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vendredi 23 avril 2010

L'AC Arles en route pour l'exploit

Chirurgical à défaut d'être esthétique. Réaliste et efficace à défaut d'être flamboyant. Face à Metz, l'AC Arles a réalisé le coup parfait et remporté 3 points capitaux en vue de la montée pour l'élite. Asphyxiés en début de partie dans un Stade-Symphorien chauffé à blanc par 23 000 supporters grenats, les Acéistes ont su trouver les ressources nécessaires pour obtenir un succès décisif dans les ultimes secondes.

La semaine a été longue du côté de la Moselle. En effet, Yvon Pouliquen a connu les joies de pointer au Pôle Emploi et de se faire remplacer par Joël Muller sur le banc des Grenats. C'est avec un esprit commando que les FC Metz est entré sur la pelouse. Le Stade-Symphorien était plein à craquer, chauffé à blanc par 23 000 supporters et... 9 "Suportaïre Arlaten" venus encourager les Jaune et Bleu.

Remontés à bloc, les Messins emballent la partie dès le coup d'envoi. Au bout de 20 secondes, Romain Elie, en voulant couper la trajectoire d'un centre à ras de terre, est à deux orteils de tromper Cyril Merville mais la balle heurte le poteau. Quelques instants après, Merville réalise face à Matheus un arrêt miraculeux sur sa ligne. L'ACA tangue dangereusement et craque à la 17ème minute. Sur un centre en première intention de Gueye, Victor Mendy devance l'arrière-garde arlésienne et ouvre le score. Explosion de joie dans le stade.

Les Acéistes sont empruntés voire nerveux. Liron, déjà averti, est exclu à la 25ème minute pour une altercation avec Marichez. Fou furieux, Coach Estevan est calmé par Andre Ayew. Sans aucun doute, le tournant du match. Cette exclusion réveille les joueurs provençaux. La défense et le milieu reprenne des couleurs et les Messins commencent à reculer.

Dans les arrêts de jeu, sur la seule incursion arlésienne dans la surface adverse, Deme N'diaye fausse compagnie à la défense lorraine et remporte son face à face avec Marichez. Avec un maximum de réussite et d'efficacité, les Acéistes plongent les Grenats dans le doute. Le spectre d'une nouvelle saison manquée plane au-dessus de Saint-Symphorien.

Bien qu'évoluant en supériorité numérique, les Messins ne parviennent pas à mettre en danger la défense arlésienne. Au contraire, la charnière Elie/Reynaud n'a jamais semblé aussi sereine comme en atteste la confiance absolue faite en Merville dans les moments chauds.

Les Messins n'arrivent pas à emballer le match. Seul Bessat tente de créer des décalages mais il paraît bien seul. Le point du nul serait une très bonne opération pour les Acéistes qui conserveraient leur 3ème place. La tension s'empare des rangs mosellans. A l'inverse, la paire Piocelle/Ayasse cadenasse l'entre-jeu. L'exclusion litigieuse de Liron a eu le mérite de ressouder le groupe après une entame compliquée.

Sur la dernière offensive arlésienne, la défense lorraine oublie Junior Dalé. Plat du pied sécurité, 2-1, alea jacta est. L'AC Arles réalise le hold uo parfait en prenant en défaut les hommes de Muller dans les arrêts de jeu des deux mi-temps. L'explosion de joie du banc témoigne bien de l'exploit réalisé. L'équipe la plus lucide et la plus collective l'a emporté.

Par cette victoire littéralement arrachée des mains messines, les Acéistes prennent 3 points d'avance sur Clermont, nouveau 4ème du championnat de Ligue 2. Ainsi, à 4 matches de la fin de la saison, l'AC Arles continue de déjouer les pronostics et de narguer les gros budgets. Dans une telle dynamique positive, ironie de l'histoire, on serait surpris de ne pas voir les Provençaux en Ligue 1 l'année prochaine.

Au terme de la partie, Coach Estevan eut cette phrase pleine d'humour qui rappelait à toutes les Cassandre qui prédisait les pires difficultés à se maintenir: "On nous prévoyait une seule saison en Ligue 2... ce sera peut-être le cas!".

François Miguel Boudet

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