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vendredi 30 avril 2010

Joue-la comme Guy Roux!

Ce soir, le Stade Abbé-Deschamps sera le théâtre d'un affrontement capital dans l'optique du titre de champion de France. Avec 5 points d'avance sur son hôte auxerrois, l'Olympique de Marseille peut, avec une victoire, se détacher irrémédiablement de son poursuivant bourguignon. Si de son côté, l'AJ Auxerre rejette toute possibilité de remporter l'ignoble trophée Hexagoal, il n'en demeure pas moins vrai qu'un résultat positif, en plus de revenir à 2 unités du leader phocéen, garantirait quasiment une place en Champion's la saison prochaine.

Se souvenir du match aller au Vélodrome. Lors de l'ultime journée avant la trêve hivernale, les joueurs de Jeannot Fernandez avaient plié sans contestation possible des Marseillais déjà en vacances et prenant Pedretti and co. pour des ploucs. Oliech avait mis la misère au backfour bleu et blanc. Ce match fut un des pires livrés par les Phocéens depuis un bon moment. Pire que tout, Birsa avait demandé à l'arbitre d'annuler le carton rouge attribué à Koné car le coup de coude de l'Ivoirien était involontaire. Le fair-play du joueur icaunais avait été salué et les supporters marseillais n'eurent même pas la possibilité de juger le référé responsable de la défaite.

A 4 journées de la fin, la configuration du match n'est pas la même. Candidat à l'ascenseur pour l'échafaud en début de saison, Auxerre joue une place pour la C1. Et après 18 ans sans titre de champion, les Phocéens sont en passe de briser la malédiction, galvanisés qu'il sont depuis la victoire en Coupe de la Ligue. Cette saison, Marseille n'est jamais aussi fort que quand il a la pression et que les joueurs sont conscient de l'engouement populaire.

Si les joueurs de La Dèche conserveront au pire 2 points d'avance sur leur dauphin au maillot Senoble, les Auxerrois se la jouent Guy Roux et clament à qui veut l'entendre que le titre n'est pas pour eux. De toute façon, même en cas de victoire, ils continueront de jouer leur partition du petit club qui veut rester à sa place face aux grosses armadas. On ne change pas une tactique qui marche depuis 50 ans.

Cesc Romero

jeudi 29 avril 2010

Une tournée de Suze pour les hinchas du Barça!

Les demi-finales de Champion's ont donc livré leur verdict. Les élus se nomment le Bayern Munich et l'Internazionale. Si les Bavarois n'ont laissé aucune chance à des Lyonnais trop frigides tactiquement, le succès nerazzurro a créé une vive polémique tant la tactique mise en place par Mourinho a su briser les velléités offensives du Barça. Pis, The Special One subit les critiques des consensuels apôtres du beau jeu qui faisaient du Barça leur favori. Bilan de l'affrontement de l'année.

Commençons par une lapalissade. Une demi-finale de Champion's se joue en matches aller/retour. Autrement dit, la tactique de Mourinho a été conçue en regard du résultat obtenu à l'aller.
Alors, si l'on peut critiquer le plan de jeu intériste lors du match retour, il ne faut pas occulter le fait que les Nerazzurri ont mis une pile aux Culés à Giuseppe-Meazza (3-1).

Car à l'aller, si l'Inter a très bien défendu, il ne faut pas oublier non plus qu'il a marqué 3 fois face au champion d'Europe. Comment espérer se qualifier pour une finale de C1 quand on encaisse 3 buts?
De plus, il semble qu'Alzheimer ait frappé les hinchas blaugranas. Analepse. 60ème minute du match aller; le Barça est aux fraises sur le plan défensif. Pep fait rentrer Abidal à la place... d'Ibrahimovic! A part ça, Guardiola n'essaie pas de blinder derrière... Au demeurant, son choix est payant puisque le score resta en l'état. Sortir un 9 pour faire entrer un latéral, c'est du joga bonito? Juste pour savoir...
Lors de ce match, les Lombards ont mis au supplice les Catalans. Sans ce colmatage de fortune, le Barça repartait avec une valise. Mais quand c'est Guardiola et Barcelone, on dit juste qu'il s'est adapté.

L'analyse du match retour par les pro-Barça est simplement lumineuse. En gros, l'Inter c'est rien que des bourrins qui font que défendre, tricher et plonger.
Au niveau du fair-play, la Comedia dell'Arte de Busquets et les simulations d'Alves, encore une fois bien décevant quand la température monte, démontrent que le Barça sait être vicieux afin de leurrer l'arbitre. Très loin de l'image gentillette, Unicef et peace and love que Joan Laporta voudrait afficher. Jouer avec vice et malice fait partie du foot. Il est totalement ridicule de vouloir faire croire le contraire et surtout de ne pas l'assumer quand de telles actions se produisent sur le terrain. Le Barça redevient une équipe comme les autres quand elle est dans la galère et qui n'hésite pas à essayer de berner l'arbitre. Plutôt rassurant comme comportement au demeurant.

Ensuite, il est pertinent d'avancer que le Barça a eu 78% de possession de balle sur 90 minutes. A l'arrivée, les statistiques sont éloquentes: 1 seule frappe cadrée en première mi-temps et aucune en 2ème période avant le but de Piqué. Et vous voudriez jouer une finale de C1? Guardiola a eu tout le match pour s'adapter à la tactique intériste. Or, il n'est pas parvenu à résoudre le problème. Pis, le Barça n'a jamais cessé d'user de passes latérales stériles et n'a jamais tenté des mouvements initiés de plus loin.

A ce titre, si l'on met en exergue les choix de Mourinho, peu de monde a parlé de la faillite tactique de Pep. En premier lieu, c'est lui qui est à l'initiative de l'échange Zlatan/Eto'o. La saison dernière, l'Inter n'avait pu dépasser le cap des huitièmes en partie en raison de la nonchalance de l'attaquant suédois et de son incapacité à se plier aux consignes défensives.
Par ailleurs, on peut se demander de la pertinence de sortir le Pirouli de Malmö avant le money time et de faire entrer Bojan et Jeffren soit 2 joueurs petits, inexpérimentés et qui ont besoin d'espace pour jouer.
Enfin, le Barça a montré ses limites avec ses milieux de terrain Touré Yaya et Keita totalement incapable de cadrer une frappe de loin. Les Blaugranas ont voulu marquer en rentrant avec le ballon dans les cages. Magnifique résultat au final.

Enfin, cherry on the cake, les supporters du "Mes que un club" ont jugé dans leur infini objectivité que l'arbitre avait été mauvais. En dehors du fait que contester les décisions arbitrales est un plaisir de perdant, résumer cet affrontement à une main de Touré Yaya ou à une situation litigieuse est totalement hors de propos. Quand une équipe a eu le ballon tout le match et n'a pas été foutue d'être dangereuse avant les 10 dernières minutes du match retour, la moindre des choses est d'effectuer une autocritique sur sa propre prestation plutôt que de chercher un bouc émissaire avec un sifflet. Avec les joueurs dont dispose le Barça et avec le palmarès qu'il affiche, ce serait un minimum.

Une tournée de Suze gratos pour ceux qui préfèrent rejeter la faute sur les autres plutôt que de tirer les leçons d'un échec!

Choa d'Arelate

mercredi 28 avril 2010

Mourinho ferme le Pep-show

"Non mollare mai!". Ne jamais renoncer. La devise du FC Internazionale n'a jamais été aussi pertinente pour qualifier le collectif nerazzurro. Jouée dans le plus style catennacio si caractéristique des grandes heures du club lombard, cette demi-finale retour de Champion's a été fatale au Barça qui n'a pu combler que la moitié de son retard accumulé la semaine passée à Giuseppe-Meazza. Grâce à un sens du sacrifice paroxysmique, les hommes du Special One Mourinho ont terrassé les tenants du titre dans son antre du Camp Nou.

Après avoir perdu le match aller 3-1, les Culés devaient l'emporter avec 2 buts d'écart. De son côté et fort de l'avantage acquis à Milan, la tactique nerrazurra est simple et tient en trois points: défendre, défendre et, si tout se passe comme prévu, défendre.

"Die Meister, die Besten, les grandes équipes, the Champions!". L'hymne de la Champion's retentit, les deux équipes entrent sur la pelouse, c'est tendu, on va avoir droit à du foot, pas comme hier soir.

José Mourinho aligne la même équipe qu'à l'aller, à l'exception de Chivu qui remplace Pandev blessé à l'échauffement: Julio César- Maicon, Lucio, Samuel, Zanetti- Cambiasso, Thiago Motta, Chivu- Eto'o, Sneider, Milito.
En revanche, Pep Guardiola innove avec une équipe inédite. Innover est un bien grand mot. En fait, il doit composer avec la suspension de Puyol, les blessures d'Iniesta et Abidal également blessé à l'échauffement: Valdés- Alves, Milito, Piqué, Keita- Busquets, Xavi, Touré Yaya- Pedro, Messi, Ibrahimovic.

Comme prévu, le Barça prend le contrôle de la balle et des opérations. Comme à l'accoutumée, les passes doublent et redoublent. Tout cela est bien gentil, mais l'Inter bloque parfaitement toutes les velléités offensives blaugrana. Le 4-3-3 mis en place par le Mou mute très rapidement en 4-5-1. Chivu met la pression sur le tandem Xavi-Messi, bien aidé par Cambiasso et Thiago Motta. A dire vrai, on s'ennuie légèrement, le Barça étant incapable de créer du décalage dans le quadrillage milanais.

Très vite averti, Thiago Motta décide d'aller voir en tribune si le spectacle vaut le coup. En effet, afin d'empêcher Busquets de lui contester le ballon, l'ancien Barcelonnais colle lui une targette en aveugle. Trop heureux, Busquets se roule parterre et pleure sa maman avec des larmes de crocodile Lacoste. C'est que Sergio est milieu de terrain et qu'il a vu Mark Van Bommel hier soir. Si le Catalan n'arrivera jamais à la cheville du Batave niveau vice (et niveau technique soit dit en passant), il a assez de talent tragique pour que l'arbitre belge inflige un carton rouge direct à l'Intériste.

La mi-temps arrive et les Culés n'ont pas tenté grand' chose, mis à part la frappe du gauche estampillée "La Pulga inc." à la demi-heure de jeu et bien repoussée par Julio Cesar.
Si, sur la pelouse, les occasions de s'enflammer ont été plutôt rares voire inexistantes, il n'en a pas été de même du côté de la zone technique. Alors que Pep distille des conseils au Zlatan a.k.a le Pirouli de Malmö, Mourinho se colle au Mister catalan afin d'entendre la discussion puis lui adresse quelques mots. Oui, le Portugais est bouillant comme un volcan islandais et ce n'est qu'un début.

A la pause, Guardiola lance l'ancien Nerazzurro Maxwell dans l'arène à la place de Gabi Milito pour donner davantage de vitesse sur les ailes et aussi, un peu, parce que deux sosies de Francescoli sur la pelouse ça fait pas sérieux.
De toute façon, en l'état actuel des choses, les facultés défensives des arrières centraux ont autant d'intérêt qu'une réunion du P.S. pour l'écriture d'un programme politique en vue de la présidentielle de 2012.

Le Barça se rue à l'attaque mais ne parvient à se dépêtrer du marquage bleu et blanc. Les 21 joueurs jouent dans la moitié de terrain intériste. Tout seul dans sa surface, Valdés se sent seul comme un capitaliste à la fête de l'Huma.
Bien qu'à 10, l'Inter aspire encore mieux les Blaugranas. Les coéquipiers de Xavi foncent dans le mur lombard, recule, accélère pour s'y empaler. Trop nombreux à attaquer, ils n'arrivent pas à s'organiser. La rentrée de Maxwell n'a aucun effet.

Mourinho n'est pas un dégonflé. Même si son équipe est en infériorité numérique, il n'effectue aucun changement avant la 65ème minute. Et quand Sneijder laisse sa place, le nouvel entrant Muntari le remplace poste pour poste. Avis aux spectateurs du Camp Nou, le Mou sort ses bollocks et les met sur la table.

Pep, toujours en quête de vitesse, dégage Ibracadabof au profit de Bojan. Dans la foulée, Molière Busquets est remplacé par Jeffren. Le Barça a peut-être les meilleures individualités dans son équipe-type mais on est doit se rendre à l'évidence: son banc est ignoble.
Les systèmes tactiques volent en éclats: l'Inter joue en 9-0 quand le Barça évolue en 0-10.

Sur un éclair de Messi, Bojan est à la hauteur de sa réputation et foire une tête plus facile à cadrer qu'à mettre à côté. Pourtant celle-là, Bojan la met contre Tenerife et Valladolid. Si c'est dedans c'est pareil aurait dit Thierry Roland. Sauf que ça fait toujours 0-0 et que ça sent sérieusement le pâté pour le champion en titre.

Mais à la 83ème minute, alors que tous les espoirs semblaient s'être envolés, Piqué ouvre la marque d'un geste de pur attaquant. En position Inzaghi-esque, le défenseur culé réalise un geste plein de grinta afin d'enrhumer Cordoba et Julio Cesar avant de frapper dans les cages vides. Il reste 10 minutes à jouer, le Camp Nou éructe, bout, scande des "Barça Barça". Les bois de l'Empereur César deviennent Fort Alamo.

Xavi Hernandez allume la mèche puis Leo Messi une nouvelle fois bien discret. Mais à chaque fois, le portier brésilien fait le taf. Et quand Bojan fait trembler les filets, le but est annulé pour une main de Touré Yaya. Le remake de Stamford Bridge n'aura pas lieu. L'Inter se qualifie pour sa première finale de C1 depuis... 1972.

Au coup de sifflet final, le banc nerazzurro explose de joie. Mourinho tape un sprint, les deux index en direction de la tribune présidentielle. Alors, c'est qui le patron?
Le Portugais a une nouvelle démontré qu'il est bien le meilleur pour faire déjouer l'adversaire. Après avoir réussi un match aller quasi-parfait et à la manière d'Helenio Herrera -illustre aîné qui remporta les 2 seules C1 de l'histoire de l'Inter en 1964 et 1965- le Mou a remis au goût du jour les vertus du catennacio.
Ce n'était peut-être pas spectaculaire mais le football ne se résume pas toujours à des retournés, des frappes en lucarne et du toque.

Le sens du sacrifice et de la solidarité des joueurs de l'Inter ont eu raison du jeu catalan. L'intelligence tactique de Mourinho a triomphé de Barcelonnais finalement trop prévisibles. Dans l'écrin du Camp Nou, celui que les Culés surnomment avec condescendance "le traducteur" s'est bien fait comprendre et brise le rêve de Blaugranas qui se voyaient déjà entrain de soulever la Champion's à Santiago-Bernabeu.

Francesco della Nuejouls

mardi 27 avril 2010

Une fessée et Olic!

Après un match aller indigne d'une demi-finale de Champion's, Lyon devait une revanche au football français. Las, le Bayern Munich a corrigé les Rhodaniens à Gerland (3-0), fusillés par un hat-trick du Croate Olic. Au-delà du score, c'est surtout la manière qui a déçu. Ce second acte fut également la démonstration éclatante de la supériorité tactique de Louis Van Gaal sur un Claude Puel trop peu courageux pour un tel événement.
A tel point que l'on n'a même pas eu l'impression que les Bavarois ont forcé leur talent pour obtenir leur billet pour Santiago-Bernabeu.

Il est certains matches où l'on n'a pas besoin de beaucoup de temps pour en deviner l'épilogue. Lors du 1/8ème de finale aller face au Real Madrid, les 20 premières minutes avaient suffi pour comprendre que Lyon l'emporterait. Ce soir, il n'a même pas fallu 2 minutes pour savoir que le match serait totalement en faveur du Bayern. A la récupération au milieu, hargneux sur les seconds ballons, les coéquipiers de Van Bommel se font respecter d'emblée. 41 ans que le Bayern Munchen n'a pas été éliminé par un club französich, c'est pas aujourd'hui qu'on va se faire piéger.

Après 2 ballons touchés, Cris n'a pas l'air dans son assiette. Confirmation dès la 3ème minute: Olic retire le ballon des pieds et adresse un centre parfait à Müller tout seul face à Lloris. L'attaquant réussit l'exploit de tirer à côté alors que toute la cage s'offre à lui comme une fille du Zaman café. Qu'il est loin le temps de la doublette Elber/Janker victorieuse de la C1 en 2001...

Le pressing teuton met en galère les Lyonnais. Néanmoins, il parvienne à propager un léger frisson dans le backfour sur un corner frappé par Chelito Delgado que ne parvient pas à rabattre Makoun. Un peu faible tout ça.
A la 10ème, Robben crée un décalage en jouant une touche (!) pour Müller qui centre instantanément mais personne n'est là pour exécuter la sentence. Lyon est sur l'échafaud, la tête sur le billot. Ne reste plus qu'à savoir quand le couperet tombera. Gerland se transforme en Place de la Révolution.

La sanction ne tarde pas à attendre. 26ème minute: côté gauche Altitop alerte Müller qui devance Réveillère pour donner la gonfle à Olic. Le Serbe enrhume Cissokho et Lloris d'une frappe en pivot imparable.

Les espoirs de l'OL sont quasiment enterrés mais le cadavre bouge encore. A la 31ème, sur un des rares centres réussis par les Gones, Delgado trouve Bastos qui bousille une occasion en or en croisant trop sa volée pied gauche.

La "bataille du midfield" est remporté par le duo Van Bommel/Schweinsteiger. Le Batave se permet le loisir de faire prendre un jaune à Gonalons, toujours trop naïf. L'expérience qui rentre certainement. Au passage, il est impératif de mettre en exergue la performance de Schweini a.k.a. le chouchou d'Angela Merkel. Replacé milieu récupérateur par le Pélican Van Gaal, il fut parfait dans sa façon d'orienter le jeu.

Archi-dominé dans le jeu et dans les intentions, Lyon et Claude Puel se doivent de réagir. En cherchant très loin dans ses souvenirs, Puel se rappelle avoir vu dans Téléfoot ou Stade 2 que Dunga faisait jouer Bastos arrière gauche en sélection. Eurekâ! Gomis sort au profit de Cissokho. Forcé de marquer 3 fois pour se qualifier, Puel conserve malgré tout ses 2 milieux déf' Gonalons et Makoun. Cela ne vous rappelle personne? Mais si, un Lyonnais aussi, avec des gros sourcils et un K-way Carrefour. Vous voyez pas?
Ce que le coach lyonnais oublie, c'est qu'au Brésil, les arrières latéraux sont des joueurs offensif qui, lorsqu'ils montent, sont systématiquement couverts par l'ailier. Sauf que bon, on a bien forcer très fort sur notre imagination, on voit pas bien ce que Lyon a de commun avec la Seleçao au niveau de ces automatismes. C'est ce qu'on appelle le changement "on verra bien si ça marche".

De son côté Van Gaal la joue easy rider. Le double goitre se permet le luxe de reformer la charnière centrale en sortant Van Buyten légèrement blessé (c'est pas tout ça mais y a un match de championnat samedi) pour Demichelis.

Fallait pas être parti chercher une bière dans le frigo trop longtemps pour voir Gomis toucher un ballon. Non pas que sa frappe fut dangereuse (il a tué des tortues volantes) mais bien car ce fut le seul moment où on le vit dans l'exercice de ses fonctions. 15M€ la banane: Aulas et Lacombe entrent par la grande porte dans le Guiness Book des records.

Comme prévu, Bastos est en perdition sur le plan défensif face à Robben. Le Batave tord Boumsong pour décaler Schweini qui frappe au-dessus (53ème) puis fait le boulot lui-même en collant une frappe vicieuse, magnifiquement détournée par Hugo Délire (56ème).

A l'heure de jeu, le référé suisse Massimo Bussaca y va de son solo en avertissant Cris pour une faute imaginaire. Vexé, en bon capitaine, le Brésilien chambre l'arbitre qui lui conseille, au moyen d'un carton rouge, d'aller prendre sa douche en avance sur ses coéquipiers.

Evénement à la 61ème: Govou adresse une frappe.. cadrée (si, si) que Butt dégage des poings.

C'est pas tout ça mais le Bayern a un taf à finir. Altintop, parfait remplaçant de Ribéry, lance Olic dans le dos du backfour lyonnais. Action, réaction: 2-0. En bon représentant allemand, le Bayern veut coller une pile. Robben remet une couche mais sa frappe en direction de la lucarne est claquée par Lloris, encore une fois bien seul.
76ème: Lyon touche le fond voire tente de creuser. Centre de Lahm, tête d'Olic. Pris à contre-patte, Lloris ne peut qu'effleurer le cuir. Et 1 et 2 et 3-0! Une fessée et Olic. Fallait pas vexer le Croate, sorti pour des raisons tactiques par Van Gaal après l'exclusion de 'Ti Franck! L'OL part dormir sans manger de dessert. C'est dommage, ce soir y avait de la Danette dans le frigo.

Après un match si catastrophique, comment ne pas pointer du doigts les insuffisances lyonnaises? A la décharge de Puel, il faut tout de même avouer que l'absence de Toulalan a salement déséquilibrer l'équipe. Makoun est bon 1 match sur 5 bon ben pas de bol. Gonalons s'est fait arnaquer en beauté par Van Bommel (c'est pas beau Mark de s'attaquer aux petits! D'accord, tu fais pareil aux grands mais ce n'est pas une excuse). Delgado s'est fait broyer les sourcils par le midfield bavarois. On n'ose parler de la défense car sinon ce serait du vice, de la torture. Pas envie de finir dand un tribunal...
Evidemment, l'image à retenir est sans doute la sortie en pleurs de Lisandro Lopez à la 80ème. Aucun ballon à négocier en 2 matches pour le n°9. En un mot: une honte pour un joueur d'un tel acabit n'hésitant pas se sacrifier pour le bien du collectif. Sinon, il a bien peaufiné sa participation pour Koh Lanta.

Claude Puel a bâti une équipe ultra-défensive incapable de renverser la vapeur et de créer du jeu quand les circonstances l'exigent. En Champion's, pour l'emporter, il faut savoir attaquer pour l'emporter. Van Gaal a joué avec son homologue français, a dominé les débats même quand le Bayern jouait à 10 au match aller. De plus, il a su insuffler de la confiance à une défense réputée en bois de cagette que Lyon devait exploser à l'Allianz Arena. Encore fallait-il la mettre à l'épreuve.

Le Bayern Munich a amplement mérité sa qualification et cette confrontation a démontré que la chance sourit aux audacieux. Cela sera-t-il suffisant face au Barça ou l'Inter?

Choa d'Arelate

Un joueur de légende: Raúl Gonzalez Blanco


29 octobre 1994: un gamin nommé Raul Gonzalez Blanco entre sur la pelouse de Zaragoza. A 17 ans et 124 jours, c'est la première fois qu'il porte la tunique immaculée du Real Madrid.
15 avril 2000: Raul inscrit son 100ème but en Liga face à Zaragoza.
25 avril 2010: sur cette même pelouse de Zaragoza, Raul joue ce qui semble être son dernier match sous les couleurs de la Maison Blanche et inscrit son dernier but chez les Merengues. Blessé quelques minutes plus tard, il quitte en pleurs ses coéquipiers, épilogue tragique d'une carrière monumentale.

Si le destin avait suivi son cours normal, Raul aurait été un Colchonero, un matelassier. Comprendre un joueur de l'Atlético Madrid, rival honni du Real Madrid. En effet, le pater familias est un fervent habitué du Vicente Calderon et ne jure que par les rayures blanche et rouge. Alors sa progéniture n'a pas vraiment le choix: tu ne seras Rojiblanco mon fils.
Mais les méandres de la destinée font que les carrières peuvent prendre une tournure totalement inattendue. L'Atlético Madrid est alors la propriété du pour le moins controversé et néanmoins mythique Jesus Gil y Gil. Aussi bien connu pour ses magouilles en tous genres que pour ses punchlines particulières ("Qui est Jimmy Floyd Hasselbaink? Je m'en fous, je sais juste que c'est un gros noir qui marque des buts pour l'Atlético"), l'ancien maire de Marbella devenu sous son mandat davantage Mar-fea (mer moche: ce jeu de mots vous est offert) décide, pour des raisons de pesetas, de liquider les équipes de jeunes. Ou de l'art de se tirer une bastos de Magnum 357 dans le pied...
Du coup, RGB traverse la rue et file rejoindre les rangs des Merengues.

Pour sa première saison dans la cantera, Raul explique à tout le monde qu'il est l'avenir du club. Ses lignes de stats sont explicites: 71 galettes en 33 matches soit 2,15 pions de moyenne.

Avec de telles performances, pas surprenant de le voir prendre place dans la rotation de Jorge Valdano. Le flaco (le maigre) ne tarde pas à se mettre en évidence et délivre dès son premier match une passe décisive à Amavisca face à Zaragoza.
La semaine suivante, il dézingue le club de son padre et ouvre son compteur golazo d'une frappe pleine lucarne. Au cours de ce même match, il offre un but à l'Hélicoptère Zamorano et provoque un penalty. La vengeance est un plat qui se mange froid.
A la fin de la saison 1995-1996, le natif de San Cristobal de Los Angeles, un barrio pauvre de Madrid, est un titulaire à part entière qui a poussé Emilio Butragueno sur le banc, excusez du peu. Pas pour rien qu'il est élu révélation de l'année.

Sous les ordres de Fabio Capello, la saison 1996-1997 est celle de la confirmation. Avec 26 réalisations en 52 matches, Raul devient l'enfant préféré du Santiago Bernabeu à tel point qu'il gagne le surnom éloquent d'Angel de Madrid. Le trio offensif qu'il compose avec Mijatovic et Suker score 75% des goles de la Casa Blanca. Pour la deuxième fois de sa jeune carrière, Raul remporte la Liga, ce qui n'empêche pas Capello d'être écarté au profit de l'Allemand Heynckes.

Sa saison 1997/1998 est en demi-teinte. Raul connaît les blessures (pubalgie récurrente) et les à-côtés nocturnes qui lui valent des critiques dans la presse. Néanmoins, s'il finit l'exercice ante-Coupe du Monde avec seulement 10 buts, il remporte sa première Champion's League face à la Juventus (1-0 but de Mijatovic).

Equipe alignée ce soir-là: Illgner- Roberto Carlos, Sanchis, Hierro, Panucci- Seedorf, Redondo, Karembeu- Raul, Mijatovic, Morientes.

Malgré une Coupe du Monde calamiteuse pour la Roja avec une élimination fort peu glorieuse en phase de poule (3ème derrière le Nigéria et le Paraguay et devant la Bulgarie), Raul se remet dans le sens de la marche avec le maillot blanc et devient Pichichi de la Liga pour la première fois avec 25 bifsteaks en 37 matches devant Rivaldo (Ballon d'Or 199) et El Piojo Lopez.

La saison 1999/2000 est, à l'image de la saison 1997/1998, paradoxale pour le joueur et le Real Madrid. Irréguliers, les Madrilènes voient Vicente del Bosque succéder au Gallois John Toshack en novembre. Or, si la Maison Blanche échoue salement à la 5ème place du championnet, elle remporte la Champion's de main de maître face à un València CF totalement dépassé par les événements (3-0: Morientes, Mc Manaman, Raul).

Equipe alignée: Casillas- Roberto Carlos, Ivan Campo, Helguera, Karanka, Salgado- Redondo, Mc Manaman- Raul, Anelka, Morientes.

Raul achève sa saison avec 17 buts en 34 matches en Liga mais surtout 10 pions en Champion's dont un doublé à Old Trafford qui élimine le tenant du titre mancunien. Ainsi, il est élu meilleur attaquant des compétitions de clubs estampillées UEFA. Déjà en décembre 1999, il avait reçu le prix de meilleur buteur du monde.
Malgré sa forme éclatante, il manque son Euro avec son penalty manqué en fin de match face à la France en quart de finale qui empêche la Roja d'accrocher une prolongation in extremis.

A 23 ans, El Siete a déjà un C.V. bien fourni. La fin d'une époque car 2000 voit arriver les rêves de Florentino Perez et la génération des Galacticos.
La nouvelle ère commence dans la difficulté. Fanfaron comme pas deux, Perez annonce que le Real Madrid remportera les 5 compétitions dans lesquelles il est engagé. Caramba encore raté: défaites en Super Coupe d'Europe face à Galatasaray (2-1), en Coupe Intercontinentale contre Boca Juniors et élimination de Coupe du Roi face Tolède modeste club de Sugunda B.
Cependant, les Merengues retrouvent les joies des festivités à la Fontaine des Cibeles en remportant son premier titre de champion depuis 4 ans. Au passage, RGB redevient pichichi avec 25 goles (2ème Rivaldo, 3ème Javi Moreno)et conserve son titre de meilleur attaquant de la Champion's avec 7 galettes.
Néanmoins, il "échoue" à la 2ème place du classement du Ballon d'Or derrière Owen, la faute, selon Valdano, à un jeu trop austère et un sens du collectif qui pénalisent quand vient le temps des récompenses individuelles.

La saison 2000/2001 voit arriver Zidane de la Juventus, deuxième étape du projet galactique après la venue de Figo l'année passée en provenance du Barça.
A l'instar de la temporada précédente, les coéquipiers de Raul passent par tous les états. Pour le centenaire du club, le Real Madrid affronte le Deportivo La Coruna en finale de la Copa del Rey dans son antre de Santiago-Bernabeu. L'occasion est trop belle pour se ridiculiser. A l'arrivée, les Galiciens humilient les Merengues dans un match désormais le "centenariazo" surnom donné en référence au "Maracanazo" de 1950 quand le Brésil avait perdu la Coupe du Monde à domicile face à l'Uruguay.
Par ailleurs, bien que champion d'automne, les Galactiques se font chouraver le titre de champion par València et un certain Rafa Benitez, ancien patron des équipes de jeunes merengues.

Mais pour le centenaire du plus grand club du monde (selon l'UEFA), le Real Madrid touche le Graal aux Grandes Oreilles. Après un quart de finale légendaire face à Manchester United, la Maison Blanche touche à nouveau au sublime avec, en apothéose, la volée parfaite de Zidane en finale face au Bayer Leverkusen;
Auteur de l'ouverture du score, Raul remporte sa troisième Champion's en 4 ans.

Equipe alignée: César- Roberto Carlos, Hierro, Helguera, Salgado- Makelele, Figo, Solari, Zidane- Raul, Morientes.

Après une saison 2002/2003 pleine (16 buts en 31 matches de championnat et 9 en Champion's), El Capitan connaît 4 saisons moyennes , à l'image de son club, victime de sa politique baptisée "Zidanes y Pavones" (traduction des stars comme Zidane et des jeunes de la cantera comme Pavon à ne pas confondre avec Michel Pavon aucun rapport) qui précipite la chute de Perez et de la nécessaire transition opérée par Ramon Calderon. Son rendement demeure faible pour un tel joueur même si, en 2006-2007, il score lors de rencontres capitales pour la conquête du titre.

Cependant, de 2007 à 2009, il réalise 2 saisons à 18 buts en Liga. Son influence dans le vestiaire est totale voire envahissante pour les différents Mister venus sur le banc de Santigo-Bernabeu. Leurs destins sont souvent liés à la cote d'amour dont ils jouissent auprès d'El Siete. A chaque fois que l'on a cru Raul cuit pour le haut niveau, il est revenu et a poussé des cadors vers la porte comme Van Nistelrooy bien qu'il soit très ami avec le Batave.

Seul ombre au tableau du crack: la sélection espagnole. En effet, s'il est le meilleur buteur de l'Histoire de la Roja, el Mono Aragones refuse de le prendre pour l'Euro 2008 remporté par la nouvelle génération, celle des Xavi, Iniesta, Torres et Villa.

Au terme de sa carrière, le palmarès de Raul est juste impressionnant. Meilleur buteur de l'Histoire du Real Madrid (325 buts en 743 matches) devant le Merengue du Siècle Alfredo di Stefano, meilleur buteur de la Roja (44 buts en 102 sélections), meilleur buteur de l'Histoire de la Champion's (66 buts en 129 matches disputés), meilleur buteur de l'Histoire de la Liga joueur ayant le plus de fois porté la tunique blanche (l'ancien record était détenu par Manuel Sanchis fils soit 710 matches), meilleur buteur madrilène lors des clasicos sontre le Barça (15 buts contre 14 pour Di Stefano),une moyenne proche d'1 but tous les 2 matches sur l'ensemble de sa carrière professionnelle.
Au plan collectif, il a remporté 6 Liga (peut-être 7 d'ici le mois de mai), 4 Super Coupe d'Espagne, 3 Champion's, 2 Coupes intercontinentales et 1 Super Coupe d'Europe.

Ce 24 avril 2010, quand Raul Gonzalez Blanco quitta la pelouse de La Romareda de Zaragoza en pleurs, c'est bien plus qu'un simple joueur de football qui tira sa révérence. C'est une légende.

Floréal Dal Canto

lundi 26 avril 2010

Top players de la semaine

Storari: vous vous rappelez de la buse qui jouait pour le Milan en début de saison? Celui-là même qui faisait regretter Dida aux tifosi rossoneri. Désormais, il joue à la Sampdoria et il a proprement écoeuré l'attaque de la Roma.

Sorensen: 5 arrêts difficiles mais 7 buts encaissés contre Chelsea. Life is unfair...

Diawara: complètement aux fraises pendant la première partie de saison quand il était associé à Heinze, il renaît aux côtés de Mbia. Il a réalisé le match parfait face à Sainté et Basile Boli en est tombé amoureux et lui a déclaré sa flamme. Y a pire comme week end.

Rafael: corner pour Tottenham. Manchester United mène 1-0 dans la douleur. Van der Sar place le latéral brésilien au second poteau. Le temps de regarder ce qui traine sur la pelouse, ce qui se passe dans les tribunes et de laisser son poteau tout seul, le ballon lui passe sous le pif. Si le portier batave avait pu l'étrangler, pas de doute il l'aurait fait.

Cavani: il est Uruguayen, joue à Palerme et s'il fait très mal aux postérieurs français au Mondial, on pourra pas dire qu'on ne vous aura pas prévenu.

Riquelme: Boca Juniors-San Lorenzo, deux équipes en perdition en Argentine. Boca Juniors et son équipe de papys face à San Lorenzo et son capitaine Kily Gonzalez, 36 bougies au compteur. Sauf qu'au milieu de tout ça, il y a Juan Roman Riquelme. Auteur de 2 passes déc' dont un extérieur pied droit lumineux à destination de Martin "Historico" Palermo, Roman s'est même refait copain avec El Loco. Et quand on pense que Diego ne le prendra pas au Mondial, on se dit que l'Argentine a déjà perdu.

Nani: un but sublime pour faire passer MU devant face à Tottenham et un provoc' de penalty pour assoir la victoire, le Portugais serait-il entrain de devenir le successeur de CR7?

Cabaye: le Lillois facture 10 pions cette saison dont 7 pénos. Prends ça Yoann Gourcuff!

Giggs: donne une leçon de coup de pied de réparation à Old Trafford. Un coup à gauche, un coup à droite: Gomes part 2 fois du bon côté mais ne peut même pas effleurer la gonfle.

Keita: à l'origine de la baston de la semaine. Au lieu de servir Aduriz mieux placé pour donner la victoire de Mallorca face à Malaga, il préfère bouffer la feuille en solo. Aduriz le prend mal et tente de le boxer. L'esprit d'équipe, des sensations uniques.

Pazzini: offre le titre à l'Inter en inscrivant un doublé face à la Roma et conforte la place de 4ème de la Samp' au classement. Son second pion a même pleurer Mexès.

Cassano: le banni de la Nazionale, la "prima donna" de la Samp' a mis la misère à la défense giallorossa notamment sur le centre qu'il adresse à Pazzini pour l'égalisation. Parti fâché de la Louve en 2005, Antonio a de la mémoire.

Miccoli: jouer face au Milan lui réussit bien cette saison. Au match aller, il plante un golazo à San Siro; au retour, il remet le couvert. Ne vous étonnez pas de le voir dans la sélection de Lippi pour l'AfSud.

Barrios: barré en sélection argentine, il a la chance d'avoir une mère paraguayenne ce qui devrait lui permettre de disputer le Mondial pour les Guaranis. Auteur d'un triplé face à Nuremberg, il permet au Borrusia Dortmund d'espérer accrocher la 3ème place de la Bundeliga synonyme de tour préliminaire de Champion's.

Maxi Lopez: si Catane a perdu salement contre la lanterne rouge Livourne, l'Argentin a planté un ciseau retourné à l'entrée de la surface de réparation. Perdre d'accord mais le faire avec style.

Rivière: si l'OM remporte le championnat avec 3 points d'avance sur Auxerre, les Phocéens pourront le remercier d'avoir voulu pousser le ballon au fond des filets de Mandanda pour faire joli sur sa ligne de stats alors qu'il était hors-jeu.

Cardozo: un triplé face à Olhanense et 26 buts cette saison. Si le Benfica conserve ses cadres, les Aigles feront mal en Champion's l'an prochain.

Drogba: marquer c'est surfait. Didier laisse ça à Kalou et préfère régaler Stamford Bridge de gestes techniques de malade.

Jelen: un prénom imprononçable, une équipe improbable avec une marque d'îles flottantes comme sponsor mais une efficacité remarquable face au but qui rend les habitués de l'Abbé-Deschamps fou d'Ireneusz.

Francesco della Nuejouls

dimanche 25 avril 2010

Tour d'Europe en ballon

Premier League: statu quo en tête du championnat avec samedi une victoire tirée par les cheveux de Manchester United sur Tottenham (3-1) et avec, dimanche, une victoire baby-foot de Chelsea sur les pushing-ball de Stoke City (7-0.
Pour Arsenal, c'est officiel, la saison s'achève sans titre pour la 5ème année consécutive malgré une bonne saison où les Gunners ont cru au titre jusqu'au mois d'avril malgré des valises infligées par les Blues et les Red Devils.
La lutte pour la 4ème place synonyme de tour préliminaire de Champion's est acharnée entre Tottenham, Aston Villa, Manchester City et Liverpool. Histoire de corser le suspense, la prochaine journée mettra aux prises City à Villa et Chelsea à Liverpool. Il serait savoureux au demeurant que Liverpool offre le titre au rival honni mancunien.
Pour ce qui est de la relégation, la messe est dite pour Portsmouth et Burnley. Pour la dernière place dans l'ascenseur, Hull City et Bernard Mendy tiennent la corde avec 6 points de retard sur West Ham? Pour s'en sortir, ils doivent planter 21 buts minimum en 2 matches et que West Ham perde ses 2 dernières parties.

Liga: le mano a mano entre Blaugrana et Merengues continue en tête. Le Barça a battu la lanterne rouge Xerez (3-1) avec un but d'Henry, pour une fois titulaire, ce qui signifie qu'il ne jouera pas contre l'Inter mercredi. De son côté, le Real Madrid s'en est remis aux soins de Raùl et Kakà pour s'extirper des griffes de Zaragoza(2-1).
La 3ème place qualificative directement pour la Champion's semble définitivement dans l'escarcelle de València grâce à la victoire des Chés (1-0) face au Depor la Coruna.
La lutte pour le tour préliminaire fait rage entre le Real Mallorca et le FC Sevilla. A 4 journées de la fin, avantage pour les insulaires qui ont 2 points d'avance sur les Andalous. Les coéquipiers de Fred Kanouté boivent le bouillon en cette fin de saison avec une nouvelle défaite face à Getafe (4-3) obtenue après avoir mené 2 fois au score.
Pour ce qui est de la relégation, seul Xerez paraît irrémédiablement condamné. En revanche, Tenerife et Valladolid n'ont que 2 points de retard sur Zaragoza et Malaga. Gijon et surtout Santander ne sont pas à l'abri d'une mauvaise surprise.

Ligue 1: le match de vendredi entre Auxerre et Marseille aura des allures de finale du championnat. Avec 5 point d'avance sur son Flipper, une victoire de l'OM serait synonyme de titre. Cependant, au vu du match livré face à Sainté et en comparaison avec la prestation des potes de Jordy Ribéry face au Très-fessé, il n'est pas acquis que les hommes de Deschamps l'emportent facilement.
Pour la 3ème place, il faudra attendre Lyon-Monaco pour savoir qui des Rhodaniens ou des Lillois ont le plus de chance d'accrocher le strapontin pour la Champion's. Montpellier est encore dans le coup mais est en perte de vitesse depuis 1 mois. De son côté, Laurent Blanc est pressenti pour jouer dans "OSS 117 Bordeaux ne répond plus". Mais bon, si les Girondins jouent comme des buses, c'est la faute des méchants journaliste hein...
Pour la relégation, rien de nouveau depuis la trêve hivernale. Grenoble, Boulogne et Le Mans sont reçus avec mention du juty.

Bundesliga: Felix Magath, le "Trainer" de Schalke 04 avait annoncé que le Bayern Munchen perdrait des points face au Borussia Monchenglabach. Bien vu: menés au score jusqu'à l'égalisation de Miro Klose à un quart d'heure de la fin, les Bavarois perdent 2 points et voient Schalke revenir à hauteur. Le Bayern conserve son trône de leader à la diff' de buts. A 2 matches de la fin, tout est encore à faire même si la réputation de loser des résidents de Gelsenkirschen devrait faire son oeuvre à l'arrivée.
Pour la 3ème place, le Werder Bremen a 1 point d'avance sur le Bayer Leverkusen qui, comme prévu, s'est effondré dans la dernière ligne droite et 2 sur le Borussia Dortmund qui revient très fort comme en témoigne la nouvelle performance haut de gamme de Barrios auteur d'un triplé face à Nüremberg.
Au programme du week-end prochain: Schalke 04/Werder Bremen. Légèrement décisif donc.
Pour la relégation, le Knacki Herta Berlin est grillé à point avec 6 points de retard sur Bochum. Et quand on sait que la dernière journée sera Herta/Bayern, autant dire que au revoir tout de suite. La 17ème place se jouera entre Hanover 96 traumatisé après le suicide de Robert Enke et totalement à la dérive depuis, Bochum qui joue le Bayern samedi prochain et Nuremberg. Pour faire monter le suspense, l'ultime journée opposera Bochum à Hanovre. Sortez les mouchoirs, ça va pleurer dans les chaumières.

Serie A: l'Internazionale a repris les commandes grâce à sa victoire sur l'Atalanta Bergame (3-1) mais surtout grâce à la victoire surprise de la Sampdoria sur la Roma au Stadio Olimpico (1-2). Le duo Cassano/Pazzini a eu raison des Giallorossi pourtant très bons en première mi-temps. Les larmes de Mexès en témoignent: l'Inter a remporté le Scudetto hier soir.
Le Milan a eu raison de se mettre au chaud au classement. Pour la deuxième fois de la saison, les Rossoneri ont pris la leçon face au Palermo de Miccoli (3-1). Les Siciliens ont toujours 2 points de retard sur la Samp' qui a conforté sa 4ème place. Les 2 équipes s'affrontent lors de la 37ème journée. Sortez vos mouchoirs bis...
Pour la relégation, l'affaire est quasiment réglée puisque Livorno et Sienna prennent l'ascenseur pour l'échafaud de manière certaine. L'Atalanta, avec 5 points de retard sur Bologna et 3 matches à jouer, devrait les rejoindre en Serie B.

Liga Sagres: il manque 1 point au Benfica Lisboa pour conquérir le titre. Chronique d'un sacre annoncé tant les Aigles ont dominé le championnat portugais.
Pour la place en tour préliminaire de Champion's, le Sporting Braga dispose d'un matelas de 5 points d'avance sur le Porto à 2 journées de la fin.
Si le classement reste en l'état, hypothèse la plus vraisemblable, le Porto et les Lions du Sporting Portugal devraient se qualifier pour l'Europa League.
Question relégation, Belenenses pourrait être condamné au terme du match en retard contre le Vitoria Guimaraes. La deuxième place a de fortes chances de revenir à Leixoes qui a 4 points de retard sur le Vitoria Setubal.

vendredi 23 avril 2010

L'AC Arles en route pour l'exploit

Chirurgical à défaut d'être esthétique. Réaliste et efficace à défaut d'être flamboyant. Face à Metz, l'AC Arles a réalisé le coup parfait et remporté 3 points capitaux en vue de la montée pour l'élite. Asphyxiés en début de partie dans un Stade-Symphorien chauffé à blanc par 23 000 supporters grenats, les Acéistes ont su trouver les ressources nécessaires pour obtenir un succès décisif dans les ultimes secondes.

La semaine a été longue du côté de la Moselle. En effet, Yvon Pouliquen a connu les joies de pointer au Pôle Emploi et de se faire remplacer par Joël Muller sur le banc des Grenats. C'est avec un esprit commando que les FC Metz est entré sur la pelouse. Le Stade-Symphorien était plein à craquer, chauffé à blanc par 23 000 supporters et... 9 "Suportaïre Arlaten" venus encourager les Jaune et Bleu.

Remontés à bloc, les Messins emballent la partie dès le coup d'envoi. Au bout de 20 secondes, Romain Elie, en voulant couper la trajectoire d'un centre à ras de terre, est à deux orteils de tromper Cyril Merville mais la balle heurte le poteau. Quelques instants après, Merville réalise face à Matheus un arrêt miraculeux sur sa ligne. L'ACA tangue dangereusement et craque à la 17ème minute. Sur un centre en première intention de Gueye, Victor Mendy devance l'arrière-garde arlésienne et ouvre le score. Explosion de joie dans le stade.

Les Acéistes sont empruntés voire nerveux. Liron, déjà averti, est exclu à la 25ème minute pour une altercation avec Marichez. Fou furieux, Coach Estevan est calmé par Andre Ayew. Sans aucun doute, le tournant du match. Cette exclusion réveille les joueurs provençaux. La défense et le milieu reprenne des couleurs et les Messins commencent à reculer.

Dans les arrêts de jeu, sur la seule incursion arlésienne dans la surface adverse, Deme N'diaye fausse compagnie à la défense lorraine et remporte son face à face avec Marichez. Avec un maximum de réussite et d'efficacité, les Acéistes plongent les Grenats dans le doute. Le spectre d'une nouvelle saison manquée plane au-dessus de Saint-Symphorien.

Bien qu'évoluant en supériorité numérique, les Messins ne parviennent pas à mettre en danger la défense arlésienne. Au contraire, la charnière Elie/Reynaud n'a jamais semblé aussi sereine comme en atteste la confiance absolue faite en Merville dans les moments chauds.

Les Messins n'arrivent pas à emballer le match. Seul Bessat tente de créer des décalages mais il paraît bien seul. Le point du nul serait une très bonne opération pour les Acéistes qui conserveraient leur 3ème place. La tension s'empare des rangs mosellans. A l'inverse, la paire Piocelle/Ayasse cadenasse l'entre-jeu. L'exclusion litigieuse de Liron a eu le mérite de ressouder le groupe après une entame compliquée.

Sur la dernière offensive arlésienne, la défense lorraine oublie Junior Dalé. Plat du pied sécurité, 2-1, alea jacta est. L'AC Arles réalise le hold uo parfait en prenant en défaut les hommes de Muller dans les arrêts de jeu des deux mi-temps. L'explosion de joie du banc témoigne bien de l'exploit réalisé. L'équipe la plus lucide et la plus collective l'a emporté.

Par cette victoire littéralement arrachée des mains messines, les Acéistes prennent 3 points d'avance sur Clermont, nouveau 4ème du championnat de Ligue 2. Ainsi, à 4 matches de la fin de la saison, l'AC Arles continue de déjouer les pronostics et de narguer les gros budgets. Dans une telle dynamique positive, ironie de l'histoire, on serait surpris de ne pas voir les Provençaux en Ligue 1 l'année prochaine.

Au terme de la partie, Coach Estevan eut cette phrase pleine d'humour qui rappelait à toutes les Cassandre qui prédisait les pires difficultés à se maintenir: "On nous prévoyait une seule saison en Ligue 2... ce sera peut-être le cas!".

François Miguel Boudet

jeudi 22 avril 2010

Les Lyonnais indignes d'un tel événement

Tous les ingrédients étaient réunis pour réaliser l'exploit et ils se sont lamentablement plantés. Pour la première demi-finale de Champion's de leur histoire, les Lyonnais sont complètement passés au travers de leur match sur la pelouse du Bayern Munchen. Alors que les faits de jeu étaient totalement à leur avantage, les hommes de Claude Puel ont irrémédiablement sombré en seconde mi-temps. Autopsie d'un échec.

Huit ans que les Bavarois n'avaient pas été dans le dernier carré de la Coupe aux Grands Oreilles. Alors l'Allianz Arena met les petits plats dans les grands avec un Kolossal tifo à 360°. Le ton est donné: les Munichois ne veulent pas laisser la chance inespérée d'aller au Santi Bernabeu le mois prochain. Inespérée car, faut pas se leurrer, en comparaison avec l'Inter-Barça de la veille, ce Bayern-OL ne sera pas du même acabit. Bon, ben, on s'est pas gouré.

Le Bayern aligne une équipe qui fait froid dans le dos pour une demi-finale de C1: Butt- Contento, Van Buyten, Demichelis, Lahm- Pranjic, Schweini, Ribéry, Robben- Olic, Müller.
De l'autre côté, c'est pas flambant non plus, jugez plutôt: Lloris- Réveillère,Cris, Toulalan, Cissokho- Gonalons, Pjanic, Källström, Delgado, Ederson- Lisandro.

Evidemment, tous les projos sont braqués sur Ribéry pris la main dans le pot de confiture par la Brigade de Répression du Proxénétisme. Le très mesuré quotidien Bild a annoncé la couleur dans ses colonnes: 'Ti Franck joue le match le plus important de sa carrière. Traduction: si le Bayern loupe la marche, ce sera tout pour la pomme du Français.

Victime de la comparaison avec l'affrontement de la veille à Giuseppe Meazza, ce match ennuie passablement. Moins d'intensité, moins de technique, moins de rythme. On arrive à se demander comment Bavarois et Rhodaniens ont bien pu se retrouver à ce niveau de la compétition et comment ont-il pu gicler Manchester United et le Real Madrid.

Ainsi, mis à part une frappe non cadrée de Ribéry et un assassinat de tortues volantes d'Olic, rien de bien folichon. Les Lyonnais jouent trop bas, laissent le cuir aux Teutons et pataugent pour trouver Chelito Delgado et Lisandro qui passent le plus clair de leur temps à cavaler pour gêner la relance adverse. Du Puel pur sucre.

Enfin arrive la 37ème minute. Après avoir poussé le ballon trop loin, Ribéry, peut-être victime de son élan mais sûrement victime de la pression étouffante qui l'entoure depuis quelques jours, enfonce ses crampons dans la cheville de Lisandro. L'Albiceleste peut s'estimer heureux de ne s'en sortir qu'avec un coup d'éponge magique car, si son pied était resté bloqué dans la pelouse, nul doute qu'il aurait fini la soirée dans un bloc opératoire. Roberto Rossetti, le référé italien, n'hésite pas et dégaine le carton rouge.
A ce moment précis, on compatit pour le natif de Boulogne-sur-Flotte car, en plus de devoir affronter sa famille, il va subir les foudres de media moralisateurs pendant un bail qui pourraient faire basculer le reste de sa carrière, à commencer par le Mondial.

Manifestement, les Dieux du Foot sont avec les Lyonnais ce soir. Jouer à 11 contre 10 dans un tel contexte, c'est du pain béni. Källström le comprend immédiatement et expédie une ogive de 40 mètres en direction de la lucarne teutone mais Butt sort le missile sol-air d'une parade main gauche.
Dans la foulée, le repos est sifflé avec la certitude que les Lyonnais martyriseront les Bavarois pendant les 45 dernières minutes.

Historiquement, seuls les Verts de Sainté ont réussi à éliminer le Bayern en confrontation aller-retour. C'était en 1969 année érotique. Une éternité en somme. Bien conscient du poids de l'Histoire, les Lyonnais vont s'appliquer à faire respecter le dicton qui veut que, selon Gary Lineker,les Allemands gagnent toujours à la fin.

Pour parvenir à leurs fins, les Aulas boys déjouent, reculent, s'empêtre dans leurs 30 derniers mètres. A 10 contre 11, c'est le Bayern qui fait courir Lyon. Davantage qu'un comble, une hérésie! Et à ce jeu-là, c'est Toulalan qui dégoupille le premier. Le pompier officiel de Puel et Domenech réussit le tour de force de prendre 2 cartons jaunes en moins de 5 minutes. Et voilà comment, à la 55ème minute, les deux équipes se retrouvent à égalité numérique. L'Histoire se répète à la différence près qu'on parlera cette fois des pieds carrés plutôt que des poteaux...

Contraint de muscler son midfield et de rebâtir une charnière centrale, Puel fait entrer successivement Makoun et Bastos. L'effet sur ses troupes est nul. C'est bien simple, le Camerounais et le Brésilien ferait de la peine à Balottelli tant leur manque d'implication est criant. Les Lyonnais sombrent malgré les efforts de Delgado et Lisandro qui finirent le match plus que cramé aussi bien physiquement que moralement, le duo n'ayant pu se procurer un seul ballon exploitable dans les phases offensives.

Sur le côté droit, Robben fait l'amour à Cissokho chaque fois qu'il touche la balle. Pourtant, le Batave est loin d'être virevoltant. A défaut de réinventer le football, il s'applique à jouer et rejouer sa partition intitulée "je prends la gonfle sur le côté, je repique au centre et je frappe".
A la 69ème minute, le bon Arjen (merci Quentin pour la vanne) envoie une praline des 30 mètres. L'effet du ballon, ajouté à la légère déviation de Müller (tiens! il est encore sur le terrain lui!) seront fatals à Lloris qui ne put compenser le pas de côté effectué une seconde avant.

En dehors d'un face-à-face Robben/Lloris remporté par Hugo Délire à la 84ème, la crise d'énervement du même Robben au moment de sa sortie envers Van Gaal et son double menton (près de Nice) et une frappe de Govou dans les arrêts de jeu, ce fut à peu près tout pour les dernières minutes.

Au terme du match aller, le Bayern réalise le gros coup puisqu'il a scoré sans encaisser de pion à la maison. Les media français pourront toujours penser que ce n'est pas rédhibitoire, ils oublient un peu vite qu'ils s'étaient enflammés sur la victoire...1-0 de l'OL face au Dollar Madrid à l'aller à Gerland.
Pour le match retour, Claude Puel n'a plus le choix. Il doit forcer sa nature et jouer offensif tout en conservant un système suffisamment solide pour ne pas encaisser le fameux but à l'extérieur qui condamnerait de manière quasi-certaine ses joueurs.

Avant la partie, les observateurs affirmaient que la défense du Bayern était pourlingue et que Lyon n'aurait pas de difficultés pour marquer à l'Allianz Arena. Encore fallait-il attaquer et donner des solutions à Lisandro. Par ailleurs, si Lyon est encore en vie et ne compte qu'un seul but de retard, elle le doit en grande partie au Policier Cris, une nouvelle fois énormissime. Totalement dépassé la saison dernière ainsi qu'en début d'exercice, le Brésilien a trouvé un second souffle cette année et il est tout simplement impressionnant.

Hier soir, les Lyonnais ont hypothéqué une grande partie de leurs chances pour accéder à la finale. S'ils veulent connaître les honneurs d'un tel rendez-vous, ils devront se mettre à la hauteur de l'événement et ne pas calculer comme de vulgaires épiciers du football.

Choa d'Arelate

mardi 20 avril 2010

FC Internazionale-FC Barcelona: les notes

FC Internazionale:

Julio Cesar (7): le gardien brésilien a réalisé un match de grande classe. Sa parade réflexe sur la cabeza de Busquets fut un modèle du genre, de celle qui vous qualifie pour le tour suivant. Pas grand chose à se reprocher sur le but de Pedro.

Zanetti (7): le capitaine a tenu son côté gauche comme il en a l'habitude. Un peu plus de difficultés quand il est passé à droite pour remplacer Maicon.

Lucio (6): s'il a sauvé miraculeusement sur sa ligne une tentative de Piqué en fin de match, on ne peut oublier que le pion catalan est complètement pour sa pomme.

Samuel (6): avec son compère Lucio, il a étouffé Zlatan sans génie et sans commettre de faute.

Maicon (8): le match dans le match qui l'opposait à Alves n'a pas eu lieu. Le latéral droit nerazzurro a fait très mal aux Culés à tel point que Pep a dû faire entrer Abidal pour colmater l'hémorragie. Et pour couronner le tout, il a inscrit le but du 2-1 au terme d'une montée rageuse. Remplacé par Chivu après que Messi lui ait fait explosé quelques dents d'un coup de coude.

Cambiasso (10): incontestable homme du match, l'Argentin a ratissé tant qu'il a pu, a annilihé, avec Maicon, les tentatives de Xavi et Messi tout au long du match. Il était la clef de voûte du système de Mourinho et, malgré toute cette pression, il n'a pas déçu. Comment Maradona peut-il se passer d'un tel joueur?

Thiaggo Motta (7): ancien du Barça, il avait lui aussi des comptes à régler. Il s'est battu comme un chien aux côtés de Cambiasso et sans prendre de biscotte.

Sneijder (9): le Batave est le meilleur de jeu du monde à l'heure actuelle. En plus d'avoir égalisé et offert le but du 3-1 à Milito, il a remarquablement défendu sur Messi quitte à finir le nez dans le gazon.

Pandev (6): dans le trident offensif de Mourinho, il a beaucoup défendu sur le côté gauche. Frit au bout d'une heure en raison de son abnégation, il a été remplacé par Stankovic.

Eto'o (9): le revanchard n'a certes pas marqué mais il fut à l'origine des premier et troisième buts intéristes. Sur le plan défensif, son sens du collectif est à mettre en exergue.

Milito (9,5): 1 but et 2 passes déc', Il Principe a régalé Giuseppe Meazza. Défensivement, il a parfaitement joué son rôle de premier rideau afin de polluer les relances de Valdés et de la charnière. Perclus de crampes, il fut remplacé par Balotelli à la 70ème minute.

Stankovic (5): a remplacé Pandev à l'heure de jeu. Pas grand chose à signaler si ce n'est le carton jaune qui le prive du match retour.

Chivu (5): a remplacé Maicon et a occupé le poste d'arrière gauche.

Balotelli (Six feet under): après la praline dévissée dans les arrêts de jeu, il a invectivé le public qui le sifflait. Quand ses coéquipiers se battaient comme des chiffonniers pour défendre, lui marchait et ne se replaçait pas. S'il ne voulait plus jouer de la saison, il a accompli sa mission.

Mourinho: il a piégé Guardiola avec sa tenaille Cambiasso/Maicon. Le midfield culé n'a pas respiré de la partie et s'est fait éteindre par le pressing incessant du trident Pandev-Eto'o-Milito. Le Portugais a remporté la première manche haut la main.


FC Barcelona:

Valdés (5): il n'a pas réalisé un mauvais match mais il a tout de même encaissé 3 pions. Beaucoup trop pour un gardien de son standing.

Maxwell (5): s'il est l'auteur de la passe décisive pour Pedro, il n'a pas eu la même réussite sur le plan défensif. Les montées de Maicon l'ont rendu chèvre et la qualité filtre a dû attendre l'entrée d'Abidal pour revoir la lumière.

Piqué (3,5): Milito l'a torturé toute la partie. Le n°3 blaugrana a rarement eu autant de difficultés face à un attaquant.

Puyol (4-1): une performance en demi-teinte pour la caution chevelue du Barça. Un point en moins pour le carton jaune qui l'empêchera de jouer au Camp Nou.

Dani Alves (3): peut-être son pire match sous les couleurs catalanes. Attiré comme un aimant à Milito sur le premier but, il a laissé Sneijder tout seul face à Valdés. Son duel face à Maicon l'a apparemment rendu nerveux et râleur. A retrouvé un peu de mordant sur la fin avec une montée qui a failli amener la réduction du score de Piqué.

Busquets (4): dans le système blaugrana, quand Busquets va tout va. Ce n'était pas vraiment le cas hier soir.

Keita (3,5): de son match, on ne retiendra que sa faute idiote sur Eto'o qui lui a valu un carton jaune.

Xavi (5-1): Xavi ne fait jamais de mauvais de match. Il a essayé de combiner vers l'avant mais, à chaque fois, il se prenait Cambiasso ou Thiaggo Motta sur le buffet. Un point en moins pour son incartade avec Mourinho dans laquelle il a clairement sous-entendu que l'arbitre portugais avait favorisé l'Inter. Pas la meilleure action de sa carrière.

Pedro (5,5): comme ses coéquipiers, il a eu du mal à s'extirper du pressing nerazzurro. Son but permet aux Culés d'espérer un match retour de feu en Catalogne.

Messi (5): Messi ne fait jamais de mauvais match. La connexion qui le lie à Xavi a été parasité par l'activité du midfield lombard. A tenté quelques raids en première mi-temps. Sa frappe en fin de match a été repoussée par une admirable manchette de Julio Cesar.

Ibrahimovic (2,5): quasiment invisible, il fut remplacé après la troisième galette de l'Inter par Abidal. Et, pour être honnête, on n'a pas vu la différence.


Abidal (5,5): chargé de suppléer Maxwell au poste de latéral gauche, il est parvenu à colmater les brèches pendant toute le dernière demi-heure de jeu. Sans cela, l'Inter aurait scoré 1 ou 2 buts de plus.

Guardiola: le sosie du Docteur Leserman dans Plus belle la vie n'a rien pu faire face au piège tactique tendu par le Mou. Après avoir hésité à lancer Alves en milieu droit voire faire la même chose avec Maxwell, il s'est ravisé. Peut-être n'aurait-il pas dû. Privé de son capitaine Puyol pour le match retour, il devra composer soit avec Marquez soit avec Gabriel Milito frère de. Une belle semaine de nuits blanches l'attend. Heureusement qu'en Liga, c'est la lanterne Xerez qui s'annonce.

Cesc Romero

Jeu, 1ère manche, Mourinho

L'affrontement promettait d'être électrique. Il le fut. Dans son antre de Giuseppe Meazza, le FC Internazionale a infligé une nette défaite (3-1) au FC Barcelona lors de la demi-finale aller de la Champion's. La confrontation entre les deux meilleurs "Mister" d'Europe a largement tourné en faveur de José Mourinho.

Le Barça attaque la partie en 4-3-3 (quelle surprise!) avec Maxwell à gauche plutôt qu'Abidal, Piqué/Puyol en charnière, Dani Alves à droite, un milieu de terrain à 3 composé de Xavi of course appuyé par Sergi Busquets et Keita préféré à Touré Yaya et une attaque Pedro-Messi-Zlatan.
De son côté, l'Inter débute dans une formation classique en 4-3-3 également avec un backfour Maicon-Lucio-Samuel-Zanetti, un milieu Thiaggo Motta-Cambiasso-Sneijder et un trident offensif Eto'o-Pandev-Milito.

La partie débute idéalement pour les Culés. A la 19ème minute, Lucio est enrhumé sévère par Maxwell qui s'infiltre, centre en retrait aux 16 mètres pour Pedrito qui marque d'un plat du pied gauche. A ce moment-là, faut pas se mentir, tout le monde se dit que c'est plié alors que la partie vient juste de commencer. Le Barça va dérouler et l'Inter s'effondrer, c'est tout vu. Croit-on.

Il ne faut que 11 minutes aux Nerazzurri pour revenir au score. Placé côté droit, Eto'o transmet le ballon à Milito qui temporise pour décaler Sneijder absolument seul. Le Batave ne se fait pas prier pour exécuter un Valdes bien seul.

La première mi-temps fut d'un haut niveau, la seconde sera tout simplement exceptionnelle.

Dès le retour des vestiaires, l'Inter prend l'avantage. Cambiasso récupère la balle au milieu du terrain, décale Milito qui s'enfonce dans le surface avant de sevir en retrait pour Maicon venu de son aile. Le latéral droit brésilien passe devant Keita et crucifie Valdes.
Dans la foulée, le Barça manque à deux reprises l'égalisation par une frappe lointaine de Messi puis pas Busquets d'une tête à bout portant. Mais à chaque fois, Julio Cesar fait parler sa classe.

A l'heure de jeu, Eto'o centre impeccablement pour la tête de Sneijder. Cependant, le n°10 noir et bleu loupe sa tentative mais pas Il Principe Milito qui a bien suivi au second poteau. Il reste 30 minutes à jouer et si ça continue de la sorte, le Barça est parti pour prendre une valise.

Pep commence à avoir les jetons. Afin de rééquilibrer son côté gauche totalement mis à l'amende par le duo Maicon/Eto'o, il sort Ibra -pas-du-tout-abracadabra pour faire entrer... Abidal. Pas vraiment du poste pour poste. Coup de chance pour les Blaugranas, Messi envoie son coude dans les ratiches de Maicon, remplacé numériquement par Chivu et sur la pelouse par Zanetti.

A la 87ème minute, Piqué manque d'un cheveu la réduction du score mais Lucio s'interpose, suppléant Julio Cesar sur sa ligne.

Ce 1er round a tourné à l'avantage de l'Inter et de Mourinho. Néanmoins, il serait présomptueux d'avancer que les 2 buts d'écart suffisent pour qualifier d'emblée les Nerazzurri. Le deuxième acte au Camp Nou sera, à n'en pas douter, le sommet tragique de la saison européenne avec comme enjeu un billet pour le stade Santiago Bernabeu.

Choa d'Arelate

lundi 19 avril 2010

Top players de la semaine

Julio Sergio: au match aller, il avait mis la misère aux attaquants laziale. Pour le match retour, il sauve un péno de Floccari et réveille son équipe. Le gardien brésilien au Mondial ne sera peut-être pas le Julio que l'on imagine...

Mbia: ça faisait longtemps qu'il n'avait pas dit une ânerie alors, bien sûr, ça nous manquait. Trouver qu'un déplacement en bus est scandaleux, c'est assez gratiné. La semaine prochaine "Vis ma vie" de supporter avec Stéphane!

Terry: rarement Big John n'a été aussi mauvais sous le maillot des Blues.

Maicon: a inscrit le but de l'année face à la Vielle Dame d'un enchaînement tout droit sorti d'un match de beach soccer.

Tremoulinas: le sosie officiel de Pepito (faut pas se leurrer, il ne lui manque que le sombrero) perd ses moyens depuis que Lizarazu l'a désigné comme son successeur. S'il avait encore une chance de rejoindre le squad des Bleus pour l'AfSud, c'est râpé.

N'Zogbia: un corner décisif pour égaliser face aux Gunners avant de crucifier les enfants de Wenger dans le money time d'une chouquette poteau rentrant. S'il ne jouait pas à Wigan, on le prendrait au sérieux.

Scholes: caution rouquemoute de la semaine. Un coup de ganache décisif pour l'éternel n°18 de MU lors du derby face à City ET à la dernière seconde du "Fergie time". La chance du champion que ça s'appelle...

Cristiano: seul joueur de ballon de la Casa Blanca, le Portugais était partout sur la pelouse face aux Chés valencians. Le regarder est un régal.

Robben-Olic: le premier marche sur l'eau depuis son arrivée en Bavière, le second est le joueur le plus sous-coté du moment. 5 pions à eux 2 face à Hanover 96.

Vucinic: véritable taulier de la Roma cette saison, le Monténégrin a plié la Lazio par sa classe et une efficacité qui lui a longtemps fait défaut sous les couleurs de la Louve.

Nino: caution "football d'en bas". Un triplé pour l'attaquant de Tenerife face à Getafe qui pourrait bien sauver son club insulaire de la relégation.

Lavezzi: l'Argentin a encore fait parler la poudre avec le Napoli avec un doublé des familles. La lutte pour la quatrième place en Serie A ne fait que commencer.

Pazzini-Cassano: en parlant de tour préliminaire de Champion's, la Samp' se rapproche du Palermo grâce à son duo de tueurs des surfaces. 5 en 1 mois pour le génial Cassano qui regardera le Mondial sur son canap' en raison de son caractère de merde et un but capital inscrit par le futur grand attaquant de la Squadra Azzura dans les arrêts de jeu face au Milan.

Totti: s'il s'est fait sortir à la pause par Ranieri, Francesco n'a rien perdu de ses facultés intellectuelles. Son chambrage des supporters de la Lazio restera comme un des grands moments de la saison.

Ranieri: son coaching gagnant à la mi-temps du derby alors que les Giallorossi sont menés au score restera dans les annales.

Cesc Romero

dimanche 18 avril 2010

Ranieri dévore la Lazio

46ème minute du derby le plus bouillant d'Europe. La Lazio mène 1 à 0 face à la Roma. Stupéfaction au Stadio Olimpico. Insatisfait du rendement de Francesco Totti, monument historique de la Louve et de Daniele De Rossi son fils héritier, Claudio Ranieri décide de faire entre le Brésilien Taddéi et le Français Ménez. Bien que natif de Rome et Romanista acharné, le Mister prend un risque inconsidéré vu l'enjeu de la partie mais la conquête de Scudetto est à ce prix. Si Ranieri se loupe, il s'offre un voyage en 1ère classe sur la Roche Tarpéienne.

Ce derby romain avait une saveur encore plus particulière cette année. D'un côté, la Roma est au coude à coude avec l'Internazionale pour le titre et de l'autre, la Lazio la plus faible depuis une bonne décennie lutte pour ne pas descendre en Serie B. Inutile de préciser que l'ambiance est électrique, irrespirable.

Bien qu'alignant l'équipe la plus faible depuis une bonne quinzaine d'années, la Lazio tire la première dès le quart d'heure de jeu. Sur une ouverture de Ledesma, Tommaso Rocchi banane la défense giallorossa et s'en va battre Julio Sergio de l'intérieur du droit. Si le jeu est aux abonnés absents cette saison, les Laziale n'oublient pas les bases de leurs glorieux anciens des Seventies. Comprendre: de l'engagement et du taquet. Cependant, ce sont les Loups qui envoient le bois (3 cartons jaunes contre 1) et disparaissent de la circulation.

Le deuxième acte débute donc avec ce coup de poker de Ranieri. Si son coup réussit, il a droit à une statue sur le Capitole; si ça foire, on oser à peine imaginer la bronca.
2 minutes après la reprise, force est de constater qu'on est plus proche du tollé que la haie d'honneur. En effet, Cassetti, héros du match aller, fauche Kolarov dans la surface. Floccari défie Julio Sergio. Le portier brésilien sort la parade de sa vie et relance les Giallorossi. Pour donner un ordre d'idée sur l'exploit réalisé, un commentateur romain a hurlé de joie " c'est la main de Dieu qui s'est abattue sur le Stade Olympique!". Le match vient de basculer.

A la 53ème minute, Taddéi est fauché à son tour dans la surface par... Kolarov. Vucinic transforme en face du virage rouge et jaune. La victoire ne peut plus échapper à la Louve.

Totalement inhibée en première mi-temps, à l'image d'un De Rossi une nouvelle fois transparent lors du derby, la Roma submerge les Biancocelesti. La rentrée de Ménez est extrêmement bénéfique. Sa rapidité fait merveille tant sur les côtés que dans l'axe. Pour preuve, il provoque un coup franc à l'entrée de la surface. Mirko Vucinic se charge de la sentence. D'une mine imparable sous la barre, il cloue littéralement le gardien laziale sur place qui peut remercier son mur de s'être complètement délité au moment de la frappe du Monténégrin. Ranieri a réussi son pari et la Roma retrouve la tête du championnat.

Au moment du coup de sifflet final, le terrain se transforme en ring de boxe. Ledesma s'en sort le moins bien et est expulsé par l'arbitre. Cela met un terme à un derby rugueux, où les tensions, ajoutées aux enjeux mathématiques, ont créés une ambiance délétère. Un vrai derby dans les règles de l'art.

Le coup réalisé par Claudio Ranieri le classe définitivement dans les entraîneurs d'exception, de ceux qui provoquent la chance en prenant le risque de se passer de ses institutions. Après l'avoir licencié sans ménagement (pour rester poli), les décideurs de la Juventus doivent s'en mordre les doigts...

Un dicton en Italie affirme que quand la Roma remporte un Scudetto, elle méritait d'en gagner 3 avant. Ce serait vraiment injuste, vu les aléas connus cette saison par les Giallorossi, que le Scudetto échappe à la Louve.

Francesco della Nuejouls

samedi 17 avril 2010

L'OM a la chance du champion

94ème minute de la 33ème journée de Ligue 1: la tête désespérée de Brandao est touchée par Yoann Lachor de la main. Penalty. Taiwo en force. Victoire 2-1 pour les Olympiens au terme d'une partie plus acharnée qu'on aurait pu croire. Obtenus dans la souffrance, ces 3 points permettent aux hommes de Deschamps de maintenir leur avance sur de surprenants Auxerrois, larges vainqueurs de Lorient.

Alors que la saison dernière, Lyon avait empêché Marseille de devenir champion, ouvrant ainsi un boulevard aux Bordelais. Cette année, ce sont bien les Phocéens qui sont on fire et qui ne laissent aucune chance à ses poursuivants. Si, en plus, l'arbitrage, tant décrié cette saison, tourne en leur faveur, l'affaire est déjà entendue.

Finalement, l'ultime choc de la saison opposera l'OM à l'AJ Auxerre. Pour le moins une surprise quand on se remémore que les fidèles de l'Abbé Deschamps faisaient partie des favoris pour la charrette en L2.

Alors que Lyon et Bordeaux devaient prendre les dernières places pour la C1, il apparaît, à seulement 5 matches du terme de la saison, que rien n'est encore joué et qu'Auxerre, voire Montpellier, ne cèderont que les armes à la main.

Pour ce qui est du titre, la messe semble dite. Avec sa réussite actuelle et son réalisme, l'OM ne peut pas laisser échapper un trophée qui lui tend outrageusement les bras.

Cesc Romero

vendredi 16 avril 2010

L'AC Arles manque le très gros coup

Quand, à la 65ème minute du match face à Guingamp, Andre Ayew donna l'avantage aux Acéistes, les supporters arlésiens ont tous entrevu les portes de la Ligue 1. Ce fol espoir ne dura hélas que 4 petites minutes, le temps pour les Bretons d'égaliser. Cependant, à Clermont-Ferrand, Metz réalisait indubitablement la mauvaise affaire de la soirée en perdant 2-0. A une semaine du déplacement décisif à Saint-Symphorien, les Arlésiens grimpent sur la troisième place du podium.

C'était le match des "fils de" sur la pelouse du Parc des Sports d'Avignon. En effet, Andre Ayew fils d'Abedi Pelé ouvrit la marque pour les Jaune et Bleu tandis que Thibault Giresse égalisa dans la foulée pour les hommes de Zvunka.
Résultats des courses: l'AC Arles, à la lutte pour la montée, pouvait regretter la perte de 2 points dans son jardin vauclusien (sic) et Guingamp, à la lutte pour le maintien (le monde à l'envers n'est-ce pas?!), parvenait à grapiller un point qui pourrait s'avérer fort utile dans la rude bataille du bas du tableau.

De son côté, le FC Metz revoit avec horreur et fatalité le spectre de la saison dernière. L'an passé, Boulogne-sur-Mer avait réussi le "cassé du renard" (copyright Ladji Doucouré 2005) et les Grenats lorrains durent s'abonner une nouvelle fois à Foot+. Face à Clermont, les hommes de Pouliquen se sont liquéfiés et ont cédé aux assauts de Loris Arnaud. Et perdre face à un ancien du PSG vous classe une équipe. Du coup, au classement, l'AC Arles passe devant Metz avec un point de plus. Le tournant de la saison?

Dans le même temps, Clermont revient dans la course à la Ligue 1. Il faut dire que cette saison, les écarts entre la 3ème et la 8ème places sont extrêmement faibles. Et quand on sait que l'ultime match de la saison sera un ACA/Clermont, on peut se demander si le vrai choc ne sera pas là.

En l'espace de 5 saisons, l'AC Arles a réalisé ce qu'aucune équipe en France voire en Europe n'a jamais réalisé. La montée en Ligue 1 n'est pas utopique. Qui aurait pu imaginer un tel exploit en août dernier?

Pour ce match importantissime qui pourrait voir l'AC Arles s'envoler au classement ruiner tous les espoirs messins, les "Suportaïre Arlaten" organisent un déplacement en Lorraine. Les supporters irréductibles acéistes intéressés peuvent prendre contact avec El Capo Alain au 06 22 08 88 65.

François Miguel Boudet

jeudi 15 avril 2010

Martin Palermo dans la légende de Boca Juniors

Mardi dernier, Martin Palermo est entré dans la légende de Boca Juniors. Dans son jardin de la Bombonera, par un doublé inscrit face à l'Arsenal Sarandi, El Loco a porté à 220 le nombre record de buts inscrits par un joueur xeneize. Ainsi à 36 ans, il a dépassé le total de buts marqué sous la bannière jaune et bleu détenu depuis les années 1930 par Roberto Cherro. Martin Palermo ou la Revancha del Tango.

En Argentine, une maxime affirme qu'Independiente joue pour la gloire, River Plate joue pour gagner et Boca Juniors joue avec ses tripes. Force est de constater que Palermo colle parfaitement à cette image rugueuse. Alors autant être clair, Martin n'est pas un fuoriclasse. L'efficacité au détriment du style, la garra plutôt que la grinta. A chacun son paradis comme le rappe MC Solaar... Niveau rapidité et vitesse intrinsèque, il court avec une moissonneuse-batteuse collée au train. Pis, El Loco incarne la lose personnifiée après avoir réalisé la prouesse de louper 3 pénos dans la même partie face à la Colombie. Cette image de tocard ambulant lui colle à la peau alors que ses lignes de stats clament clairement le contraire. Palermo est un killer des surfaces, un vrai de vrai. On ne devient pas meilleur buteur de l'Histoire d'une institution telle que Boca par hasard.

En 353 partidos pour Boquita, Palermo a inscrit la bagatelle de 177 galettes en championnat et 23 en Copa Libertadores. Une moyenne pas dégueu du tout. Pourtant, quand on s'attarde sur ses sélections en Albiceleste, le nombre laisse pour le moins perplexe: 12 caps pour 7 buts. Et pourtant (comme le chanterait Charles Aznavour), il s'est débrouillé pour faire figure de Sauveur de la Patrie en scorant à la dernière seconde du match éliminatoire pour le Mundial face au Pérou sous un déluge apocalyptique.

S'il a tenté sa chance en Espagne (Villareal, Betis Sevilla et Depor Alaves), Palermo n'a jamais pu se faire au jeu européen, un peu à la manière de son coéquipier, le génial Juan Roman Riquelme à la différence notoire que "Roman" a porté à lui seul le Sous-Marin Jaune de Villareal aux portes de la finale de Champion's en l'an de grâce 2006 (à un penalty raté face à Arsènal en fait). A moins que ce ne soit en réalité l'Europe qui n'a pu se faire au jeu du Fou.

Malgré sa maladresse légendaire et ses buts tout en pointouze, Martin Palermo a néanmoins réalisé le tour de force de faire partie de l'Histoire de Boca Juniors, club le plus titré au monde avec le Milan et est en passe de s'incruster dans le squad d'El Gordo Maradona pour l'Afrique du Sud. Et quand on jette un ojo sur la liste pléthorique des attaquants albiceleste en forme cette année, cela laisse présager de la cote d'amitié dont jouit El Loco en Argentine.

Et si les potes de le Pulga Messi se retrouvent en finale du Mondial le 11 juillet prochain, il ne serait pas étonnant que Palermo surgisse de nulle part et marque pour offrir le titre tant convoité depuis 1986. D'une pointouze évidemment.

Francesco della Nuejouls

mercredi 14 avril 2010

Le retour au sommet de Benfica

Sous un déluge digne de l'Apocalypse, le Benfica, leader incontesté de la Liga Sagres, recevait au Stadio de la Luz le Sporting Portugal 4ème. Après leur avoir collé un fado euh... une danse 4-1 en Coupe le mois dernier, Benfica avait l'opportunité de distancer quasi-définitivement Braga surprenant Flipper (dauphin) du championnat.

Dans un stade chauffé à blanc par les supporters benfiquistes, ce fut pourtant le Sporting qui prit le meilleur départ. Dans une équipe composée en large majorité de Portugais, les Vert et Blanc, emmenés par Miguel Veloso et Joao Moutinho développèrent davantage de jeu que leurs adversaires. Néanmoins, cette domination demeurait ténue et ne put se convertir au tableau d'affichage. En effet en l'espace de 2 minutes, le néo-Portugais-naturalisé-pour-jouer-en-pointe-au-Mondial-parce-que-Nuno-Gomes-ou-Helder-Postiga-faut-pas-déconner-non-plus Liédson gâcha deux occasions par manque de précision (14ème et 16ème). A la demi-heure de jeu, Miguel Veloso, très en jambes en première mi-temps, aurait pu donner l'avantage aux Lions lisboètes (28ème et 30ème). Bref, le Sporting affichait de meilleures ambitions que son hôte. Mais, une nouvelle fois, le réalisme leur fit défaut.

La deuxième mi-temps démarra avec un changement notoire côté Benfica. Jorge Jesus décida de faire entrer Pablito Aimar en lieu et place d'Eder Luis. Après une première période d'attente, le Benfica embraya dès le retour des vestiaires. Premier coup de semonce: un corner frappé par Aimar sur la tête de Javi Garcia qui passa au-dessus.
Croire que les équipes portugaises ne jouent pas physique est une grossière erreur. La "bataille du midfield" fit rage tout au long de la partie avec force tacles à la carotide les deux pieds décollés. Car un derby, c'est d'abord d'honneur dont il s'agit. Peu importe le nombre de points d'écart au classement.

L'orage diluvien qui s'abattait sur la capitale lusitanienne redoublait de force. Le brushing de Jorge Jesus avait disparu et la mainmise des Benfiquistes sur cette deuxième mi-temps se faisait de plus en plus pressante.
A la 68ème, après un débordement côté droit, Ruben Amorim, auteur d'un excellent match au demeurant, centra au second poteau pour Cardozo qui, d'un pur geste d'attaquant, poussa le cuir au fond des ficelles de Patricio. 33ème galette pour le Guarani cette saison toutes compet' confondues, ça vous classe le bonhomme. Malheureusement pour lui, il se blessa sur cette action et dû céder sa place illico presto par Kardec, l'homme qui avait éliminé l'OM d'un coup de canon dans les arrêts de jeu au Vélodrome.

Etouffés, les joueurs du Sporting accusaient le coup. Cette saison, le Benfica, lorsqu'il est en confiance, est inarrêtable. Le public du Stadio de la Luz, tout acquis à la cause des Aigles, rugissait de plus en plus fort, harrangué par MC Jorge Jesus.
Le coup de grâce intervint 10 minutes après l'ouverture du score. Sur une ouverture de Ramires, Aimar profita du manque de coordination du backfour des Lions pour dribbler Patricio avant de redresser sa frappe qui atterrit dans le petit filet gauche. La messe était dite et les supporters benfiquistes pouvaient exulter et lancer des "olé" à chaque passe des Aigles.

Ce 194ème derby lisboète fut historique. Tout d'abord, il semble totalement acquis que le titre n'échappera pas à Benfica, après 5 années de disette et d'hégémonie du Porto qui risque bien de regarder la Champion's devant la télé. Apparemment, les départs conjugués de Lucho et Lisandro n'ont pas pu être encore compensés comme en témoigna la valise (en carton... désolé pas pu m'empêcher) reçue à l'Emirates Stadium face aux enfants d'Arsènal. Par ailleurs, par cette victoire, le Benfica a désormais 26 points d'avance au classement sur le Sporting Portugal, un record.

Avec des joueurs de grands talents tels que Di Maria, David Luiz une nouvelle fois impérial, Ramires, Cardozo ou encore Ruben Amorim, il faudra se méfier grandement des Aigles de Benfica la saison prochaine en Champion's. La Liga Sagres est un championnat sous-coté à tort et n'a rien à envier à la Bundesliga ou à la Ligue 1. Les récents succès du Porto en Coupe d'Europe en témoignent et les succès prochains de Benfica continueront de le prouver.

Cesc Romero

lundi 12 avril 2010

Top players de la semaine

Scharwzer: le gardien australien de Fulham a multiplié les arrêts face aux Reds de Liverpool. Avec une bonne dizaine de sauvetages, il a peut-être définitivement enterré les espoirs de Champion's des coéquipiers de Gerrard.

Mbia: fini le temps où Stéphane faisait croire que c'était lui qui marquait alors que pas du tout. Dimanche, il a scoré lui-même de la tête. Toutes ces émotions valaient bien une danse avec Taiwo...

Ciani: perdu depuis le match face à l'Espagne, le petit Mikaël est attendu par ses parents à la caisse n°12.

Cris: un coup de casque magnifique pour égaliser face à Lille mais surtout, une mention spéciale pour son kick tête parterre dans la carotide de Gervinho. Le policier est bien de retour.

Cassetti: la dernière fois qu'il avait marqué, c'était contre la Lazio. A une semaine du derby romain, le latéral sort du bois et donne la victoire à la Roma face à l'Atalanta Bergame. La Louve est de retour en tête de la Serie A.

Xavi: deux passes déc' lors du clasico dans 2 registres opposés. Une louche pour Leo et une ouverture lumineuse pour Pedro. La grande classe.

Lucho Gonzalez: certes, c'était face à Nice mais El Comandante a régalé le Vel' avec 3 passes décisives. Meilleur passeur de L1, le Gaucho fait taire les critiques en cette fin de saison. Vivement l'année prochaine pour enfin le voir à 100%.

Barnetta: à l'image du Bayer Leverkusen, le Suisse sait accélérer, dribbler et parfois être flamboyant. A l'image du Bayer Leverkusen, Tranquilo ne sait pas tuer le match quand l'adversaire patauge. A l'arrivée, le Bayer aurait dû taper le Bayern Munich mais ne fait que match nul 1-1. Le Bayern est quasiment champion.

Messi: 4 buts contre Arsenal en Champion's + 1 chef d'oeuvre lors du clasico. Cristiano peut aller se recoiffer.

Miccoli: l'attaquant le plus sous-coté de la Botte a encore frappé avec un doublé. Il faudra compter avec Palerme la saison prochaine en Champion's.

Totti: l'amour de louche pour Toni prouve qu'il est toujours le meilleur joueur du monde. Pas étonnant que Lippi fasse le forcing pour l'amener au Mondial avec la Nazionale.

Francesco della Nuejouls

Le titre tend les bras à l'OM

La saison dernière, l'Olympique de Marseille avait manqué le titre à cause d'une série de victoires stratosphérique de Bordeaux (11 victoires de rang). Cette année, c'est bien Marseille qui réalise les meilleures opérations semaine après semaine. Hier soir, les Phocéens ont collé une trempe à Nice 4 à 1 (bien fait!) et ont prouvé que la fin de championnat sera bleu et blanc.

Après un match remporté facilement face à Sochaux mercredi (3-0), les Olympiens recevaient des Aiglons niçois en pleine confiance avec 10 points pris en 4 matches et aucun but encaissé depuis l'arrivée sur le banc azuréen d'Eric Roy.
Si les Phocéens eurent le contrôle du cuir pendant toute la première mi-temps, la meilleure occasion fut à mettre à l'actif du Gym et de Bagayoko; cependant, sa frappe trop croisée passa de peu à côté de la cage de Mandanda battu.
L'OM réalisait de beaux mouvements mais avait du mal à s'approcher de la surface niçoise hormis une bonne frappe de Valbuena en début de partie bien sauvée par Ospina.

Il fallut attendre la 42ème minute pour que le match basculât en faveur des hommes de Deschamps. Sur une ouverture du Commandante Lucho, Baky Koné récupérait le ballon à l'entrée de la surface, bien aidé il faut dire par une cagade d'Apam qui, décidément, a bien du mal face à l'OM (il fut expulsé au match aller). Plat du pied sécurité, Baky ouvrait le score, ce qui sauvait les apparences sur sa prestation, encore une fois bien faible pour un joueur acheté si cher à... Nice.
Ainsi, après 45 minutes plutôt difficiles, les Marseillais pouvaient envisager la suite des opérations avec davantage de sérénité.

La deuxième mi-temps fut une démonstration olympienne. L'artisan de la large victoire fut sans conteste Lucho Gonzalez. Déjà passeur sur le premier pion, l'Argentin délivra deux corners sortant sur les têtes respectives de Stéphane Mbia enfin buteur et de Souley Diawara enfin à son niveau bordelais. Entre ces 2 buts, El Comandante fut à l'origine du gol du Petit Vélo Valbuena. Désormais meilleur passeur de L1, Lucho ferme ainsi la bouche à pas mal de détracteurs qui l'ont jugé un peu trop vite et en dépit d'une préparation estivale tronquée et de blessures récurrentes.

Malgré le but de Faé encaissé à la dernière seconde du match, l'OM a remporté sans puiser dans ses ressources une victoire qui prend des allures de break suite à la défaite de Bordeaux et au nul entre Lyon et Lille. Au-delà du bilan comptable, c'est l'application et la maîtrise des Phocéens qui ont impressionné. A un mois de la fin du championnat, on constate que la formation de Didier Deschamps ne cesse de progresser et qu'elle est désormais capable de tuer le match contrairement au mois dernier face à Lorient par exemple.

18 ans après le dernier titre de champion de France, l'Olympique de Marseille n'a jamais été aussi capable d'aller décrocher le sacre. Au vu des dernières prestations, on ne peut s'empêcher de penser que si ce n'est pas cette année, ce ne sera jamais.

Choa d'Arelate

samedi 10 avril 2010

Le Barça évidemment

Que vaut réellement le Barça version 2009/2010? Après sa victoire dans le Clasico à Santiago Bernabeu, nous n'en savons toujours rien, la faute à une opposition madrilène bien trop faible incapable de conclure dans leurs quelques temps forts. Annoncé comme le clasico le plus excitant depuis au moins une décennie en raison du fait que les 2 équipes étaient lider ex aequo de la Liga, ce Real Madrid/Barça a une nouvelle tourné en faveur des hommes de Pep Guardiola grand vainqueur du duel tactique qui l'opposait à l'Ingénieur Pellegrini.

Pourtant en début de partie, ce sont les Merengues qui essaient d'imprimer leur rythme aux Blaugranas. Piqué au vif par le quadruplé de la Pulga Messi en quart retour de Champion's, Cristiano Ronaldo est remonté comme une coucourde, bien décidé à prouver une bonne fois pour toute qui est le patron du football mondial. Monté sur ressorts, le Portugais se démène comme un beau diable pour donner de la vitesse au jeu de la Casa Blanca. Le problème, c'est qu'il est tout seul au milieu d'une équipe manquant de vivacité davantage préoccupée par casser le jeu catalan plutôt que de développer un plan d'organisation offensive.

Et puis, évidemment, inéluctablement, le Barça mit la main sur le match. Trônant en milieu de terrain, Xavi Hernandez distille les caviars comme à son habitude. A la demi-heure, Messi et Xavi combine un une-deux. A la réception d'une balle piquée de l'Espagnol, Messi amortie de la poitrine et enchaîne d'une frappe topée du droit. 1-0 pour le Barça et 27ème pion en 28 matches pour la puce argentine.

On va pas se mentir comme dirait Laurent Boyer, à ce moment déjà, on sait que c'est cramé pour le Real Madrid. Cristiano se la joue solo et les occasions obtenues par CR9, Van der Vaart et Guti échouent toutes sur Valdés dont on ne comprend pas bien pourquoi il n'est pas en sélection espagnole. Comme à l'accoutumée dans un grand match, Pipita Higuain est transparent. Collectivement, les Meringues coulent comme en témoignent les nombreuses fautes commises durant toute la partie.

La 55ème minute sonne le glas des derniers espoirs des spectateurs du Santiago Bernabeu. Sur une ouverture lumineuse de Xavi one more time, Pedro s'embarque la pelota et exécute Casillas d'un enroulé du gauche. Il reste 35 minutes et ça sent la corrida comme la saison dernière.

A deux reprises, Leo Messi aurait pu corser l'addition mais Casillas sauva les apparences. Le Barça, tout en gardant la maîtrise du jeu, n'inscrit pas de but supplémentaire. Cependant, l'humiliation demeure totale pour la Maison Blanche, Florentino Perez et son compte en banque.

Dans le duel qui opposait Leo Messi à Cristiano, l'Argentin a clairement démontré sa supériorité actuelle sur le natif de Madère. Néanmoins, il est à noter que le collectif blaugrana est très nettement supérieur au madrilène, ce qui permet à la Pulga d'obtenir de meilleurs ballons.

Au terme de ce Clasico, la question de la force du Barça cette saison reste en suspend. En effet, les Culés n'ont jamais affronté une grande équipe capable de leur tenir tête. Pour connaître la véritable valeur de cette équipe tant sur le plan footballistique qu'historique, il nous faudra attendre la double confrontation en Champion's face à l'Internazionale de Mourinho.
Cependant, contrairement à un Inter en perte de vitesse en Serie A (match nul face à la Fio), le Barça n'en finit plus de dégoûter ses adversaires et d'enflammer les spectateurs. Rarement irrésistible comme la saison passée, Barcelone a très certainement gagné en contrôle et en maîtrise. Et si, finalement, Pep Guardiola et les siens n'étaient pas tout simplement venus prendre les mesures avant la finale de la Coupe aux grandes oreilles?

Cesc Romero

vendredi 9 avril 2010

On parle tous football: "y a péno!"

Cher ami supporter novice, cela fait quelques mois que je ne m'étais point adressé à vous. Victime d'un oubli, je vous ai laissé seuls dans ce milieu hostile qu'est la tribune d'un stade de football. Jadis profane, vous avez survécu jusqu'à ce jour d'avril 2010 et je vous en félicite.

Après un examen minutieux des leçons dispensées par le passé, je me suis rendu compte que j'avais omis de vous expliquer comment se comporter dans 2 phases de jeu capitales, que dis-je, cruciales du football globalisé: le penalty et l'absence de penalty. Après ces mois d'errance, j'espère malgré tout que vous connaissez les protagonistes centraux: l'arbitre et ses assistants.
A vos stylos bande de moules comme le dirait si bien Monsieur Mégot dans le Petit Spirou.

1) Mise en situation.

La scène se passe au mois de janvier, peu après la reprise du championnat. Encore sous le coup des agapes de fin d'année, les joueurs de votre équipe favorite se traînent lamentablement sur le pré visiblement encore ballonnés (ce jeu de mots ainsi que les suivants vous sont offerts par choa-garra-charrua inc.) par la dinde et la bûche s'apprêtent à quitter le terrain sur un sale 0-0 des familles. Inutile de préciser qu'à 40€ la place,vous l'avez légèrement en traviole. Soudain, à quelques secondes du coup de sifflet final fatidique et alors même que vous vous apprêtiez à porter vos doigts à votre bouche afin de huer ses incapables payés à coups de millions, le demi-défensif, via une ouverture plein axe lance l'attaquant. Le stade retient son souffle; le face-à-face est inévitable; le sort du match se joue maintenant dans ces ultimes moments. Hésitant entre la frappe en force, le petit piqué et le dribble, l'attaquant s'emmêle (Gibson) les crayons, heurte le gardien et s'effondre le blaire et les ratiches dans le gazon. Le tout dans la surface de réparation. A cet instant très précis, tous les regards se projètent vers l'arbitre du centre qui ne moufte pas. D'un mouvement latéral, les milliers de paires d'yeux fixent désormais l'arbitre- assistant qui ne daigne lever son drapeau bicolore.

2) Que faire dans un tel cas?

Alors que jusqu'à présent, vous vous ennuyiez du fuego de Dios, voilà qu'en quelques secondes, vous avez été le témoin d'un événement historique. L'injustice manifeste dont votre équipe vient d'être la victime vous fait serrer les poings. Si votre dégoût est vraiment trop profond, vous pouvez cracher sur le béton froid. Cependant, veillez bien à ne pas surjouer ou vous passeriez pour un Footix de bas étage. Attention également à ne pas crier "corner" ou "touche" car dans cette situation, vous deviendriez indéfendable.
Poings serrés, vengeurs et rageurs, lâchez votre haine du corps arbitral par un tonitruant "y a péno!!!". Si vous avez bien suivi auparavant les leçons que je vous ai dispensé, vous pouvez créer votre propre combo. Exemples: "putain mais y a péno là", "mais c'est pas possible y a péno là". Puis, excédé par cette décision, faites une réprimande au corps arbitral victime de cécité comme toujours avec votre club. Une allusion à ses orientations sexuelles est envisageable également. Assaisonnez à votre goût avec une insulte à la Ligue dans sa globalité, à Frédéric Thiriez et sa moustache et/ou à Jean-Michel Aulas (sauf si vous êtes Lyonnais cela va sans dire mais je le dis).

Quoi qu'il arrive et cela même si l'attaquant s'est vautré tout seul comme un grand dans la verte pelouse, ne vous départez JAMAIS de votre mauvaise foi. C'est une armure. Plus vous êtes de mauvaise foi, plus vous êtes crédible auprès de votre auditoire. C'est un outil indispensable pour paraître un véritable supporter. Je pourrais vous conseiller de vous méfiez à ne point trop en faire mais, dans la mesure où Pierre Ménès en fera des caisses au CFC sur l'introduction de la vidéo et que toutes les radios en parleront toute la semaine (pour cela, il faut que vous supportiez une grosse écurie; sinon, on s'en fout royalement), vous ne courez aucun risque d'agacement de l'auditoire.

Enfin, il est fort à propos de préciser qu'une telle phase de jeu sauve l'équipe et l'entraîneur du match calamiteux livré sous yeux. En effet, la majorité des supporters se focalisera sur ce coup de sifflet qui n'a pas été donné et non sur l'indigence de la prestation globale. Dans la mesure où il est toujours préférable voire salutaire de rejeter ses propres défaillances sur son prochain, cette non-intervention est du pain béni pour votre équipe qui pourra travailler à l'abri des reproches pendant la semaine. Si c'est pas beau ça?!

En totale autonomie depuis 4 mois, je m'aperçois avec joie que vous vous débrouillez de mieux en mieux dans ce milieu semé d'embuches. Une fois assimilée, cette leçon vous sera, à n'en point douter, d'un secours quasi-hebdomadaire surtout les soirs de défaites. Continuez à pratiquer assidument et vous deviendrez bilingue. Ne relâchez pas vos efforts et vous pourrez un jour, peut-être, contester l'autorité de Jean-Marc Ferreri sur le marché de la mauvaise foi en milieu footballistique.

Choa d'Arelate

mercredi 7 avril 2010

Hors de mon chemin Perfide Albion!

Pour espérer remporter le quart de finale retour de Champion's, il fallait jouer en rouge. En revanche, pour se qualifier, mieux valait jouer en noir. Paradoxe inhérent aux matches aller/retour, ce sont bien Lyon et le Bayern de Munich qui s'affronteront en demi-finale. La soirée des outsiders en somme.

C'est soirée de gala au Stade Chaban-Delmas. Pour célébrer l'événement, les Footix bordelais (c'est bizarre mais le pognon en Champion's indigne moins les ultras que celui de la Coupe de la Ligue, étonnant non? aurait dit Desproges) ont rempli les travées de l'enceinte avec force drapeaux histoire de donner l'impression que l'ambiance est chaude.
Sur la feuille de match, Laurent Blanc décide d'éjecter Chalmé du côté droit pour lui substituer Sané catastrophique dans l'axe au match aller. En défense centrale, Planus retrouve son acolyte Ciani après 1 mois d'absence. Côté rhôdanien, Gomis remplace Lisandro suspendu, Gonalons est titulaire dans le midfield avec Källström (on dit Chèlstreume bordel Christian Jeanpierre!). On a compris, le Lyon de ce soir sera dégueulasse ou ne sera pas. Le privilège de ceux qui ont 2 buts d'avance...

Bordeaux, pour se qualifier, doit envoyer du jeu. Trémoulinas, Wendel, Gourcuff et Chamakh ont pour mission de scorer le plus vite possible pour faire douter les Gônes et les maintenir sous pression. Pourtant, c'est Alou Diarra qui décoche la frappe de la soirée met sa praline fracasse la barre transversale d'Hugo Délire.
Juste avant la pause, Wendel passe le cuir à Très-Mouligasse (au passage: il faut faire une analyse ADN de Lizarazu car ça doit être son fils; et puis aussi avec Chamakh pendant qu'on y est: ce ne sont pas des commentaires sur TF1, c'est un cirage de pompes bordelaises) entre Chelito Delgado Rêvé-hier qui centre sur Chamo qui dévie sur Cissokho. 1-0, Bordeaux est on fire. La seconde mi-temps sera haletante. Les minutes passent et les joueurs au scapulaire retrouvent leurs vertus offensives. Cependant, les Girondins ne se font pas assez dangereux. Mais à 5 minutes de la fin, Wendel place un coup de carafon en direction de la lucarne lyonnaise. Problème: dans les bois des Gônes, il y a Hugo Lloris qui claque en corner d'un arrêt de classe mondiale. Avec l'horizontale miraculeuse du match aller, plus de doute: Lloris est le meilleur gardien avec un passeport français.

A l'arrivée, Lyon, avec la pire équipe alignée depuis 10 ans, passe en demi de Champion's. Life is unfair... En 10 jours, Bordeaux a quasiment tout perdu. Sans oublier les blessures de Fernando, Diarra voire Planus. La fin de saison risque d'être longue.

En règle générale, Sir Alex Ferguson se trompe rarement. Alors, quand il préfère aligner Gibson plutôt que Scholes et Nani plutôt que Giggs, on peut être certain qu'ils vont faire le spectacle. Annoncé forfait, Rooney est finalement... titulaire à la place de Berbatov. Fergie considère qu'un Rooney à 40% vaut toujours plus qu'un Andy Garcia bulgare au max. Berbatov: un air de Parrain III mais un destin à la Luca Brasi du côté d'Old Trafford...

Au bout de 10 minutes, la messe est dite: Gibson et Nani ont déjà fait trembler les ficelles de Butt. La soirée bavaroise se transformera en calvaire croit-on. Le troisième pion signé Gibson à la 40ème sonne le glas des derniers espoirs du double menton Van Gaal. Croit-on. Mais 3 minutes plus tard, Olic redonne espoir au Bayern. Côté MU, pas de quoi s'affoler.

Dans une entrevue mardi soir, Sir Alex avait déclarer que Ribéry courait aussi vite (sic) que Gary Neville. Alors, l'Ecossais a préféré aligner le Brésilien Rafael à droite. Arrivé avec son frère jumeau Fabio, Rafael ne laisse aucun doute sur ses aptitudes footballistiques: c'est une banane confite. A 40 mètres de ses bois, il accroche Ribéry et récolte son second jaune. Va voir sous la douche si j'y suis. C'est la 51ème minute. Malgré cela, Wazza cède sa place à la 55ème. On va pas crever Shrek pour rien. Même à 10, MU ça reste plus fort que ces Boches.

Sauf que le Bayern Munich a un fuoriclasse dans ses rangs. Son nom? Arjen Robben! Il avait déjà qualifié son équipe d'un golazo monumental face à la Fio et il a récidivé à 15 minutes du terme avec une frappe sublime dans le soupirail (copyright Jean-Michel Larqué) de Van der Sar à la suite d'un corner de Ribéry, bien dégueu une nouvelle fois dans un match couperet. Ni contre la Fio ni contre MU, il n'a été capable de prendre le jeu à son compte. Contrairement à Robben décisif dans tous les matches cruciaux du Bayern cette saison.

Enfin, il est à noter que depuis un bail, les 4 demi-finalistes proviennent de 4 championnat. De plus, et depuis 2003, aucun club anglais n'est présent dans le dernier carré cette saison. Où sont donc passés les palucheurs de Premier League? La Champion's retrouve une certaine saveur cette saison. Et avec de telles demi-finales, force est de constater que ce changement d'air n'est pas fait pour nous déplaire.

Choa d'Arelate