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mercredi 16 juin 2010

Un Brésil sans style mais vainqueur

Alors c'est donc ça le fameux groupe de la mort? Merci de nous avoir prévenu car cela n'a pas véritablement sauté aux yeux. Entre un Portugal sans tranchant, une Côte d'Ivoire manquant de réalisme et un Brésil en mode joga mochito, c'est finalement la Corée du Nord qui a régalé malgré une défaite. Tout fout le camp mes amis!

Il ne fallait pas attendre monts et merveilles du Portugal version 2010. En galère pendant les éliminatoires, qualifié à l'arraché en barrages face à la Bosnie, les Lusitaniens n'ont toujours pas résolu leurs problèmes récurrents. Au choix: les latéraux, le milieu de terrain et la pointe de l'attaque.
Si Fabio Coentrao tient bien son côté gauche, Paolo Ferreira est l'ombre du joueur qu'il fut à l'Euro 2004. 12 petits matches joués avec Chelsea cette saison (11 titularisations) et un manque de rythme flagrant.
Dans l'entrejeu, Pendro Mendes cumule les désavantages d'être âgé (31 ans) et inexpérimenté (9 sélections). A ses côtés, Deco est invisible et incapable de mettre Superman Cristiano dans les meilleures conditions pour créer du danger.
En pointe, Liédson, estampillé "meilleur buteur Portugais du XXIème siècle en Liga Sagres" avec environ 150 galettes en 300 matches est à la peine. Naturalisé en 2009, il a égalisé face au Danemark en éliminatoires alors que la Suède voire la Hongrie devenaient une menace de plus en plus présente. Si le buteur du Sporting Portugal a eu du mal, il le doit aussi à Danny, pas du tout dans le ton. Qu'il est loin le temps de l'Aigle des Açores Pauleta et de la Gamine Nuno Gomes!
Enfin, Cristiano a tenté à un poste dont il n'est pas familier et a envoyé une praline sur le poteau de Barry Coppa qui en tremble encore.

En face, la Côte d'Ivoire a développé un jeu à terre rapide mais manquant affreusement de réalisme. Eduardo n'a pas eu à s'employer car, tout simplement, les Eléphants n'ont jamais cadré. Le cadre, le cadre! comme le dirait Jean-Mimi Larqué...
Pour ceux qui pensaient que Sven-Göran Erikson était venu pour prendre une mallette pleine de biftons comme il les aime, force est de constater qu'il n'est pas arrivé en Af Sud en touriste. Malgré un palmarès vierge depuis le titre de champion d'Italie obtenu avec la Lazio Roma en 2000 et après des expériences loupées tout au long de la décennie (sélections anglaise et mexicaine, Notts County) où il aura plus couru derrière les jupons que derrière les titres, le Suédois est la dernière chance pour la génération dorée ivoirienne de réaliser une compétition à la hauteur des attentes qu'elle n'a jamais su satisfaire jusqu'à présent.
Sur le pitch, l'absence de Drogba modifia le schéma tactique. Gervinho se plaça en pointe avec Kalou sur sa gauche et Dindane sur sa droite. Entre Dindane et Drogbiche, un monde, un gouffre. A tel point qu'Erikson fit rentrer son fuoriclasse plâtré pour la dernière demi-heure. Surprenant d'autant plus que le jeu fut vampirisé par le joueur de Chelsea. Cela se traduisit pas de longs ballons dans les airs pas vraiment à même de mettre en difficulté la charnière Bruno Alves/Ricardo Carvalho davantage physique que mobile.
A l'arrivée, un 0-0 des familles bien décevant et un partage des points qui n'arrange personne.

Le deuxième affrontement mettait aux prises le Brésil à la Corée du Nord.
Avec Dunga aux manettes, il ne fallait pas s'attendre à de la samba. Premier de la zone Am Sud avec un jeu ignoble )à regarder, les Brésiliens font le job avec application à défaut d'originalité. Du muscle, du muscle, du muscle et Robinho et Kaka. La formule marcha en 1994 avec...Dunga comme capitaine. Socrates, qui a très vertement critiqué Simplet (traduction de Dunga en portugais), a sans doute oublié que sa génération 82/86, si elle fut grandiose, n'a jamais remporté la Coupe du Monde. L'offensive a rarement été récompensé en phase finale.

Méprisés et moqués, les Nord-Coréens ont posé les pires difficultés aux Brésiliens. Et, sans un coup de génie de Maicon ajouté à une boulette du portier, il n'est pas évident que les joueurs aux 5 étoiles sur le paletot s'en seraient sorti. En effet, la réduction du score à 2-1 a fait trembler tout un pays l'espace de quelques instants.
En attendant, les Auriverdes ont gagné et c'est bien là l'essentiel en phase de poule.

Si le Brésil a pris une option sur la première place du groupe, la lutte pour le deuxième ticket pour les huitièmes est ouverte et force est de constater que la Corée du Nord sera bien plus qu'un faire valoir. Et si les Chollimas rééditaient l'exploit de 1966?

Cesc Romero

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