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dimanche 11 juillet 2010

Oranje diabolique

Jadis symbole de l'esthétisme et du beau jeu, les héritiers de Cruyff arrivent en finale grâce aux vertus du réalisme et du tacle à la carotide. Dotés d'une défense a priori friable, les Bataves ont remis au goût du jour les effets positifs du vice et de l'efficacité afin de parvenir en finale invaincus. Suffisant pour battre la machine espagnole?

Ne voyons pas tout en noir non plus. Les Pays-Bas ont toujours des joueurs classieux, des régaleurs de chique capables de rendre folle n'importe quelle défense. Sneijder, Robben et Kuyt ont toujours garanti la victoire depuis le début de la compétition souvent malgré le cours du jeu.
Malgré un backfour en carton pâte, les Oranje peuvent également remercier le joueur certainement le plus détesté de ce Mondial avec Luis Suarez, j'ai nommé Sa Sainteté Tacleuse Mark Van Bommel. Face au Brésil, le joueur du Bayer München s'est mis l'arbitre japonais in the pocket et a été l'instigateur du retour néerlandais dans une partie bien mal barrée. Les simagrées de Robben et les coups de patte de Sneijder firent le reste. Fini le temps des scores de baby-foot pour s'effondrer dès que les choses sérieuses commencent. A présent, l'objectif est de gagner. Au pays du football total et de l'Ajax de Rinus Michels, ça a tout l'air d'une révolution.

Face à l'Uruguay, un but litigieux vint sauver des Oranje qui commençaient à peiner face à des Charruas supérieurs au milieu. Une nouvelle fois, Sneijder, plus que jamais en pôle position pour l'obtention du Ballon d'Or, a permis aux siens de reprendre le dessus. Mais, à l'arrivée, les Néerlandais passèrent l'obstacle. En 1998, malgré une demi-finale majuscule face au Brésil, la génération Kluivert, la plus complète depuis celle de Cruyff, avait raté le coche à Marseille. Hors de question donc de bouder son plaisir...

Si la guerre des égos demeurent être une pure spécialité batave (Robben, Sneijder, Van Persie et Van Bommel sont quand même de sacrées têtes de cons), le staff néerlandais a réussi un amalgame qui tient malgré tout. Les apports de Franck De Boer et de Philip Cocu (on ne dit pas Cocou mais bien Cocu, ne soyez pas si puritain que diable!) ont sans nul doute favorisé une meilleure gestion de la pression et des tensions inhérentes à la vie d'un groupe.

Ce soir, les amateurs de gouda, de jeu collectif, de tacle à la gorge et des chaussettes blanches avec des tongs en plein mois de juillet (toi aussi tu aimes les clichés avoue!) soutiendront les Bataves.
Autrefois Mécaniques, aujourd'hui Diaboliques, les Oranje sont à un match de réaliser le rêve inassouvi de la génération 74/78. Avec moins de panache mais davantage de grinta.

Choa d'Arelate

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