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dimanche 11 juillet 2010

La Revancha del Bigote*

Pas assez glamour, pas assez beau, pas assez vendeur. Quand, à l'été 2003, Florentino Perez souhaite transformer une bonne fois pour toute le Real Madrid en Disneyland pour Footix, Vicente del Bosque et sa moustache sont priés de faire leurs bagages. Dans son délire commercial, Perez a oublié que pour remporter des titres, il faut avant tout un grand entraîneur. La Liga 2003 sera le dernier remporté par le Real Madrid avec Florentino Perez à sa tête. Sous les ordres d'El Bigote, la Maison Blanche remporta 2 Ligas (2001/2003), 2 Champion's (2000/2002), 1 Coupe Intercontinentale (2002), 1 SuperCoupe d'Europe (2002) et 1 SuperCoupe d'Espagne (2001). 7 titres en 4 ans, une moyenne pas trop mauvaise n'est-ce pas?
Ce soir, l'Espagne joue la première finale de Coupe du Monde de son histoire avec, sur le banc, l'ancien Mister de la Casa Blanca. Quel qu'en soit le résultat, Del Bosque a pris sa revanche sur ceux qui voulaient le mettre au placard.

Prendre la succession d'El Abuelo Aragones vainqueur de l'Euro 2008 avec la Roja n'avait franchement rien d'un travail tranquille. En effet, avec la meilleure génération du football espagnol empreinte de culture barcelonaise, le défi proposé au technicien natif de Salamanque était on ne peut plus élevé: le doublé Euro/Mondial.

Après des éliminatoires parfaits, la Roja a pu juger de sa force en collant une danse aux Bleus de France un soir de mars 2010 (2-0) et réaffirmer que la Coupe du Monde sera la sienne.
Pourtant, face à une Nati suisse venue pour défendre essentiellement, la Seleccion est tombée dans le panneau et a perdu sur un but foireux de Gelson Fernandes. De quoi être bien énervé... Cependant, sans être exceptionnelle, la Roja a obtenu les 6 points restants pour se qualifier.

Face au Portugal, l'Espagne inaugure sa nouvelle collection intitulée "pourquoi s'embêter à coller des tartines à nos adversaires quand on peut gagner 1-0 sans force?". Le succès est immédiat. Il faut dire aussi que les équipes jouées n'ont rien de fabuleux. En effet, le Portugal manquait d'impact et Cristiano était trop seul pour porter davantage son équipe. Ensuite, Cardozo a mangé le penalty qui aurait pu qualifier le Paraguay dans le dernier carré mais San Iker est passé par là, suivi de près par El Guaje Villa, auteur du but de la qualif' à 5 minutes de la fin. Le réalisme du champion en somme...

En demi-finale, privés de Müller, les Allemands ne parviennent pas à bousculer une Roja bien en place, loin d'être flambloyante mais diablement efficace. Le monde à l'envers! Del Bosque a su instiller un style nouveau à la Seleccion, sans fioriture, extrêmement concentrée et compacte sur le plan défensif. Car un titre de champion du Monde se construit avant tou sur la solidité défensive. Les snipers Iniesta, Xavi et Villa font le reste quand vient le temps de porter l'estocade. Et si El Guaje ne réussit pas à faire la différence, c'est Puyol qui place un coup de casque ravageur sur un corner. Une victoire sur un coup de pied arrêté, pas vraiment le genre de la maison rouge. Il n'empêche, l'Espagne est en finale avec un statut d'ultra-favori.

Vicente del Bosque est à un match d'écrire la plus belle page du football espagnol. Avec un style de jeu totalement inspiré du Barça rehaussé d'une bonne dose de réalisme froid, El Bigote a rappelé pourquoi il est l'un des meilleurs entraîneurs du monde et certainement, le meilleur Mister de la péninsule ibérique.

* La revanche de la Moustache

Cesc Romero

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