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mercredi 28 juillet 2010

Un joueur de légende: Gigi Meroni (1943/1967)

Etre tifoso du Torino, c'est avant tout être prédestiné à souffrir. Non pas que regarder jouer la Squadra Granata soit une torture. Mais à chaque fois que le Toro a tutoyé les sommets, le sort s'est acharné sur lui. Ce fut le cas dans les années 40 lorsque la meilleure équipe italienne périt dans un accident d'avion sur la colline embrumée de Superga. La malédiction se poursuivit deux décennies plus tard avec le destin tragique du fantasque Gigi Meroni.
Surnommé la Farfala Granata (le Papillon grenat), le natif de Côme était un ailier droit aussi insaisissable sur le pré que dans la vie, choquant la société transalpine étriquée et bien pensante de l'époque. Il devait être le fer de lance du football italien mais le destin le faucha un soir d'octobre 1967.

Vous prenez George Best, vous conservez cette propension à ne jamais rien faire comme les autres, vous enlevez la picole, vous ajoutez une passion pour l'art sous toutes ses formes et vous obtenez Luigi Meroni. Un homme libre, assurément. Un provocateur également.

En matière de sportif déviant, l'Italie d'après-guerre a déjà eu son compte avec le Campionissimo Fausto Coppi, si dépravé à côté de Gino Bartali dit Gino le Pieux.
De la même manière que Coppi fréquentait l'énigmatique Dame Blanche alors qu'il était encore marié, Meroni partageait sa vie avec une Italo-Polonaise mariée. Pas très catholique tout ça dans un pays où le divorce est encore prohibé...

Admirateur de George Best, il porte également le numéro 7 dans le dos et prend un malin plaisir à humilier ses adversaires à coups de crochets dévastateurs ou par une feinte de corps, à attendre son défenseur attitré pour lui remettre un café-crème dans les gencives.

A coup sûr, Meroni détone. La presse italienne de droite l'appelle, au choix, le gitan ou le vagabond. En sélection, Gigi a du mal à se faire au méthodes musclées du sélectionneur Edmondo Fabbri (rien à voir avec Nestor) qui réveille les joueurs avec la musique du film à l'eau de rose Sur le pont de la rivière Kwaï. Pis, il oblige Meroni à jouer avec le maillot dans le short, d'être rasé de frais et d'avoir les cheveux courts. Ce qui pourrait sembler normal pour certains, mais pour Meroni, qui aime se balader avec des chapeaux zarbi, des lunettes de soleil dont il ne manque que des essuie-glace et des chemises cintrées made in London. En 1966, ce comportement de frondeur lui coûtera sa place de titulaire avec la Nazionale. S'il marque deux buts face à l'Argentine et la Bulgarie quand on daigne lui laisser quelques minutes pour s'exprimer balle au pied, il assiste du banc à l'humiliation de Middlesbrough face à la Corée du Nord. Evidemment, les quolibets les plus acerbes sont pour lui lors du retour au pays.

Sous ses allures d'enfant terrible, Meroni est un romantique. Un vrai de vrai. Tous les jours, sans exception, il offre une rose à sa chère et tendre, n'hésite pas à faire l'aller-retour Turin/Milan pour voir sa belle. Et quand les parents de Cristiana apprennent la relation que leur fille entretient avec le bad boy, ils décident de la marier. Ravagé, Meroni fonce à toute berzingue à Rome pour empêcher l'union. Il s'en fallut de quelques minutes pour qu'il y parvînt. Finalement, les 2 amoureux se retrouveront 4 mois plus tard dans la mansarde sous les toits du centre-ville de Turin.

Gigi Meroni a beau être un garnement et un homme insaisissable, il est adulé par les tifosi du Tor. Un jour que l'Avvocato Agnelli souhaite transférer l'idole à la Juventus contre 750 millions de lires, les ouvriers de la Fiat supporters de l'équipe granata décident de faire grève. Et Meroni resta finalement au Toro.

Meroni est un artiste avant tout et le football n'est qu'un amusement pour lui. Si bien qu'un jour il déclare crânement: "Mon vrai métier, c'est peintre!". Canto n'aurait pas dit mieux... La révolution pop qui immerge l'Europe passe également par la Botte, si bien que beaucoup de Transalpins adoptent à leur tour la "Meroni's touch". Si sa carrière semble désormais s'inscrire en pointillé, Meroni est un garçon heureux qui est sur le point de marier avec Cristina.

Mais les artistes demeurent longtemps incompris et le destin ne manque jamais quand il s'agit de distribuer des coups de latte. Le 15 octobre 1967, après un match face à la Samp', Meroni et son coéquipier Poletti veulent profiter de la soirée pour sortir avec leurs épouses. Accoudés au zinc du bar du Corso Re Umberto, ils n'ont qu'à traverser la rue pour aller les chercher chez Gigi. C'est à ce moment-là que, lancée sur la route mouillée, une Fiat 124 fauche les 2 joueurs. Si Poletti n'a que quelques égratignures, Meroni n'a pas la même chance. Projeté en l'air et traîné sur 50 mètres par une Aprilia, il décède dans la soirée à l'hôpital de Turin. A 24 ans.

Ironie de l'histoire, le conducteur de la Fiat est un tifoso inconditionnel du Tor et a mis sur son tableau de bord une photo de Meroni. Cet étudiant en médecine de 19 ans répond au nom d'Attilio Romero et deviendra... président du Torino à la fin des Nineties. 20 000 personnes assistèrent comme lui aux obsèques du joueur. Le dimanche suivant, au Stadio Filadelfia, le Tor humilie la Juventus (4-0), du jamais vu. Depuis son décès, le Tor n'a plus jamais perdu un 15 octobre. Les tifosi appellent cela "le facteur Meroni", une sorte d'aide surnaturelle qui pousse la formation granata ce jour particulier.

Celui que les tifosi considéraient comme le seul joueur qui aurait pu évoluer dans l'équipe du Grande Torino (papier du 14 septembre 2009 pour ceux que ça intéresse), tragiquement disparue dans l'accident de Superga, a rejoint ses glorieux aînés à l'orée d'une carrière qui s'annonçait monumentale. En 1968, l'Italie devient championne d'Europe et George Best obtient le Ballon d'Or; en 1969, c'est le Rossonero Gianni Rivera, son successeur dans les coeurs italiens, qui est récompensé et qui joua la finale du Mondial 1970 face au Brésil.

Dix-huit ans après la catastrophe de Superga, le Torino fut une nouvelle fois meurtrie par la disparition d'un de ses plus beaux joyaux. Brisée en pleine ascension, la carrière tragique de Gigi Meroni est restée comme une des plaies les plus douloureuses chez les tifosi du Tor. Mais cette histoire parsemée de drames fait que le Torino est, sans aucun doute, le club le plus mythique du calcio italien.

Floréal Dal Canto

mardi 27 juillet 2010

Une équipe de légende: la Lazio Roma 1970/1974

Venez vous dont l'oeil étincelle, pour entendre une histoire encore. Approchez je vous dirais celle de la Lazio Roma des Seventies. Au coeur des années de plomb en Italie, les Biancocelesti étaient de véritables fous furieux, capables de se battre entre eux pendant un match. Fascites, amateurs d'armes à feu, ils remportèrent pourtant le premier Scudetto de l'Histoire de la Lazio Roma en 1974.

Pour bien fixer les choses, la Lazio c'est l'autre club de Rome. Quand l'AS Roma propose un visage sympathique de la Ville Eternelle, les Ciel et Blanc brillent par leurs écarts de conduite, magnifiés par le groupe des Irreductibili qui ne cache pas ses amitiés avec l'extrême droite. L'équipe qui apporta à la SS Lazio son premier titre cultive ce cliché.

Gagner avec une équipe sans fuoriclasse dans ses rangs, la mission est quasiment impossible dans le championnat italien. Pourtant, Tommaso Maestrelli y parvint avec brio, deux ans seulement après la remontée de Serie B en Serie A. Brisant les codes du calcio rital, le technicien rompt avec le catenaccio qui fit la gloire de l'Internazionale d'Helenio Herrera. Davantage que le cadenas défensif, ce sont la Hongrie de Puskas et le football samba brésilien qui l'inspirent. Ainsi, après avoir fait monter Foggia, il est immédiatement embauché par la Lazio en 1970.

Avant d'établir un plan de jeu, Maestrelli recrute Giorgio Chinaglia et Pino Wilson. Autrement dit, 2 types capables de finir dans un épisode de "Faites entrer l'accusé". Toute la Botte a une peur bleu du duo terrible. En plus de prendre Martini, Pulici et Frustalupi, le Mister emmène le milieu de terrain albinos Re Cecconi alias l'Ange Blond dans ses bagages quand il quitte Foggia. La mission est simple: exploser tout ce qui se présente devant les Laziali. Au sens propre comme au sens figuré.

Ainsi, 2 ans avant les Pays-Bas de Johan Cruyff, les hommes de Maestrelli développent le concept de football total. Forcément, quand les joueurs italiens voient ces mecs courir partout sans jamais rien lâcher, ils sont vite débordés par tant de vitesse et d'audace.

Pour créer un tel état d'esprit sur la pelouse, cette sensation de mouvement perpétuel et de hargne, Maestrelli a une méthode bien à lui: mettre le bordel entre ses joueurs afin qu'ils se détestent le plus possible. Pour le moins original...
Les vestiaires laziale étaient séparés en 2 bâtiments. D'un côté, les individualistes désireux d'être LA vedette du championnat (Chinaglia, Wilson, Oddi, Petrelli); de l'autre, les joueurs un peu moins fêlés et davantage collectif (Martini, Re Cecconi, Garlaschelli). Enfin, le gardien Pulici restait seul car considéré comme un déchet de la nature par ses coéquipiers. Ambiance...
Alors, obligatoirement, en match, ça finit par partir en sucette. Face à l'Internazionale, Chinaglia traverse tout le pitch pour coller un kung-fu kick dans la poire de D'Amico. Comme ça, juste parce qu'il était énervé. Et encore, ce n'est que la face émergée de l'iceberg. A l'entraînement, les 2 bandes se lattent sévère lors des oppositions, harangués par MC Maestrelli qui se chargeait avant de provoquer ses joueurs afin qu'ils s'insultassent et envoyassent le bois. Dans une telle atmosphère, les matches ne sont que des balades de santé pour ces dingues.

La saison de la remontée, la Lazio devient l'équipe la plus crainte de la Botte. A l'arrivée, les Biancocelesti finissent 3ème après avoir cru au titre jusqu'à la dernière journée. Leur secret? Une défense en béton armé et une faculté innée d'impressionner les joueurs adverses. Lors d'un match à domicile face à Vérone, la Lazio est menée 1-0 à la pause. Maestrelli, excédé, ordonne à ses hommes de rester toute la mi-temps sur la pelouse, bras croisés, chacun à son poste et d'attendre le retour de leurs adversaires. Action, réaction: tout le Stadio Olimpico, abasourdi, éructe et ne cessent d'insulter l'équipe. De retour, les Véronais se font marave et encaissent 4 pions.

Après l'Italie, l'Europe! Qualifiés en UEFA, les Laziali sont tellement motivés qu'ils vont jusque dans les vestiaires d'Ipswich pour expliquer aux Britons leur façon bien particulière de voir la vie. La sanction tombe: 3 ans de suspension de toute compétition européenne, peine finalement réduite à 1 an en appel. Il faut dire qu'avant ce soir de novembre 1973, les Italiens s'étaient déjà copieusement mis sur la tronche en 1970 avec les joueurs d'Arsenal, pour une histoire de sacs à main, cadeaux des dirigeants Ciel et Blanc qui faisaient un peu trop efféminé au goût de certains Gunners.

Légitimement équipe la plus détestée d'Italie, plusieurs Biancocelesti (Chinaglia, Wilson, Petrelli, Oddi, Martini), cultivant plus que jamais leur penchant pour la provoc' gratuite, clament dans la presse leur amitié pour le fascisme. En même temps, la Lazio n'a jamais été connue pour être un ramassis de gauchistes. C'est pas la Roma ici! Dans un pays où régnait le Parti Communiste dans les urnes, s'avouer ouvertement fasciste était un énième bras d'honneur fait à l'opinion majoritaire. On a l'humour qu'on peut... Cependant, Martini fut davantage qu'un simple provocateur fasciné par les paras. Devenu pilote de ligne chez Alitalia une fois la carrière finie (!), il fut élu député du Mouvement Social Italien (MSI), le Front National local.
A tout cela s'ajoute leur passion commune pour les flingues, utilisés pour leur protection (la peur des Brigades rouges qu'ils dirent), passer le temps lors des mises au vert, éteindre la lumière ou débusquer des Romanisti venus les narguer la veille d'un derby.

Evidemment, une telle équipe ne peut s'inscrire dans la durée. Ainsi, après la troisième place obtenue en 1973 et l'obtention du Scudetto en 1974 (la Roma finit 8ème. Plaisir.), la Lazio achève l'exercice 1974/1975 à la 5ème place et dévisse à la 13ème position la saison suivante.

Fulgurante pendant 3 ans, la Lazio explosa en un rien de temps. Chinaglia et Wilson rejoignirent le Cosmos de New York histoire d'apprendre le tacle à la gorge à O Rei Pelé, Frustalupi partit à Cesena. Martini délaissa le terrain pour les zincs.
Par la suite, une malédiction sembla frapper cette étrange équipe. Maestrelli, dont la Juventus appréciait les méthodes musclées, mourut d'un cancer le 2 décembre 1976. Frustalupi eut un accident de voiture mortel en 1990. Wilson fut au coeur du scandale du Totonero en 1980. Chinaglia est fiché au grand banditisme pour ses liens présumés avec la mafia. Pulici était de l'affaire du faux passeport de Juan Sebastian Veron sans les Nineties. Quant à Re Cecconi, il peut obtenir le prix de la mort la plus ridicule de l'Histoire. Le 18 janvier 1977, toujours prompt à faire une bonne blague, l'albinos entre avec un ami dans une bijouterie, pointe un doigt dans la poche de sa veste et hurle "c'est un hold up". Avant d'avoir eu le temps de se marrer, le taulier l'avait refroidi. Ballot n'est-ce pas?

Dans la droite lignée des Seventies italiennes, la Lazio Roma de Maestrelli était le symbole parfait de cette Italie des années de plomb. Loin du football moderne aseptisé, cette équipe a fait trembler l'Italie tant par le jeu qu'elle proposait que par la peur qu'elle inspirait. Décidément, la Lazio Roma ne sera jamais un club tout à fait comme les autres. Les Biancocelesti ne sont pas là pour être aimés.

Floréal Dal Canto

dimanche 25 juillet 2010

Celeste épisode X: Cachavacha ce héros

L'Uruguay en demi-finale du Mondial 2010, peu de monde l'avait prédit. Pays le moins peuplé des participants de cette 19ème édition avec seulement 3,5 millions d'habitants, le voisin honni de l'Argentine a réalisé un authentique exploit qui rappelle les 2 titres de Champion du Monde de 1930 et 1950. Le retour des héros au pays fut l'occasion d'une immense liesse populaire dans les rues de Montevideo. Au bas mot, au moins 300 000 Uruguayens sont venus célébrer les Charruas et clamer le maintient du Maestro Tabarez à la tête de la Celeste jusqu'à la prochaine édition en 2014 qui aura lieu au Brésil. Mais, bien évidemment, le vainqueur à l'applaudimètre fut Diego "Cachavacha" Forlan, élu meilleur joueur du tournoi par la FIFA itself.

Incontestablement, Diego Forlan fut le joueur le plus en vue de la Coupe du Monde. Replacé meneur de jeu par Oscar Tabarez après le match face à la France, le buteur de l'Atlético de Madrid a permis à ses coéquipiers de se sublimer, à l'image de Diego Perez et de Fucile. Passeur pour le duo Cavani/Suarez mais également goleador avec 5 galettes inscrites, la Bruja fut l'une des rares stars annoncées qui a tenu sont rang.

Sans surprise non plus, Forlan a été élu meilleur sportif uruguayen de l'année. C'est le deuxième Charrua d'or qu'il reçoit dans sa carrière. Mais davantage que ce titre honorifique reçu au pays, c'est bien le Ballon d'Or qu'il pourrait recevoir en décembre prochain. Vainqueur de la Ligue Europa avec le doublé qui fait bien en finale face à Fulham, auteur d'une palanquée de pions depuis 5 ans (2 fois soulier d'or), le numéro 10 charrua a tout pour succéder à Leo Messi au palmarès du prestigieux trophée. Encore faudra-t-il passer sur les corps de Xavi, Sneijder et Iniesta. Le Catalan au teint blême sera certainement sont principal adversaire.

Après une telle Coupe du Monde, les joueurs de la Celeste ont prouvé la valeur du football charrua et ce malgré un championnat au rendement assez faible. Il ne serait d'ailleurs pas étonnant de voir une nouvelle hype uruguayenne sur les terrains européens cette saison.
Cette demi-finale mondiale est la pierre fondatrice du renouveau du football uruguayen. En 2014, en terres brésiliennes, les hommes de Tabarez auront à coeur de faire revivre un nouveau Maracanazo aux Auriverdes.

Kiko Platense

L'AC Arles, entre doutes et espérances

Pour son retour sur la pelouse du Stade Fournier, l'AC Arles recevait Fréjus-Saint-Raphaël à l'occasion d'une rencontre amicale. L'occasion pour le public arlésien de revoir enfin son équipe dans son antre historique et de juger du niveau des recrues.
Depuis le vrai-faux départ de Coach Estevan, les supporters acéistes ne savent pas exactement ce qu'il se passe au sein de leur club. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le flou artistique enveloppant les Lions ne s'est pas encore totalement estompé.

Le 30 juin dernier, Michel Estevan a.k.a. le Magicien était mis à pied par le binôme Perrot/Salerno. En cause, un contrat foireux signé entre le coach et Jean-Marc Conrad. Le problème, c'est que le conseil d'administration avait refusé au mégalo Conrad de proposer un contrat sans son aval. Les conditions proposées à l'entraîneur charismatique étaient plus qu'avantageuses: 35 000€ nets par mois assortis d'une indemnité de licenciement de 600 000€. Depuis, les relations entre la présidence bicéphale et Michel Estevan s'étaient particulièrement tendues et le divorce semblait consommé.
Coup de théâtre une semaine plus tard: Coach Estevan était maintenu et pouvait reprendre sa mission au sein de l'équipe première. Cela dit, les émoluments de l'entraîneur ont été sérieusement revu à la baisse (selon certaines sources, ce serait désormais 20 000€/mois et aucune indemnités de licenciement). Principale victime de ce revirement: l'adjoint Denis Goavec. Solidaire le jour de la mise à pied d'Estevan, il avait voulu jouer sa carte personnelle le lendemain. Bad luck isn't it?

Du côté du recrutement, l'ACA s'active depuis de nombreuses semaines et semble avoir mis l'accent sur des joueurs à vocation défensive. Ainsi, sont arrivés pour apporter toute leur expérience, Aït Ben Idir, Laurenti, Erbate et Planté. En matière offensive, Bouazza, Cabella et Kermorgant ont posé leurs valises en Provence. Néanmoins, à première vue, ils ne seront que des joueurs d'appoint.

Ainsi, se dessine un système de jeu 4-3-2-1 avec 3 récupérateurs. Annoncé partant à l'Unirea Urziceni, Sébastien Piocelle a finalement décidé de ne pas rejoindre Junior Dalé et poursuivre, brassard au bras, l'aventure arlésienne. Il devrait être entouré au milieu de terrain d'Aït Ben Idir (une vraie bonne recrue) et d'Ayasse. L'animation offensive est dévolue au duo Psaume/N'diaye. Le souci c'est que, pour l'instant, le nom de l'attaquant titulaire n'est pas encore connu. Si Kermorgant a effectué 2 bonnes saisons à Reims, sa dernière saison à Leicester en 2ème division british ne fut pas un modèle de succès (23 matches pour une malheureuse galette).

Le match amical de vendredi devait permettre aux joueurs de se jauger après le stage à Albertville. Visiblement exténué par la préparation de Robert Duverne, nouvel adjoint/préparateur physique (en compagnie de Christian Pancioni, finalement réintégré au staff), les Acéistes ont déjoué une bonne partie du match, incapables de proposer un mouvement construit. Henrique et Lanteri, les 2 joueurs à l'essai, ont affiché des lacunes irrémédiables pour jouer en Ligue 1. Sauf miracle, leurs jours à Arles semblent comptés.
Au moins, ce match a prouvé que, malgré ses 34 berges, Kaba Diawara avait encore l'instinct du buteur et que Samir Henaini, meilleur buteur du championnat National l'année de la montée en Ligue 2 et désormais joueur dans le club de sa ville, avait toujours ses marques sur le terrain du Stade Fournier.

Au final, comme l'avait annoncé Coach Estevan jeudi à la sortie de l'entraînement, ce résultat de 1-1 n'est pas d'un grand enseignement pour la suite de la préparation. L'AC Arles balbutie encore son football mais a retrouvé un minimum de stabilité après une période trouble. Raillé, moqué et méprisé par une partie de la France, les Acéistes ont incontestablement envie de démontrer leur valeur. Il faut toujours se méfier du Lion qui dort.

François Miguel Boudet

mercredi 14 juillet 2010

Les World Cup Choa-Garra-Charrua Awards

Après 1 mois de festivités, de toque et de tacles à la gorge, la Coupe du Monde a livré son verdict. L'Espagne règne désormais sur le football mondial pour 4 ans et quelque chose nous dit que ce n'est que le début de l'hégémonie roja.
Evidemment, c'est l'heure des trophées individuels et il est hors de question que choa-garra-charrua soit en reste. Subjectivité de mise, si vous n'êtes pas content c'est pareil.

Gardiens:
- San Iker Casillas: une saison moyenne, Valdés qui frappe à la porte et enfin! l'auréole réapparaît contre le Paraguay et scintille jusqu'en finale. Portero numero uno sans contestation possible, d'autant plus qu'il porte le maillot d'Arconada et que Sara Carbonero est sublime.

- Manuel Neuer: avant le Mondial, Jens Lehmann doutait du jeune gardien de Schalke 04. Maintenant, on sait pourquoi: Jens est jaloux. L'Allemagne renoue avec sa tradition des grands gardiens de but. N'est-ce pas Jens?!

- Luis Suarez: ok, je sors.

Défenseurs centraux:
- Piqué/Puyol: une évidence tant leur association fut parfaite. Mention avec félicitations du jury pour le chevelu Carles, buteur en demi face aux Teutons. Le Cannavaro de 2010 assurément.

- Friedrich/Mertesaker: Friedrich a beau jouer au Herta Berlin relégué en 2ème division allemande, il a tenu la baraque en compagnie du blond Per. Mondial 2006, Euro 2008, Mondial 2010: les Allemands réussissent toujours les Arne-Per (jeu de mots qui vient de loin quand même).

- Juan/Lucio: partie trop tôt au champ d'honneur, la charnière brésilienne fut peut-être la plus impressionnante jusqu'en quarts. Une charnière centrale comme symbole du Brésil... tout fout l'camp mes amis!

Latéraux droit:
- Philip Lahm: qui a dit qu'il fallait être une gigue pour jouer en défense? Latéral de poche, aussi performant à droite qu'à gauche (un peu comme Eric Besson et Bernard Kouchner), le Bavarois a été impérial excepté en demi-finale pendant laquelle Pedro l'a torturé sans cesse.

- Sergio Ramos: le sosie de Guti est une catastrophe pour le football selon la Légende Franco Baresi. Le Milanais a-t-il déjà vu jouer Bakary Sagna???

- Fucile: latéral inépuisable, harceleur, récupérateur, auteur d'un match majuscule en petite finale face à la Nationalmannschaft. Ne vous y trompez pas: si l'Uruguay n'est pas allé en finale, ce n'est pas en raison de l'absence de Suarez mais bien parce que le joueur du Porto était suspendu.

Latéraux gauche:
- Fabio Coentrao: rares furent les Portugais à sortir du lot. Le Benfiquiste, milieu gauche de formation mais replacé latéral par Jorge Jesus, a explosé aux yeux du Monde après une année tonitruante en Liga Sagres. Quand on vous dit de regarder le championnat portugais!

- Juan Capdevila: de son aveu même, il a les pieds carrés. A la Roja, les sales coups lui sont dévolus. Avec, en bonus track, une bonne vielle simulation des familles contre le Portugal.

- Patrice Evra: la meilleure imitation de Raymond Bettoun dans le Grand Pardon.

Milieux défensifs:
- Busquets/Xabi Alonso: avec Vicente Del Bosque, c'est doble pivote pour tout le monde! Fustigé pour n'avoir pas embarqué le vieillissant Senna (Marcos pas Ayrton), El Bigote a eu le génie (le génie oui oui) d'aligner le Catalan et le Basque ensemble histoire de mettre le pied et de servir de rampe de lancement à Xavi Hernandez et Iniesta. Mention spéciale pour Busquets, 21 piges, joueur de l'ombre indispensable qui vaut bien mieux que sa simulation en demi de Champion's.

- Schweinsteiger/Khedira: inutile de présenter Bastian, excellent avec le Bayern Munchen après que le double goitre Van Gaal l'eut replacé relayeur. En revanche, peu connaissait le sosie officiel de Milan Baros; l'Allemand d'origine tunisienne a tout simplement été monstrueux tout au long de la compet'.

- Van Bommel/De Jong: élus Pères Fouettards du Mondial. L'un latte, l'autre... latte aussi. Avec eux, le tacle par derrière est un art majeur. Tout a été dit sur Mark le Sécateur mis à part que c'est aussi un très bon manieur de ballon. Mais bon, on préfère les clichés... Mention particulière pour De Jong et son kick dans le sternum de Xabi Alonso.

Milieux offensifs:
- Xavi Hernandez/Iniesta: si ni Xavi, ni Andrés n'obtient le Ballon d'Or cette année, je mange un âne...

- Sneijder/Robben: si Robben Island avait planté en finale, le Nerazzurro aurait remporté la gonfle dorée. En dépit d'une finale loupée, Wesley a dirigé parfaitement le collectif Oranje, sublimé par instants par les chevauchées de l'intenable Arjen, la tête de lard la plus douée du football mondial.

- Özil/Müller: "je ne le sens pas très en forme notre ami Mesut Özil, il n'est pas dans son match... oh! oh! quel but de Mesut Özil, on le sentait venir tellement on le voyait présent dans le jeu" Xavier Gravelaine.
Avant le Mondial, Thomas Müller était avant tout un mangeur de ballon, un type capable de faire perdre le Bayern en finale de Champion's à lui tout seul et de planter un hat trick face à Bochum. A présent, Müller est connu pour avoir tué l'Argentine, planté 5 buts et pour avoir élu meilleur jeune du tournoi.

Attaquants:
- Diego Forlan: Cachavacha a régalé la planète entière pendant 1 mois. Passeur, buteur, joueur de classe, le Diego du Safari SudAf, c'est lui et pas un autre...Avec Iniesta, LE joueur du Mondial.

- David Villa: El Guaje a supplanté et su planter El Nino Torres dans les coeurs espagnols. 5 pions dans la besace, notamment ceux de la qualif' face au Portugal et le Paraguay. Moins performant en demi et en finale, la faute à des défenses ultra-compactes et obnubilées par les buts létaux par l'Asturien.

- Miroslav Klose: définitivement un joueur de tournoi. 14 galettes en 3 Coupes du Monde, à seulement une unité d'Il Fenomeno Ronaldo. L'héritier de Gerd Müller, le Bayern n'en a que faire, Miro reste sur la liste des transferts. En même temps, un type qui ne se réveille que pour la Nationalmannschaft et qui ne met pas un pied devant l'autre pendant toute la saison, ça ne lui sert pas à grand' chose à Van Gaal...

Sélectionneurs:
- Vicente Del Bosque: dans tes dents Florentino Perez!

- Oscar Washington Tabarez: un homme qui annonce une demi-finale pour son équipe 3 mois avant le début du tournoi alors qu'il dirige la sélection du pays le moins peuplé du Mondial et qui dégage une telle classe est forcément quelqu'un de sympathique...

Consultants:
- Xavier Gravelaine: notre maître à tous. Un type capable de parler de Solution Finale lors d'un match de l'Allemagne, d'acheter un lecteur DVD pour regarder des cassettes vidéos et de faire chambre commune avec Fabien Lévêque est forcément un fuoriclasse. En plus, il détient le record du Monde des plus grandes cernes autour des yeux (Source: Guinness Book).

- Arsène Wenger: être payé pour dire "oui" ou encore "on a failli le prendre à Arsenal", c'est soit de l'arnaque soit faire preuve d'une grande capacité de persuasion.

- Bixente Lizarazu: un type qui te fait la morale sur l'esprit d'équipe en oubliant le Mondial 2002 où l'hôtel des Bleus s'était transformé en maison close goût bulgare et l'Euro 2004 où il a gavé son monde pour être titulaire alors qu'il était archi-cramé, ça te pose son niveau analytique et déontologique.

- Franck Leboeuf: Francky tout simplement. Merci, tu es toujours aussi grandiose!

Francesco della Nuejouls

mardi 13 juillet 2010

La Roja sur le toit du Monde!

Ils étaient favoris et ils n'ont pas tremblés. Champions d'Europe, les Espagnols sont arrivés à bout des Pays-Bas à la 117ème minute d'une finale tendue. Sauveur face au Portugal puis face au Paraguay, Andrés Iniesta, le métronome de la Roja et du Barça, s'est mué en buteur historique pour offrir le premier titre de champion du Monde à l'Espagne. La fin d'une anomalie.

Parmi les 5 meilleurs championnats européens, l'Espagne n'avait toujours pas remporté le moindre mondial. C'est désormais chose faite!
Composée en majorité de joueurs du Barça, la Seleccion a prouvé qu'elle avait les nerfs solides dans les grands rendez-vous face à des adverses davantage intéressés à distribuer des coups de latte dans le buffet que par la gonfle.

Apparemment, les Oranje avaient décidé de tourner un remake du France-Italie de 2006. Ce qui se traduisit sur le terrain par des tacles à la carotide par le maître ès crampons de 16 Mark Van Bommel et par un kung-fu kick de son disciple De Jong dans la cage thoracique de Xabi Alonso (même pas mal!). Conscient qu'il s'agit d'une finale de Coupe du Monde et qu'il vaut mieux ménager le suspense, Alan Webb leur adresse une biscotte beurrée à chacun. Pour un match "classique", nul doute que les Bataves auraient joué à 9 au bout de 20 minutes...

Comme prévu, cette finale propose peu de jeu mais l'engagement est de tous les instants. Hormis une cabeza de Sergio Ramos magnifiquement stoppée par Sketelenburg dès la 5ème minute, on ne peut pas dire que les offensives eurent la part belle.
Le doble pivote Xabi Alonso/Busquets met le pied à la moindre tentative néerlandaise histoire de montrer à Mark la Tondeuse qu'il n'a plus rien à leur apprendre.
Ne vous étonnez plus si Vicente Del Bosque, ancien milieu def' du Real Madrid, clame à longueur de conf' de presse qu'il aurait rêvé être un joueur comme Busquets. Apparemment invisible, il est en réalité indispensable au collectif, garantissant l'équilibre de l'équipe et permettant aux duettistes Xavi Hernandez/Iniesta de se projeter vers l'avant. Busquets est définitivement le Makelele de la Roja...

Et que dire d'Iker Casillas? Auteur d'une saison moyenne pour son niveau, le portero de la Maison Blanche est redevenu San Iker depuis le quart de finale face au Paraguay. Sur un nuage, il a repoussé 2 immanquables de Robben. Les grands joueurs se révèlent toujours dans les grands matches... Gardien du tournoi bien sûr et plusieurs fois Sauveur de la Patrie, ça méritait bien un beso à sa journaliste de fiancée. OUi Raymond, tu peux demander ta femme en épousailles mais il faut gagner le trophée juste avant. Sinon, de romantique tu passes pour un gros tocard...

Cadenassée (et après, certains feront des généralités sur le foot italien), la rencontre s'est décantée lors de la trop-longue-ation. Comme il ne faut pas délaisser les bonnes habitudes, les Dutch mettent les crampons en avant. Si bien qu'enfin, Heitinga est prié d'aller prendre sa douche avant les autres. Il reste une poignée de minutes et ça sent salement les tirs au but.

Pour ceux qui l'ignorent, Heitinga est défenseur central de métier. Et, pour le remplacer, les Oranje doivent replacer Van der Vaart plus bas sur le pitch. Effet immédiat: relance dans l'axe toute moisie + couverture du hors jeu par Van der Vaart = Fabregas pour Iniesta qui place une mine à bout portant dans les bois de Skelenburg impuissant. Déjà auteur du but de l'année 2009 face à Chelsea en demi de Champion's, Iniesta délivre tout un pays et permet aux siens de réaliser le doublé Euro/Mondial que seule la génération du Kaiser Franz Beckenbauer a réussi (1972/1974).

La Roja est parvenue à confirmer son succès de 2008. Preuve de sa maturité, la Seleccion a trouvé un style de jeu chirurgical, fondé sur la solidité défensive, la récupération et l'efficacité offensive. Lors de cette seconde phase, les Espagnols ont inscrit 4 buts et encaissé aucun. Quatre 1-0 pas plus mais avec un contrôle encore plus grand que 2 ans auparavant. Plusieurs fois sur le point de plier, ils ont résisté pour s'imposer dans le money time en inscrivant tous leurs buts après la 75ème minute.
Surtout, cette victoire mondiale est la plus belle des revanches pour Vicente del Bosque, jeté comme un malpropre du Real Madrid car trop rustre et peu vendeur. Joueur de devoir et entraîneur anti-bling bling, El Bigote est devenu le plus grand entraîneur espagnol. Ce sont les grands entraîneurs qui font les grandes équipes et Del Bosque en a donné la preuve éclatante.

Cesc Romero

dimanche 11 juillet 2010

Que serait l'Espagne sans les Pays-Bas?

Arrêtons quelques instants de parler des pronostics d'un poulpe qui annonce la victoire de la Roja ce soir. Le vainqueur du Mondial 2010 est déjà connu depuis les demi-finales: les Pays-Bas. Et cela sans discussion possible.
Les pro-Espagnols pourront se vanter du tiki-taka, de la charnière Puyol/Piqué, d'Iniesta, de Xavi ou de Villa, la vérité, la seule, c'est que la Seleccion n'est qu'une pâle copie du modèle batave, le plus beau, le plus flamboyant: le Totaalvoetball, le football total de la bande à Cruyff.

Même les Madrilènes en conviennent: le jeu adopté par la Roja depuis 4 ans s'inspire de la philosophie du Barça. Le toque à la Barcelonaise est une véritable hype, le contredire vous conduirez immédiatement au bucher des infidèles.

Question à 100 pesetas: qui est l'instigateur de ce jeu? Sa Majesté Johann Cruyff bien sûr! Et quelle est la nationalité de Cruyff? Néerlandaise, c'est bien ça? Et dans quel club cette notion de football total a-t-elle connu son paroxysme? L'Ajax Amsterdam nan?
Les Espagnols ont beau faire les marioles, ils n'ont pas inventé grand' chose sur ce coup-là. La Roja a des joueurs exceptionnels dans ses rangs, totalement dévoués à la mise en place du toque et à la réalisation du travail défensif, mais c'est bien le légendaire n°14 qui est l'exportateur de ce système.
Si les Footix (et ils sont nombreux) sont persuadés que le 4-3-3 a été inventé par Pep, il faut rappeler que c'est Rinus Michels dans les Seventies qui a popularisé cette organisation tactique (voir le papier du 4 juillet).

Cruyff est considéré comme le plus grand entraîneur de l'Histoire du Barça. SOn palmarès parle pou lui. En effet, de 1989 à 1994, il a remporté 1 C1 (1992), 1 C2 (1989), 4 Ligas d'affilée (1990-1994) entre autres...
A cette époque, il a eu sous ses ordres... Guardiola dont il en avait fait le patron de son équipe et Begiristain actuel adjoint de Pep. Tout sauf une coïncidence...

Bon, après, le Barça est parti en sucette, recrutant des Tulipes à tour de bras (Overmars, les De Boer brothers, Reiziger, Kluivert et même Westerveld!). Pas ses meilleures années au Barça, c'est certain, mais le club catalan a toujours aimé s'entourer de joueurs et de techniciens du pays de Rembrandt.

Paul le Poulpe peut pronostiquer ce qu'il veut, ce soir, le vainqueur de la Coupe du Monde 2010 sera la tradition du jeu Oranje! Car davantage qu'une finale de Mondial, Espagne/Pays-Bas c'est un véritable derby!

Francesco della Nuejouls

Oranje diabolique

Jadis symbole de l'esthétisme et du beau jeu, les héritiers de Cruyff arrivent en finale grâce aux vertus du réalisme et du tacle à la carotide. Dotés d'une défense a priori friable, les Bataves ont remis au goût du jour les effets positifs du vice et de l'efficacité afin de parvenir en finale invaincus. Suffisant pour battre la machine espagnole?

Ne voyons pas tout en noir non plus. Les Pays-Bas ont toujours des joueurs classieux, des régaleurs de chique capables de rendre folle n'importe quelle défense. Sneijder, Robben et Kuyt ont toujours garanti la victoire depuis le début de la compétition souvent malgré le cours du jeu.
Malgré un backfour en carton pâte, les Oranje peuvent également remercier le joueur certainement le plus détesté de ce Mondial avec Luis Suarez, j'ai nommé Sa Sainteté Tacleuse Mark Van Bommel. Face au Brésil, le joueur du Bayer München s'est mis l'arbitre japonais in the pocket et a été l'instigateur du retour néerlandais dans une partie bien mal barrée. Les simagrées de Robben et les coups de patte de Sneijder firent le reste. Fini le temps des scores de baby-foot pour s'effondrer dès que les choses sérieuses commencent. A présent, l'objectif est de gagner. Au pays du football total et de l'Ajax de Rinus Michels, ça a tout l'air d'une révolution.

Face à l'Uruguay, un but litigieux vint sauver des Oranje qui commençaient à peiner face à des Charruas supérieurs au milieu. Une nouvelle fois, Sneijder, plus que jamais en pôle position pour l'obtention du Ballon d'Or, a permis aux siens de reprendre le dessus. Mais, à l'arrivée, les Néerlandais passèrent l'obstacle. En 1998, malgré une demi-finale majuscule face au Brésil, la génération Kluivert, la plus complète depuis celle de Cruyff, avait raté le coche à Marseille. Hors de question donc de bouder son plaisir...

Si la guerre des égos demeurent être une pure spécialité batave (Robben, Sneijder, Van Persie et Van Bommel sont quand même de sacrées têtes de cons), le staff néerlandais a réussi un amalgame qui tient malgré tout. Les apports de Franck De Boer et de Philip Cocu (on ne dit pas Cocou mais bien Cocu, ne soyez pas si puritain que diable!) ont sans nul doute favorisé une meilleure gestion de la pression et des tensions inhérentes à la vie d'un groupe.

Ce soir, les amateurs de gouda, de jeu collectif, de tacle à la gorge et des chaussettes blanches avec des tongs en plein mois de juillet (toi aussi tu aimes les clichés avoue!) soutiendront les Bataves.
Autrefois Mécaniques, aujourd'hui Diaboliques, les Oranje sont à un match de réaliser le rêve inassouvi de la génération 74/78. Avec moins de panache mais davantage de grinta.

Choa d'Arelate

La Revancha del Bigote*

Pas assez glamour, pas assez beau, pas assez vendeur. Quand, à l'été 2003, Florentino Perez souhaite transformer une bonne fois pour toute le Real Madrid en Disneyland pour Footix, Vicente del Bosque et sa moustache sont priés de faire leurs bagages. Dans son délire commercial, Perez a oublié que pour remporter des titres, il faut avant tout un grand entraîneur. La Liga 2003 sera le dernier remporté par le Real Madrid avec Florentino Perez à sa tête. Sous les ordres d'El Bigote, la Maison Blanche remporta 2 Ligas (2001/2003), 2 Champion's (2000/2002), 1 Coupe Intercontinentale (2002), 1 SuperCoupe d'Europe (2002) et 1 SuperCoupe d'Espagne (2001). 7 titres en 4 ans, une moyenne pas trop mauvaise n'est-ce pas?
Ce soir, l'Espagne joue la première finale de Coupe du Monde de son histoire avec, sur le banc, l'ancien Mister de la Casa Blanca. Quel qu'en soit le résultat, Del Bosque a pris sa revanche sur ceux qui voulaient le mettre au placard.

Prendre la succession d'El Abuelo Aragones vainqueur de l'Euro 2008 avec la Roja n'avait franchement rien d'un travail tranquille. En effet, avec la meilleure génération du football espagnol empreinte de culture barcelonaise, le défi proposé au technicien natif de Salamanque était on ne peut plus élevé: le doublé Euro/Mondial.

Après des éliminatoires parfaits, la Roja a pu juger de sa force en collant une danse aux Bleus de France un soir de mars 2010 (2-0) et réaffirmer que la Coupe du Monde sera la sienne.
Pourtant, face à une Nati suisse venue pour défendre essentiellement, la Seleccion est tombée dans le panneau et a perdu sur un but foireux de Gelson Fernandes. De quoi être bien énervé... Cependant, sans être exceptionnelle, la Roja a obtenu les 6 points restants pour se qualifier.

Face au Portugal, l'Espagne inaugure sa nouvelle collection intitulée "pourquoi s'embêter à coller des tartines à nos adversaires quand on peut gagner 1-0 sans force?". Le succès est immédiat. Il faut dire aussi que les équipes jouées n'ont rien de fabuleux. En effet, le Portugal manquait d'impact et Cristiano était trop seul pour porter davantage son équipe. Ensuite, Cardozo a mangé le penalty qui aurait pu qualifier le Paraguay dans le dernier carré mais San Iker est passé par là, suivi de près par El Guaje Villa, auteur du but de la qualif' à 5 minutes de la fin. Le réalisme du champion en somme...

En demi-finale, privés de Müller, les Allemands ne parviennent pas à bousculer une Roja bien en place, loin d'être flambloyante mais diablement efficace. Le monde à l'envers! Del Bosque a su instiller un style nouveau à la Seleccion, sans fioriture, extrêmement concentrée et compacte sur le plan défensif. Car un titre de champion du Monde se construit avant tou sur la solidité défensive. Les snipers Iniesta, Xavi et Villa font le reste quand vient le temps de porter l'estocade. Et si El Guaje ne réussit pas à faire la différence, c'est Puyol qui place un coup de casque ravageur sur un corner. Une victoire sur un coup de pied arrêté, pas vraiment le genre de la maison rouge. Il n'empêche, l'Espagne est en finale avec un statut d'ultra-favori.

Vicente del Bosque est à un match d'écrire la plus belle page du football espagnol. Avec un style de jeu totalement inspiré du Barça rehaussé d'une bonne dose de réalisme froid, El Bigote a rappelé pourquoi il est l'un des meilleurs entraîneurs du monde et certainement, le meilleur Mister de la péninsule ibérique.

* La revanche de la Moustache

Cesc Romero

samedi 10 juillet 2010

Celeste épisode IX: Objectif 3ème place

"Fier de mes joueurs". Au terme d'une cruelle demi-finale, el Maestro Tabarez témoigne de son admiration pour ses joueurs certes éliminés mais toujours en course pour un podium. La Celeste n'est pourtant pas passée loin de l'exploit mais les deux buts inscrits coup sur coup par les Bataves ont eu raison de la volonté charrua.

En pointe de l'attaque Oranje, Robin Van Persie n'a toujours rien prouvé durant ce Mondial mais il a permis à Sneijder d'inscrire le pion du 2-1. Légèrement hors-jeu, le joueur d'Arsènal loupe le centre censé lui être adressé mais trompe la vigilance de Muslera. A la surprise des Néerlandais eux-mêmes, le but est accepté.
Toujours sous le choc, les Uruguayens offrent des espaces et Robben, d'un magnifique coupe de tête, offre le but du break.

La Celeste n'est pas passée loin de l'exploit. Que se serait-il passé sans ce but d'un autre monde de Gio Van Bronkorst en première mi-temps? Car jusqu'avant cette ouverture du score de l'ancien Barcelonnais, assurément la plus belle ogive du Mondial, les coéquipiers de Forlan n'ont pas été ridicules. Les absences de Fucile et de Suarez se ressentent sur la pelouse et l'association inédite de Cachavacha avec Cavani ne donne pas sa pleine mesure.

Menés 1-0, les Charruas n'abandonnent pas. Mieux, par un éclair de Forlan, l'Uruguay revient au score. La frappe à la trajectoire Jabulaniesque banane Sketelenburg dont la main manque de fermeté. Du boulot encore avant de devenir le successeur officiel de van der Sar dans les coeurs bataves...

En deuxième mi-temps, l'Uruguay presse, pousse, les Néerlandais sont à deux doigts de lâcher prise sur un coup franc de l'incontournable Forlan, pas loin d'être élu joueur du tournoi.
Mais comme à chaque fois durant la compétition, les Pays-Bas résistent et, par ce but litigieux de Sneijder, parvient à triompher.

La réduction du score par Maxi Perreira dans les arrêts de jeu n'est qu'anecdotique. La Celeste tombe avec les honneurs et, si la déception est présente dans les regards charruas, la troisième place demeure être un objectif de Tabarez.
Personne ou presque n'attendait l'Uruguay et ce Mondial annonce le retour sur le devant de la scène du pays double champion du Monde et double champion olympique.

Avec sa garra et son esprit d'équipe, l'Uruguay a devancé ses rivaux argentins et brésiliens. Une victoire face à l'Allemagne serait une énorme récompense pour ce pays de seulement 3,5 millions d'habitants. Et l'occasion d'une grande fête dans les rues de Montevideo.

Kiko Platense

mardi 6 juillet 2010

Never mind the Ballack*

Jadis équipe réputée pour son réalisme froid, la Nationalmannschaft s'est transformée en une invincible armada, capable de faire exploser n'importe quelle défense. Sa dernière victime, l'Argentine, a fait les frais de ce renouveau aussi inattendu que salutaire dans cette Coupe du Monde qui ne brille pas vraiment pour la qualité du jeu.
Une des raisons de cette déferlante allemande réside dans l'absence de Michael Ballack, estampillé dépositaire du jeu teuton depuis 10 ans. Et si, en se blessant lors de la finale de la Cup, le joueur du Bayer Leverkusen avait libéré ses jeunes coéquipiers?

Il y a des sélectionneurs qui préparent le Mondial en se prenant des tartines à l'Euro. Il y en a d'autres qui, plutôt que de servir de victime expiatoire, préparent le rendez-vous planétaire en accédant à la finale de l'Euro. Joachim Löw n'est certainement pas le plus connu des sélectionneurs du Mondial. En revanche, sa classe et sa connaissance parfaite des qualités des joueurs qu'il a dans son groupe lui ont permis de bâtir une des plus belles équipes que l'Allemagne ait jamais eu.

En réalité, la blessure de Ballack fut un véritable déclic. De la même façon que le Ghana put se révéler sans l'ombre omniprésente d'Essien, la Mannschaft a totalement révolutionné sa façon de jouer, accélérant ses offensives, mettant au supplice ses adversaires. Dernière victime en date, l'Argentine a mordu la poussière face à la classe biberon allemande (25 ans de moyenne d'âge seulement), dépassée par la vitesse des Schweinsteiger, Müller, Özil et la pression incessante de Klose et Podolski.

Pourtant, sur le papier, rien ne laissait présager d'une telle razzia. En effet, aucun joueur n'évolue à l'étranger et aucun nom de dépasse de l'effectif. Davantage que des génies du ballon, l'Allemagne est d'abord un collectif parfaitement huilé qui parvient à exploser les cylindrées plus tapageuses.
Après avoir étalé la Perfide Albion en huitièmes (4-1), les Allemands ont pu préparer leur quart de finale dans la quiétude, le monde du football préférant se jeter à bras raccourcis sur l'erreur d'arbitrage lorsque le score n'étai encore que de 2-1. Résultat: le show de Diego Maradona s'est achevé dans les larmes suite à une correction made in Germany (4-0).

Les Espagnols sont prévenus. La Mannschaft ne fera pas de quartier en demi-finale. Cependant, les Allemands seront privés de Müller et ne sont guère à l'aise dans la peau du favori. En effet, après la victoire sans bavure face à l'Australie (4-0) en ouverture du tournoi, les Teutons avaient mordu la poussière face aux Serbes (0-1).

Désormais épouvantail de la compétition, les hommes de Löw devront gérer une pression à laquelle ils n'étaient pas encore confrontés. Les héritiers du Kaiser Franz ont 2 matches pour prouver qu'une équipe peut régaler balle au pied et remporter la coupe. Et le peu que l'on puisse affirmer, c'est que ce serait plus que mérité.

*Rendons à César ce qui appartient à César: ce jeu de mots n'est pas de votre serviteur (j'aimerais bien croyez-moi) mais des Cahiers du Football magazine de foot et d'eau fraîche.
Pour les incultes notoires, c'est un détournement du titre de l'album des Sex Pistols "Never mind the bollocks" que je ne traduirais pas car il arrive que la gent féminine lise mes balivernes.

Francesco della Nuejouls

dimanche 4 juillet 2010

Totaalvoetball waar ben je?*

Ah 1974! Le football total des Cruyff, Neekens, Krol et consorts avec en chef d'orchestre le génie Rinus Michels! Le football champagne à son paroxysme battu en finale par l'implacable réalisme de la RFA de Kaiser Franz Beckenbauer! Jamais football ne fut plus beau à voir.
En 2010, les héritiers de cette génération et de celle des Van Basten, Rijkaard et Gullit championne d'Europe en 1988 ne fignolent pas leur besogne. Conscients que coller des tartines à ses adversaires ne garantit pas un titre, les Oranje font le service minimum avec des victoires étriquées et des matches avec autant de saveur que du gouda fondu. Le pire, c'est que cette fois, ça pourrait bien marcher.

Après une qualification obtenue dans la souffrance, en tous cas, au moins pour les spectateurs, les Pays Bas affrontaient le Brésil de Dunga facile vainqueur du Chili con carne en huitième (3-0). Les 2 équipes ont jusque là marché dans leurs 4 premiers matches du tournoi et cet affrontement part dans l'inconnu.

Pendant toute la première mi-temps, les Auriverdes mettent au supplice les Oranje Mécanique rouillée. Cette domination se traduit dès la 10ème minute avec l'ouverture du score de Robinho sur une passe laser de Felipe Melo. La défense centrale, trop écartée, ne peut que constater les dégâts. Cependant, si les Brésiliens incendient le camp néerlandais, ils ne parviennent pas à doubler la mise, notamment par l'intermédiaire de Juan, définitivement le meilleur défenseur du Mondial.

Il fallait être inconscient pour oser parier sur les hommes de Van Marwijk. Incapables de créer du danger, annihilés en attaque, commettant de nombreuses fautes, les Pays Bas s'acheminaient vers une élimination certaine.
Et jusqu'à la 53ème minute, la vague samba ne semble pas s'arrêter. Sur un centre sans danger de Sneijder, Julio Cesar part à la buvette, Felipe Melo le gêne et la gonfle finit dans les ficelles. C'est le tournant du match. Auteurs d'un très bon match, leur meilleur du Mondial, les Auriverdes se liquéfient au fur et à mesure que les minutes s'écoulent.

A l'inverse, les Bataves relèvent la tête et prennent le match à leur compte. Le métier de Mark Van Bommel fait le reste. Le milieu de terrain du Bayern met l'arbitre nippon (mais mauvais) dans sa poche malgré le nombre incalculable de fautes qu'il commet et en dépit des plongeons répétés de Robben Island.
A la 68ème minute, les mouches changent d'âne. Corner de Robben prolongé par Kuyt sur le pauvre mètre 70 de Sneijder qui n'a plus qu'à pousser le ballon de la tête. Felipe Melo ne peut que constater sa faute, une nouvelle fois en retard, à l'image de sa saison poucrave à la Juventus de Turin.

Pour achever le tableau, Felipe Melo, encore et toujours lui, se fait un ptit plaisir et laboure la cuisse de Robben. faut savoir se faire plaisir dans la vie...
Le Brésil a craqué face à des Oranje franchement pas folichon mais qui obtiennent leur billet en demi-finale face à l'Uruguay. En revanche, il n'est pas évident que le référé sera aussi coulant et incapable.

Jadis dépositaire du beau jeu, les Pays Bas ont abandonné l'idée même de fantaisie pour adopter un style de jeu efficace à outrance mais ignoble à regarder. L'Allemagne qui régale la chique, les Bataves qui taclent à la carotide et qui font du réalisme leur leitmotiv? C'est quoi cette Coupe du Monde???

*Football total où es-tu?

Cesc Romero

Celeste épisode VIII: ¡Qué Loco eres!

Washington Sebastian Abreu est le joueur le plus populaire d'Uruguay, davantage encore que Cachavacha Forlan. Surtout, Abreu a hérité d'un surnom pour le moins explicite: El Loco. Alors, quand il s'avança pour frapper le 5ème tir au but de ce quart de finale face au Ghana, il fallait s'attendre à un geste impromptu, hors du commun. Si seulement le staff ghanéen avait étudier la façon de frapper des Charruas, il aurait su que la spécialité d'El Loco était "el Picado", version latine de la Panenka. Fidèle à sa réputation, Abreu ne se dégonfla pas et, en héros du peuple uruguayen qu'il est, qualifia son pays d'une magistrale feuille morte pour la première demi-finale de la Celeste depuis 1970.

Pourtant, avant cet épilogue orgasmique pour l'Uruguay mais si cruel pour les Black Stars ghanéennes, ce quart de finale en apparence le moins alléchant fut une rencontre homérique, aux multiples rebondissements.
Le début de la partie fut Charrua mais la fébrilité l'emporta face à un bloc ghanéen toujours aussi bien organisé. Comme d'habitude, la Celeste défend à 7 et confie le boulot offensif à son trio Forlan/Cavani/Suarez. Néanmoins, ses attaques placées ne sont guère concluantes et l'Uruguay doit s'en remettre aux coups de pied arrêtés, tous frappés par Forlan ainsi qu'aux mauvaises relances ghanéennes (25ème et 26ème).
Le Ghana met une bonne demi-heure pour retrouver ses esprits. L'absence d'Andre Ayew, suspendu, se ressent au niveau de la créativité. Néanmoins, les occasions se font de plus en plus précises: Vorsah claque une tête juste au-dessus de la transversale de Muslera (30ème), Gyan frappe à côté de la cage sur un service de Boateng (31ème) et Muntari croise trop sa frappe(39ème).
Les Black Stars dominent, étouffent les Charruas et voient leurs intentions récompensées dans les arrêts de jeu par un cachou de Muntari de 30 mètres, bien aidé par la trajectoire Jabulaniesque.

La Celeste est contrainte en deuxième période de faire le jeu. Pas vraiment sa marque de fabrique... Cependant, les Charruas s'approchent sans trop de problèmes des bois de Kingson. A la 55ème minute, Fucile met dans le vent 2 Ghanéens sur un crochet mais est découpé par Pantsil. Cachavacha Forlan, bien que légèrement excentré côté gauche, parvient à tromper le portier ghanéen. Maudit Jabulani!

Les 2 équipes sont à la rupture. Les Black Stars se remettent plutôt vite et manquent d'assommer leurs adversaires mais Muslera sauve les siens (58ème). De son côté, Suarez mange la feuille de match, ne profitant de la sortie désastreuse de Kingson sur un centre de la Bruja Forlan. L'Uruguay manque le coche à deux nouvelles reprises par Suarez (70ème) et Maxi Pereira (82ème).

C'est donc l'heure de la trop-longue-ation. Les 2 formations sont aux gariguettes, les gestes sont imprécis, l'Uruguay attend la séance des tirs au but. Sur l'ultime coup franc, les Black Stars sèment la pagaille dans la surface Charrua, Suarez sauve la patrie à 2 reprises, une fois du pied mais la seconde... des mains! Diptyque penalty/carton rouge de rigueur.
Gyan s'avance pour envoyer le Ghana en demi-finale, la 1ère pour un pays africain mais sa frappe s'écrase sur la transversale de Muslera. La chance a tourné. Alea jacta est...

Pour débuter la séance fatidique des tirs au but, la place est faite aux tauliers. Forlan ne tremble pas, de même que Gyan auteur d'une lucarne remarquable. Victorino et Appiah maintiennent l'égalité. Scotti, remplaçant de Diego Lugano blessé en début de match, assure à son tour. En revanche, John Mensah ne comprend rien à l'énergie cinétique, ne prend que 2 pas d'élan et envoie une frappe toute moisie sur Nando Muslera. Maxi Pereira a l'occasion de plier l'affaire mais tue une tortue volante. Adiyiah peut remettre les 2 équipes à égalité mais Muslera, d'une main gauche ferme, détourne la tentative.
La suite, on la connaît. El Loco Abreu réalise sa spéciale et envoie son équipe dans le dernier carré. Effaré par tant de sang-froid, le capitaine Forlan se jette sur son coéquipier, lui criant: "¡Ay, "Loco"! ¡Qué bárbaro"! ¡Ay, qué loco eres!".

El Maestro Tabarez l'avait annoncé, les Charruas viseraient les demi-finales. Son objectif a été atteint, l'Uruguay se retrouve à la table des grands, ultime représentant de l'Amérique du Sud pourtant arrivée en force en huitièmes.
Le coup franc direct de Cachavacha Forlan, la main héroïque de Suarez, el Picado d'Abreu, ce quart de finale restera comme l'un des plus beaux matches de ce Mondial.
Avec un tel scénario, la Celeste croit plus que jamais qu'elle a eu la chance du champion. Face aux Oranje néerlandais, même privé de Suarez, les Charruas ne doutent pas de leurs qualités et de leur niveau de jeu. La fête ne fait que commencer dans les rues de Montevideo.

Kiko Platense

vendredi 2 juillet 2010

Où va l'AC Arles?

L'éviction de Jean-Marc Conrad, si elle était attendu depuis quelques semaines, a semé le trouble au sein de l'AC Arles. Les arrivées de Marcel Salerno et de François Perrot à la tête du club questionnent les supporters et le départ du Magicien Estevan ne fait rien pour les rassurer.

Quand Michel Estevan est allé chercher Marcel Salerno pour investir dans l'ACA à l'aube de la saison dernière, il ne savait pas que moins d'un an plus tard, l'ancien président de l'AS Cannes le congédierait. Pourtant, et malgré 4 montées en 5 ans, Coach Estevan et son adjoint Christian Pancioni ont été mis à pied mercredi dernier avec interdiction totale de revenir au Stade Fournier avant la réunion prévue le 7 juillet prochain.
Pis, en voulant faire valider le contrat signé en cati-(Austin)mini avec Jean-Marc Conrad, contrat sans valeur juridique car conclu contre l'avis du conseil d'administration, Michel Estevan a commis une faute grave qui, si elle est confirmée comme telle par le tribunal des prud'homme, pourrait lui coûter sa dernière année de contrat.

Denis Goavec, second adjoint de Michel Estevan et détenteur des diplômes nécessaires pour entraîner au niveau national, s'était dit solidaire du Magicien mercredi après-midi après la mise à pied officielle. Or, jeudi matin, il souhaitait poursuivre l'aventure au sein du club. Ultime rebondissement en fin d'après-midi même: son avenir serait en pointillé plus que jamais.

En attendant la licenciement officiel du Coach ou sa réintégration (on n'est plus à une surprise près), l'équipe fanion a été prise en main par Jean-Louis Saez, entraîneur de la réserve et par Frédéric Lamberta, préparateur tout juste arrivé à Arles par l'entremise de Marcel Salerno. Ce devrait être eux qui seront en charge du stage en Espagne prévu à partir de dimanche.

Cet imbroglio met à mal la stabilité du club et ralentit le recrutement. Si quelques joueurs sont dans la ligne de mire comme Nimani, Keserü (serü whatever will be will be) et Alioui, il manque au moins une dizaine de joueurs pour compléter l'effectif. Le nom du nouvel (?) entraîneur ne sera connu que mercredi prochain au plus tôt. Il restera exactement 1 mois avant la 1ère journée du championnat face à Sochaux.

François Miguel Boudet