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mercredi 31 mars 2010

Le Docteur C. répond à vos questions: "Beckham devrait-il se faire enlever la Posh qu'il a sous les yeux?" Fabio, 68 ans

Cher Fabio,

comme vous avez pu le voir sur votre poste de télévision extra-plat, extra-translucide, extra-haute définition et extra-crédit à 18,5% Cétélem, quelques jours après son retour sur la pelouse d'Old Trafford, scène de ses plus glorieuses heures de footballeur, David Beckham alias Becks s'est salement déglingué les ligaments croisés du genou. Enterrés, les derniers espoirs de participation au Mondial SudAf; envolés, les rêves de trophée; la coupe du Monde 2010 du Spice Boy sera sur un canapé avec une binouze, un paquet de chips au vinaigre et un grattage au niveau testiculaire ou ne sera pas. Tragique fin de carrière internationale pour un joueur qui aura élevé la transversale, le centre sur la tête au point de penalty et le coup franc dans la lunette au rang d'orfèvrerie fine. Eh oui David, tu vas passer la World Cup la gambasse dans le plâtre avec Victoria à tes côtés... La vie sait être ingrate parfois. A l'heure où, cher Fabio, David Beckham est passé sur le baby-foot euh... le billard, mon équipe de spécialistes internationalement reconnue s'est longuement interrogée si, en plus de remettre en place son genou en vrac, une ablation de la Posh qu'il avait sous les yeux s'imposait.

Les mystères de l'Amour sont impénétrables vous le savez bien et il faut bien avouer qu'avec l'ami David, Cupidon n'a pas fait les choses à moitié le saligaud. Alors qu'il est au sommet de son art sous les couleurs des Red Devils mancuniens, Becks fait la rencontre avec celle qui deviendra sa (très) chère et tendre, j'ai nommé Sa Discrétion Victoria "Posh" Adams. Victoria a tout pour rendre un footeux raide dingue d'elle. Chanteuse de son état, dans un girls band qui plus est, Victoria affole les compteurs du Top 50 avec des chansons qui ne veulent rien dire ou si peu mais qui enflamment les dancefloors ainsi que les coeurs de midinettes pré-pubères et boutonneuses dont le souhait le plus cher est de devenir au choix mannequin, chanteuse voire actrice.

Bref, le n°7 de MU fait le maximum pour séduire Vic avec force bouquets de roses que la demoiselle reçoit chaque soir dans les hôtels qu'elle fréquente lors de la tournée ricaine des Filles Epicées. Victoria tombe sous le charme du fils spirituel de Sir Alex Ferguson, un pur malt écossais de 70 ans d'âge. Le début de la fin.

Car si Posh (snob dans la langue de Willy Shakespeare) est fada de David, il n'en demeure pas moins vrai que Manchester un lundi d'automne ça reste moyen niveau intensité de la vie nocturne bien que la nuit tombe à 16h30. Et Vicky, dont la carrière musicale se résume à... à quoi au fait?, voudrait bien développer son propre bizness. Old Trafford a beau être le Théâtres des Rêves, ça ne la fait plus poiler du tout à la Posh. Problème majeur: Becks est le patron du jeu mancunien et une figure emblématique du système Fergie.
Une embrouille savamment orchestrée entre l'Ecossais et son homme et une godasse envoyée pleine poire dans l'arcade du gosse bo feront le reste: David portera le n°23 de Galactiques madrilènes 1ère génération en fin de cycle. Pour le convaincre, elle le persuada qu'à Madrid il y avait la mer...

Aux côtés des Zidane et (G)Ronaldo et consorts, David ne laissa pas un souvenir impérissable au Santi Bernaboeufs. Exhibé dans l'Asie entière pendant des tournées commerciales stériles au plan sportif, Beckham vendit davantage de maillots floqués à son blaze que de rêve aux socios de la Casa Blanca. Mais l'important n'était point là: Victoria pouvait désormais faire fructifier son nom et son aura dans des produits cosmétiques (parfums, shampooings, vomitifs, laxatifs et coupent-faim). Car ne voua y trompez pas, Posh a plus d'argent sur son compte en banque que son mari. Son salaire au Real Madrid n'était que de l'argent pour les clopes en comparaison aux royalties touchés sur les ventes siglées VB.

Mais Posh en a marre de Madrid. Trop d'Espagnols qu'elle dit. Pour faire des sous en utilisant la notoriété de son époux, Vicky a une idée lumineuse dans son corps anorexique: David doit jouer aux States. Becks accepte de détruire sa carrière pour rencontrer Alexis Lalas aux Los Angeles Galaxy. Quand il ramène sa coupe de blondinet est-allemand sur les "pelouses" ricaines, Beckham déclenche l'émeute chez les minettes qui doivent à peu près toutes avoir un lien de parenté avec celles qui écoutaient jadis les collègues de Posh et qui imitaient leurs chorégraphies libidineuses. Au bout d'environ 2 minutes 34 secondes et 56 centièmes, David a compris: c'est une andouille. Mis à part Donovan (Landon, rien à voir avec le chanteur), il n'existe aucun joueur de ballon outre-Atlantique. Pis, à l'entraînement, il doit supporter les tacles dans le vide d'Abel Xavier. Dur.

Après deux saisons d'ennui profond et de matches joués sur des terrains de football US, David tente de récupérer son leadership au sein du couple. Parce que Beckham, c'est un homme, un vrai. Bordel. Pas une gonzesse qui va faire sa loi non? L'échéance mondiale arrive à grandes enjambées et David se verrait bien porter la tunique des Three Lions lors du safari africain et ce d'autant plus que c'est Sa Sainteté Capello qui vient de prendre les rênes de la sélection. Dans le même temps, Vic se dit que la cote du joueur doit remonter vu sa célébrité mondiale. Il faut donc trouver un club prêt à accueillir Becks. Zio Silvio Berlusconi flaire le coup et les dollars et propose un contrat de 3 mois avec le Milan AC. Et, malgré le niveau dégueulasse de la Major League Soccer, Beckham est plutôt bon chez les Rossoneri. A tel point qu'une fois le championnat US achevé, il rejoint une deuxième fois la Lombardie avec comme objectif de rentrer dans le squad briton. Capello est disposé à le prendre, certainement pas en tant que titulaire mais en joker de luxe dans les matches au couteau.
Mais la vie sait être vache et elle ne s'en prive pas. Trois jours après le retour de l'enfant prodig(u)e à Old Trafford lors d'un huitième de finale retour de Champion's, Becks se flingue les croisés et dit bye bye à son rêve. Il ne sera jamais champion du Monde en tant que joueur.

Alors, au moment d'effectuer son opération au genou, nous nous sommes of course interrogé sur cette épineuse question. Après quelques instants d'âpres négociations, nous avons conclu qu'il était désormais trop tard pour effectuer l'ablation totale de la Posh qu'il avait sous les yeux depuis plus de 10 ans. Avec elle, David Beckham est devenu plus qu'un joueur, une icône dans le monde entier, ce qui aura certainement nui profondément à sa carrière sportive. Son départ de MU fut le début de la fin et son armoire à trophée serait aujourd'hui la plus garni du football en Albion.
Vic n'a jamais relancé sa carrière qui, de toutes façons, n'a jamais été lancée et Becks a été trop tendre pour ne pas bazarder ses plus belles années de footeux.

Bon, en même temps, il n'est pas vraiment à plaindre le minot. Néanmoins, après ses échecs madrilènes et amerloques qui l'ont plombé, David a confié qu'il se connaissait mieux qu'avant et qu'il était toujours aussi amoureux de sa femme malgré les rumeurs d'aventures extra-conjugales dont il est régulièrement la cible.
Au crépuscule de sa carrière, on peut dorénavant affirmer que Beckham connaît ses propres sentiments comme sa Posh.

Docteur Cuauhtemoc Garrincha

mardi 30 mars 2010

Coupe en bois vous êtes sûrs?

Coupe "machin", coupe en bois, la Coupe de la Ligue est sans conteste la compétition la plus décriée de tout le football français. Pourtant, à y regarder de plus près, les vainqueurs sont rarement des équipes sortis de nulle part. Hormis Gueugnon, les clubs qui soulevèrent ce trophée avaient du ballon et des ambitions. La preuve.

En 1995, le PSG remporte la première Coupe de la Ligue "moderne" (une première mouture avait eu lieu de 1963 à 1965) face à Bastia (2-0). La saison suivante, l'équipe coachée par Luis Fernandez remporta la Coupe des vainqueurs de Coupes qui, contrairement aux croyances des Footix, était une compétition relevée. Il suffit, pour s'en convaincre, de regarder les compositions d'équipes telles que Parme ou du Celtic. Avec une ossature conservée, le PSG atteindra la finale de cette même C2 perdue face au Barça.

En 1996, le vainqueur est le FC Metz dont la génération Pouget/Pirès alias les PP fingueurs allait éclore jusqu'à perdre le championnat en 1998 simplement à cause de la différence de buts et d'un but de Yoann Lachor. Dans cette équipe figuraient Rigobert "Redemption" Song jeune, Isaias et Jacques Songo'o. Excusez du peu.

En 1998, si le vainqueur est une nouvelle fois le PSG, le vaincu Bordelais sera champion de France la saison suivante, démontrant qu'on n'arrive pas en finale d'une compétition par hasard.
En 1999, le finale opposa Lens à Metz respectivement champion et vice-champion de France la saison passée.

Les 3 équipes qui démontrent bien que la Coupe de la Ligue n'est pas souvent gagnée par des tocards, ce sont chronologiquement Lyon, Monaco et Bordeaux.
En effet, l'hégémonie lyonnaise est inaugurée par une finale remportée en prolongation face à Monaco. Dès la saison suivante, l'OL devint la terreur des terrains hexagonaux pendant 7 ans et se construisit un palmarès et une identité.
Dans le même ordre d'idée, Monaco terrassa Sochaux 4-1 en 2003; la saison suivante, l'équipe emmenée par Didier Deschamps arriva en finale de Champion's en pliant des clubs comme La Coruna, le PSV Eindoven, le Real Madrid et Chelsea. Pas vraiment des équipes de DH...
Enfin, les Girondins de Bordeaux ont auguré le changement de leadership en France avec sa victoire arrachée dans les ultimes secondes face à Lyon en 2007. La saison suivante, entraînée par Ricardo, les joueurs au scapulaire terminèrent 2ème du championnat avant de le remporter en 2009 avec Laurent Blanc.

Ainsi, on pourra toujours affirmer que la victoire de l'OM est tronquée par un tirage au sort très avantageux pour les têtes de série (en même temps, les clubs pro l'ont accepté), ce serait aller bien vite en besogne que d'oublier le fait que Marseille a sorti Sainté à Geoffroy Guichard, Lille a.k.a. la terreur des défenses cette saison, Toulouse au Stadium et enfin le tenant du titre bordelais au terme d'une finale parfaitement maîtrisée tant dans l'engagement que dans le réalisme offensif.
Comme l'ont prouvé les anciens vainqueurs, ce titre peut ouvrir la voie à un retour en grâce des Olympiens sur la scène française et, why not, sur le plan européen.

Et si nous avions assisté samedi soir à la naissance d'une grande équipe?

Cesc Romero

lundi 29 mars 2010

Top players de la semaine

Neuer: le gardien de Schalke 04 tient la baraque du côté de Geselkirschen et a gardé sa cage inviolée face à Leverkusen. Malgré sa réputation de club guignard au possible, Schalke 04 reste le seul concurrent au Bayern Munich battu pour la deuxième fois d'affilée. Même s'il ne sera pas dans les buts allemands lors du Mondial, Sir Alex Ferguson est prêt à lâcher 10 millions d'euro pour s'attacher ses services.

Dunne: prend la flotte face à Chelsea et voit 7 pions passer entre ses tacles. Aston Villa devra encore attendre une saison de plus avant d'entrer dans le Big 4.

Favalli: un hommage appuyé de Leonardo à la fin du match face à la Lazio malgré le nul obtenu qui ralentit la quête du Scudetto. 39 ans et toutes ses ratiches.

Zebina: un mandale infligée par un ultra de la Juventus pour rappeler que John porte encore les couleurs de la Vieille Dame.

Diawara: transfiguré depuis que Mbia joue à ses côtés en défense centrale, Souley plante son ancien club d'un coup de casque. C'est le 3ème fois qu'il remporte la Coupe de la Ligue avec 3 clubs différents (parce que 3 clubs les mêmes, ça veut rien dire). Comme Seedorf sauf que Clarence l'a fait avec la Champion's.

Lampard: un quadruplé des familles face à Villa et le voilà, pour la 6ème saison d'affilée, auteur d'au moins 20 buts. Tout simplement monstrueux.

De Rossi: entre le vice-capitaine de la Roma et Luca Toni, il a bien fallu choisir. Même si Toni a inscrit le but de la victoire face à l'Inter, il ne faut pas oublier que Daniele est le véritable taulier de la Louve avec les blessures de Totti et qu'il fait partie à n'en pas douter des 5 meilleurs milieux de terrain européens.

Fabregas: 2 semaines sans blessure, c'est de la science-fiction pour l'Espagnol.

Valbuena: quand il remplace Mamadou Niang blessé, le capitaine de l'OM lui souffle dans le creux de l'oreille "donne tout". Petit Vélo lui répond "T'inquiète pas". "T'inquiète pas" ça veut dire une praline dans la lucarne et un coup franc dont la trajectoire trompe Chalmé et scelle la victoire olympienne.

Kuranyi: Joachim Löw l'a définitivement recalé pour le Mondial à cause d'un mouvement d'humeur. Kevin s'en fout: avec un doublé inscrit face à Leverkusen, il réalise sa meilleure saison. Il reste des place dans la soute?

Torres: el Nino est de retour et Liverpool avec lui. Dommage pour les parieurs, les Reds seront encore dans le Big 4 cette saison.

Miccoli: le fantasque président Zamperini avait clamé haut et fort que Palerme serait qualifié pour la Champion's la saison prochaine. Le propriétaire des boucles d'oreille de Maradona n'y est pas étranger. Snobé pas Juventus quelques années auparavant, Miccoli, à 30 ans, étale toute sa classe sous le maillot rose palermitain.

Tevez: un hat trick face à Wigan pour donner l'illusion que City peut encore se qualifier pour la Champion's. Quand on pense que l'Argentin n'est pas titulaire en Albiceleste, cela laisse rêveur...

Choa d'Arelate

dimanche 28 mars 2010

Tribune Y, rang 72, place 8: une histoire de la finale de la Coupe de la Ligue

7h 52: départ en train pour Paris via un changement à Lyon. C'est une vérité statistique, tout jour de finale se commence par la lecture religieuse des pages foot de L'Equipe. Page 3, le quotidien du sport et de l'automobile est formel: Laurent Blanc alignera une équipe bis afin de ne pas fatiguer ses titulaires avant le huitième aller de Champion's face à Lyon. En revanche, pour l'OM, cette finale est l'événement de l'année. Après 2 échecs en finale de Coupe de France en 2006 et 2007, les Olympiens ne veulent pas que se poursuivent les 17 ans de disette. Bien que de moindre standing qu'un titre de champion ou une Coupe de France, il est grand temps que la Coupe de la Ligue dépoussière l'armoire à trophée.

12h 55: avec 2 minutes d'avance, le TGV arrive en Gare de Lyon. 8 heures à tuer avant le début de la rencontre. Rencard est pris avec Simon, acolyte supporter phocéen et fournisseur des maillots et écharpes car, selon lui, le maillot que j'ai porté en 2006 contre le PSG et en 2007 contre Sochaux porte guigne. Va pour le maillot extérieur "Argentine". Evidemment, ça cause de la tactique que Didier Deschamps souhaite mettre en action. Les avis convergent: si Placente est aligné pour défendre sur Ben Arfa, ça va être un massacre.

18h et quelques: départ pour le Stade de France. La ligne 13 du métro se remplit au fur et à mesure des arrêts. Etrangement, les maillots bordelais se voient davantage que les tuniques estampillées "Droit au but". De toute façon, pas de stress, même à 50 000, ils feront toujours moins de bruit que les Marseillais.

Aux alentours de 19h, nous voilà à l'entrée de l'enceinte dyonisienne. Les supporters des 2 camps prennent le même chemin pour accéder au stade mais, de cela, aucun doute que les journaux n'en parleront pas dans leurs éditions.
Virage Sud, les supporters marseillais se rassemblent et se massent devant les tourniquets automatiques. La fouille est quelque peu sommaire. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les hommes chargés de la sécurité sont en mode relax, à l'image de CRS détendus. A moins de 2 heures du coup d'envoi, le virage olympien est quasiment comble. Surprise du côté girondin: un large pan du virage est absolument inoccupé. Pourtant, le match est annoncé à guichet fermé par le speaker doté d'une coiffure à la Beckham dans sa mauvaise période au Real Madrid.
Bon c'est pas tout ça mais la métro bondé a donné soif. En avant pour la buvette et sa bière sans alcool hors de prix. En revenant à nos places, un gars mange du thon à la catalane à même la boîte de conserve. Parce que ouais, on pouvait passer la fouilles avec des conserves dans son sac mais si tu as une bouteille en plastique véritable, on t'enlève le bouchon. Le diable est dans les détails comme on dit.

A une heure du coup d'envoi, le speaker harangue les supporters des 2 camps avec une amitié toute particulière pour les Girondins. Les Marseillais lui dédient un chant où il est question de son orientation sexuelle. Les cigarettes s'allument, les joints se roulent, la tension monte, palpable. Les Bordelais entrent les premiers pour s'échauffer, accompagnée par une bronca du virage Sud. La partie du stade allouée aux Girondins est toujours aussi vide.
Quelques minutes plus tard, les gardiens puis les joueurs olympiens entrent dans l'arène. Aucun doute, la bataille des tribunes est déjà remportée. Tout sauf une surprise. Apparemment, les journalistes de L'Equipe se sont mal renseignés puisque Bordeaux aligne son équipe-type. Nous aurons droit à une vraie finale.

A 20 minutes du début, la Ligue nous gratifie d'un spectacle fait de tissu, de types qui se baladent à 30 mètres au-dessus de la pelouse pour dessiner une coupe de la ligue et de pompom girls frigorifiées par l'averse qui s'abat sur Saint-Denis. C'est bien gentil mais c'est un chouya trop long et ennuyeux. On veut les joueurs!

20h55: enfin le coup d'envoi! Un tifo est organisé seulement par les Dodgers. Les stigmates de la banderole "Anti-ch'tis" sont toujours dans les têtes des dirigeants de la Ligue. Si le virage Sud est plein comme un oeuf, la tribune bordelaise sonne creux, à tel point que l'on voit les lignes de stadiers parfaitement se dessiner avec leur attirail orange fluo d'un goût exquis.
"Aux armes"... Le chant guerrier résonne, impressionnant, transcendant. Ah! si le Vélodrome avait un toit comme ici!

Au bout de 10 minutes de jeu, les Girondins sont déjà dépassés par le jeu olympien. On a beau être à 100 mètres de l'action et ne pas avoir le ralenti, tout le virage crie "Mets-lui un rouge" à l'arbitre après les tacles légèrement appuyés de Sané et Diarra. De la même manière, personne ne comprend pourquoi Brandao est lui aussi averti: "il l'a pas touché!" éructent les supporters.
Le jeu est haché en cette première mi-temps. Le climat devient étouffant malgré les chants lancés par les Yankee Nord et les MTP.

"Mais qu'est-ce qu'il a fait?!". Face à Ramé, Brandao, idéalement décalé par Niang, laisse penser que le Brésilien a mangé la feuille. En réalité, le ralenti démontre que c'est davantage l'ancien gardien international qui a réalisé un exploit. Maudite illusion d'optique!
Les coups de pieds arrêtés sont rares et mal utilisés. Je déteste les corners frappés rentrant ou en deux temps. Le souvenir de l'occasion loupée de Brandao est toujours dans les têtes à la mi-temps. Et si l'OM avait laissé passer sa chance une nouvelle fois?

En deuxième mi-temps, les Phocéens attaquent vers le virage Sud. "On va voir les buts marseillais aux premières loges" tente-t-on de se persuader.
Encore une demi-heure à jouer sans compter les arrêts de jeu. Corner pour l'OM. El Comandante Lucho pour le tirer. J'annonce une tête victorieuse de Mbia ou Brandao. Finalement, c'est Soulé Diawara, transfiguré par son association avec le Camerounais en défense centrale qui coupe la trajectoire de la gonfle au premier poteau. Le corner a été frappé sortant...
Le virage exulte, crie de rage et de joie. Les fumigènes s'enflamment à l'image du peuple marseillais présent dans les travées. Qui ne saute pas n'est pas Marseillais.

Que les minutes vont sembler longues! L'avantage est mince et un retour des Lolo's boys n'est surtout pas exclure malgré l'absence d'occasions franches des joueurs au scapulaire. A raison: 3 minutes après, Mandanda s'offre une frayeur en relâchant une frappe d'un Gourcuff bien transparent au même titre que Chamakh.

"Mais arrête de dribbler, lâche le ballon Ben Arfa! En retrait, en retrait!!!". Après 2 secondes d'hésitation, Ben Arfa exhausse les souhaits des supporters en passant la balle à Valbuena. Rentré 20 minutes plus tôt à la place de Captain Mamad' blessé à la cuisse, le Petit Vélo reprend victorieusement du gauche. Cette fois-ci ça y est! Le titre n'échappera pas aux Phocéens! Il reste 20 minutes de jeu. On a attendu 17 ans, on n'en peut plus!

Les derniers instants sont interminables. Qu'elle tourne lentement cette horloge! Valbuena est accroché côté gauche. Petit Vélo frappe lui-même le coup franc rentrant. Le ballon ne décolle pas assez mais Chalmé touche la balle et prend Ramé à contre-patte. C'est du délire dans les gradins. On s'embrasse, on n'ose y croire tellement la démonstration est totale. Une clameur monte "et 1 et 2 et 3 zéro!!! et 1 et 2 et 3 zéro!!!". Marseille enfin du côté des vainqueurs. Cela faisait si longtemps...
Sané aura beau réduire la marque, l'OM remporte de superbe manière la Coupe de la Ligue.

C'est là que l'on repense à ces 2 finales perdues, à cette disette, à ces exploits qui n'ont jamais été traduits par une nouvelle ligne au palmarès. Les larmes montent aux yeux. Pour les générations nées depuis la fin des années 80, c'est la première fois que l'on goûte à cette ivresse de la victoire. L'émotion est à son paroxysme. Ce n'est pas possible, ce n'est pas croyable, on est dans un rêve éveillé.

Les joueurs viennent communier avec le peuple marseillais. Le nom de M. Louis Dreyfus est scandé par des supporters qui ne l'avaient pourtant pas ménagés de son vivant. Tous les morts sont des braves types dit le dicton. Il n'empêche que le tifo fut émouvant. Dommage que l'on n'ait pas rendu un hommage similaire aux supporters des MTP disparus lors d'un déplacement au Havre la saison dernière....
Margarita Louis-Dreyfus et l'homme Dassier sont en transe. Enfin un trophée!

Le speaker redore son blason en lançant les chants. Qui ne saute pas n'est pas Marseillais!!! Nous sommes les Marseillais et nous avons gagné!!! Ce n'est qu'une Coupe de la Ligue mais la joie est immense, le bonheur palpable.

"Jump" résonne dans la sono, on ne veut pas partir du stade. La soirée sera longue, on dormira peu, et on aura les yeux bien rouges demain matin. Me'n garci francament, je m'en fous franchement.

Ces émotions-là, seul le foot peut nous les donner. Chaque supporter aura son histoire à raconter sur ce match, ses anecdotes, ses exagérations. Je vous ai conté la mienne. Ce fut un grand moment de bonheur communicatif à donner la chair de poule. Dans quelques années, je pourrai dire que j'ai eu la chance d'y être.

Plus que jamais, je suis fier d'appartenir au peuple marseillais.

François Miguel Boudet

vendredi 26 mars 2010

Tu sais que tu es supporter de l'AC Arles quand...

- Tu déteste les Footix avignonnais,
- tu sais que les seuls vrais groupes de supporters sont Suportaïre Arlaten et ACA Boys,
- tu as participé au tifo lors du match contre Rodez pour la montée en Ligue2,
- tu t’es tapé des matches contre Villemonble, Paris FC ou Bayonne en décembre avec 200 spectateurs,
- tu sais qu’Alain est El Capo,
- tu sais qu’au tambour, c’est Fred,
- tu sais que le Trésorier des Sup’Arlaten est Vincent El Mejicano,
- tu as vu Coach Estevan courir plus vite que German Hornos,
- tu as participé au groupe pour rebaptiser le Boulevard des Lices en « Boulevard Samir Henaini »,
- tu sais qui était Fernand Fournier,
- tu payais 2€ ton sandwich à Fournier et qu’à Avignon c’est au moins 4€ ; du coup, tu préfères crever la dalle,
- tu as lu Actufoot avant le début du match,
- tu détestes Laval et Rodez,
- tu voue une admiration éternelle pour Macedo Novaes depuis le match de Coupe de France contre Niort,
- tu n’as jamais compris pourquoi Nanou Corrèze avait pris 6 mois de suspension en 2009,
- tu resquillais ta place en passant par le TPA quand l’AC Arles jouait en CFA,
- tu as couru sur la pelouse après le match contre Rodez,
- tu veux un stade à Arles,
- tu dois prendre la navette les soirs de matches car ton équipe joue à Avignon,
- tu as gardé tes places des matches de Niort et Rodez dans ton portefeuille,
- tu sais qui est Joe Gaetjens,
- tu es le seul à reconnaître Sébastien Piocelle au rayon traiteur du Géant Casino,
- tu as fait le déplacement à Cassis et que, OK Gormond avait marqué mais ce n’est pas suffisant pour parler de corruption,
- tu as entendu la soufflante de Douvegheant aux ramasseurs de ballons à la mi-temps du match contre Calais en mai 2009,
- tu es venu à la reprise de l’entraînement en juin avec tes potes. Vous étiez 4.
- Tu te rappelles de la courbe de la frappe de Benjamin Psaume à la 92ème minute du match contre Libourne Saint Serin,
- Tu sais qu’Eric Sabin a fini meilleur buteur de D2 anglaise,
- Tu sais que le seul moyen pour gagner le Mondial est de mettre Michel Estevan sur le banc de l’Equipe de France,
- Tu étais le seul à klaxonner le soir de la montée sur le Boulevard des Lices,
- Tu as appris à 300 personnes qu’Arles avait une équipe de football qui montait en L2,
- Tu étais au discours du maire qui s’est rappelé de l’existence d’une équipe de football en mai 2009,
- Tu rappelles de la voix du speaker quand il a crié « on est en National, on est en National » après la victoire face à Gap en 2007,
- Tu n’as pas compris pourquoi Greg Poirier est parti à Nîmes à l’intersaison,
- Tu as chanté « Aux Armes » à 15,
- Tu sais qu’en fait c’est Alain qui a gagné la tombola des Sup’Arlaten (y a prescription maintenant),
- Tu sais qui sont Guïse et Martinez,
- Tu as dit au guichet de Fournier que tu avais 14 ans mais que tu avais oublié ta carte d’identité pour avoir ta place gratos. En fait tu en avais 18. Mais tu es rentré quand même,
- Tu connais les centres en bout de course d’Hedi Taboubi,
- tu as chanté « vers la Ligue 2 » dès le mois de décembre,
- tu as eu des envies de meurtres en voyant SimbA.C.A,
- tu espères que si l’équipe monte en L1, tu l’auras enfin ton stade,
- tu sais que, quoi qu’il arrive, ton club s'appellera TOUJOURS l'AC ARLES 1913!!!

François Miguel Boudet

Top players de la semaine

Les bois de Mandanda: on le savait déjà, le number 2 de l'Equipe de France a du talent à revendre. Et Steve n'est pas le genre à tirer la couverture à soi. C'est pour ça que le dimanche, il a fait briller ses poteaux, décisifs à 4 reprises. Une telle baraka, ça force le respect.

Ciani: une volée pour remettre les joueurs au scapulaire dans le sens de la marche contre le Lille du Sergent Garcia.

Taiwo: le Cachou nigérian a frappé pour la première fois de la saison et c'est Lloris qui a eu mal aux gencives. Le but? Tout en finesse, tu imagines bien...

Kaboré: Oncle Charlie a tenté de nombreuses fois sa chance pour tromper la vigilance de Lloris. Manifestement, il lui manquait quelque chose pour que cela soit véritablement dangereux. Et Cris est arrivé pour l'aider.

Park: l'homme de l'ombre préféré de Sir Alex Ferguson ne se trope pas pour apparaître en pleine lumière et donner la victoire aux Red Devils lors du duel fratricide contre Liverpool.

Di Maria: contre l'OM, il a mis le oaï dans la défense phocéenne. L'ailier gauche du Benfica est un futur grand et si vous ne savez pas pourquoi, Diego Maradona, lui, le sait.

Van der Vaart: un but pour l'ultime Batave du Real Madrid en forme d'accomplissement après la saison qu'il effectue à combler les lacunes de Kakà. Et en plus, sa femme est charmante.

Diamanti: l'Italien de West Ham avait le penalty de l'égalisation au bout du pied face à Arsenal. A la lutte pour le maintien, les hommes de Zola ont besoin de points. Vermaelen exclu, ça sentait le bon coup. Et Arsenal a gagné 2-0.

Messi: deux triplés dans la semaine et des buts à lA PES. Le Barça version 2009/2010? 10 mecs en bleu et rouge + Leo le Génie de la Lampe.

Gekas: on peut être Grec, jouer dans un club allemand au nom de saucisse lanterne rouge de Bundesliga et être buteur. 3 ficelles dans l'antre de Wolfsburg champion en titre.

Vucinic: cette semaine, c'est lui qui a planté un triplé en Serie A avec la Roma. Une semaine après le nul face à Livorno, la Louve se relance dans la course au Scudetto après les nuls de l'Inter et du Milan.

Tsoumo et Fenin: le coach de Francfort les fait entrer à 15 minutes de la fin quand l'Eintracht perd 1 à 0 face au Bayern Munich. A deux minutes d'intervalle, ils plantent deux pions dans les bois de Butt et infligent la première défaite des Van Gaal boys depuis septembre.

Barrios: il est Argentin, s'est fait connaître au Colo Colo et a failli signer à Nancy. Finalement, il joue au Borussia Dortmund et a inscrit un doublé face au leader Leverkusen. Barrios espère convaincre EL Diez de l'emmener en Af Sud. Sinon, il a un plan B: il pourra jouer avec les Guaranis paraguayen à la recherche d'un remplaçant de Cabanas. Avoir 2 passeports ça sert toujours.

Cesc Romero


samedi 20 mars 2010

L'AC Arles vers la Ligue 1?

Avant le match face à Laval, Michel Estevan avait annoncé sans sourciller "si on bat Laval, on jouera la montée". La victoire face aux Tangos (2-0) obtenue dans le premier quart d'heure a définitivement assuré le maintien des Acéistes. Et, avec seulement 4 points de retard sur Metz, le rêve des Arlésiens n'est peut-être pas aussi utopique qu'il en a l'air.

Depuis le match arrêté à la 43ème minute en janvier 2009 au Stade Le Basser, Lavallois et Arlésiens se vouent une haine féroce. Les deux promus de National ne voulaient donc absolument par perdre cet affrontement d'autant plus que les deux équipes sont à la lutte pour accéder au podium.

De match justement, il n'y en a pas vraiment eu, la faute à un doublé de Junior Dalé, plus que jamais meilleur buteur des Jaune et Bleu. En l'espace de quelques secondes, Andre Ayew, replacé comme meneur de jeu, délivra deux passes décisives à l'ancien Auxerrois et plia le match d'entrée de jeu. Les Acéistes n'avaient plus qu'à gérer leur avance face à des Lavallois nettement moins en verve que d'ordinaire.

Malgré une déroute en terres bastiaises la semaine passée, les Lions arlésiens se sont remis dans le sens de la marche avec cette 3ème victoire lors des 4 dernières journées. Si l'évolution de ce début d'année 2010 laissait présager une fin de saison compliquée et bien moins réussie que la phase aller, force est de constater que l'équipe s'est remise en question avec succès et qu'en l'espace de 3 semaines, les hommes de Coach Estevan peuvent effectivement réaliser un exploit unique, à savoir une deuxième montée d'affilée.

Depuis le début de saison, Arles fait sourire et beaucoup prédisaient des lendemains qui déchantent après un départ tonitruant. Mais à 10 journées du terme, les Acéistes ont le potentiel pour prendre le dernier strapontin pour rejoindre l'élite. Si cela se produit, il sera alors temps de reparler sérieusement de la construction d'un stade à Arles.

François Miguel Boudet

vendredi 19 mars 2010

Privés d'Anfield

Vingt berges après le but de la paluche de Vata, le Sport Lisboa e Benfica a une nouvelle fois éliminé l'Olympique de Marseille. Mais, contrairement à 1990, la qualification des Benfiquistes sur les terres phocéennes fut plus que méritée. Marseille est privé d'un quart de finale de C3 face à Liverpool.

Jesus Jorge l'avait annoncé toute la semaine dans les media portugais: le Benfica ne viendrait pas dans le Sud de la France en villégiature. Non seulement, l'entraîneur des Aigles voyait ses joueurs marquer mais en plus, il était persuadé de l'emporter.
Sans surprise donc, Benfica envoie le bois d'emblée. Les Rouges mettent le pied sur le ballon et sur les chevilles sans pour autant se créer d'actions franches. La première alerte sur les bois de Mandanda intervient à la 23ème sur une frappasse du gauche de Cardozo, estampillé "meilleur buteur du siècle" avec 27 buts toutes compétitions confondues.
De l'autre côté, les Olympiens galèrent pour développer du jeu et contenir l'armada portugaise, leader de SuperLiga. Mais à quelques encablures de la pause, Lucho Gonzalez mangea une nouvelle fois la feuille sur une somptueuse de l'extérieur du droit. Julio Cesar était largement battu mais le cadre se déroba. Au même moment, Abriel, à nouveau aligné par Deschamps malgré un match aller totalement manqué, se blessa et fut remplacé par ... Baky Koné. Youpi! Inutile de préciser qu'il fut catastrophique sur le côté.

En deuxième mi-temps, les Benfiquistes poussèrent et Marseille ne dut sa survie qu'à la maladresse de Saviola et surtout Di Maria qui a expliqué pourquoi il était titulaire avec l'Argentine. La défense olympienne luttait du mieux qu'elle pouvait, c'est-à-dire moyennement.
Malgré cette dominance technique et physique des Aigles, c'est Marseille par l'intermédiaire de Mamad' Niang qui ouvrait la marque. Et, pour être honnête, on pouvait penser que c'était un léger hold up. Il restait 20 minutes dans le temps réglementaire et les supporters se demandaient déjà quelle équipe ils rêvaient d'affronter.

Problème: 5 minutes plus tard, Maxi Pereira déjà buteur à l'aller, plaçait une frappe de 30 mètres dans les ficelles olympiennes. 1-1 et la peur changeait de camp. La fébrilité marseillaise était de plus en plus flagrante. Di Maria loupa à 2 reprises de plier le match et Cardozo fut repris in extremis par Souley Diawara.

On entrait dans la dernière minute et les fidèles de l'OM avait compris qu'ils ne verraient pas la prolongation. Sur un ultime coup franc frappé rentrant, la balle parvint dans les pieds de Kardec fraîchement entré en jeu explosa les cages de Mandanda d'une mine poteau rentrant. La prédiction de Jorge Jesus s'était réalisée. Et les 1 500 supporters Benfiquistes d'exulter (au passage, Benfica est le club qui compte le plus de supporters dans le Monde. Quand je dis supporters, je ne compte pas les Footix asiatiques qui sont pour le Real Madrid, le Barça ou MU parce qu'on leur a offert un autocollant dans un paquet de chips).

C'est à ce moment-là que DD lança Ben Arfa à la place de Koné qui venait de réussir sa meilleur occasion de la soirée en se blessant. Pas dégoûté de rentrer pour rien, Hatem témoigna de sa reconnaissance en prenant un rouge au bout de 67 secondes. C'est bien Hatem mais Muntari a pris 2 jaunes en 87 secondes; encore un peu d'entraînement.

A quoi peut être due cette sortie de route? Tout d'abord, au coaching foireux de le Dèche coupable d'avoir aligner un Abriel en manque de souffle et d'avoir préféré Koné à Ben Arfa voire Valbuena. A se demander s'il n'a pas voulu cette défaite... Au vu du tirage au sort et le regain de forme de Liverpool, on peut se demander si cela ne vaut mieux pas pour l'OM. De plus, l'affrontement entre Lyon et Bordeaux en Champion's va certainement profiter aux Olympiens qui pourront préparer la fin de saison à l'ombre des sollicitations des media.

L'Europa League n'était pas la préoccupation première du staff phocéen (je sais, on dit ça quand on est éliminé) et la réception de Lyon dimanche conjuguée à la finale de la Coupe de la Ligue auront davantage d'impact sur le moral des troupes que cette défaite.
Didier Deschamps n'est pas le genre à se planter 2 fois. Vérification dimanche.

Choa d'Arelate

mercredi 17 mars 2010

Plus que 8

Etirés sur un mois grâce à l'UEFA et ses volontés mercantiles, les huitièmes de finale de la Champion's viennt de livrer son verdict. Entre la chute du football espagnol, l'éclosion de la Russie au plus haut niveau continental et l'exploit des clubes français, on fait le bilan calmement, se remémorant chaque instant, parler des histoires d'avant comme si on avait 50 ans (copyright Jacky et Ben-J).

La première chose marquante est sans aucun doute le vautrage en Mondiovision du Dollar Madrid, humilié par l'équipe de Lyon la plus faible des 10 dernières années. A force de faire les malins dans les media et de rouster des équipes en bois en Liga, les Merengues se sont vus bien trop beaux avant même de commencer à rentrer dans le vif du sujet. Résultat: la honte suprême pour Florentino Perez et son portefeuille.
De son côté, Séville se voyait déjà en quart. Après un nul 1-1 au Loujniki, les Rojiblancos partaient favoris contre le CSKA Moskva. Seulement, le club de l'armée rouge est arrivé au Snachez Pizjuan en mission commando. Totalement incapable d'élever son niveau de jeu, Séville s'est troué et a paumé 2-1 par des buts de Necid et Honda.
Du coup, seul le Barça tenant du titre s'est extirpé du moulon malgré quelques frayeurs lors du match aller à Stuttgart. Le Camp Nou n'a pas eu le temps de trembler puisqu'au bout de 25 minutes, la messe était dite avec un but sublime de la Pulga Messi et de Pedro. A l'arrivée, les Blaugranas ont infligé une correction 4-0 aux Teutons.

Contrairement aux années précédentes, Albion n'a pas réussi le Grand Slam. Si MU s'en est brillamment sorti face au Milan avec 7 buts en deux matches et qu'Arsenal a maîtrisé parfaitement son match retour face au Porto malgré les absences notoires de Fabregas et Gallas, Chelsea est passé à la trappe face à l'Inter du Mou, totalement englué dans le piège tactique tendu par The Special One.

Finalement, la France a réussi un bien joli coup cette saison en plaçant 2 clubs dans le last 8. Lyon a explosé le Real Madrid tant par l'envie que par le réalisme. De son côté, Bordeaux est qualifié aux dépens de l'Olympiacos avec plus de difficultés que l'on aurait pu imaginer. Après l'égalisation grecque à 25 minutes de la fin, les Lolo boys ont franchement eu la trouille jusqu'au pion de Chamakh. Favoris de la confrontation, les Girondins pourront remercier très fort Nikopolidis a.k.a. le George Clooney grec qui est au gardien de but ce que Nespresso est au café: un ersatz de Canada Dry (attention je dénonce).

A noter également le renouveau du football allemand avec un Bayern Munich retrouvé grâce au phénoménal Arjen Robben. Si le Batave continue sur sa lancée actuelle, il ne fera pas bon jouer à l'Allianz Arena.

Bientôt le tirage au sort, on en salive déjà!

Choa d'Arelate

mardi 16 mars 2010

José Mourinho ne perd jamais

Dans les histoires d'amour, il y a toujours un gagnant et un perdant. Les séparations d'un "commun accord", en vérité, n'ont jamais existé. Trois ans après s'être fait viré de Chelsea, José "The Special One" Mourinho retrouvait son ex à Stamford Bridge avec, comme toile de fond, un huitième de finale retour de Champion's. L'endroit parfait pour des retrouvailles en somme.

Après avoir remporté le match aller à Giuseppe Meazza 2-1, notamment par des contres réalistes, l'Internazionale n'avait besoin que d'un match nul pour se qualifier. Fingers in the nose pour des Ritals, spécialiste du catenaccio et de truqueries en tous genres car tout le monde sait que les Italiens ont la triche dans le sang. Cependant, l'Inter a beau jouer à Milan, il n'en demeure pas moins que c'est l'équipe la moins italienne de Serie A. Sur la feuille de match, on ne recensait qu'un seul représentant de la Botte, le Poète baudelairien Marco Materrazzi.
Depuis 2006, le club le plus détesté d'Italie n'avait pas goûté aux joies d'un quart de finale européen. Pis, le dernier trophée d'envergure européenne fut remporté en 1998 en coupe de l'UEFA par la bande des Ronaldo, Zamorano, Djorkaeff and co. Il faut dire que le président Massimo Moratti a longtemps pris un malin plaisir à recruter à prix d'or des joueurs en bois de cagette type Dalmat, Recoba, Ventola. A côté, Florentino Perez est un pale copieur.
La saison dernière, Moratti a ENFIN compris comment gagner le Saint Graal aux grandes oreilles: s'offrir les services de José Mourinho. Ce soir, pas grand monde lui donnera tort malgré la cote de détestation du Mou à son paroxysme en Italie.

Les Interistes arrivaient donc en terres anglaises avec un pion d'avance chèrement acquis à l'aller. Pour le Mou, impensable de se reposer sur ce faible écart, d'autant plus qu'une défaite 1-0 serait rédhibitoire. Alors, le Portugais envoie du gros d'emblée: 4-3-3 en phase offensive avec Cambiasso en relayeur au côté de Thiaggo Motta (pour relever la sauce), Sneijder en 10 derrière un trio d'attaquants Pandev/Eto'o/Milito. En phase défensive, Pandev et Eto'o devait presser comme des dingues en tant que premier rideau défensif.
De l'autre côté du pitch (en anglais, ça veut dire terrain, en français ça signifie brioche dégueulasse et sponsor ignoble), Ancelotti alignait une équipe rafistolée avec Turnbull, gardien titulaire... de l'équipe réserve, dans les bois, Zhirkov à droite en remplacement d'Ashley Cole, Alex Costa se substituait à Ricardo Carvalho, Mikel Obi était au milieu associé à Ballack pour la touche poésie.

Les amateurs de football technique, d'attaques léchées, de toque avec des redoublements de passes ont certainement dû passer un sale moment sauf à part quelques fugaces instants. Car les maîtres mots de la partie étaient combat, intensité et tacles à la gorge.
Pendant la première demi-heure, le combat fut intense et les occasions franches fort rares. On retiendra côté Chelsea une frappe trop croisée de Ballack et un slalom de Malouda, très saignant au demeurant. Dans le dernier quart d'heure, les Blues prenaient la partie à leur compte et faisaient souffrir les Nerazzuri. Les interventions litigieuses de Samuel et Lucio dans l'axe ne furent pas étrangères au maintien d'un score de parité.

Le second acte commençait sur le même ton avec un Chelsea qui monopolisait la gonfle. Las, dès la 55ème minute, l'Internazionale prenait l'ascendant sur les troupes d'Ancelotti. L'emprise, tant physique que tactique se traduisit par des actions de but allègrement vendangées par Pandev puis par Il Principe Milito. Malgré ces ratés, Chelsea ne parvenait plus à refaire surface, englué par le tranchant des tacles d'un backfour Maicon/Samuel/Lucio/Zanetti de retour à un haut niveau. Les offensives menées par Malouda, Drogba et Anelka (vraiment inquiétant et nettement en dessous du niveau de ses coéquipiers) manquaient cruellement de précision pour espérer un dénouement heureux. Irrémédiablement, The Special One remportait la lutte tactique.

La catharsis de cette supériorité eut lieu à la 79ème minute. Sur une ouverture lumineuse de Wesley Sneijder, Samuel Eto'o parti à la limite du hors-jeu, résistait au retour d'Ivanovic et exécutait Turnbull d'un extérieur du droit. Vexé de ne pas avoir reçu son 4ème Ballon d'Or africain en lieu et place de Drogba, Eto'o, dont le sens du sacrifice et de l'abnégation défensive méritent d'être salués, répondait de la plus magnifique des façons. Le mauvais geste de l'Ivoirien sur Thiago Motta quelques instants plus tard, ne doit pas être étranger à la performance remarquable du Lion indomptable.

Les arrêts de jeu arrivaient à leur fin, la victoire était acquise et José Mourinho quitta son banc pour rejoindre les vestiaires avant le coup de sifflet final. Sans ostentation ni joie démesurée, le Mou quittait Stamford Bridge avec classe. Les séparations d'un "commun accord" n'ont jamais existé et The Special One n'est pas du genre à se faire larguer.

Francesco della Nuejouls

lundi 15 mars 2010

Top players de la semaine

Boaz Myhill: 20 secondes à jouer et Hull City obtiendra face à Arsenal un point précieux en vue du maintien; une frappe en bois d'un Gunner et un arrêt boxé du même acabit plus tard et Bendtner donne la victoire au Wenger masqué. Dans la foulée, l'entraîneur est viré et Hull retombe à la 19ème place de Premier League. Où sont le goudron et les plumes?

Valdés: deux arrêts à faire, un dans chaque mi-temps, histoire de rappeler que si le Barça l'emporte il n'y est pas toujours étranger. Il paraît qu'une place se libère à la Roja...

Mbia: la diva cameroun(i)aise est devenu le taulier du backfour marseillais mais veut tout de même jouer en 6 devant la défense alors qu'il est une banane à ce poste. Excédé de cette situation alors qu'une place est à pourvoir en défense centrale des Lions Indomptables pour le Mondial contrairement au milieu embouteillé, le Marseillais fait le mariole en conf' de presse le matin. Une mandale de Deschamps plus tard, il revient sur ses déclarations en début de soirée. Titulaire sur le banc dès Benfica? En même temps, on parle d'un gars qui voulait jouer en Equipe de France alors qu'il avait déjà une vingtaine de sélection avec le Cameroun...

Maduro: Marchena et Navarro absents dans le backfour valencian, le Mister ché Unaï Emery a dû titulariser le Batave dans l'axe. Les hinchas du Valencià avaient un sale pressentiment. Expulsé alors que le score n'était encore que de 1 à 0, il a parfaitement su répondre aux attentes placées en lui à tel point que son comparse Dealbert a semblé meilleur. Costaud le garçon.

Grygera: après avoir offert la victoire à Palerme 2 semaines auparavant grâce à une subtile passe en retrait trop molle, après avoir engueulé son gardien coupable, selon lui, d'avoir manqué de promptitude, le Tchèque a remis le couvert face à Sienne lanterne rouge de Serie A. A ce moment, la Juventus menait 3-0. Score final 3-3. Cet homme est un génie.

Muntari: dans la catégorie bourrins de course, le Ghanéen se pose là. En 4 matches joués face à Catane, il a été expulsé 3 fois. Un record a été battu vendredi puisque le Black Star a réussi l'exceptionnelle performance de rentrer sur la pelouse et de prendre 2 cartons jaunes en 1 minute montre en main. Ce que l'on appelle un coaching gagnant.

Robben: amis routard, l'Académie des Lettres bavaroises vient d'accepter l'entrée d'un nouveau mot dans le patois local. Désormais, Sauveur pourra se dire Arjen Robben. C'est pas avec ça que tu pourras encaper une Bavaroise mais tu gagneras sûrement une chope de bière. C'est déjà ça.

Malouda: 2 passes déc', un pion et une standing ovation de Standford Bridge, ne cherchez plus le titulaire côté gauche pour le Mondial, il vient de Guyane.

Mascara: big up pour le Sicilien auteur du sublime Panenka devant Julio Cesar. Première victoire de Catania face à l'Internazionale depuis 4 décennies, ça méritait bien une figure de style.

Higuain: le goleador des matches à 2 pesetas a refrappé avec un triplé face à Valladollid. De nouveau pote(au) avec Cricri Ronaldo, l'Albiceleste remet la tête de la Benz' au fond du trou.

Rooney: Fulham avait battu MU lors du match aller à Craven Cottage. Wazza n'a pas oublié. Un doublé dans l'escarcelle du futur Ballon d'Or 2010. Rien que du très banal en définitive.

Messi: un hat-trick pour La Pulga du Barça il faut dire bien aidé par la défense pourlingue du Valencià. Crochets supersoniques, arabesques enroulés du pied gauche, pichenette du droit, Leo a tout fait aux Blanquinegros sur la pelouse du Camp Nou.

S.Marveaux: certainement dans le Top 5 des meilleurs joueurs de L1 cette saison. Si seulement il ne jouait pas à Rennes...

Del Piero: 300ème et 301ème but sous les couleurs de la Vieille Dame. Que dire de plus?

Henry: Titi a joué 45 minutes et plutôt bien en position d'avant-centre. En France, tout le monde sort que c'est le retour de l'Anaconda et que c'est grâce à lui que le Barça s'en est sorti. Vu l'opposition, on ne va pas s'enflammer tout de suite. Rassurant néanmoins.

Bendtner: un triplé en Champion's et un but décisif face à Hull, le Danois est aussi dégueulasse à voir jouer que son numéro 52 le laisse présager. L'efficacité au détriment du style, beaucoup en ont fait un fonds de commerce après tout.

Ghezzal: premier doublé en Serie A pour le Fennec et face à la Juventus s'il vous plaît. Sienne peut à nouveau rêver d'un maintien encore inespéré il y a un mois.

Zigic: pour ceux qui en doutaient encore, le Serbe est l'attaquant le plus ignoble de la Liga. Son duel face à Valdès en témoigne, Nikola est une chèvre. En même temps, jouer attaquant de pointe dans un club comme Valencià et avoir de tels pieds carrés, ça inspire le respect.

Lucarelli: un triplé face à la Roma pour le légendaire n°99 du Livorno. Il pourra se vanter d'avoir tué tout espoir de Scudetto pour la Louve cette saison. Qu'on se le dise, le vrai Cristiano joue en Toscane.

Cesc Romero

dimanche 14 mars 2010

C'est arrivé près de chez toi.

La fin de saison approche et, excepté en France, la liste des prétendants au sacre dans les championnats européens majeurs fond comme des rillettes sur un radiateur. C'est arrivé près de chez toi ouais presque sous ton nez, cesse de faire cet air étonné pas le moment d'abandonner (copyright NTM).

En France, les leaders n'arrivent plus à l'emporter. Hormis Lille terrible vainqueur de Grenoble 1-0, Bordeaux, Lyon, Marseille, Montpellier et Auxerre n'ont empoché qu'un seul point. La palme du sur-place revient à l'OM coupable d'avoir paumé 2 points dimanche dernier face à Lorient, les Phocéens ont à nouveau manqué le coche face au TFC alors qu'ils menaient au score. La confrontation OM/OL la semaine prochaine sera sans aucun doute déterminante dans l'attribution du titre dans la mesure où les Girondins prennent un malin plaisir à stagner.

En Albion, Rooney a fait parler la poudre en inscrivant un doublé face à Fulham. Depuis janvier, Wazza a inscrit la bagatelle de 17 pions en 15 matches. Malgré un début de saison quelque peu poussif, MU est en tête de la Premier League avec 2 points d'avance sur Chelsea brillant vainqueur 4-1 de West Ham avec un Malouda on fire. De son côté, Arsenal a réussi à choper 3 points dans le money time face à Hull City par l'intermédiaire de Bendtner l'armoire danoise qui a clôturé sa semaine avec 4 billes au compteur. Malgré leur incapacité à tenir tête plus d'une mi-temps face à Chelsea ou Manchester United, les Gunners sont partis pour remporter le championnat avec une équipe de pré-pubères.

En Allemagne, le Bayer Leverkusen a remporté le choc de la journée face à Hambourg 4-2. Malgré sa réputation de loser qui lui colle à la peau, Leverkusen tient toujours tête au Bayern Munich pour la deuxième fois de la semaine sauvée par Sa Sainteté Arjen Robben indiscutable meilleur joueur de la Bundeliga avec Kiessling du Bayer. Avec un club qualifié en quart de Champion's et 3 autres en huitième d'Europa League, cette saison est celle de l'Allemagne.

En Espagne, le Real Madrid a su se relever de l'humiliation face à Lyon en étrillant Valladollid 4-1 avec un coup franc direct de Cricri Ronaldo et un triplé de Pipita Higuain. Et comme les Merengues savent tout mieux faire que les autres, c'est Albiol qui a inscrit tout seul comme un grand le but de l'adversaire.
Le choc de la journée entre Barcelone et Valencia n'a duré qu'une mi-temps. Durant 45 minutes, les Chés ont fait déjoué le champion d'Europe, se procurant quelques occasions sans conclure. Puis Pep Guardiola a lancé Titi Henry et la physionomie de la partie a radicalement changé. Evidemment, Leo Messi a mis la misère à toute l'arrière-garde valencienne et a inscrit un hat trick. Les absences conjuguées de Villa, Mata, Mathieu et Marchena on été trop lourdes à compenser. Mention spéciale pour Zigic qui a copieusement mangé la feuille face à Valdés alors que le score était de 1-0 ainsi que pour Maduro catastrophique comme prévu et expulsé juste avant le deuxième pion de la Pulga.

En Italie, l'Inter s'est fait plié par Catane pour la première fois depuis 4 décennies. La Panenka de Mascara fut le sommet de la rouste 3-1 infligée par les Siciliens. A cause de cette défaite, l'Inter du Mou voit revenir à toute berzingue le Milan de Leonardo vainqueur dans les arrêts de jeu du Chievo Verona grâce à une praline stratosphérique de Clarence Seedorf, l'homme qui a un cuistot à service 24/24 pour lui cuisiner des sandwiches jambon/fromage. Enfin, la Roma a dit adieu au Scudetto en faisant match nul face à Livorno 3-3, la faute à un Cristiano Lucarelli de gala hauteur d'un triplé. C'est désormais officiel, le n°99 du Livorno est éternel.

Francesco della Nuejouls

jeudi 11 mars 2010

Marseille en position favorable

Le retour de l'OM au Stadio de la Luz ne fut certainement pas aussi mythique que le match de 1990. Néanmoins, le Benfica a bien failli jouer un sale tour. Sans le premier but de la tête de Ben Arfa depuis la catégorie benjamin à l'orée des arrêts de jeu, Marseille serait rentré à la maison avec un violent goût de frustration dans la bouche.

La première demi-heure fut exclusivement à l'avantage des Olympiens. Alertes, remuants, les hommes de Deschamps posaient d'énormes problèmes aux Benfiquistes. Seulement, les Phocéens mangeaient copieusement la feuille notamment Lucho (rebaptisé désormais Louche-oh!) et Brandao. Le genre de ratés qui donne souvent des regrets... Durant les 15 dernières minutes, les Lisboètes déployaient enfin leur jeu offensif avec son trident argentin Aimar/Di Maria/Saviola. Mandanda faisait le boulot avec fermeté sur une frappe enroulée de l'ancien Valencian.
A la pause, les Marseillais se demandaient bien comment ils avaient fait pour rentrer aux vestiaires sans un avantage conséquent au tableau d'affichage.

A dire vrai, on ne se croyait que moyennement dans un match de Coupe d'Europe, fut-il de C3. Les deux équipes jouaient sur un faux rythme et ne parvenaient pas à débloquer leur compteur. Ultra-dominateurs pendant la majeure partie du match (la tête piquée de Niang méritait meilleur sort), les Phocéens déchantèrent à l'arrivée de l'invité surprise, j'ai nommé Son Altesse le But de Merde. Sur un arrêt au sol a priori anodin, Steve Mandanda relâcha le ballon dans les cannes de Maxi Pereira qui poussait la gonfle au fond des bois. De la même manière que face à Lorient samedi dernier, Marseille se faisait cueillir bêtement. Le Benfica poursuivait l'effort dans la foulée avec une praline de Ramires sur la barre effleurée ce qu'il faut par un Mandanda retrouvé.
La partie s'achevait et Deschamps grinçait des dents. C'est alors que sur un centre de Bonnard, Hatem Ben Arfa plaça sa ganache pour offrir enfin un avantage considérable à l'OM dans l'optique du match retour la semaine prochaine.

Au chapitre des bonnes nouvelles, on retiendra évidemment la prestation de Lucho que l'air lusitanien a revigoré. De la même manière, Laurent Bonnard a retrouvé de bonnes jambes, surtout depuis que les dirigeants ont entamé des discussions pour prolonger son contrat. Sinon, la rentrée de Valbuena ne fut pas vraiment concluante à l'image de Ben Arfa tous deux partant trop souvent dans des dribbles stériles et pourtant à l'origine et à la conclusion de l'égalisation salvatrice.
Côté Benfica, si Di Maria a confirmé par instants pourquoi il était titulaire avec l'Albiceleste, la révélation est sans conteste le défenseur brésilien David Luiz, parfait de bout en bout aux côté de Luisao le sosie officiel de Sammy Traoré. Une bonne idée cadeau pour Didier Deschamps pour la saison prochaine, même si les cadors européens seraient déjà sur le coup.

Avec ce but inscrit à l'arraché, Marseille aborde le match en retour dans une posture idéale. Cependant, il faudra être parfait et ne pas commettre de bourde comme ce soir car Benfica a les armes pour les faire payer comptant.

Francesco della Nuejouls

mercredi 10 mars 2010

Galactiques 2.0 RIP

Nous venons d'apprendre à 22h45 le décès du Projet Galactique du Real Madrid dans un accident de la circulation à l'Estadio Santiago Bernabeu. Selon les témoins sur place, l'enfant de Florentino Perez aurait implosé à la 77ème minute du match retour des huitièmes de finale de la Champion's League. Nous adressons toutes nos condoléances au papa et aux socios en état de choc.

Depuis dimanche soir, les Merengues pseudo-galactiques fanfaronnaient, tentaient de se convaincre en se bourrant le caleçon de coton qu'ils mettraient une avoinée des familles au nain lyonnais. Ben maintenant tu as l'air fin Ramos! Tous les millions déboursés par Perez pour s'acheter une équipe de mercenaires certes talentueux n'ont servi à rien. Là où la première version des Galactiques avait atteint le Graal en remportant la Champion's en 2002. Les successeurs des Zidane and co. se sont lamentablement étalés dans leur jardin de Santiago Bernabeu.

Pourtant à la fin de la première mi-temps, bien malin celui qui aurait misé sur une qualification lyonnaise tant les Madrilènes avaient dominés dans le jeu. Impressionnant par sa grinta, Cristiano Ronaldo démontrait pourquoi il était le transfert le plus onéreux de l'Histoire. Dès la 6ème minute, il passait le ballon sous les guiboles d'Hugo Lloris. Sa frappe du gauche millimétrée sonnait déjà le glas des espoirs et velléités rhôdaniennes. La fessée annoncée allait avoir lieu. La soirée des Puel boys allait être longue semblait-il.

A quoi tient le sort d'un match? A un poteau certainement. Comment Higuain a-t-il pu manquer le cadre après avoir dribblé Lloris? Car ne nous y trompons pas: à 2-0 au bout de 20 minutes, les fesses lyonnaises auraient servi d'exutoire aux hommes de Pellegrini. Au lieu de cela et malgré une dominance outrancière de la Casa Blanca, les Lyonnais parvenaient tant bien que mal à l'heure des citrons avec seulement 1 but de retard. Mine de rien, Lyon n'était pas éliminé mais ce n'était qu'une question de temps pour des Meringues (beaucoup trop) sûres d'elles.

A quoi tient le sort d'un match? A une blessure de Boumsong et à un non-match de Makoun. Contraint d'opérer un double changement à la mi-temps, Puel dut replacer Toulalan en défense centrale. Gonalons et Källström (on dit Chèlstreum for God sake!) avaient quant à eux la lourde tâche de réveiller le midfield lyonnais totalement submergé par l'activité de Guti et Granero.

Au lieu d'achever son adversaire dès l'entame du second acte, le Real Madrid laissa les coéquipiers de Cris retrouver leur souffle. Mieux, Chelito Delgado, le fou qui avait osé proclamer que l'OL était le favori de la confrontation, retrouvait ses jambes et Govou se rappelait qu'il était international. Ces entrées conjuguées apportèrent davantage de technique, de fluidité mais également d'aggressivité dans l'entrejeu rhôdanien. Et ô miracle, ce sont les cols blancs qui dévissèrent, lâchant prise irrémédiablement! Le travail de sape de Lisandro sans cesse au pressing portait ses fruits. Albiol et Garay pourront toujours porter plaite contre harcèlement dans le commissariat le plus proche.
L'égalisation, inéluctable, intervint à la 77ème minute, par l'intermédiaire de Miralem Pjanic, que la postérité retiendra alors que son match fut très en deçà de ses capacités. La défense madridiste, régulièrment sujette à caution ne fut pas au-dessus de tout soupçon sans parler de Casillas en complète chute libre depuis quelques temps.

La fin de match fut étrangement relax. Pis, Lisandro se permettait de manger une occasion énorme d'humilier davantage le club aux 9 C1 en voulant emplâtrer les bois de Casillas.e Jamais les Madrilènes ne donnèrent l'impression de se sortir les tripes pour revenir dans la partie. Lyon n'est peut-être pas un grand d'Europe mais ce soir la plus belle équipe avait un col bleu. Tout un symbole car si on regarde la feuille de match, on peut se demander comment de tels individualités ont pu commettre à deux reprises un tel péché d'orgueil. L'abnégation lyonnaise a payé et c'est avec certainement son équipe la plus faible depuis 10 ans que l'OL a enfin réalisé "son" exploit européen.

Au moment où Florentino Perez s'étouffait avec ses billets verts et son arrogance, Sir Alex Ferguson et Manchester United venaient d'infliger une véritable correction au Milan (4-0). Si Cristiano Ronaldo est un fuoriclasse, le meilleur joueur du monde actuellement est sans conteste Wayne Rooney.
Là où l'Espagnol a acheté de manière compulsive et frénétique, le vieil Ecossais a une nouvelle fois donné une grande leçon d'intelligence et de stratégie au monde du football. Le futur Ballon d'Or joue toujours à Old Trafford, est qualifié en quart de Champion's et en plus, le club a empoché 94 millions d'Euro. Voici une belle leçon à méditer pour l'entrepreneur espagnol: on ne la fait pas à Sir Alex; à la fin c'est toujours lui qui gagne!

Sevré d'exploit depuis l'épopée monégasque, le football français retrouve des couleurs sur la scène continentale. Le chemin est encore pour Lyon mais pour une fois, cela fait du bien quand un club hexagonal terrasse un ogre du football. A Bordeaux et Marseille de s'en inspirer désormais lors des prochaines joutes européennes.

Cesc Romero