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jeudi 23 juin 2011

Santos, 48 ans plus tard

Le Stade Pacaembu était en feu hier soir. 48 ans après le doublé de la génération d'O Rei Pelé (1962-1963), Santos a remporté la Copa Libertadores 2011, la troisième de son Histoire. Dans une finale vintage, la même qu'en 1962, le Peixe a gagné sans trembler face à Penarol (2-1). Après avoir obtenu un match nul encourageant (0-0) à l'aller au Centenario de Montevideo, la génération dorée de Santos n'a pas manqué l'occasion de rejoindre au palmarès sa glorieuse aînée.

A peine le coup de sifflet final donné, Pelé et Neymar entament un tour d'honneur. L'émotion est palpable sur le visage du Roi. Il a enfin trouvé ses successeurs. La dernière finale continentale du Peixe datait de 2003 et la génération Robinho-Diego avait été défaits par les Xeneizes de Boca Juniors. Face à un surprenant Penarol, la victoire des Neymar and co. n'a pas fait l'ombre d'un doute et de souffre d'aucune contestation tant ils ont dominé les débats.

Blessé depuis un mois pour une blessure à la cuisse, Ganso revient au moment idoine pour ambiancer le dance-floor. Si Neymar occupe le devant de la scène, ne vous y trompez pas: le futur grand, c'est bien lui. Le trio qu'ils composent avec Elano, bien plus à l'aise sur les terrains sud-américains qu'européens est particulièrement redoutable.
En face, les Carboneros résistent tant bien que mal, notamment grâce à un excellent Sebastian Sosa qui sauve les meubles depuis le match aller. Il faut dire aussi que Zé Eduardo, sosie officiel de Mathieu Chalmé, galère pour cadrer malgré les nombreuses possibilités dont il dispose.
La mi-temps s'achève sur un score vierge. Un petit miracle.

Mais dès le retour des vestiaires Neymar, bien meilleur quand il ne plonge pas à tout bout de champ comme une vulgaire danseuse, est à la conclusion d'un mouvement parfait (47'). La talonnade instantanée de Ganso ouvre un boulevard à Arouca qui transmet à la hype à crête du moment dont le tir au premier poteau surprend un Sosa pas irréprochable sur ce coup-là. Au passage, ce but décisif permet à la pépite la plus courtisée du monde de célébrer la future venue au monde de Junior. Les joies d'avoir engrossé une minotte de 17 ans tout ça.
Il reste toute une mi-temps à jouer mais l'issue du match est scellée.

La supériorité du Peixe s'accentue au fil des minutes et Danilo, un autre gamin de l'équipe, double la mise à la 68ème minute d'un amour de frappe croisée du gauche qui achève sa trajectoire dans le petit filet de Sosa. Les joueurs se précipitent en direction de la torcida; ils le savent, la Copa de ne peut plus leur échapper désormais.

Néanmoins, Penarol est un club uruguayen et c'est bien connu, un Charrua, ça ne meurt jamais. Ainsi, les Carboneros ne baissent pas pavillon et, bien qu'ils ne soient jamais parvenus à inquiéter Rafael de la partie, réduisent l'écart grâce à un centre d'Estoyanoff détourné par Durval dans ses propres filets (79').
Les dix dernières minutes verront-elles le retour des Uruguayens? Ben non. Le rush final espéré par la hinchada charrua n'aura finalement pas lieu. Au contraire, Santos se procure deux occasions énormes outre-mangées par Zé Eduardo et Neymar.
Pour achever la partie, une baston démarre sur la pelouse après que des supporters du Peixe ont froissé la susceptibilité des Mirasoles. Le folklore tout ça.

Cette victoire marque la réussite d'une génération ultra-talentueuse qui s'éparpillera dès cet été. Neymar et Ganso ont survolé la finale et il ne fait aucun doute qu'ils ont fait le tour de la question en Am' Sud. Zé Eduardo appartient déjà au Genoa et était prêté jusqu'à la finale. Danilo et Arouca devraient les imiter. L'Europe les attend à bras ouverts et avec délectation. Mais malgré tout leur potentiel, parviendront-ils à exploiter toutes leurs capacités dans un football beaucoup plus physique que technique? Ce qui est certain en revanche, c'est que l'avenir leur appartient et il s'annonce radieux.

Résumé vidéo pour ceux qui ne sont pas levés à 3h du mat': http://www.youtube.com/watch?v=qi1gdPSRsGQ

Cesc Romero

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