Affligeant, désastreux, indigent. Le spectacle offensif proposé par les Bleus ne manque pas de qualificatifs dépréciatifs pour traduire l'absence de tranchant des attaquants français face à l'Uruguay. Mais bon, faut pas s'inquiéter qu'il a dit le Raymond. Dans une France toujours traumatisée par le "syndrome Jacquet" de 1998, il est quasi tabou de pointer du doigt les faiblesses abyssales de l'Equipe de France. Pas le genre de la maison. Avis tranché de série, les consensuels peuvent s'épargner la lecture des lignes suivantes.
En premier lieu, le problème réside dans les modifications du système tactique de Blue Ray depuis la préparation à Tignes. Du sempiternel 4-2-3-1, Ray Do a opté pour un 4-3-3. Attention, l'abus de matches du Barça à la télé nuit à la santé... Le souci, c'est que Ray a construit une liste destinée à évoluer dans un système en arbre de Noël avec 2 récupérateurs devant le backfour. Par conséquent, l'équipe doit trouver des automatismes en pleine phase finale de Coupe du Monde.
Pendant les matches de préparation, l'EdF s'est présentée à 3 reprises avec Toulalan seul devant le défense avec Gourcuff et Malouda en relayeurs; l'animation fut confiée sur les ailes à Ribéry et Govou et à Anelka en pointe. Devant la faiblesse défensive française, Ray a dû modifier son schéma avant l'affrontement face à l'Uruguay. Exit Malouda et welcome Abou Diaby. Ainsi, le triangle formé au milieu du terrain s'est inversé pour donner naissance à un 4-2-1-3. Dans les 2 cas, le résultat ne fut guère probant et la France se cassa les dents sur la défense béton de la Celeste.
En deuxième lieu, il faut mettre en exergue les hommes censés animer le jeu. Et là, force est (forcé?) de constater que la qualité fait cruellement défaut. Gourcuff a beaucoup tenté mais il a davantage tué de tortues volantes que posé problème à Muslera. Ensuite, Sid Vicious Govou a brillé par son absence en phases offensives, se cantonnant à un travail défensif. L'occasion allègrement croquée à la 3ème minute ne plaide pas en sa faveur. Sur le côté gauche, Ribéry s'est entêté à vouloir déborder seul mais il fut muselé par Maxi Pereira, toujours épaulé par un voire deux coéquipiers. Quant à lui, Anelka fut tout simplement désolant, incapable de se cantonner à son rôle de n°9.
Plusieurs solutions sont envisageables pour remédier à ces failles. La titularisation de Govou ne tient plus qu'à un fil après une performance light au plan offensif. Cependant, en habitué du poste, il couvre parfaitement les montées de Sagna. Cela peut sembler peu, encore faut-il savoir le faire.
Par ailleurs, après avoir pleuré très fort auprès de Ray pour évoluer à gauche, Ti Franck déçoit; un retour à droite ne serait donc pas à exclure mais les efforts défensifs seront-ils exécutés? Si nombreux sont ceux qui louent ses facultés d'élimination de l'adversaire, il n'en demeure pas moins vrai que le Boulonnais joue trop tout seul et oublie qu'il est au service de l'équipe. De plus, il déséquilibre le jeu, ce qui pourrait vraiment causer des problèmes en cas de contres adverses. Le manque d'automatismes fut criant avec cette absence de permutations avec Govou. Le côté gauche charrua était en difficulté et Ribéry aurait eu plus d'impact.
Gourcuff est certes volontaire mais décidément trop brouillon. Le manque de confiance de ses partenaires l'empêche de poser son empreinte sur le jeu.
Enfin, Anelka a réussi à se mettre tous les supporters à dos, fatigués de le voir sans cesse décrocher à 30 mètres des bois et de délaisser la surface de réparation. La présence d'un véritable avant-centre ne serait pas du luxe.
Depuis 4 ans, la France a été incapable de bâtir un plan de jeu et de s'y fier. Peut-on construire une attaque performante en seulement 4 jours? L'espoir fait vivre mais cela est fort improbable.
Cesc Romero
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