz/Ferrero profita à Guille Farre qui n'eut plus qu'à battre un Carrizzo pris au dépourvu (62'). L'incrédulité gagne les hinchas millonarios. Marquer 3 fois en une demi-heure relève plus du rêve que de la réalité. Mais 5 minutes plus tard, le Monumental repris espoir quand l'arbitre siffla un penalty qui compensa celui qu'il oublia à la 26ème minute pour une faute sur Caruso.
Vous connaissez l'adage pneumatique: sans maîtrise, la puissance n'est rien. El Tanque Pavone mit la puissance mais omit d'y ajouter la précision. Parti du bon côté, Olave, ancien de...River, n'eut aucun mal à bloquer la frappe. Alea acta est.

Malgré les entrées successives de Villalba et Bordagaray (ceux qui ont compris pourquoi JJ Lopez s'est passé de Funes Mori et Buonanotte lèvent le doigt!), les Millonarios ne furent jamais en position d'espérer un retour miraculeux. Incapable de venir à bout de la Celeste emmené par Franco Vazquez qui tripote pas trop mal la chique bien qu'il en abuse parfois, la Banda Roja ne peut s'en vouloir qu'à elle-même. Dépités, la hinchada pleure, balance des projectiles et force l'arbitre à arrêter le match à la 89ème minute. Les joueurs attendents 20 minutes pour rentrer aux vestiaires. Le quartier de San Nunez devient le théâtre d'affrontement avec la bleusaille. Banal en somme.

L'inéluctable s'est donc produit. Malgré ses 33 titres nationaux et ses 2 Libertadores, River Plate a coulé face à un adversaire beaucoup plus soudé à défaut d'être des manieurs de ballon hors pair. Néanmoins, cette descente peut se révéler bienfaitrice pour les Millonarios car elle remettra la formation au centre de la politique sportive du club, eux qui ont formé des joueurs fabuleux (elle est pour toi celle-là Philippe!). Enfin, si les Boquenses savourent la descente de l'ennemi, il ne faut pas oublier qu'avec ce système de descente très particulier, Boca n'est pas à l'abri d'une telle mésaventure la saison prochaine.


Bonus track, parce que River Plate est avant tout un grand club (mais pas autant que Boca, faut pas déconner, hein Philippe!) : http://www.youtube.com/watch?v=zYtVIuuEQEI

Cesc Romero

vendredi 24 juin 2011

Flamengo n'y arrive pas

Pour tout savoir de la Jornada 5 du championnat brésilien, une seule solution: la Garrincha Académie de Choa d'Arelate!


Francesco della Nuejouls

jeudi 23 juin 2011

Santos, 48 ans plus tard

Le Stade Pacaembu était en feu hier soir. 48 ans après le doublé de la génération d'O Rei Pelé (1962-1963), Santos a remporté la Copa Libertadores 2011, la troisième de son Histoire. Dans une finale vintage, la même qu'en 1962, le Peixe a gagné sans trembler face à Penarol (2-1). Après avoir obtenu un match nul encourageant (0-0) à l'aller au Centenario de Montevideo, la génération dorée de Santos n'a pas manqué l'occasion de rejoindre au palmarès sa glorieuse aînée.

A peine le coup de sifflet final donné, Pelé et Neymar entament un tour d'honneur. L'émotion est palpable sur le visage du Roi. Il a enfin trouvé ses successeurs. La dernière finale continentale du Peixe datait de 2003 et la génération Robinho-Diego avait été défaits par les Xeneizes de Boca Juniors. Face à un surprenant Penarol, la victoire des Neymar and co. n'a pas fait l'ombre d'un doute et de souffre d'aucune contestation tant ils ont dominé les débats.

Blessé depuis un mois pour une blessure à la cuisse, Ganso revient au moment idoine pour ambiancer le dance-floor. Si Neymar occupe le devant de la scène, ne vous y trompez pas: le futur grand, c'est bien lui. Le trio qu'ils composent avec Elano, bien plus à l'aise sur les terrains sud-américains qu'européens est particulièrement redoutable.
En face, les Carboneros résistent tant bien que mal, notamment grâce à un excellent Sebastian Sosa qui sauve les meubles depuis le match aller. Il faut dire aussi que Zé Eduardo, sosie officiel de Mathieu Chalmé, galère pour cadrer malgré les nombreuses possibilités dont il dispose.
La mi-temps s'achève sur un score vierge. Un petit miracle.

Mais dès le retour des vestiaires Neymar, bien meilleur quand il ne plonge pas à tout bout de champ comme une vulgaire danseuse, est à la conclusion d'un mouvement parfait (47'). La talonnade instantanée de Ganso ouvre un boulevard à Arouca qui transmet à la hype à crête du moment dont le tir au premier poteau surprend un Sosa pas irréprochable sur ce coup-là. Au passage, ce but décisif permet à la pépite la plus courtisée du monde de célébrer la future venue au monde de Junior. Les joies d'avoir engrossé une minotte de 17 ans tout ça.
Il reste toute une mi-temps à jouer mais l'issue du match est scellée.

La supériorité du Peixe s'accentue au fil des minutes et Danilo, un autre gamin de l'équipe, double la mise à la 68ème minute d'un amour de frappe croisée du gauche qui achève sa trajectoire dans le petit filet de Sosa. Les joueurs se précipitent en direction de la torcida; ils le savent, la Copa de ne peut plus leur échapper désormais.

Néanmoins, Penarol est un club uruguayen et c'est bien connu, un Charrua, ça ne meurt jamais. Ainsi, les Carboneros ne baissent pas pavillon et, bien qu'ils ne soient jamais parvenus à inquiéter Rafael de la partie, réduisent l'écart grâce à un centre d'Estoyanoff détourné par Durval dans ses propres filets (79').
Les dix dernières minutes verront-elles le retour des Uruguayens? Ben non. Le rush final espéré par la hinchada charrua n'aura finalement pas lieu. Au contraire, Santos se procure deux occasions énormes outre-mangées par Zé Eduardo et Neymar.
Pour achever la partie, une baston démarre sur la pelouse après que des supporters du Peixe ont froissé la susceptibilité des Mirasoles. Le folklore tout ça.

Cette victoire marque la réussite d'une génération ultra-talentueuse qui s'éparpillera dès cet été. Neymar et Ganso ont survolé la finale et il ne fait aucun doute qu'ils ont fait le tour de la question en Am' Sud. Zé Eduardo appartient déjà au Genoa et était prêté jusqu'à la finale. Danilo et Arouca devraient les imiter. L'Europe les attend à bras ouverts et avec délectation. Mais malgré tout leur potentiel, parviendront-ils à exploiter toutes leurs capacités dans un football beaucoup plus physique que technique? Ce qui est certain en revanche, c'est que l'avenir leur appartient et il s'annonce radieux.

Résumé vidéo pour ceux qui ne sont pas levés à 3h du mat': http://www.youtube.com/watch?v=qi1gdPSRsGQ

Cesc Romero

mercredi 22 juin 2011

Le gouffre se rapproche pour River Plate

Malgré la finale de la Copa Libertadores, l'événement qui pourrait secouer toute l'Amérique du Sud se déroule en ce moment même en Argentine. En effet, et si River Plate descendait?. Il est 2h25 du matin et les Millonarios perdent 1-0 contre Belgrano de Cordoba, modeste club de 2ème division argentine. L'incroyable pourrait-il se produire? Quelques heures après la chute de Huracan, battu par Gimnasia La Plata en barrage (2-0), le club le plus titré d'Argentine au niveau national est au bord d'un cataclysme, la faute à un système de relégation ubuesque, typique en Amérique latine.

Etrange ce match. On a l'impression de mater la Coupe de France sauf que le terrain est un billard et que River est au courant de la sentence en cas de défaite. Huracan vient tout juste de passer par là. Le club formateur de Lucho Gonzalez a perdu face à Gimnasia et enterré ainsi tout espoir de survie en première division.

Plus grand club d'Argentine avec Boca Juniors, River paye ses mauvais résultats lors de l'apertura 2008 (le championnat d'ouverture) et n'est pas si loin d'une descente incroyable en cas défaite lors des barrages. Ceux qui suivent ce blog depuis la saison dernière et connaissent les chroniques de Kiko Platense, savent que le système de relégation en Uruguay et Argentine est absurdes. Les Millonarios sont entrain d'en pâtir, en dépit d'une victoire lors du torneo de clausura en 2008.

Le calcul de la relégation se fait selon un ratio lors des 3 dernières années. Huracan a certes achevé la clausura 2011 en dernière position et 18ème de l'apertura 2010 mais la place de dauphin obtenu derrière Vélez lors de la clausura 2009 ne suffit pas à compenser les mauvais résultats de la saison.

De la même manière, River Plate ne peut compenser ses difficultés depuis sa victoire lors de la clusura 2008. La dernière place obtenu lors de l'apertura 2008 (alors que Boca l'avait emporté) pèse lourd aujourd'hui et Lamela et ses coéquipiers sont très près de la chute libre.
Bizarrement, au début de la 2ème période décisive, on peine à croire que River peu s'en sortir.

49ème minute: Belgrano double la mise. La messe semble dite. Il reste 40 minutes pour sauver ce qui peut encore l'être lors de ce match aller. Juste impensable. Il faudra juste apprendre au défenseur placé au premier poteau à remonter une fois que le danger ne vient pas de son côté, ça pourrait lui servir un jour... Quelques secondes plus tard, des barras bravas cagoulés entrent sur la pelouse. La hinchada est remontée et le fait savoir. Triste d'assister à cette mort qui semblent finalement inecluctable. Le match est arrêté. L'arbitre explique pourquoi à la télé argentine. Après 20 minutes de pause forcée, le match reprend.

Rien ne semble pouvoir sauver River. Malgré l'irruption des hinchas, c'est bien Belgrano qui résiste malgré les assauts. Lamela colle un taquet à un adversaire sans être vu de l'arbitre. Les Millonarios poussent mais ne parviennent pas à percer le mur dressé devant eux. River a la possession mais ne fait rien du ballon et s'expose à un contre. Les minutes passent et Belgranos se rapprochent de l'exploit. La tentative sur coup franc de Lamela, petit prodige en partance pour la Roma, n'y fait rien, Juan Carlos conserve sa cage inviolée jusqu'au bout.

Au terme de ce barrage aller, River Plate est au bord de l'explosion. Belgrano a joué avec ses moyens et a été bien meilleur que son adversaire. Le score de 2-0 n'est pas usurpé et on se demande bien comment les Millonarios pourront remontre ce retard dimanche au Monumental dimanche prochain.

Cesc Romero

On parle tous football: c'est quoi ces plots?!

Cela faisait plus de deux mois que je ne m'étais pas adressé à vous, oui vous, le novice en football qui rêve de parler le supporter.
Pour cette nouvelle session, voici une expression qui vous sera d'une importance capitale quand votre équipe est à la rue en défense ou si vous supportez Lens, Arles ou Monaco: c'est quoi ces plots?!


1) Mise en situation

Confortablement installé en virage depuis 2 heures, vous avez lu et relu l'article de L'Equipe qui parlait du match décisif que vos protégés s'apprêtent à jouer. Après vous être échauffé la voix avec divers chants ayant pour propos la sexualité du joueur vedette de l'équipe adverse.
Las, au bout de 10 minutes, vous en avez déjà pris dans les gencives et ça ne va en s'améliorant, vos favoris paraissant légèrement trop crispés et totalement à l'ouest. Au troisième pion encaissé, la défense est aussi périmée qu'un Actimel coincé dans votre frigo depuis 8 mois, vous n'en pouvez plus, vous avez besoin de vous épancher bruyamment avec votre voisin.


2) Mise en pratique

Vous connaissez le rituel désormais. Crachez un bon coup en évitant de préférence la personne devant vous, lâchez un bon 'putain ah!' et prenez à témoin votre voisin le plus réceptif. Si vous êtes tactile, un peu comme ces filles qui ont besoin de palper la marchandise quand elles vous parlent, prenez-le par l'épaule. N'en faites pas trop non plus, cela pourrait être mal pris. Vous êtes dans un stade que diable! Prenez votre respiration et lancez très distinctement: 'c'est quoi ces plots?!'. Normalement, votre acolyte corroborera vos propos car il a également espéré et payé pour assister à une rouste.


3) Option tuning

Vous pouvez commencer avec votre saillie par 'mais' accentué. Ensuite, bien que vous ayez gueulé un 'putain ah!' quelques secondes plus tôt, n'hésitez pas à le répéter en fin de phrase. La redondance n'est pas un problème dans un tel cas de figure. Histoire d'ajouter un accent, vous pouvez agrémenter d'un 'là' pour que tout le monde comprenne bien que ce sont bien les joueurs sur la pelouse qui sont nases. C'est parfaitement inutile, c'est entendu, mais cela augement la tension des propos. Enfin, vous pouvez poursuivre votre diatribe par un 'je le crois pas ça!' (négation inutile) ou un 'c'est pas possible ça' (voir remarque précédente pour la négation). Important: veuillez appuyer sur le 'ça' car cela augmente votre sentiment d'exaspération.


4) Suggestion de présentation

Si vous optez pour l'option tuning le résultat en bout de chaîne peut être: 'Putain ah! Mais c'est quoi ces plots là putain?! Je le crois pas ça oh! C'est pas possible putain!'. Oui c'est grossier. Mais on n'a jamais dit qu'il ne fallait pas l'être. Et puis, une bonne insulte vaut des fois mieux qu'un long discours.

Toujours en quête de connaissances, le stade devient votre maison et votre assurance ne cesse de prendre de l'ampleur. Continuez, vous êtes sur la pente ascendante.

Choa d'Arelate

Villas-Boas, ballade pour un traître

Il avait promis de rester 15 ans à Porto. Son Porto. Supporter depuis sa plus tendre enfance, André Villa-Boas n'a pas pu et su résister au pétrodollars de Roman Abramovitch et a officialisé son départ chez les posh de Chelsea. Après avoir réalisé une saison parfaite avec les Dragons, celui qui refuse d'être comparé à José Mourinho poursuit son voyage supersonique qui l'a mené de l'Académica Coimbra à Stamford Bridge en moins de deux ans. Mais dire qu'il a déçu est un euphémisme.

La nouvelle a fait l'effet d'une bombe. Après avoir refusé les avances de l'Inter quelques jours plus tôt, Villas-Boas, l'entraîneur hype du moment, quitte Porto après que Chelsea a racheté sa clause libératoire de 15M€. Il ne restait plus qu'à obtenir le consentement du coach pour que l'affaire soit ficelée. Un salaire de 5M€ par an acheva de le convaincre. Triste.

AVB, c'est la nouvelle success-story made in Portugal (http://choa-garra-charrua.blogspot.com/2011/05/villas-boas-itineraire-dun-surdoue.html). Après avoir été couvé par Bobby Robson et le Mou, il plonge dans le grand bain à l'Académica Coimbra à seulement 32 ans. Fort de cette première expérience de quelques mois, Pinto da Costa recrute la pépite avec la réussite que l'on connaît. En une saison, le rouquin réalise le triplé Liga/Taça/Europa et, cerise sur le bacalhau, colle une phalange à l'ennemi benfiquiste au Dragao avant de lui reprendre son titre dans l'antre de la Luz.

Seulement, l'histoire était trop belle pour durer. Alors que les amoureux du foot attendait impatiemment ce que pouvait donner une telle équipe en Champion's avec, en perspective, la possibilité de rééditer l'exploit du Special One Europa/Champion's en deux ans. Las, il faut croire que l'idée d'avoir un compte en banque bien garni l'a davantage intéressé que concurrencer le Barça, qu'il devait affronter en guise d'apéritif fin août en SuperCoupe d'Europe.

En signant son départ à Chelsea, AVB sait ce qu'il perd mais ne sait absolument ce qu'il gagne. Si à Porto, il avait à sa disposition des joueurs entièrement dévoués, la donne n'est pas vraiment la même sur les bords de la Tamise. En effet, le Portugais devra gérer les cigares de joueurs vieillissants (Terry, Lampard, Drogba) et plus âgé que lui -une première à ce niveau-, un président complètement barré et inculte en matière de football et peut-être un manager du nom de Guus Hiddink. Ou comment préférer les corons à la plage de sable blanc.
De plus les Blues, qui sortent d'une année en demie teinte, ont-ils actuellement les facultés physiques et tactiques pour s'adapter au style AVB, qui se revendique plus du Pep que du Mou et partisan du joga bonito? Pas si sûr.

Avec ce départ, il y a fort à parier que Porto s'apprête à lâcher de nombreux joueurs-clés comme le fit Mourinho en son temps. Falcao et Joao Moutinho serait très proches de prendre le charter direction London contre un chèque de 70M€, soit le montant de leurs clauses libératoires (30M€ et 40M€ respectivement). Il est probable que d'autres Dragons les suivent, sans compter ceux qui s'envoleront vers d'autres cieux comme O Incrivel Hulk, Rolando, Fernando, Fucile entre autres. Si les Portistes pensaient bâtir sur la durée, c'est raté.

Avec la signature d'AVB à Chelsea, Abramovitch espère enfin ramener la Champion's après une décennie d'insuccès et de déceptions. Quant à Villas-Boas, il a très certainement perdu beaucoup de ses admirateurs qui voyaient en lui un entraîneur romantique, admirateur du beau jeu , menant son équipe de son coeur vers les sommets.
Sans aucun doute, Villas-Bomba le surdoué continuera à gagner des titres et Porto mettra du temps à se relever de ce coup de latte. Mais celui qui a perdu le plus n'est certainement pas celui que l'on croit.

Choa d'Arelate

mardi 21 juin 2011

Libertadores: rien n'est joué entre le Penarol et Santos

Dans un Centenario chauffé à blanc, les Carboneros du Penarol espéraient prendre le meilleur sur Santos lors de cette finale de la Copa Libertadores. Las, ce fut au contraire le Peixe qui développa le meilleur jeu mais ne parvint pas à inscrire le moindre but. Cependant, les Charruas auraient pu marquer en fin de première et seconde période mais au terme de la première manche, Brésiliens et Uruguayens se sont quittés sur un score nul et vierge (0-0 forcément).

Privé de Ganso, blessé à la cuisse, c'est Neymar qui dirige le jeu du Peixe. Aussi talentueux balle au pied que pénible à force de simuler sans cesse, la pépite auriverde est clairement le joueur le plus remuant sur le front de l'attaque. Néanmoins, Santos ne parvient pas à mettre Sosa en difficulté. Pourtant, les Mirasoles se procurent deux énormes occasions en fin de première mi-temps, d'abord par Guillermo Rodriguez, puis par Dario Rodriguez qui réalise une "Gignac contre MU" parfaite.

Dans un match où les buts inscrits à l'extérieur ne compte pas double, le Peixe domine son adversaire et il s'en faut de très peu, un exploit de Sosa, pour que Danilo n'ouvre pas la marque. En revanche, le portier carbonero est archi-battu lorsque Zé Eduardo loupe un pion qui lui tendait les bras sur une offrande de Bruno Rodrigo.

En fin de partie, Penarol dispose de plusieurs possibilités mais les tentatives ne sont pas assez précises pour inquiéter Rafael. Mais dans les ultimes instants, Diego Alonso, bien placé au second poteau, ouvre le score pour les Uruguayens. Joie de courte de durée puisque l'arbitre de touche signale un hors-jeu.

La décision se fera donc au Brésil, ce mercredi.


Cesc Romero

Le sans-faute de Sao Paulo continue

Vous voulez tout savoir du championnat brésilien? Une seule solution, lisez la Garrincha Académie de Choa do Arelate!


Francesco della Nuejouls

Bilan de la saison de l'AC Arles

Juste avant la reprise de mercredi, venez lire la chronique de Choa d'Arelate!


Cesc Romero

mercredi 15 juin 2011

L'abécédaire de l'AC Arles (2ème partie)

N comme N'diaye: l'international sénégalais n'a peut-être pas marqué souvent cette saison, mais sa galette contre le PSG vaut le détour.
http://www.youtube.com/watch?v=3MDFzJbWxiE&feature=related (désolé, rien trouvé de mieux).

O comme Oaï: vous n'avez rien compris à la gestion du club? Vous voulez tout savoir? Vous avez la journée? Et encore, même pas sûr que ça suffise.

P comme Parc des Sports: rénové à vitesse grand V, le stade avignonnais a, malgré les résultats, accueilli une moyenne de 8000 spectateurs par match. Pas si mal.

Q comme Quarante-neuf: ou plutôt -49 comme l'empreinte carbone de la formidable entente en défense cette saison.

R comme Roustes: Paris, Auxerre, Rennes, Valenciennes, Marseille, on ne compte plus les équipes qui ont passé au moins trois buts à l'ACA cette saison.

S comme Salerno: père et fils. Devenu président après la montée en L1, Marcel Salerno s'est allié à François Perrot pour bâtir le duo le plus improbable qui soit. Perrot parti, Salerno père a fait de la place à Salerno fils car on n'est jamais trop prudent.

T comme Transferts: il ne faut pas l'oublier, l'ACA a moins recruté pour la L1 que pour la L2. Si la saison dernière, le recrutement avait parfois été fait n'importe comment (Dédé, Kali), l'état d'esprit avait fait le reste. En L1, non seulement tout a été fait à l'envers mais, en plus, la qualité a été absente.

T comme Tactiques: coach Faruk aime annoncer qu'il jouera l'offensive alors qu'il aligne 8 défenseurs et 2 attaquants isolés. Résultat: un jeu indigent et des cartons dans la face. Et quand il est contraint de jouer offensif par manque de défenseurs dans son effectif, l'équipe gagne. Le coache restera en poste en L2. On va s'éclater.

U comme Ubuesque: pour célébrer son arrivée à la présidence, Marcel Salerno décide que toute la France se paiera notre tronche en virant Estevan pendant une semaine, le réintégrant, le faisant signer un contrat de 2 ans avant de la virer 2 mois plus tard. Ionesco est Arlésien.

V comme Viré: Conrad et Estevan comprendront.

W comme Willem II: l'équipe néerlandaise a réussi à faire pire que l'ACA cette saison. C'est dire leur niveau.

X comme X6: Ghilas avait peut-être les pieds carrés mais il avait un gros 4x4. On peut pas tout avoir dans la vie.

Y comme Yattara: deux matches joués en fin de saison et peut-être la perspective pour le gardien du Sily National de devenir titulaire en L2.

Z comme Zzzzz: son émis par les supporters tout au long de la saison en voyant jouer l'équipe.

Choa d'Arelate

L'abécédaire de l'AC Arles (1ère partie)

A comme Arnaques: une palanquée de transferts et pas mal de pieds carrés qui prirent leurs quartiers d'été au Stade Fournier. Erbate, Charisteas, Basinas ont été les plus beaux échecs de la politique sportive acéiste.

A comme Arles: pour la 256ème fois, c'est Arles qui joue et pas Avignon ou même Arles-Avignon. C'est l'équipe d'Arles qui est montée et pas celle Avignon. Néanmoins, nous remercions les Vauclusiens de nous offrir un toit et une soupe chaude jusqu'à ce que la ville comprenne l'utilité d'avoir un outil moderne pour dynamiser la vie arlésienne.

B comme Baldé: de lui, nous gardions en mémoire ses interventions musclées au Celtic Park. Revenu dans sa région natale, Bobo a rassuré en défense centrale et sera un cadre du vestiaire en L2.

C comme Cabella: seule satisfaction de la saison acéiste, le Corse prêté par Montpellier aurait dû jouer davantage quand on sait le talent qu'il a dans les pieds. Auteur d'une très bonne fin de saison, il a fêté ses premières sélections avec les Espoirs et ne les a pas manquées, délivrant une passe dé et inscrivant un pion.

D comme Dernier: hormis lors de la 1ère journée, l'ACA est resté englué à la 20ème place toute la saison. Un bien triste record...

E comme Estevan: son ombre aura plané tout au long de la saison et son départ en septembre laissé de nombreux regrets aux supporters. Et s'il était resté?

F comme Fair-play: l'ACA a bien failli finir premier cette saison. Au classement des joueurs les plus sanctionnés. Battus par Montpellier, les Acéistes peuvent se dire qu'ils terminent derrière plus forts et plus expérimentés qu'eux.

G comme Grec: Basinas et Charisteas ou la blague la plus absurde de la saison, tous clubs confondus. Arrivés affublés d'un agent surréaliste, les champions d'Europe 2004 ont prouvé, pour ceux qui en doutaient, qu'ils était bel et bien flambés. Mais quand Charisteas est entré pour les 10 dernières minutes du quart de finale Schalke 04/Inter, beaucoup de supporters ont dû rire jaune...

H comme Hadzibegic: remplaçant du Magicien Estevan, sa cote de popularité n'a jamais réellement décollé en raison de ses tactiques frileuses et de son incapacité à remobiliser ses troupes. Son maintien à la tête de l'équipe fait craindre une destinée à la Grenoble.

I comme Impossible: c'était impossible et c'est pour cela qu'ils ne l'ont pas fait. Inter-saison ubuesque, recrutement aberrant, équipe technique modifiée à plusieurs reprises, joueurs fébriles: et vous espériez le maintien?

J comme Joué d'avance: enterré avant même le début de la saison, l'AC Arles n'a pas trouvé les ressources pour déjouer les pronostics. Pour s'en sortir, il fallait en faire deux fois plus que les autres.

K comme Kaba: l'Eternel est toujours là et avec 3 buts, dont un doublé contre Caen lors de la première victoire acéiste de la saison, il a parfaitement joué son rôle de joker, en dépit de blessures qui ont pollué son année.

K comme Kaluyituka: arrivé, après un trip Lumumbashi-Nairobi-Londres-Paris-Marseille-Arles, il enfile sa tenue, tire 10 fois, marque 9 fois et attrape un poteau. Ultra-rapide, percutant, pas de doute, Arles a trouvé LA perle. Sauf que le club l'a traité avec tellement de délicatesse qu'il est retourné au TP Mazembe. En novembre, il marquait en demi-finale du Mondial des Clubs.

L comme Ligue 2: la saison 2011/2012 sera celle où l'on saura si l'ACA était simplement une météorite qui disparaîtra aussi vite qu'elle est arrivée.

M comme Mercenaires: Erbate, Charisteas, Basinas, Mejia, Bouazza. Z'en trouvez 2 autres et vous pouvez tourner un film.

M comme Meriem: il était venu pour se relancer et malgré son manque de charisme, la signature d'un nouveau contrat à Nice a démontré qu'il avait atteint son objectif.

Choa d'Arelate

Libertadores: Penarol et Santos en finale!

La finale aller de la Copa Libertadores a lieu cette nuit. Histoire de se mettre en bouche, retour sur les demis finales de la compétitions qui ont vu triompher les Carboneros et le Peixe.

Santos - Cerro Porteno: 1-0 ; 3-3.

Sans surprise, Santos est venu à bout des Guaranis et s'est offert le droit de succéder à la prestigieuse équipe qui réalisa le doublé en 1962 et 1963 et qui comportait un certain Edson Narantes do Nacimiento dans ses rangs.
A l'aller, le Peixe a largement dominé la partie et a profité d'un Neymar de feu pour l'emporter 1-0. Au cours d'une première mi-temps animée, Edu Dracena a inscrit l'unique but du match peu avant l'heure des citrons (42'). Mené, Cerro Porteno pouvait regretter deux occasions immanquables mais manquées par Pedro Benitez. A sa décharge, sur sa deuxième tentative de la tête, Rafael (rien à voir avec le mauvais chanteur) sortit un arrêt réflexe de grande classe. En 2ème mi-temps, le manque de réussite de ses attaquants et deux parades de Diego Barreto permirent aux Paraguayens de repartir du Brésil avec seulement un but d'écart, conservant ainsi toutes ses chances de qualifications.

Au retour, Santos prit immédiatement les devants dès la 2ème minute grâce à une tête victorieuse de Zé Eduardo suite à un coup franc d'Elano. En réussite lors du match aller, Barreto se sabordait sur une sortie apparemment sans danger et offrait un avantage de 3 buts sur l'ensemble des deux matches au Peixe (28'). A coup sûr, son dégagement des poings sera en bonne place dans la prochaine édition du Foot en folie... Néanmoins, les Guaranis ne désarmèrent pas et 3 minutes plus tard, à la réception d'un corner sortant, César Benitez réduisait l'écart (31'). Il restait une heure pour renverser la vapeur mais Neymar, peu enclin à faire durer le suspense, donnait un avantage définitif à Santos dans les arrêts de jeu de la 1ère mi-temps (45+1). Pour se qualifier, Cerro Porteno avait besoin de scorer à 4 reprises. La mission était impossible mais les Paraguayens arrachèrent le nul, d'abord grâce à une frappe en lucarne signée Lucero (60') puis avec une chouquette de Fabbro à la 81ème minute.

De retour en finale de Libertadores après 8 ans d'absence et une défaite face à Boca Juniors, Santos a les armes pour renouer avec son prestigieux passé.


Penarol - Vélez Sarsfield: 1-0 ; 1-2.

Sur la voix royale pour remporter le tournoi de clôture en Argentine (remporté ce week-end devant Lanus nda), Vélez Sarsfield avait la ganache de celui qui pouvait remporter le doublé. En face, Penarol faisait figure d'épouvantail après avoir sorti le tenant du titre, l'International Porto Alegre, puis l'Universidad Catolica en quart.
Dans une ambiance indescriptible qui ferait peur à tous les frileux Français qui flippent dès qu'ils voient 3 fumis allumés en virage, le Penarol l'emporta face aux Argentins grâce à un but inscrit par Dario Rodriguez d'une tête piquée peu avant la pause (44').

Au retour, les Carboneros prirent l'ascendant sur Vélez grâce à un but de Mier peu après la demi-heure de jeu (33'). Contraints d'inscrire 3 pions pour accéder à la finale, les Argentins ne purent réaliser l'exploit, en dépit de la victoire obtenue sur son terrain. Dans les arrêts de jeu de la première période, Tobio redonna espoir aux siens grâce à un but foireux marqué du genou (45+1). Seul Charrua dans les rangs de Vélez, Santiago Silva relançait la partie à 25 minutes de la fin (66'). Cependant, les Uruguayens tinrent la baraque jusqu'au bout et rêve désormais d'ajouter une ligne de plus au palmarès du club le plus populaire du pays.

Sans titre continental depuis 1987, Penarol pourrait, en cas de victoire, rejoindre Boca Juniors en tête des clubs vainqueurs de la Libertadores avec 6 trophées dans la vitrine.

Cesc Romero.

Sao Paulo aux commandes

Pour les amateurs de futebol brésilien, la chronique de Choa d'Arelate est disponible via ce lien:


Francesco della Nuejouls

mardi 7 juin 2011

L'Atlético Mineiro comme au bon vieux temps

La chronique de Choa d'Arelate sur la Jornada 2 du championnat auriverde est disponible en cliquant sur ce lien.


Cesc Romero

L1-AC Arles: la rupture!

"Mais elle était du monde où les plus belles choses
Ont le pire destin
Et rose elle a vécu ce que vivent les roses
L'espace d'un matin"
François de Malherbe, Condoléances à Monsieur du Perier.


"Ecoute, on a passé de bons moments ensemble. Mais je crois que depuis qu'on vit tous les deux, la flamme s'est progressivement éteinte. Les premiers temps, je n'ai rien dit mais j'ai tout de suite senti que quelque chose s'était cassé entre nous. J'ai espéré tu sais. Que tout redevienne comme avant. J'ai cru que nous pourrions recoller les morceaux mais je ne me sens plus le courage. J'ai essayé tu sais. Vraiment. Mais c'est au-dessus de mes force. Je ne vois plus que tes défauts. Ne pleure pas je t'en prie. Tu sais que c'est la meilleure solution pour tous les deux. Ne pleure pas, ne pleure pas. Je dois me reconstruire, à nouveau croire en l'Amour. Je ne veux pas souffrir davantage et que je ne veux pas que tu souffres aussi. C'est trop tard maintenant pour nous deux. Peut-être nous reverrons-nous dans quelques temps. Sache que tu garderas une place spéciale dans mon coeur, je te le jure. J'espère que nous resterons amis. Sèche tes larmes. Un jour, tu trouveras celle qui sera la bonne. J'aurais aimé que ce soit moi... Ne me regrette pas, on n'était pas fait pour vivre ensemble."

Elle est partie. Pour de bon. Il est 23 heures ce dimanche soir. Dehors, l'air est moite. L'été et les beaux jours sont déjà là. L'appartement paraît si vide maintenant. Seul reste son parfum qui hante la chambre, la salle de bain. Nous sommes resté ensemble un an et je pensais que c'était pour la vie. Mais la routine quotidienne a fait son oeuvre sinistre et nous voilà désormais séparés.

Nous nous étions rencontrés en mars dernier à Avignon. Un Magicien nous avait présentés. Le Magicien, c'était le surnom du régisseur de l'immeuble où je vivais. Elle était belle. Dès le début, j'ai senti qu'il allait se passer quelque chose entre nous. Une sorte de coup de foudre. Pendant plus de deux mois, nous hésitâmes. Nous nous parlions à demi-mot, nous nous effleurions. Sans avoir peur, nous sentions qu'il ne fallait pas brusquer les choses. Puis vint ce fameux 15 mai. Ce soir-là, il n'y eut plus que nous deux sur Terre. Le souffle court, l'émotion à son paroxysme, nous consommâmes notre union. Ce fut magique, unique. Je n'avais jamais ressenti une telle émotion auparavant. Tous les deux, c'était une évidence. Rien ne pouvait nous empêcher de nous aimer.

Immédiatement, nous décidâmes d'emménager ensemble. Certes, je n'avais qu'un minuscule studio mais notre union nous paraissait tellement évidente que, malgré la précipitation, rien ne pouvait nous empêcher de nous aimer au grand jour. Ce bonheur intense ne dura qu'une poignée de jours. Au bout de quelques semaines, mon appartement devint trop petit pour nous. Le désordre était permanent, nous nous disputions souvent avant de nous réconcilier après nos éclats de voix. Etait-ce un signe? Quoi qu'il en soit, notre amour, si ardent aux débuts, s'effilochait jour après jour. Peut-être aurions-nous dû nous séparer à ce moment-là... Mais elle était tellement belle que je me persuadais d'y croire. Je connaissais des problème d'argent et, malgré sa participation, j'avais du mal à joindre les deux bouts. Le propriétaire avait changé en juin et avait ouvert l'immeuble à des personnes insolvables. Je crois qu'ils étaient Grecs et Espagnols. Il devait y avoir un Marocain aussi.

L'immeuble commençait à se détériorer et ma douce voulut déménager. Seulement, j'avais signé un bail d'un an. Elle devait prendre son mal en patience. On s'aimait, c'était le plus important. On essayait de poursuivre notre aventure commune. Mais à l'image de notre histoire, tout semblait se déliter autour de nous. En septembre, le régisseur qui nous avait fait nous rencontrer, qui était employé depuis 5 ans et qui avait transformé l'immeuble de fond en combles avait été renvoyé. Et dire qu'il avait transformé ce HLM miteux en maison de charme... Ce n'est pas la gratitude qui a étouffé le nouveau taulier. Il avait été remplacé par un type qui parlait bizarrement et dont on ne comprenait pas tout. Je crois que même lui ne se comprenait pas. Le courant ne passa absolument pas. L'immeuble tomba en décrépitude en très peu de temps. C'est bien simple, nous passâmes les fêtes de fin d'année sans chauffage et avec la grippe.

Ma douce s'éloignait de moi. Irrémédiablement. Elle me reprochait de ne pas taper du poing sur la table et d'appeler le propriétaire qui ne voyait pas les dégâts causés par le nouveau régisseur. Elle commença à se moquer de moi à haute voix. De plus en plus souvent. Je me surpris à l'épier. Un vendredi soir, je découvris qu'elle en voyait d'autres. Trois autres pour être précis. Elle ne me regardait plus comme avant. La flamme s'était éteinte visiblement. Je ne sais pas vraiment si elle me trompait mais elle ne me faisait plus confiance. Le bel amour de mai s'était évaporé. Nous étions en roue libre. Cependant, j'ai essayé une ultime tentative pour que notre couple s'en sorte. Mais c'était trop tard depuis bien longtemps et ce ne sont pas deux dîners aux chandelles qui allait tout changer. C'est à ce moment-là que je me rendis compte que cela faisait depuis novembre que nous n'étions pas sorti en amoureux. Cela me remplit d'effroi. A force de toujours me focaliser sur le futur, j'en ai oublié l'essentiel et de vivre l'amour au jour le jour. A force de trop calculer et de sans cesse avoir peur du lendemain, je me suis certainement replié sur moi-même. Elle n'avait pas tort finalement.

Je savais que notre histoire vivait ses derniers balbutiements mais la rupture est douloureuse malgré tout. Néanmoins, il nous restera de bons souvenirs, surtout au début de notre relation. Jamais je n'oublierai son regard ce soir de mai où j'ai vu la Lumière pour la première fois. Nous n'étions pas du même monde finalement. Elle aimait bien le luxe, bien s'habiller, se montrer. J'étais trop timide pour lui correspondre tout à fait. Elle espérait la vie de château quand je ne lui proposais qu'un deux-pièces. J'ai eu le mérite d'y croire. Plus qu'il n'en faut. C'est ça qui m'a perdu au fond.

Cette année ensemble est passée à la vitesse de l'éclair. Malgré cet épilogue, je ne regrette rien de ce que j'ai vécu. Il ne faut pas blâmer ceux qu'on a aimé. Cette histoire m'aura fait grandir. L'échec me fera apprendre de mes erreurs et me permettra d'atteindre enfin le succès. A présent, il est temps pour moi de me reconstruire et ne pas me laisser couler. Ce serait trop simple de renoncer face à l'adversité. Dans ces moments-là, il faut trouver en soi les ressources pour se reprendre et espérer en de meilleurs lendemains.

Je suis Arlésien, je ne renoncerai pas et je jure que l'année prochaine sera encore plus belle que celle-ci.


Bonus "T'étais meilleur quand tu buvais comme un trou": http://www.youtube.com/watch?v=Hzm7_XcYe-w

Bonus "Ne pars pas Cabella!": http://livetv.ru/fr/showvideo/62160/

Cette académie est particulièrement dédiée à ceux qui continuent de porter haut les couleurs de l'ACA semaine après semaine, à ceux qui m'ont permis de vivre ma passion pour l'ACA malgré mon éloignement depuis 2 ans (Alain, Fred, Vincent, Kevin et les 3 Alexandre), à ceux qui m'encouragent à écrire (des dingues!) et enfin à Laurent, Nicolas et Benoît qui, je l'espère, se reconnaîtront.

L'année prochaine, c'est celle du Centenaire! Et le Choa sera in situ! Vivement la L2! Ab ira leonis!

Choa d'Arelate