Ah 1974! Le football total des Cruyff, Neekens, Krol et consorts avec en chef d'orchestre le génie Rinus Michels! Le football champagne à son paroxysme battu en finale par l'implacable réalisme de la RFA de Kaiser Franz Beckenbauer! Jamais football ne fut plus beau à voir.
En 2010, les héritiers de cette génération et de celle des Van Basten, Rijkaard et Gullit championne d'Europe en 1988 ne fignolent pas leur besogne. Conscients que coller des tartines à ses adversaires ne garantit pas un titre, les Oranje font le service minimum avec des victoires étriquées et des matches avec autant de saveur que du gouda fondu. Le pire, c'est que cette fois, ça pourrait bien marcher.
Après une qualification obtenue dans la souffrance, en tous cas, au moins pour les spectateurs, les Pays Bas affrontaient le Brésil de Dunga facile vainqueur du Chili con carne en huitième (3-0). Les 2 équipes ont jusque là marché dans leurs 4 premiers matches du tournoi et cet affrontement part dans l'inconnu.
Pendant toute la première mi-temps, les Auriverdes mettent au supplice les Oranje Mécanique rouillée. Cette domination se traduit dès la 10ème minute avec l'ouverture du score de Robinho sur une passe laser de Felipe Melo. La défense centrale, trop écartée, ne peut que constater les dégâts. Cependant, si les Brésiliens incendient le camp néerlandais, ils ne parviennent pas à doubler la mise, notamment par l'intermédiaire de Juan, définitivement le meilleur défenseur du Mondial.
Il fallait être inconscient pour oser parier sur les hommes de Van Marwijk. Incapables de créer du danger, annihilés en attaque, commettant de nombreuses fautes, les Pays Bas s'acheminaient vers une élimination certaine.
Et jusqu'à la 53ème minute, la vague samba ne semble pas s'arrêter. Sur un centre sans danger de Sneijder, Julio Cesar part à la buvette, Felipe Melo le gêne et la gonfle finit dans les ficelles. C'est le tournant du match. Auteurs d'un très bon match, leur meilleur du Mondial, les Auriverdes se liquéfient au fur et à mesure que les minutes s'écoulent.
A l'inverse, les Bataves relèvent la tête et prennent le match à leur compte. Le métier de Mark Van Bommel fait le reste. Le milieu de terrain du Bayern met l'arbitre nippon (mais mauvais) dans sa poche malgré le nombre incalculable de fautes qu'il commet et en dépit des plongeons répétés de Robben Island.
A la 68ème minute, les mouches changent d'âne. Corner de Robben prolongé par Kuyt sur le pauvre mètre 70 de Sneijder qui n'a plus qu'à pousser le ballon de la tête. Felipe Melo ne peut que constater sa faute, une nouvelle fois en retard, à l'image de sa saison poucrave à la Juventus de Turin.
Pour achever le tableau, Felipe Melo, encore et toujours lui, se fait un ptit plaisir et laboure la cuisse de Robben. faut savoir se faire plaisir dans la vie...
Le Brésil a craqué face à des Oranje franchement pas folichon mais qui obtiennent leur billet en demi-finale face à l'Uruguay. En revanche, il n'est pas évident que le référé sera aussi coulant et incapable.
Jadis dépositaire du beau jeu, les Pays Bas ont abandonné l'idée même de fantaisie pour adopter un style de jeu efficace à outrance mais ignoble à regarder. L'Allemagne qui régale la chique, les Bataves qui taclent à la carotide et qui font du réalisme leur leitmotiv? C'est quoi cette Coupe du Monde???
*Football total où es-tu?
Cesc Romero
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