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mardi 6 juillet 2010

Never mind the Ballack*

Jadis équipe réputée pour son réalisme froid, la Nationalmannschaft s'est transformée en une invincible armada, capable de faire exploser n'importe quelle défense. Sa dernière victime, l'Argentine, a fait les frais de ce renouveau aussi inattendu que salutaire dans cette Coupe du Monde qui ne brille pas vraiment pour la qualité du jeu.
Une des raisons de cette déferlante allemande réside dans l'absence de Michael Ballack, estampillé dépositaire du jeu teuton depuis 10 ans. Et si, en se blessant lors de la finale de la Cup, le joueur du Bayer Leverkusen avait libéré ses jeunes coéquipiers?

Il y a des sélectionneurs qui préparent le Mondial en se prenant des tartines à l'Euro. Il y en a d'autres qui, plutôt que de servir de victime expiatoire, préparent le rendez-vous planétaire en accédant à la finale de l'Euro. Joachim Löw n'est certainement pas le plus connu des sélectionneurs du Mondial. En revanche, sa classe et sa connaissance parfaite des qualités des joueurs qu'il a dans son groupe lui ont permis de bâtir une des plus belles équipes que l'Allemagne ait jamais eu.

En réalité, la blessure de Ballack fut un véritable déclic. De la même façon que le Ghana put se révéler sans l'ombre omniprésente d'Essien, la Mannschaft a totalement révolutionné sa façon de jouer, accélérant ses offensives, mettant au supplice ses adversaires. Dernière victime en date, l'Argentine a mordu la poussière face à la classe biberon allemande (25 ans de moyenne d'âge seulement), dépassée par la vitesse des Schweinsteiger, Müller, Özil et la pression incessante de Klose et Podolski.

Pourtant, sur le papier, rien ne laissait présager d'une telle razzia. En effet, aucun joueur n'évolue à l'étranger et aucun nom de dépasse de l'effectif. Davantage que des génies du ballon, l'Allemagne est d'abord un collectif parfaitement huilé qui parvient à exploser les cylindrées plus tapageuses.
Après avoir étalé la Perfide Albion en huitièmes (4-1), les Allemands ont pu préparer leur quart de finale dans la quiétude, le monde du football préférant se jeter à bras raccourcis sur l'erreur d'arbitrage lorsque le score n'étai encore que de 2-1. Résultat: le show de Diego Maradona s'est achevé dans les larmes suite à une correction made in Germany (4-0).

Les Espagnols sont prévenus. La Mannschaft ne fera pas de quartier en demi-finale. Cependant, les Allemands seront privés de Müller et ne sont guère à l'aise dans la peau du favori. En effet, après la victoire sans bavure face à l'Australie (4-0) en ouverture du tournoi, les Teutons avaient mordu la poussière face aux Serbes (0-1).

Désormais épouvantail de la compétition, les hommes de Löw devront gérer une pression à laquelle ils n'étaient pas encore confrontés. Les héritiers du Kaiser Franz ont 2 matches pour prouver qu'une équipe peut régaler balle au pied et remporter la coupe. Et le peu que l'on puisse affirmer, c'est que ce serait plus que mérité.

*Rendons à César ce qui appartient à César: ce jeu de mots n'est pas de votre serviteur (j'aimerais bien croyez-moi) mais des Cahiers du Football magazine de foot et d'eau fraîche.
Pour les incultes notoires, c'est un détournement du titre de l'album des Sex Pistols "Never mind the bollocks" que je ne traduirais pas car il arrive que la gent féminine lise mes balivernes.

Francesco della Nuejouls

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