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mercredi 14 avril 2010

Le retour au sommet de Benfica

Sous un déluge digne de l'Apocalypse, le Benfica, leader incontesté de la Liga Sagres, recevait au Stadio de la Luz le Sporting Portugal 4ème. Après leur avoir collé un fado euh... une danse 4-1 en Coupe le mois dernier, Benfica avait l'opportunité de distancer quasi-définitivement Braga surprenant Flipper (dauphin) du championnat.

Dans un stade chauffé à blanc par les supporters benfiquistes, ce fut pourtant le Sporting qui prit le meilleur départ. Dans une équipe composée en large majorité de Portugais, les Vert et Blanc, emmenés par Miguel Veloso et Joao Moutinho développèrent davantage de jeu que leurs adversaires. Néanmoins, cette domination demeurait ténue et ne put se convertir au tableau d'affichage. En effet en l'espace de 2 minutes, le néo-Portugais-naturalisé-pour-jouer-en-pointe-au-Mondial-parce-que-Nuno-Gomes-ou-Helder-Postiga-faut-pas-déconner-non-plus Liédson gâcha deux occasions par manque de précision (14ème et 16ème). A la demi-heure de jeu, Miguel Veloso, très en jambes en première mi-temps, aurait pu donner l'avantage aux Lions lisboètes (28ème et 30ème). Bref, le Sporting affichait de meilleures ambitions que son hôte. Mais, une nouvelle fois, le réalisme leur fit défaut.

La deuxième mi-temps démarra avec un changement notoire côté Benfica. Jorge Jesus décida de faire entrer Pablito Aimar en lieu et place d'Eder Luis. Après une première période d'attente, le Benfica embraya dès le retour des vestiaires. Premier coup de semonce: un corner frappé par Aimar sur la tête de Javi Garcia qui passa au-dessus.
Croire que les équipes portugaises ne jouent pas physique est une grossière erreur. La "bataille du midfield" fit rage tout au long de la partie avec force tacles à la carotide les deux pieds décollés. Car un derby, c'est d'abord d'honneur dont il s'agit. Peu importe le nombre de points d'écart au classement.

L'orage diluvien qui s'abattait sur la capitale lusitanienne redoublait de force. Le brushing de Jorge Jesus avait disparu et la mainmise des Benfiquistes sur cette deuxième mi-temps se faisait de plus en plus pressante.
A la 68ème, après un débordement côté droit, Ruben Amorim, auteur d'un excellent match au demeurant, centra au second poteau pour Cardozo qui, d'un pur geste d'attaquant, poussa le cuir au fond des ficelles de Patricio. 33ème galette pour le Guarani cette saison toutes compet' confondues, ça vous classe le bonhomme. Malheureusement pour lui, il se blessa sur cette action et dû céder sa place illico presto par Kardec, l'homme qui avait éliminé l'OM d'un coup de canon dans les arrêts de jeu au Vélodrome.

Etouffés, les joueurs du Sporting accusaient le coup. Cette saison, le Benfica, lorsqu'il est en confiance, est inarrêtable. Le public du Stadio de la Luz, tout acquis à la cause des Aigles, rugissait de plus en plus fort, harrangué par MC Jorge Jesus.
Le coup de grâce intervint 10 minutes après l'ouverture du score. Sur une ouverture de Ramires, Aimar profita du manque de coordination du backfour des Lions pour dribbler Patricio avant de redresser sa frappe qui atterrit dans le petit filet gauche. La messe était dite et les supporters benfiquistes pouvaient exulter et lancer des "olé" à chaque passe des Aigles.

Ce 194ème derby lisboète fut historique. Tout d'abord, il semble totalement acquis que le titre n'échappera pas à Benfica, après 5 années de disette et d'hégémonie du Porto qui risque bien de regarder la Champion's devant la télé. Apparemment, les départs conjugués de Lucho et Lisandro n'ont pas pu être encore compensés comme en témoigna la valise (en carton... désolé pas pu m'empêcher) reçue à l'Emirates Stadium face aux enfants d'Arsènal. Par ailleurs, par cette victoire, le Benfica a désormais 26 points d'avance au classement sur le Sporting Portugal, un record.

Avec des joueurs de grands talents tels que Di Maria, David Luiz une nouvelle fois impérial, Ramires, Cardozo ou encore Ruben Amorim, il faudra se méfier grandement des Aigles de Benfica la saison prochaine en Champion's. La Liga Sagres est un championnat sous-coté à tort et n'a rien à envier à la Bundesliga ou à la Ligue 1. Les récents succès du Porto en Coupe d'Europe en témoignent et les succès prochains de Benfica continueront de le prouver.

Cesc Romero

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