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mardi 29 juin 2010

Les ennemis intimes tracent leur route

Critiqués pour leur jeu prétendument sans saveur, le Brésil et l'Argentine s'affirment depuis le début de la compétition comme les grands favoris pour une place en finale. Pourtant, les sélectionneurs Dunga et Maradona ont mangé bon depuis leurs nominations. Trop frileux pour l'ancien capitaine des Auriverdes et trop Maradona pour Dieguito.
Désormais en quarts de finale, beaucoup se prennent à rêver d'un affrontement fratricide le 11 juillet.

Face au Mexique, l'Albiceleste n'a laissé aucune chance à El Tri en l'emportant 3-1. Certains ergoteront que le 1er pion est hors-jeu mais, en dépit d'une bonne entame, les Mexicains on été débordés par l'envie et la technique argentines.
Après une série de matches bien poucraves, Jonas Gutierrez a été placé sur le banc, remplacé par Otamendi, guère plus convaincant il faut bien l'avouer. Autre changement notoire, la Brujita Veron a dû céder sa place à Maxi Rodriguez. Superstitieux comme c'est guère permis, El Diez s'est rappelé que Maxi avait planté un golazo de légende en prolongations du Mexique/Argentine du Mondial 2006...

De plus, l'Argentine a su profiter des erreurs colos-sales d'El Tri comme par exemple sur le deuxième but où Higuain a chouravé la gonfle dans les pieds d'Osario (32ème). Pour donner plus d'ampleur à cette qualification, Carlitos Tevez envoya une ogive sol-air dans la lucarne d'El Conejo Perez. Assurément un des buts du Mondial.
Pour l'anecdote, El Chicharito Hernandez parvient à réduire la marque grâce un enchaînement supersonique. Sir Alex Ferguson ne s'y est pas trompé, il tient là un futur fuoriclasse.

De son côté, le Brésil n'a laissé aucune chance à un Chili fatigué de sa confrontation face à l'Espagne et privé de sa défense centrale Medel/Ponce suspendue. Sans surprise, les coéquipiers de Julio Cesar a fait le métier sans trembler grâce à des buts de Juan, Luis Fabiano et petit Robin. Les Pays-Bas peuvent se faire du mauvais sang car il est bien difficile de trouver un défaut à cette équipe. Réalistes, très solides derrière avec la charnière Juan/Lucio, les Brésiliens paraissent pour le moment intouchable. Seule bonne nouvelle pour les Oranje, l'absence pour cause de suspension du Benfiquiste Ramires, auteur d'un match quasi-parfait qui tranche avec la faiblesse affichée par Felipe Melo lors de la phase de poules.

Malgré un début de tournoi parfait, il serait prématuré d'affirmer que le Brésil et l'Argentine s'affronteront en finale. Les chocs qui les opposeront respectivement aux Pays-Bas et à l'Allemagne au prochain tour s'annoncent indécis et il n'est pas dit que les nations européennes ne créent pas la surprise.

Francesco della Nuejouls

lundi 28 juin 2010

Oranje amer

"Allô? Arjen Robben dépanage service. Vous souhaitez que je vous débloque un match? Un huitième de finale de Coupe du Monde? Très bien, Monsieur. Vous serez livré en moins de 20 minutes. Comme c'est la première fois que je commence en tant que titulaire durant ce Mondial, je vous offre ma spéciale "débordement côté droit/frappe tendue au premier poteau". Ne me remerciez, ça me fait plaisir!".

Comme prévu, le retour du Batave arrogant et génial a permis aux Pays-Bas de l'emporter sur une valeureuse équipe slovaque qui n'a jamais rendu les armes malgré une différence de classe entre les 2 équipes. Cependant, il semble désormais évident que l'époque où les Néerlandais collait des danses au premier tour et se rétamaient lamentablement dès les choses sérieuses commencées est révolue. Place donc à la patience avant de trouver une faille sur un service éclair de Sneijder ou une fulgurance de Robben.
Banco dès la 18ème: Wesley lance ce bon Arjen qui, malgré 3 Slovaques sur le paletot envoie une frappe imparable dans le petit filet de Mucha. Clinique. Faut pas se leurrer: le match est plié.

La Slovaquie n'est pas ridicule mais son pressing est trop light pour empêcher les offensives Oranje. Mucha sauve 2 fois les miches de ses coéquipiers, une première sur un bis repetita de Robben, la seconde d'un arrêt du blaire face à Van Persie. Au passage, l'attaquant d'Arsenal n'a pas encore prouvé lors de ce Mondial pourquoi déclenche-t-il une telle hype dans le monde du football.
Inoffensifs jusqu'ici, les hommes de Vlad Weiss manquent par 2 fois l'occasion de revenir au score. Mais à chaque tentative, Stekelenburg justifie son emploi en sauvant des ballons chauds bouillants (66ème et 68ème). Vittek se demande encore comment a-t-il pu manquer une telle offrande...

Histoire d'en finir avec ça, Kuyt, après avoir dribblé Mucha parti à la buvette, offre le but du break à Sneijder (83ème). La réduction du score sur péno de Vittek demeurera anecdotique quant à l'issue de la partie mais offre à l'ancien Lillois la place de meilleur buteur de la compet' avec 4 biftecks.

A l'économie, les Pays-Bas atteignent les quarts de finale et font déjà mieux qu'en 2006. Cela dit face au Brésil de Dunga, il faudra impérativement que les Bataves gagnent en réalisme offensif. Le niveau de la défense, jusqu'à présent inconnu, sera l'élément déterminant d'une rencontre où les Auriverdes partent; semble-t-il, avec une petite longueur d'avance.

Cesc Romero

L'Allemagne se venge 44 ans après

Tout arrive à point pour qui sait attendre. 44 ans après s'être fait enflé la Coupe du Monde 1966 par la Perfide Albion, l'Allemagne a obtenu son ticket pour les quarts de finale entre autres grâce à une histoire de but refusé. Quand beaucoup y voit une odieuse erreur d'arbitrage, d'autres préfèrent y voir un beau gros retour de latte de la Légende du Mondial. Et quand les pro-vidéos auront fini de vociférer, peut-être daigneront-ils s'attarder sur ce superbe match qui a démontré toute la faiblesse du football british.

Réduire la défaite des Three Lions à la seule bourde du trio arbitral serait fort réducteur. Car si les joueurs de Capello ont été éliminés, c'est avant tout en raison du jeu tout en mouvement des Allemands et leur incapacité à créer du jeu. En effet, s'ils n'encaissèrent que 2 galettes au cours de la première demi-heure, totalement à la rue dès que la Nationalmannschaft accélérait, il n'aurait pas été injuste que les Allemands menassent 4 ou 5 buts à zéro. Totalement hors du coup, les Anglais eurent la chance de bénéficier d'une mauvaise sortie de Neuer pour réduire le score par l'intermédiaire d'Upson.

Si le but de Lampard aurait dû être validé, les coéquipiers de Stevie G n'avaient pas les moyens tant tactiques que physiques pour revenir dans la partie. Pendant le premier quart d'heure de la seconde mi-temps, les Rosbeefs ont bien tenté de passer en force avec, en point d'orgue de cette domination, un coup franc sur la barre de Lampard one more time again, sans pour autant faire basculer le match en leur faveur.

Seulement, les Anglais ont gaspillé toute l'essence qu'il restait dans leur réservoir. Déjà qu'il n'en restait pas beaucoup... Résultat des comptes: l'arrière-garde part à l'abordage à 25 minutes de la fin, prend un contre, un but puis deux en seulement 3 minutes (67ème et 70ème).

La presse anglaise ne s'y est pas trompée. Davantage qu'une erreur d'arbitrage, c'est bien le niveau de jeu de la sélection qui doit être remis en question. Malgré la présence d'un Capello fort peu inspiré dans sa composition et ses remplacements en cours de match, les Rooney and co. n'ont jamais pu développer un véritable esprit d'équipe sur le terrain. Albion a beau avoir l'un des meilleurs championnats du monde, il est grand temps de s'interroger sur la valeur réelle des joueurs qui composent l'équipe nationale et d'enfin penser, de la même manière que doit le faire la Serie A italienne, à réformer ses clubs d'élite.
Quant aux Allemands, ils ont démontré malgré leur jeunesse qu'ils savaient répondre dans les grands moments. Leur opposition face aux Argentins en quart de finale sera l'un des rendez-vous les plus attendus de la compétition.

Choa d'Arelate

dimanche 27 juin 2010

Conrad et Audigier refont le match

Resté silencieux depuis son éviction du poste de président de l'AC Arles, Jean-Marc Conrad a accordé une entrevue hallucinante au journal La Provence en compagnie du magnifique Christian Audigier, Avignonnais de naissance qui souhaitait investir dans le capital du club. Pire, il voulait que les joueurs portent les maillots qu'il avait dessiné! Les Arlésiens ont échappé au pire!

"Jean-Marc Conrad est un visionnaire". En tous cas, c'est lui qui l'affirme. Car oui, JMC parle de lui à la 3ème personne du singulier. Et oui, l'ancien président de l'AC Arles n'a aucun doute sur sa compétence, notamment sur le plan financier. Le souci, c'est que le Conseil d'Administration a trouvé quelques fautes dans l'entretien des comptes. Bad luck. Ce qui n'est pas en sa faveur, c'est la désormais fameuse histoire de l'ordinateur planqué dans un placard par un comptable, sans oublier l'enquête sur la corruption présumée lors du match Cassis-Carnoux/ACA le 1er mai 2009. L'affaire est en cours...

Jean-Marc Conrad est fier de lui. Il a, selon ses propres dires, pris la direction d'une auberge pour en faire un 3 étoiles désormais sans chef. Sympa d'oublier le boulot considérable réalisé par M.Chauvin qui avait construit de solides bases... Dans cette entrevue, M.Conrad dévoile un côté parano, persuadé d'être la victime d'un complot. En même temps, avec un comportement pareil, pas étonnant qu'il ait sauté! Son débarquement était dans les tuyaux depuis un moment et la signature du renouvellement du contrat de Coach Estevan, alors même qu'il en avait reçu l'interdiction formelle du Conseil d'Administration, a été la goutte qui fit débordé un vase déjà bien plein.

Enfin, M.Conrad en profite pour dézinguer Arles et ses supporters. Selon lui, les meilleurs supporters étaient à Avignon et le retour des entraînements et du siège à Arles sont, plus qu'une erreur, une faute. M.Conrad oublie certainement un peu vite le temps où il caressait les Suportaïre Arlaten dans le sens du poil quand il en avait besoin. Les supporters les plus fidèles étaient à Arles -comment pourrait-il en être autrement d'ailleurs?- mais les pro-Conrad étaient Avignonnais et on ne peut leur en vouloir tellement les raisons sont évidentes. Au moins maintenant on en est sûr: JMC était définitivement Avignonnais et Vauclusien. A ce moment-là, pourquoi n'a-t-il pas pris en main l'équipe du Pontet en CFA plutôt que l'ACA? Aurait-il rencontré des problèmes du temps où il présidait l'Isle-sur Sorgue?

Mais à trop vouloir se la jouer bling bling et prétentieux, M.Conrad s'est brûlé les ailes. Avec son grand ami Audigier qui, pour l'occasion, avait dessiné le maillot et le survêtement les plus vulgaires de toute l'Histoire de la Vulgarité, il a voulu transformer un club qui se prétend familial en carré VIP pour célébrités Footix sur le déclin. A Arles, peu de supporters le regretteront.

François Miguel Boudet

samedi 26 juin 2010

Celeste épisode VII: ¡Estamos en cuartos!

Elle a plié par instants mais elle a vaincu. Lors du premier huitième de finale de ce Mondial 2010, la Celeste a connu bon nombre de difficultés mais a finalement triomphé de la vivacité des joueurs sud-coréens. Pour valider leur billet pour les quarts de finale, les Charruas ont frappé à deux reprises, en début et en fin de partie. Dans le rôle de l'exécuteur en chef, Luis Suarez a libéré son équipe d'une partie que les Uruguayens maîtrisaient mais qu'ils ont su se compliquer jusqu'à entrevoir une possible élimination.

Dans ce match à la muerte, ce sont les Sud-Coréens qui tirent les premiers. Dès la 3ème minute, Park-de-Monaco enroule un coup franc à l'entrée de la surface de réparation qui échoue sur le poteau Muslera. T'as raison Nando, tu peux le remercier de t'avoir sauvé la mise.
La Corée du Sud domine le début du match mais s'entrave sur la première offensive charrua. Cavani décale la Bruja Forlan d'un exter' pied droit un peu trop fort. Cachavacha manque son centre mais, grâce à une sortie poucrave du portier adverse, Suarez fausse compagnie au backfour coréen fort apathique pour scorer dans le but vide. Après 8 minutes de jeu, la Celeste semble avoir fait le plus dur. En effet, la défense uruguayenne est toujours invaincue. Inutile de préciser que les Sud-Coréens vont lutter sévère pour revenir au score.

Cependant, les Charruas se mettent à reculer et à subir les assauts des coéquipiers de Park-de-Manchester-United. Au cours d'une conf' de presse d'avant-match, Victorino a clamé haut et fort qu'affronter la République de Corée était une chance pour l'Uruguay et qu'il n'avait aucun doute sur la victoire. Il aurait mieux fait de se taire. Entré à la 46ème minute en lieu et place de Godin apparemment pas encore remis de sa gastro, Victorino a offert le but de l'égalisation à Lee Chung Young en manquant son dégagement de la tête sur un coup franc coréen. Il reste 20 minutes et l'Uruguay éprouve les pires difficultés à se sortir du piège tendu. Mais à défaut de plomber le moral des hommes d'El Maestro Tabarez, cette égalisation remet la Celeste sur les rails. Sous le déluge, à 10 minutes de la fin du temps réglementaire, Luis Suarez décoche une frappe enroulée à l'entrée de la surface de réparation. La courbe est parfaite, poteau rentrant. La messe est dite. Suarez peut sauter la haie formée par les photographes pour célébrer le golazo avec ses coéquipiers à l'échauffement.

Avec les bonnes vieilles techniques charruas et le talent indéniable de son trio offensif, la Celeste a réalisé sa meilleure performance lors d'un Coupe du Monde depuis l'édition de 1970 au Mexique. Face à un Ghana sans génie mais néanmoins efficace, l'Uruguay a les moyens d'atteindre le dernier carré de la compétition. Avant le début de la compétition, Oscar Tabarez rêvait à voix haute d'une place en demi-finale. Finalement, il pourrait vite revoir ses ambitions à la hausse.

Kiko Platense

L'Espagne tout en contrôle

Auteur une entame de tournoi piteuse avec une défaite face à la Nati suisse, la Roja, dos au mur, devait impérativement revenir aux bases qui avaient fait son succès à l'Euro 2008. Après une victoire en mode slow motion face au Honduras (2-0), les Espagnols avaient l'obligation de battre le Chili afin, à la fois, de se qualifier et d'éviter le Brésil en huitième.

Face au Honduriens, Vincente Del Bosque avait laissé Iniesta au repos après une partie compliquée face à la Suisse dont il sorti blessé. Pour ce match décisif, Vincente la Moustache a placé le stratège du Barça aux avant-postes aux côtés du Guaje Villa et d'El Nino Torres. Exilé sur l'aile gauche, David Villa semble encore meilleur qu'en pointe. Buteur dans l'âme, il a profité à merveille de la sortie à la buvette du gardien chilien Bravo le bien nommé pour placer un lob de 40 mètres du pied gauche. Peu de temps après, il a parfaitement fixé la défense chilienne pour adresse une passe en retrait au chef d'orchestre Iniesta. Plat du pied sécurité petit filet. 2-0 on plie boutique.

En face, les hommes d'El Loco Bielsa ont envoyé la sauce d'entrée de jeu. Tacles à la carotide, engagement disproportionné et défense centrale suspendue pour les huitièmes. En plus de Medel et Ponce, la Roja chilienne devra également se passer d'Estrada, expulsé pour une faute involontaire sur Torres sur le deuxième pion espagnol. Au prochain tour face au Brésil, il faudra un miracle pour atteindre les quarts.

Malgré la réduction du score du nouvel entrant Millar à la 47ème minute, l'Espagne n'a pas vraiment tremblé, d'autant plus que le Chili, grâce à ce but, ne pouvait plus être éliminé dans la mesure où la Suisse devait marquer 2 buts dans le même match. Même la Science Fiction est plus réaliste!

Si l'Espagne championne d'Europe a évité le Brésil de Dunga, elle devra sortir le Portugal de Cristiano Ronaldo pour espérer le doublé Euro/Mondial. Si les Espagnols semblent être une pente ascendante, il est guère évident de savoir où en sont les Lusitaniens puisque Carlos Queiroz n'a pas vraiment d'équipe-type. Le duel fratricide de la péninsule ibérique sera à n'en pas douter un des sommets de la compétition.

Cesc Romero

Celeste épisode VI: Pour retrouver le lustre d'antan

De prime abord, la Celeste ne payait pas de mine. Un 3-5-2 qui se transforme en fonction des aléas du match en 4-4-2 plus classique, une défense hargneuse mais peut-être un peu trop lourde, un midfield compact avec quelques sécateurs comme Diego Perez. Seule l'attaque faisait frissonner car composée de la Bruja Forlan et de Suarez avec, en réserve de la patrie Cavani et Abreu.
Moins bling bling que l'Equipe de France, les Uruguayens étaient sûrs de leur force avec, pour preuve, la volonté du Maestro Tabarez de ne jouer qu'un seul match amical (victoire 4-1 face à Israël).
Premier du groupe A sans avoir encaissé le moindre but, l'Uruguay a toutes les cartes en main pour franchir l'obstacle sud-coréen.

Cela fait 40 ans que l'Uruguay attend le retour des Charruas dans le dernier carré d'un Mondial. Dans une partie de tableau plus qu'ouverte qui verra le vainqueur de cet affrontement s'opposer au vainqueur d'Etats-Unis-Ghana pour accéder aux demi-finales, le peuple uruguayen se voit déjà revivre les grandes heures du football charrua après les victoires en 1930 et 1950.

Pour le début des choses sérieuses, Oscar Tabarez n'a pas révolutionné sa tactique avec un seul changement: le retour de Godin, malade face au Mexique, à la place de Victorino.
Ainsi, les 11 joueurs au maillot bleus ciel seront: Fernando Muslera, Diego Godín, Diego Lugano, Maximiliano Pereira, Jorge Fucile, Egidio Arévalo Ríos, Diego Pérez, Álvaro Pereira, Diego Forlán, Luis Suárez, Edinson Cavani.

L'accent sera clairement mis sur la défense et le double rideau mis en place pour empêcher toute attaque sud-coréenne. Equipe défensive? Non. Simplement, une équipe qui a totalement confiance en ses joueurs offensifs, Diego Forlan en tête. Désormais en position de n°10, "Cachavacha" (sorcière d'un dessin animé populaire), en pleine possession de ses moyens peut décrocher, rentrer sur son pied droit et servir dans les meilleures conditions Suarez et le plus méconnu Cavani, auteur d'une très bonne saison à Palerme aux côtés de Fabrizio Miccoli.

Après être passés pour des doux rêveurs en début de compétition, affirmant leur volonté d'accéder dans le dernier carré, les Charruas font désormais figure d'épouvantail du tournoi. Mais gare aux coéquipiers de Park Ji-Sun qui ne l'entendent pas de cette oreille. L'opposition de styles de cet après-midi s'annonce palpitant.

Kiko Platense

jeudi 24 juin 2010

Autopsie du désastre italien

La roche tarpéienne est proche du Capitole. Championne du Monde en titre, la Nazionale a été piteusement éliminée du Mondial, dernière d'un groupe d'une faiblesse abyssale. Incapables de battre le Paraguay, la Nouvelle Zélande et la Slovaquie, Gli Azzurri sont tombés sans combattre, victimes d'une défense en carton et d'un championnat où les grosses équipes n'ont plus de joueurs locaux dans leurs rangs.

Après un Euro 2008 en demi-teinte avec une élimination aux tirs au but face à l'Espagne en quart de finale après s'être sortie du groupe de la mort (Pays Bas, France et Roumanie), Roberto Donadoni avait été prié (façon de parler) de faire ses valises. Symbole de la réussite italienne et en retraite depuis le succès de 2006, Marcelo Lippi avait accepté un come back pour qualifier la Nazionale afin qu'elle défende son titre dans les meilleures conditions. Dans la mesure où c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures, le Mister décida de s'appuyer sur un bloc de champions du Monde avec, notamment, le frit confit Fabio Cannavaro, Ballon d'Or 2006. De plus, malgré une saison ignoble de la Juventus, Lippi continua de faire confiance aux cadres de la Vecchia Signora. Si Chiellini a tenu la baraque derrière et si Buffon a des circonstances atténuantes (blessures à répétition et une femme sublime), pourquoi conserver Cannavaro et Iaquinta-la-caravane? Fautif sur quasiment tous les buts, Cannavaro n'avait pas le niveau mais et lui et Lippi ont persisté dans l'erreur. Pourtant, avant de leur jeter une pierre de 100 kg dans la tronche, il faut expliquer pourquoi une telle décision suicidaire.

En fait, les équipes de tête de la Serie A n'ont plus de défenseurs italiens valables en dehors de Chiellini. L'Internazionale est devenue championne d'Europe sans Italiens indiscutables, la Roma joue avec une charnière Juan/Burdisso et a Mexès sur le banc, le Milan joue avec Thiaggo Silva et Ale Nesta qui a refusé de porter à nouveau le maillot national, le meilleur défenseur palermitain est le Danois Kjaer (pour dire le niveau de ses coéquipiers) et la Samp' a des défenseurs soit trop âgés (Zauri ancien international) soit trop jeunes (Rossi et Regini) soit étranger (Ziegler est Suisse). Seule solution pour Lippi: opter pour la charnière Chiellini/Cannavaro en perdition toute la saison. Seul Gamberini aurait pu faire l'affaire mais la Fio a échoué a une triste 10ème place cette saison et Lippi a sans doute préféré jouer avec une charnière qui possède des automatismes en club.

Par ailleurs, la Serie A souffre du manque de confiance accordée aux jeunes. Pourquoi Giovinco a très peu joué à la Juventus cette saison alors que c'est une des plus belles promesses de la Botte (ceux qui l'ont vu jouer aux JO 2008 savent)? Si la Nazionale avait une moyenne d'âge si élevée, c'est en raison de cette absence de relève. La formation italienne est un échec cuisant car les clubs se fournissent trop à l'étranger. Dans les équipes du haut du classement, seule la Samp' joue avec 10 joueurs italiens dans ses rangs.
Cependant, Lippi a également tenté d'offrir des responsabilités aux jeunes. Néanmoins, si Riccardo Montolivo a tout pour devenir un grand joueur dans les années à venir, il demeure très difficile de remplacer Pirlo au pied levé. Trop de pression d'un seul coup malgré son talent indéniable. Quant à Palombo, il n'a pas eu la possibilité de montrer ses capacités, victime de la faillite des 2 premiers affrontements.

De la même manière, la Botte n'a plus de grands gardiens dans ses rangs. Après Buffon, le déluge. Marchetti est le portier de Cagliari et, malgré une bonne saison, est trop peu habitué aux joutes de très haut niveau. L'Inter joue avec le Brésilien Julio Cesar, la Roma avec les Brésilien Julio Sergio et Doni, le Milan joue avec le ... Brésilien Dida. La Samp' a fini la saison avec Storari qui offre moins de garantie que la Sécurité Sociale malgré quelques grands matches sans oublier qu'il a 33 ans. Seul Sirigu, gardien de Palerme, représente l'avenir du haut de ses 23 ans. Qu'il est loin le temps des Zoff, Rossi, Pagliuca et Perruzzi!
Plus que tout, l'Italie a manqué de véritables leaders sur le pré en raison des blessures de Buffon, Gattuso et Pirlo ainsi que des méformes de Cannavaro, de Zambrotta et de De Rossi, totalement dépassés par les événements. En pleine possession de ses moyens en 2006, la Nazionale n'a été que l'ombre d'elle-même en 2010.

Enfin, Marcelo Lippi a attendu le 3ème match face à la Slovaquie pour amorcer un début de changement. Cependant, le maintien de Iaquinta en tiutlaire fut plus problématique qu'autre chose, surtout au vu de la performance de Quagliarella en 2nde mi-temps. C'est bien simple, le Bianconero a tout raté, excepté sa talonnade qui amena le but de Di Natale. Di Natale, parlons-en. Il est totalement incompréhensible que Lippi ait pu se priver pendant 2 matches du meilleur buteur de Serie A. Le rendement de Gilardino fut trop insuffisant face au Paraguay et les All White. Pas vraiment une surprise... La rigidité de Lippi causa en partie la perte de son équipe.

La victoire de l'Inter en Champion's n'était qu'un leurre. Le championnat italien doit impérativement faire confiance aux Italiens s'il veut que la sélection relève la tête. Cette élimination doit symboliser le nouveau départ de la Nazionale, celle qui brillait par son réalisme offensif et sa culture défensive. Avec Cesar Prandelli, le jeu italien reprendra des couleurs et sera résolument tourné vers l'attaque. Le chantier qui se présente à lui s'annonce fastidieux et laborieux. Néanmoins, il ne faut jamais oublier que c'est toujours dans l'adversité que la Nazionale a remporté ses plus beaux succès.

Francesco della Nuejouls

mercredi 23 juin 2010

L'échec du football africain

Pour la première Coupe du Monde disputée sur le sol africain, six équipes avaient comme mission de faire honneur au continent noir. Las, en dehors du Ghana qualifié par la petite porte, on ne peut pas affirmer que le football africain soit sorti de cette phase de poules. Autopsie d'un échec annoncé quand on connaît un minimum le ballon et qu'on ne regarde pas les reportages de Téléfoot.

La Coupe d'Afrique des Nations l'avait auguré: le football africain est en perte de vitesse. Matches faiblards, joueurs à la technique réduite, sens tactique et collectif insuffisant et enfin, une victoire finale de l'Egypte... non qualifiée pour le rendez-vous mondial.
La Côte d'Ivoire, l'Algérie, le Ghana, le Nigéria, le Cameroun et l'Afrique du Sud (non présente à la CAN) avaient encore 5 mois pour se mettre au niveau.

Mais, en Afrique, tout peut changer au gré des états d'âme des dirigeants nationaux. Coach Vahid prend la porte en Côte d'Ivoire ainsi que Amodu côté nigérian. Paul Le Guen et Saadane sauvent leur peau in extremis. Seul Rajevac, entraîneur des Black Stars ghanéennes est maintenu sans trop de soucis.
Comment construire une identité de jeu sans continuité? En 75 jours, comment créer une tactique viable et performante?

En Côte d'Ivoire, la fédération n'a rien eu d'autre comme idée que de choisir Sven-Göran Erikson. Superbe! Pour ceux qui ne connaissent pas le personnage, le Suédois a un palmarès long comme le bras et un fameux coureur de jupon. Le problème, c'est que son dernier titre date de 2001, un Scudetto avec la Lazio. De plus, on ne s'offre pas Erikson, on se le paye. Et cher. Autrement dit, pour une pige de moins de 3 mois, il a demandé un appart' de fonction en plein London, le plus haut salaire versé à un coach d'une sélection africaine et un carte de crédit no limit! C'est la crise mes amis!
Pour lui faciliter la tâche, les Eléphants ont hérité du groupe de la mort avec le Brésil et le Portugal et Drogbiche s'est cassé le cubitus 1 semaine avant le début de la compétition. Si en plus, vous préférez jouer avec Dindane (mix improbable entre une dinde et un âne) plutôt que Gervinho et sa coupe de cheveux révolutionnaire, inutile d'expliquer davantage pourquoi la Côte d'Ivoire est allée droit dans le mur.
Après un match solide défensivement face au Portugal, les Eléphants n'avaient tout simplement pas le niveau face à des Brésiliens en slow motion.

Le Nigéria a une génération à mille lieues de celle qui brilla au Mondial ricain de 1994. Pourtant, sous les ordres de Amodu (sans Mariam), les Super Eagles finirent 3ème de la CAN. Pas suffisant pour sa fédé malgré les bourrins qu'il avait réussi à faire jouer à peu près comme une équipe. Par ici la sortie! Pour le remplacer, les dirigeants locaux (rien à voir avec Patrice) ont opté pour la "solution" Lars Lagerbäck (ça se dit La-yèr-bèk). Soit un type ancien sélectionneur de la Suède qu'il n'a pu qualifier pour le safari en Af Sud et qui n'a jamais mis les guiboles en Afrique! Le Nigéria, sans surprise, a été éliminé au bout de 2 matches, incapable de taper la Grèce et son jeu toujours aussi immonde. Des visionnaires les instances nigérianes!

L'Algérie de Rabah Saadane n'a pas démérité mais force est de constater que, bien que sympathique, sa participation était peut-être prématurée. L'absence de Meghni a été préjudiciable au niveau du jeu offensif. Incapables de scorer le moindre pion, les Fennecs n'ont pu réussir l'exploit de se hisser en huitièmes. Et sans réalisme point de salut! Félicitations tout de même à Rabah Saadane qui a repris une sélection en lambeaux pour l'amener en Afrique du Sud au nez et à la barbe des Pharaons égyptiens. Ce n'est pas un mince exploit.

On pourrait également citer le Cameroun mais avec Paul Le Guen comme sélectionneur, les Lions Indomptables ne pouvaient guère qu'espérer une mort tragique contre un mur ou un platane sur une route de campagne.

Le football ghanéen, s'il a cédé lui aussi aux sirènes du "sorcier blanc" avec Rajevac, est le seul d'Afrique à s'être doté d'une véritable structure pour ses jeunes. Au final, le Ghana est champion du monde des moins de 17 ans et des moins de 20 ans. En janvier dernier, les Black Satellites ont plié le Brésil en finale, excusez du peu. Et c'est justement sur ces minots que s'appuie le Serbe. Ainsi, malgré l'absence d'Essien et la méforme d'Appiah, les Black Stars se sont extirpés d'un groupe homogène et ce en dépit d'un manque de réussite au plan offensif (seulement 2 buts en 3 matches et sur penalties). Andre Ayew et Asamoah Gyan assurent l'ambiance dans le camp adverse tandis que Mensah et Sarpei dézingue à tour de bras les assauts adverses, bien aidés par Kingson qui s'affirme comme étant l'un des meilleurs gardiens africains. Ce n'est pas Thomas Nkono ou Jacques Songo'o ni même le vétéran El Hadary mais il a prouvé sa solidité dans les moments chauds, notamment lors de ce duel remporté face à Özil.
Cependant, le Ghana aura fort à faire face au Team USA qui paraît mieux armé pour parvenir en quart.

Finalement l'Afrique du Sud, que l'on attendait au ras des pâquerettes, a chèrement vendu sa peau. Mieux, les Bafana Bafana ont battu les Bleus et n'ont été éliminés qu'en raison d'une différence de buts plombés par la défaite face à l'Uruguay (3-0). Loin d'avoir été ridicules, les Sud Africains ont prouvé leur valeur et sortent de la compétition la tête haute. Peut-être qu'avec un Pienaar plus en verve et moins fatigué de sa saison avec Everton, les Bafana Bafana aurait très bien pu s'offrir un 1/8 de finale historique face à l'Argentine.

Sur 6 représentants, seul le Ghana aura l'honneur de défendre le continent africain. Cette qualification est méritée même si la qualité de son jeu n'est pas des plus flamboyante. Si l'Afrique veut un jour gagner le Mondial, il faudra impérativement que les fédérations choisissent de préférer la stabilité avec des entraîneurs locaux plutôt que de changer de sélectionneur tous les 10 jours. L'Afrique doit s'inspirer de l'exemple ghanéen en matière de formation des jeunes afin de développer un esprit vainqueur.
Malgré le Ghana, cette Coupe du Monde aura été un échec cuisant pour l'Afrique. Beaucoup espéraient un titre mais, en réalité, ce Mondial doit symboliser une prise de conscience par les instances africaines du gouffre qui séparent les équipes africaines des équipes sud-américaines et européennes. Sans cela, l'Afrique ne dépassera jamais les quarts de finale.

Francesco della Nuejouls

Stars et tripes*

Landon Donovan a un nom de chanteur flower power. Landon Donovan a bouté David Beckham hors des Los Angeles Galaxy. Landon Donovan est le meilleur joueur américain de l'Histoire. Landon Donovan est le meilleur buteur de la sélection estampillée Team USA. Landon Donovan a donné la victoire aux Boys dans les arrêts de jeu de l'ultime match de poule face à l'Algérie (1-0). Après avoir remis ses coéquipiers dans le droit chemin face à la Slovénie par une frappe supersonique à 5 mètres des bois, le jeune premier démontre que les hommes de Coach Bradley seront des outsiders à ne pas mépriser.

Ultimate fight pour les 2 équipes. Les Ricains doivent l'emporter pour se qualifier à coup sûr tandis que les Algériens doivent gagner avec 2 buts d'écart. Avec aucune galette inscrite et une attaque en berne, les joueurs de Rabah Saadane ne peuvent envisager qu'un miracle. Djebbour a une occasion monumentale mais banane sa frappe sur la transversale. On est en Coupe du Monde les gars! Manger la feuille est interdit dans de tels matches. Ziani est toujours aussi brouillon, Yebda fait son max et Matmour ne parvient à inquiéter Tim "Gilles de la Tourette" Howard. "Quand on a que Matmour" aurait chanté Brel...

De son côté, l'Angleterre fait le minimum en menant 1-0 face à la Slovénie toujours qualifiée.

Toujours qualifiée jusqu'à la 92ème minute. Car Donovan, profitant d'un ballon relâché pas MBohli (gros match pour l'ancien gardien de la CFA2 de l'OM), sauve la patrie en danger qui commençait déjà à plier les gaules. Et ce n'est que justice quand on se souvient des but refusés parfaitement valables face à la Slovénie et en première mi-temps face aux Fennecs.
Du coup, les Boys se payent le luxe de finir en tête du groupe, reléguant les Three Lions sur la deuxième marche. Easy qu'ils disaient les Rosbeefs...

One, two, three Viva l'Algérie!!! Le tube n'a duré que le temps d'une qualif' historique. Que la génération 2010 fut loin des exploits de 1982! Avec une bonne vieille cagade de Chaouchi face à la Slovénie, un jeu indigent dû à une créativité aux abonnées absentes (Meghni a légèrement manqué)et une frilosité tactique déprimante, les Algériens ont loupé la marche, à tel point que l'on est en droit de se demander si, dans l'intérêt du foot africain, il n'aurait pas mieux valu que l'Egypte, triple championne d'Afrique série en cours, se qualifiât.

Enfin, les Slovènes peuvent regretter le nul obtenu par les Américains lors du deuxième match (2-2) alors qu'ils leur mettaient la misère et avaient 2 pions d'avance. Tout se paye dans les grands rendez-vous... Dommage car, franchement, Bostjan Cesar en 1/8ème de finale de Mondial, ça aurait eu de la gueule!

Les Américains, après avoir frôlé le retour par avion spécial, peut envisager de jouer un vrai rôle dans la seconde phase. Avec Altidore, Dempsey, Bradley et Donovan, cette équipe a des arguments pour faire trembler les favoris. Encore faudra-t-il retrouver du réalisme offensif. C'est pas tous les jours qu'on a de la chance.

*la devise américaine est Stars and Stripes. Vous aurez compris ce jeu de mots magnifique...

Francesco della Nuejouls

mardi 22 juin 2010

EN GREVE!

Trois matches ridicules, des joueurs crétins persuadés d'être des génies alors qu'ils ne sont que des buses surcotées par des media Footix et une honte pour tous les Français. Le bilan des Bleus au Mondial est plus que satisfaisant en seulement 10 jours de compétition. Bon ben moi j'écris pour me faire plaisir et pas pour relater des faits désolants mis en scène par des débiles. Ainsi, concernant les tristes aventures des Billes de France, je me mets en grève pour une durée illimitée. Y a pas de raison que certains y aient droit et pas moi.
C'est la Coupe du Monde et j'ai autre chose à faire que de m'intéresser à ces chèvres.

HASTA LA VICTORIA SIEMPRE! VENCEREMOS!

François Miguel Boudet

lundi 21 juin 2010

Où va l'Italie?

L'Italie est championne en titre et a eu la chance du champion au moment du tirage au sort. Paraguay, Nouvelle-Zélande et Slovaquie: autrement dit, un groupe en bois idéal pour se rôder avant que les choses sérieuses ne commencent. Après un match nul face au Paraguay (1-1), la Nazionale devait théoriquement se rassurer face aux All White. Au final, les Italiens ont réalisé un match nul tant sur le plan comptable que sur le plan du jeu. Les Azzurri n'en finissent plus d'inquiéter.

Déjà bien nase contre les Guaranis, Fabio Cannavaro a encore brillé en offrant le but au néo-zèd sur coup franc. Le Ballon d'Or 2006 est en grande difficulté sur coup de pied arrêté et fragilise la défense. Chiellini ne pourra pas toujours tout faire.

L'autre problème est l'absence cruelle de réalisme de la Squaddra Azzurra. Autrefois marque de fabrique, cette incapacité de plier un match qu'elle maîtrise coûte de l'énergie avec cette troisième partie qu'il faut impérativement gagner pour s'assurer une place en seconde phase. Fort heureusement pour les hommes de Lippi, la Slovaquie joue encore plus mal qu'elle!
L'attaque italienne est composée de Gilardino et Iaquinta. L'attaquant de la Fio semble perdu sur la pelouse, manque de tranchant et ne parvient pas à faire la différence. Quant à Iaquinta, s'il fut excellent en sortant du banc en 2006 (sublime demi-finale face à l'Allemagne), a réalisé une saison bien pourrie à la Juventus. Etrangement, ça se ressent sur le pitch. En dehors de son égalisation sur penalty, il n'a une nouvelle fois pas prouver grand' chose. Un début de solution serait de titulariser Di Natale meilleur buteur de Serie A cette saison avec l'Udinese.

En milieu de terrain, De Rossi est un des rares à donner satisfaction avec Montolivo mal récompensé avec cette frappe sur le poteau de Paston (yeah papa jeu de jambes, cadeau!). L'héritier de Totti à la Roma a égalisé face au Paraguay et provoqué le péno face aux All White. Le patron c'est clairement lui.

Désormais certaine de finir au mieux deuxième de son groupe, la Nazionale attend le retour de son maître à jouer Andrea Pirlo pour proposer davantage de jeu et trouver des solutions offensives. Il y a urgence, car se profile un huitième de finale explosif face aux Oranje des Pays-Bas, candidats sérieux au titre suprême. Néanmoins, l'Italie a toujours réussi dans les compétitions dans lesquelles elle avait eu les pires difficultés à s'extirper de sa poule.
La tradition sera-t-elle respectée cette année encore?

Choa d'Arelate

Don't clash with Capello!

Une campagne de qualification impeccable, un jeu retrouvé après une élimination peu glorieuse qui l'a empêchée de participer à l'Euro 2008, un statut de grande favorite de la compétition, l'Angleterre avait tout pour obtenir un deuxième titre mondial. Avait car les joueurs de la Perfide Albion, après 2 matches décevants, ont réclamé un changement tactique à leur sélectionneur Fabio Capello. C'est beau la naïveté!

Pour ceux qui connaissent un minimum le ballon, vouloir expliquer la tactique à Capello revient à se suicider sportivement tant que le joueur l'a sous ses ordres. Capello entraîne, c'est le meilleur et personne ne doit le contester. Capello n'est pas pote avec ses joueurs, il ne se mélange pas à eux. Cela peut choquer mais, pour lui, chacun son métier. Son palmarès parle pour lui: 1 Champions' avec le Milan en 1994 (victoire 4-0 face à la Dream Team du Barça de Cruyff), 5 Scudetti (les 2 gagnés avec la Juventus ont été retirés suite au Calciopoli), 2 Ligas avec le Real Madrid, 4 super coupes d'Italie et 1 super coupe d'Europe. C'est clair que ce n'est pas Domenech...

Pour ce Mondial, les Trois Lions arrivent avec la meilleure génération de joueurs depuis 1990. Trop beau pour être vrai. L'art de la déconstruction en somme. Les joueurs anglais demandent un changement de système tactique à Capello alors qu'ils sont arrivés cramés pour le safari. Il suffit de voir les performance de Lampard, Rooney et Gerrard face à l'Algérie. Obtenir un piètre 0-0 face à une équipe qui, si elle a du coeur, est franchement mauvaise balle au pied, n'augure rien de bon pour la suite du tournoi. Rejeter la faute sur les autres. So easy!

Capello a repris une équipe anglaise au plus bas après l'élimination à Wembley en qualifications pour l'Euro. Par son travail et avec quasiment les mêmes joueurs, Maître Capello leur a redonné de la force et de la cohésion, leur permettant de redevenir des terreurs. Apparemment, plutôt que de suivre un entraîneur casse-pied certes mais génial, qui leur a donné une véritable culture tactique intransigeante, les Anglais préfèrent se jeter la tête la première dans le mur. Un choix de vie.
Albion ne gagnera pas le Mondial tant qu'elle aura dans ses rangs des représentants aussi incultes incapables de se remettre en question.

Capello tu l'aimes ou il te vire!

Cesc Romero

vendredi 18 juin 2010

Polokwane morne plaine

Il a eu beau plonger du bon côté, Lloris est battu. Le penalty de Cuauhtémoc Blanco est trop bien placé pour laisser l'ombre d'une chance au portier tricolore. 79ème minute: le Mexique mène 2-0 et ridiculise les Bleus. Pitoyables, les "joueurs" de Blue Ray ont proposé un spectacle indigent et honteux, dans la lignée du jeu proposé depuis 4 ans et la retraite du double Z. Plus qu'une équipe ou un sélectionneur, c'est tout une fédération qui a prouvé son incompétence crasse et qui a préféré mettre la tête dans le sable plutôt que de trancher dans le vif quand tout allait mal.

Ce Mondial, encore plus que l'Euro 2008, était la chronique d'une déroute annoncée. C'est pour dire! Contrairement à il y a 2 ans, Ray X n'en menait pas large après la défaite. Un peu plus et il pleurait en direct. Pauvre chou! C'est bien beau de faire le mariole en conf' de presse, de ne jamais parler tactique et de mépriser ses interlocuteurs, encore faut-il assurer sur le pitch (rien à voir avec la brioche immonde et indigeste comme le jeu des Bleus). La gestion de Blue Ray a été catastrophique, s'enfermant dans un autisme stratégique, s'évertuant à maintenir sur le pré des joueurs aux chouquettes (Govou, Gallas, Evra, Ribéry et Anelka bientôt transférés au Loukoum FC) et à changer de schéma au gré de des envies des joueurs.

Car le problème est bien là. Ray Dodo a plié face au lobbying du "clan Ribéry/Anelka". Môssieur Ribéry veut jouer à gauche? Virons la Maloude! Môssieur Ribéry veut jouer dans l'axe? Dégageons Yo Gourcuff! Et pis c'est vrai, c'est pas comme si le Bordelais avait sauvé le postérieur de Dim Dam Dom en Roumanie d'une frappe de 30 mètres hein!
Depuis 1 mois, Anelka est devenu la meilleure publicité pour une loi en faveur du suicide assisté et Govou peut déjà remplir les formulaires de Norwich Union entre deux épisodes de Derrick et des Feux de l'Amour.
Le backfour est d'une faiblesse Abidal... euh pardon abyssale. Le joueur du Barça s'est inventé un passé de défenseur central et le pire, c'est que tout le monde au sein du staff l'a cru! Un tel tour de passe-passe (façon de causer) devrait le faire emporter haut la main un concours de rhétorique footballistique. A côté de lui, Gallas est à la rame comme on pouvait s'y attendre. En plus, il a fait du boudin quand Evra lui a pris le brassard de capitaine. Willy, un type qui a perdu le capitanat à Arsenal par manque de leadership et qui veut être le patron de la sélection! Original... On passera sur Bakary Sagna, ses tresses et ses centres au huitième poteau. Salcido s'est baladé tout au long du match, l'enrhumant à plusieurs reprises et rappelant, avec le débordement de Barrera sur Evra sur l'action qui amena le penalty, que la grippe H1N1 s'était particulièrement propagé au Mexique...

Last but not least, le cas des patrons de la Fédé. Avant le match retour face aux Iles Féroés à Guingamp (vous vous souvenez, ce rassemblement de Footix qui beuglaient "olé olé" au bout de 5 minutes de jeu; la classe quoi), Jipé Escalettes avait subitement disparu des écrans radar au profit de Noël The Great. Ah! Jipi, Nono et tous leurs amis du Conseil Fédéral sans oublier le DTN Gérard Houiller! Merci pour votre clairvoyance et d'avoir maintenu Raymond les Sourcils. Le Conseil de la Révolution a décidé: c'est échafaud pour tout le monde et c'est la vox populi qui régale! Car au-delà de l'Equipe de France (on dit équipe pour faire vite, c'est une licence poétique) présente au safari dans le rôle du lion qui est mort ce soir, c'est toute la formation qui est à revoir et notamment l'équipe des Espoirs (faire un copier/coller du passage entre parenthèses précédent à la fois pour "équipe" et "espoirs"). Depuis combien de temps, les Espoirs n'ont rien gagné? Depuis combien de temps un grand joueur a évolué dans l'antichambre du haut niveau bleu? Se rappelle-t-on comment René Girard a été viré tel un malpropre par Houllier et Dom' pour le remplacer par The Special One Erik Mombaerts proche ami de l'ancien manager de Liverpool? René Girard était tellement incompétent qu'il a amené Montpellier en Europa League cette saison dès son retour en Ligue 1. Un type capable pour diriger une équipe de France c'est vrai que ça peut faire flipper et pas que le dauphin (jeu de mots offert par la maison).
Bref, les dirigeants du foot français n'ont rien dirigé ni prévu et se retrouvent désormais comme des andouilles à balbutier quelque analyse entrecoupée de "euh mais", de "pas à chaud" et de "on verra après le coup de la déception".

Polokwane tout le monde descend! Les Bleus ont récolté ce qu'ils avaient semé. Après s'être coupé de ses supporters, après avoir été condescendant avec les Irlandais lors de la "hand of frog", méprisé les amateurs de ballon rond qui voulaient simplement qu'on réponde à leurs interrogations, l'Equipe de France s'est ridiculisée one more time en Mondovision.
Finalement, cette humiliation est rassurante car elle a prouvé qu'en football, il existe une justice.

Choa d'Arelate

mercredi 16 juin 2010

Celeste épisode V: Olé olé olé Diego Diego!

Après un nul sans gloire face à l'Equipe de France, la Celeste devait impérativement battre les Bafana Bafana pour quasiment assurer sa place en huitièmes. Après l'expérience peu probante de placer Nacho Gonzalez en meneur de jeu, el Maestro Tabarez a opté pour un replacement de Forlan au milieu afin d'épauler Suarez et Cavani.

Indiscutable lider technique et charismatique charrua, La Bruja (la Sorcière!)Forlan a accepté de descendre d'un cran pour le bien de l'équipe et donner plus de vitesse au jeu. Le nouvelle tactique est payante. Forlan déclenche une frappasse des 25 mètres légèrement déviée qui trompe le portier sud-af. L'essentiel est fait. Le double rideau défensif fait le reste jusqu'à la pause.

Sans proposer un jeu révolutionnaire, la Celeste s'achemine vers une qualif' en huitièmes. Confirmation en deuxième mi-temps avec le penalty obtenu par Suarez qui condamne par la même occasion Kunhe, l'excellent gardien Bafana. Sans trembler, pas le genre de la maison, Forlan place un tir imparable sous la barre et inscrit le premier doublé de la compet'.

Réduite à 10, l'Afrique du Sud ne peut résister aux assauts des bleus ciel et cède une nouvelle fois par l'intermédiaire d'Alvaro Perreira pourtant dans une petite forme depuis 2 matches. Compacte, solidaire, la sélection charrua assure quasiment sa place en deuxième phase du Mondial.

Au pays, on se reprend à rêver et les journaux parlent des grandes heures uruguayennes quand la Celeste remporta le titre à 2 reprises en 1930 et 1950. L'Uruguay a des ambitions et se pose déjà en candidat au dernier carré.

Kiko Platense

Un Brésil sans style mais vainqueur

Alors c'est donc ça le fameux groupe de la mort? Merci de nous avoir prévenu car cela n'a pas véritablement sauté aux yeux. Entre un Portugal sans tranchant, une Côte d'Ivoire manquant de réalisme et un Brésil en mode joga mochito, c'est finalement la Corée du Nord qui a régalé malgré une défaite. Tout fout le camp mes amis!

Il ne fallait pas attendre monts et merveilles du Portugal version 2010. En galère pendant les éliminatoires, qualifié à l'arraché en barrages face à la Bosnie, les Lusitaniens n'ont toujours pas résolu leurs problèmes récurrents. Au choix: les latéraux, le milieu de terrain et la pointe de l'attaque.
Si Fabio Coentrao tient bien son côté gauche, Paolo Ferreira est l'ombre du joueur qu'il fut à l'Euro 2004. 12 petits matches joués avec Chelsea cette saison (11 titularisations) et un manque de rythme flagrant.
Dans l'entrejeu, Pendro Mendes cumule les désavantages d'être âgé (31 ans) et inexpérimenté (9 sélections). A ses côtés, Deco est invisible et incapable de mettre Superman Cristiano dans les meilleures conditions pour créer du danger.
En pointe, Liédson, estampillé "meilleur buteur Portugais du XXIème siècle en Liga Sagres" avec environ 150 galettes en 300 matches est à la peine. Naturalisé en 2009, il a égalisé face au Danemark en éliminatoires alors que la Suède voire la Hongrie devenaient une menace de plus en plus présente. Si le buteur du Sporting Portugal a eu du mal, il le doit aussi à Danny, pas du tout dans le ton. Qu'il est loin le temps de l'Aigle des Açores Pauleta et de la Gamine Nuno Gomes!
Enfin, Cristiano a tenté à un poste dont il n'est pas familier et a envoyé une praline sur le poteau de Barry Coppa qui en tremble encore.

En face, la Côte d'Ivoire a développé un jeu à terre rapide mais manquant affreusement de réalisme. Eduardo n'a pas eu à s'employer car, tout simplement, les Eléphants n'ont jamais cadré. Le cadre, le cadre! comme le dirait Jean-Mimi Larqué...
Pour ceux qui pensaient que Sven-Göran Erikson était venu pour prendre une mallette pleine de biftons comme il les aime, force est de constater qu'il n'est pas arrivé en Af Sud en touriste. Malgré un palmarès vierge depuis le titre de champion d'Italie obtenu avec la Lazio Roma en 2000 et après des expériences loupées tout au long de la décennie (sélections anglaise et mexicaine, Notts County) où il aura plus couru derrière les jupons que derrière les titres, le Suédois est la dernière chance pour la génération dorée ivoirienne de réaliser une compétition à la hauteur des attentes qu'elle n'a jamais su satisfaire jusqu'à présent.
Sur le pitch, l'absence de Drogba modifia le schéma tactique. Gervinho se plaça en pointe avec Kalou sur sa gauche et Dindane sur sa droite. Entre Dindane et Drogbiche, un monde, un gouffre. A tel point qu'Erikson fit rentrer son fuoriclasse plâtré pour la dernière demi-heure. Surprenant d'autant plus que le jeu fut vampirisé par le joueur de Chelsea. Cela se traduisit pas de longs ballons dans les airs pas vraiment à même de mettre en difficulté la charnière Bruno Alves/Ricardo Carvalho davantage physique que mobile.
A l'arrivée, un 0-0 des familles bien décevant et un partage des points qui n'arrange personne.

Le deuxième affrontement mettait aux prises le Brésil à la Corée du Nord.
Avec Dunga aux manettes, il ne fallait pas s'attendre à de la samba. Premier de la zone Am Sud avec un jeu ignoble )à regarder, les Brésiliens font le job avec application à défaut d'originalité. Du muscle, du muscle, du muscle et Robinho et Kaka. La formule marcha en 1994 avec...Dunga comme capitaine. Socrates, qui a très vertement critiqué Simplet (traduction de Dunga en portugais), a sans doute oublié que sa génération 82/86, si elle fut grandiose, n'a jamais remporté la Coupe du Monde. L'offensive a rarement été récompensé en phase finale.

Méprisés et moqués, les Nord-Coréens ont posé les pires difficultés aux Brésiliens. Et, sans un coup de génie de Maicon ajouté à une boulette du portier, il n'est pas évident que les joueurs aux 5 étoiles sur le paletot s'en seraient sorti. En effet, la réduction du score à 2-1 a fait trembler tout un pays l'espace de quelques instants.
En attendant, les Auriverdes ont gagné et c'est bien là l'essentiel en phase de poule.

Si le Brésil a pris une option sur la première place du groupe, la lutte pour le deuxième ticket pour les huitièmes est ouverte et force est de constater que la Corée du Nord sera bien plus qu'un faire valoir. Et si les Chollimas rééditaient l'exploit de 1966?

Cesc Romero

mardi 15 juin 2010

L'Italie remercie les All White

L'Italie championne du monde en titre a certainement poussé un grand soupir de soulagement après que Reid, latéral droit néo-zélandais eut égalisé dans les arrêts de jeu face à la Slovaquie. En effet face au Paraguay, la Nazionale a eu les pires difficultés pour obtenir le point du match nul bien qu'elle eut la maîtrise totale du jeu.

Après le semi-échec italien de l'Euro 2008 (sortie du groupe de la mort et défaite en quart aux tirs au but face à l'Espagne futur vainqueur) avec Donadoni aux commandes, Marcelo Lippi a repris du service pour rééditer le coup de 2006. Critiqué vertement par la presse transalpine malgré son palmarès exceptionnel, Lippi a reconduit une bonne partie de son effectif couronné en Allemagne. Déjà expérimenté en 2006, le squad italien fait légèrement figure d'hospice avec Cannavaro en capitaine malgré une saison épouvantable avec la Juventus.

Face au Paraguay, troisième de la zone Am Sud lors des qualif', les Italiens privés de Pirlo ont dominé les débats sans conclure en 1ère mi-temps. Des Ritals pas réalistes, c'est quoi cette histoire? Bref, sur un coup franc rentrant, Cannavaro et De Rossi se font griller la politesse par Alcatraz euh, Alcazar non... ah ouais Alcaraz. De quoi rentrer aux vestiaires avec quelques doutes. Histoire de se remonter le moral, Buffon doit quitter sa place victime d'une inflammation du nerf sciatique.

D'une manière générale, les Azzurri ont tenté d'initier des mouvements à une touche de balle, de créer des décalages notamment par Simone Pepe côté droit. En rodage, leurs velléités offensives n'ont abouti que sur un corner de Pepe repris victorieusement par Daniele De Rossi, bien aidé il faut avouer par Villar parti voir une copine sur sa sortie.
Malgré la demi-heure restante, rien d'autre ne sera marqué. Et ni pour l'une ni pour l'autre équipe, ce score de parité ne pouvait être considéré comme une bonne opération.

En effet, il semblait improbable que la Slovaquie tombe face à la Nouvelle Zélande, certainement l'équipe la plus faible du plateau cette année. Tout se passait pas trop mal pour les coéquipiers du fuoriclasse Hamsik puisque Vittek avait planté le premier but slovaque lors d'une phase finale de World Cup dès le retour des vestiaires (50ème minute). Le coach Vlad Weiss la joue relax take it easy et veut faire souffler quelques joueurs. Manque de chance, sur un ultime centre, la défense est lobée et Reid permet aux All White (pas de "s" aux adjectifs en anglais par pitié! Oui, on dit All Blacks pour les rugbymen mais ça vient d'une erreur de frappe d'un journaliste qui voulait écrite "They are all backs" i.e. ce sont tous des arrières) d'inscrire le premier point néo-zèd en Coupe du Monde.
Du coup, la Slovaquie qui (belle allitération n'est-ce pas) se voyait déjà en tête du groupe et avait sorti les Ray Ban et la chaîne en roro banane 2 points dans le money time et aura fort à faire pour dégommer le Paraguay ou l'Italie.

La Nazionale peut préparer son huitième car on voit mal la Nouvelle Zélande lui poser beaucoup de problèmes, à condition de mettre de vrais attaquants sur la pelouse parce que Iaquinta c'est peut-être pas mal à Football Manager mais combiné à l'inefficacité de Gilardino, ça devient vite indigeste. Le contexte aurait été tout à fait différent si les hommes de Lippi avaient eu 2 points de retard d'emblée. En revanche, le Slovaquie/Paraguay sera un match a la muerte pour l'obtention du second billet. Un peu de suspense qui ne nuira pas au spectacle.

Francesco della Nejouls

lundi 14 juin 2010

L'Allemagne se saborde

Pour son entrée en lice dans la compétition, la National Mannschaft a régalé le monde avec une victoire sans bavure (4-0) face à des Australiens totalement dépassés par le jeu tout en mouvement des coéquipiers de Klose. Mais à trop vouloir flamber, la sélection de Joachim Löw s'est peut-être créée plus de problèmes que ce que l'on pourrait supposer de prime abord.

"Le football est un jeu qui se pratique à 11 contre 11 et, à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent". La phrase de Gentleman Gary Lineker s'est encore vérifiée après la démonstration teutone face à des Socceroos qui ne nous ont rarement habitués à de tels errements collectifs. Symbole de cette faillite, le portier Schwarzer pourtant auteur d'une excellente saison avec Fulham et partit à la buvette sur un centre de Lahm et repris par Klose. Ah! Sacré Miroslav! Bouté hors du pitch par Olic et Müller au Bayern Munchen, l'arrogant Miro prend sa revanche avec la sélection. Onzième galette en Coupe du Monde tout de même, à seulement 4 unités de Ronaldo le vrai, le seul, le gros.

Au rayon des confirmations, Özil a démontré tout le bien que l'on pensait de lui du côté du Werder Bremen. Une vision panoramique du jeu remarquable, une qualité de passe au dessus de la moyenne et une propension à croquer non négligeable inhérente à 21 ans. Exactement le genre de playmaker qui manque aux Bleus.
En attaque, Podolski a porté son total pions à 40 en 80 sélections. Quand on pense qu'il vient d'avoir 25 ans! Cette saison, Poldi est revenu dans son club formateur de Cologne mais sa saison fut médiocre. Cependant, la confiance que lui fait Löw le transforme avec le maillot national.

Le collectif germain est huilé et déjà performant. Au terme du meilleur match de la compétition jusqu'à présent, les Allemands font figures d'épouvantail. Les observateurs s'enflamment déjà sur le jeu déployé et l'Allemagne a désormais une cible dans le dos avec inscrit "tirez-moi dessus".
Se tirer une balle dans le pied en surclassant le premier tour était un rôle dévolu aux Espagnols mais ils sont parvenus à vaincre le signe indien en 2008.

Dans l'hypothèse d'un huitième de finale face à la Perfide Albion ou Uncle Sam, la position de favori pourrait nuire à la Mannschaft qui a davantage l'habitude de creuser son sillon sans bruit avant de se retrouver inlassablement dans le dernier carré. Le cliché de l'Allemand bourrin et bourru a volé en éclat hier soir et la qualification est quasiment acquise. Mais nous ne sommes qu'au début de la compétition et les équipes qui commencent tambour battant ne sont pas toujours celles qui soulèvent la coupe le soir de la finale.

Francesco della Nuejouls

Je lui dirais les maux bleus

Affligeant, désastreux, indigent. Le spectacle offensif proposé par les Bleus ne manque pas de qualificatifs dépréciatifs pour traduire l'absence de tranchant des attaquants français face à l'Uruguay. Mais bon, faut pas s'inquiéter qu'il a dit le Raymond. Dans une France toujours traumatisée par le "syndrome Jacquet" de 1998, il est quasi tabou de pointer du doigt les faiblesses abyssales de l'Equipe de France. Pas le genre de la maison. Avis tranché de série, les consensuels peuvent s'épargner la lecture des lignes suivantes.

En premier lieu, le problème réside dans les modifications du système tactique de Blue Ray depuis la préparation à Tignes. Du sempiternel 4-2-3-1, Ray Do a opté pour un 4-3-3. Attention, l'abus de matches du Barça à la télé nuit à la santé... Le souci, c'est que Ray a construit une liste destinée à évoluer dans un système en arbre de Noël avec 2 récupérateurs devant le backfour. Par conséquent, l'équipe doit trouver des automatismes en pleine phase finale de Coupe du Monde.
Pendant les matches de préparation, l'EdF s'est présentée à 3 reprises avec Toulalan seul devant le défense avec Gourcuff et Malouda en relayeurs; l'animation fut confiée sur les ailes à Ribéry et Govou et à Anelka en pointe. Devant la faiblesse défensive française, Ray a dû modifier son schéma avant l'affrontement face à l'Uruguay. Exit Malouda et welcome Abou Diaby. Ainsi, le triangle formé au milieu du terrain s'est inversé pour donner naissance à un 4-2-1-3. Dans les 2 cas, le résultat ne fut guère probant et la France se cassa les dents sur la défense béton de la Celeste.

En deuxième lieu, il faut mettre en exergue les hommes censés animer le jeu. Et là, force est (forcé?) de constater que la qualité fait cruellement défaut. Gourcuff a beaucoup tenté mais il a davantage tué de tortues volantes que posé problème à Muslera. Ensuite, Sid Vicious Govou a brillé par son absence en phases offensives, se cantonnant à un travail défensif. L'occasion allègrement croquée à la 3ème minute ne plaide pas en sa faveur. Sur le côté gauche, Ribéry s'est entêté à vouloir déborder seul mais il fut muselé par Maxi Pereira, toujours épaulé par un voire deux coéquipiers. Quant à lui, Anelka fut tout simplement désolant, incapable de se cantonner à son rôle de n°9.

Plusieurs solutions sont envisageables pour remédier à ces failles. La titularisation de Govou ne tient plus qu'à un fil après une performance light au plan offensif. Cependant, en habitué du poste, il couvre parfaitement les montées de Sagna. Cela peut sembler peu, encore faut-il savoir le faire.
Par ailleurs, après avoir pleuré très fort auprès de Ray pour évoluer à gauche, Ti Franck déçoit; un retour à droite ne serait donc pas à exclure mais les efforts défensifs seront-ils exécutés? Si nombreux sont ceux qui louent ses facultés d'élimination de l'adversaire, il n'en demeure pas moins vrai que le Boulonnais joue trop tout seul et oublie qu'il est au service de l'équipe. De plus, il déséquilibre le jeu, ce qui pourrait vraiment causer des problèmes en cas de contres adverses. Le manque d'automatismes fut criant avec cette absence de permutations avec Govou. Le côté gauche charrua était en difficulté et Ribéry aurait eu plus d'impact.
Gourcuff est certes volontaire mais décidément trop brouillon. Le manque de confiance de ses partenaires l'empêche de poser son empreinte sur le jeu.
Enfin, Anelka a réussi à se mettre tous les supporters à dos, fatigués de le voir sans cesse décrocher à 30 mètres des bois et de délaisser la surface de réparation. La présence d'un véritable avant-centre ne serait pas du luxe.

Depuis 4 ans, la France a été incapable de bâtir un plan de jeu et de s'y fier. Peut-on construire une attaque performante en seulement 4 jours? L'espoir fait vivre mais cela est fort improbable.

Cesc Romero

Les Bleus déjà au pied du mur

On ne s'attendait pas à des miracles et il n'y en a pas eu. Pour son entrée en lice, l'Equipe de France a déçu et n'a pu obtenir qu'un modeste match nul face à une rugueuse et néanmoins décevante sélection uruguayenne. Incapables d'être dangereux dans les 30 derniers mètres, les Bleus confirment ce qui transparaissait lors des matches préparatoires: l'esprit d'équipe est inexistant.

Au coup d'envoi, Ray Do prend une nouvelle fois tout le monde à contre-pied. En effet, après avoir mis en place un 433 avec le seul Toulalan devant le backfour et le duo Gourcuff/Malouda en relayeurs, le sélectionneur national décida d'inverser son triangle avec Toulalan/Diaby à la récup' et Gourcuff en meneur de jeu.

En face, la Celeste ne fait pas mentir sa tradition charrua avec une défense à 3 et un milieu à 5. Inutile de préciser qu'avant de passer ce double rideau défensif, il faut se lever bonne heure. Devant, l'attaque Forlan/Suarez fait trembler.

Comme prévu, la France prend le contrôle de la gonfle. Surprenant de la part d'une équipe davantage taillée pour procéder par contres. Dès la 3ème minute de jeu, Ribéry déborde côté gauche, adresse un centre à Sid Vicious Gouvou qui ouvre trop son pied et mange la feuille. Il fallait profiter de cette action car ce fut la dernière.

Les Uruguayens ne forcent pas leur talent et se contentent de bloquer les offensives françaises. Au détriment de leurs propres initiatives. En dehors d'une frappe de Forlan bien détournée par Lloris, pas grand chose à se mettre sous les chicots.

Au final, un match nul ennuyeux marqué par la faiblesse abyssale de l'attaque bleue personnifiée par la nonchalance d'Anelka une nouvelle fois déplorable en avant-centre unique. Le deuxième affrontement face au Mexique s'avance déjà et l'Equipe de France n'a toujours aucune certitude sur son jeu. Décevant face à l'Af Sud, El Tri jouera aussi sa peau dans ce groupe qualifiée de plus simple de la compétition. Pour les 2 équipes, le temps presse pour enfin trouver ce réalisme qui les fuit.

Choa d'Arelate

dimanche 6 juin 2010

Celeste épisode IV: sans peur ni doute

Alors que la France peine à trouver un équilibre collectif, el Maestro Tavarez est sûr de la force de sa sélection. Après une victoire probante 4 à 1 face à Israël, les coéquipiers de Forlan n'ont aucun doute: l'Uruguay battra la France le 11 juin.

Oscar Tavarez le clame haut et fort depuis des mois: l'affrontement face aux Bleus déterminera la suite de l'aventure en Afrique du Sud. Convaincu par les derniers matches joués par la Celeste, il n'a pas souhaité jouer d'amicaux, en dehors de la Despedida au Centenario de Montevideo face à Israël. Pour la première de Luis Fernandez sur le banc israëlien, l'Uruguay n'a pas fait dans le détail en l'emportant 4-1. La seconde mi-temps fut jouée sans les tauliers Lugano et Forlan. Si l'attaque titulaire Forlan/Suarez fait peur, il ne faudra pas oublier Abreu auteur d'un doublé. Le buteur de la qualification face au Costa Rica marque à chaque qu'il entre et il sera bien plus qu'un remplaçant dans le dernier quart d'heure.

Lors de cette partie, Tabarez a joué avec 2 systèmes tactiques. Tout d'abord avec un 3-5-2 qui se transforme en 5-3-2 en phase défensive. Avec Lugano, Scotti et Godin en défense centrale, passer deux rideaux défensifs physiques ne sera pas chose aisée, surtout quand on connaît la difficulté des Français à marquer.
Lors du 2ème acte, la Celeste évolua en 4-4-2 avec succès puisqu'elle n'encaissa aucun but. Pas de quoi s'enflammer outre mesure, Israël n'avait pas les armes faire la différence. L'égalisation fut inscrite contre le cours du jeu.

Si l'Uruguay dispose d'individualités connues dans ses rangs, il n'est pas pour autant infranchissable et imbattable. Mais, au vu des 3 matches amicaux des Bleus, la Celeste paraît être un obstacle trop structuré pour des Français brouillons qui ont changé de système tactique sans succès et dont le milieu de terrain semble trop friable pour contenir la paire Forlan/Suarez.

Lors d'une entrevue cette semaine, Oscar Tabarez a affirmé que la Celeste ne fera pas de cadeau aux Bleus (non, sans rire!) mais surtout que ses joueurs ne nourriront aucun complexe face à des Français qu'il estime favoris. Et, à moins d'une semaine de l'entrée en matière, force est de constater que l'Uruguay dispose de davantage de certitudes sur leur jeu que les pâles Bleus défaits par une sélection chinoise expérimentale.

L'Uruguay est sûre de sa force et n'envisage rien d'autre qu'une demi-finale. Entre les espoirs et la réalité, le gouffre est souvent béant. Cela dit, il n'en demeure pas moins vrai que la Celeste a tout de l'épouvantail de la compétition. Début de réponse vendredi soir.

Kiko Platense.

mercredi 2 juin 2010

L'AC Arles paye sa crise de croissance

Il n'a pas fallu attendre longtemps pour que tout explose. Deux semaines après une montée historique dans les annales du football français, l'AC Arles s'offre une première crise de croissance. Sur le fil du rasoir depuis quelques mois, Jean-Marc Conrad est débarqué par le Conseil d'Administration du club. Pour le remplacer, le binôme Perrot/Salerno. Un changement de présidence qui annonce un changement sur le banc?

La rumeur était de plus en plus pressante; elle est désormais officielle: Jean-Marc Conrad n'est plus le président de l'AC Arles-Avignon depuis cet après-midi. Arrivé à la tête du club en octobre 2009 en lieu et place de Patrick Chauvin devenu président de l'association Arles-Avignon, Jean-Marc a connu 2 montées en 2 ans. Il fut l'instigateur de la délocalisation du club à Avignon les soirs de matches, ce qu'il lui a attiré les foudres de nombreux Arlésiens. En même temps, le lui reprocher serait injuste puisqu'il a dû composer avec une mairie arlésienne, en dessous de tout comme à son habitude en matière de sports.

Si M.Conrad n'avait guère les faveurs des Arlésiens en raison de ses amitiés avec des élus vauclusiens, il semble également qu'il n'était pas en odeur de sainteté au sein du Conseil d'Administration. Actionnaire minoritaire du club, son éviction était devenue inévitable avec l'accession en Ligue 1.
Ainsi, le couple Perrot (actionnaire majoritaire à hauteur de 30%)/ Salerno aura la lourde tâche de faire entrer l'ACA dans l'ère du très haut niveau. Inutile de préciser que la mission n'est pas des plus aisées.

En position de faiblesse, M.Conrad a commis l'erreur de renégocier seul le contrat de Coach Estevan sans en référer au Conseil d'Administration, prévenu de la reconduction de l'entraîneur par voie de presse. Si le salaire du coach n'avait rien de scandaleux (35 000€/mois), l'indemnité de 600 000€ en cas de licenciement est, en revanche, beaucoup moins bien passée même si elle devait garantir une "sécurité de l'emploi" durant toute la saison. En somme, un sabordage en règle.

Or, la mise au placard de M.Conrad met de facto Michel Estevan dans une position plus qu'inconfortable. En effet, cette éviction pourrait être fatale à l'artisan des 5 montées et de son staff. A-t-il seulement envie de continuer l'aventure avec une nouvelle direction à la tête du club? Rien n'est moins sûr. Aux dernières nouvelles, le Coach aurait transmis une nouvelle proposition au Conseil d'Administration qui décidera dès jeudi.
En tout état de cause, il serait peu judicieux de la part du duo Perrot/Salerno de se séparer du "Magicien" qui jouit d'une cote de popularité sans faille auprès des supporters arlésiens. Ce ne serait pas la plus judicieuse des entrées en matière.

Pas de doute, l'AC Arles est entré dans la cour des grands. Attention tout de même de ne pas en épouser les mêmes dérives. Les efforts réalisés pendant de nombreuses années par les différentes directions ne doivent pas être réduites à néant par une guerre des égos au sein du Conseil d'Administration. Les premières décisions prises par le nouveau tandem seront scrutées avec attention.
Bienvenue dans le monde merveilleux de la Ligue 1!

François Miguel Boudet