Ils étaient favoris et ils n'ont pas tremblés. Champions d'Europe, les Espagnols sont arrivés à bout des Pays-Bas à la 117ème minute d'une finale tendue. Sauveur face au Portugal puis face au Paraguay, Andrés Iniesta, le métronome de la Roja et du Barça, s'est mué en buteur historique pour offrir le premier titre de champion du Monde à l'Espagne. La fin d'une anomalie.
Parmi les 5 meilleurs championnats européens, l'Espagne n'avait toujours pas remporté le moindre mondial. C'est désormais chose faite!
Composée en majorité de joueurs du Barça, la Seleccion a prouvé qu'elle avait les nerfs solides dans les grands rendez-vous face à des adverses davantage intéressés à distribuer des coups de latte dans le buffet que par la gonfle.
Apparemment, les Oranje avaient décidé de tourner un remake du France-Italie de 2006. Ce qui se traduisit sur le terrain par des tacles à la carotide par le maître ès crampons de 16 Mark Van Bommel et par un kung-fu kick de son disciple De Jong dans la cage thoracique de Xabi Alonso (même pas mal!). Conscient qu'il s'agit d'une finale de Coupe du Monde et qu'il vaut mieux ménager le suspense, Alan Webb leur adresse une biscotte beurrée à chacun. Pour un match "classique", nul doute que les Bataves auraient joué à 9 au bout de 20 minutes...
Comme prévu, cette finale propose peu de jeu mais l'engagement est de tous les instants. Hormis une cabeza de Sergio Ramos magnifiquement stoppée par Sketelenburg dès la 5ème minute, on ne peut pas dire que les offensives eurent la part belle.
Le doble pivote Xabi Alonso/Busquets met le pied à la moindre tentative néerlandaise histoire de montrer à Mark la Tondeuse qu'il n'a plus rien à leur apprendre.
Ne vous étonnez plus si Vicente Del Bosque, ancien milieu def' du Real Madrid, clame à longueur de conf' de presse qu'il aurait rêvé être un joueur comme Busquets. Apparemment invisible, il est en réalité indispensable au collectif, garantissant l'équilibre de l'équipe et permettant aux duettistes Xavi Hernandez/Iniesta de se projeter vers l'avant. Busquets est définitivement le Makelele de la Roja...
Et que dire d'Iker Casillas? Auteur d'une saison moyenne pour son niveau, le portero de la Maison Blanche est redevenu San Iker depuis le quart de finale face au Paraguay. Sur un nuage, il a repoussé 2 immanquables de Robben. Les grands joueurs se révèlent toujours dans les grands matches... Gardien du tournoi bien sûr et plusieurs fois Sauveur de la Patrie, ça méritait bien un beso à sa journaliste de fiancée. OUi Raymond, tu peux demander ta femme en épousailles mais il faut gagner le trophée juste avant. Sinon, de romantique tu passes pour un gros tocard...
Cadenassée (et après, certains feront des généralités sur le foot italien), la rencontre s'est décantée lors de la trop-longue-ation. Comme il ne faut pas délaisser les bonnes habitudes, les Dutch mettent les crampons en avant. Si bien qu'enfin, Heitinga est prié d'aller prendre sa douche avant les autres. Il reste une poignée de minutes et ça sent salement les tirs au but.
Pour ceux qui l'ignorent, Heitinga est défenseur central de métier. Et, pour le remplacer, les Oranje doivent replacer Van der Vaart plus bas sur le pitch. Effet immédiat: relance dans l'axe toute moisie + couverture du hors jeu par Van der Vaart = Fabregas pour Iniesta qui place une mine à bout portant dans les bois de Skelenburg impuissant. Déjà auteur du but de l'année 2009 face à Chelsea en demi de Champion's, Iniesta délivre tout un pays et permet aux siens de réaliser le doublé Euro/Mondial que seule la génération du Kaiser Franz Beckenbauer a réussi (1972/1974).
La Roja est parvenue à confirmer son succès de 2008. Preuve de sa maturité, la Seleccion a trouvé un style de jeu chirurgical, fondé sur la solidité défensive, la récupération et l'efficacité offensive. Lors de cette seconde phase, les Espagnols ont inscrit 4 buts et encaissé aucun. Quatre 1-0 pas plus mais avec un contrôle encore plus grand que 2 ans auparavant. Plusieurs fois sur le point de plier, ils ont résisté pour s'imposer dans le money time en inscrivant tous leurs buts après la 75ème minute.
Surtout, cette victoire mondiale est la plus belle des revanches pour Vicente del Bosque, jeté comme un malpropre du Real Madrid car trop rustre et peu vendeur. Joueur de devoir et entraîneur anti-bling bling, El Bigote est devenu le plus grand entraîneur espagnol. Ce sont les grands entraîneurs qui font les grandes équipes et Del Bosque en a donné la preuve éclatante.
Cesc Romero
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