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lundi 27 juin 2011

Slumdog Millonarios

Quinze ans jour pour jour après avoir remporté la Copa Libertadores, River Plate a connu hier soir la plus grande catastrophe de son Histoire vieille de 110 ans en ne parvenant pas à sauver sa peau en Primera argentine. Vaincu mercredi dernier lors du barrage aller, les Millonarios n'ont pas réussi à battre Belgrano de Cordoba dans son antre du Monumental (1-1).

Contrairement à mercredi, River attaque pied au plancher. Pas le choix en même temps, il faut remonter 2 buts minimum et surtout ne pas en encaisser un. Mais sur le premier coup franc dangereux, Belgrano marque mais l'arbitre siffle un hors-jeu salvateur (4'). Soixante secondes plus tard, Pavone ouvre le score d'une frappe imparable au ras du poteau (5'). Explosion dans le stade. Le cauchemar semble prendre fin.
Néanmoins, si River joue mieux qu'à l'aller (en même temps, difficile de faire pire), le deuxième but n'arrive pas, la faute à un arrêt Spider-Man de Juan Carlos Olave à la 22ème minute sur une frappe à bout portant de Pavone.
Même si le retard n'est pas comblé et qu'elle a du mal à jouer au sol, la Banda Roja est tout proche d'un come back.

Comment survivre aux matches couperet avec une défense mauvaise comme un jambon? Carrizzo avait déjà montré tout son talent de prestidigitateur contre Boca et Lanus lors des dernières journées de la Clausura. Dès la retour des vestiaires, une mésentente failli coûter l'égalisation mais El Picante Pereyra salopa (pas d'autre mot) l'offrande, tentant un lob plutôt que de jouer le coup à deux face à Carrizzo. Un signe?

Pas vraiment. Peu après l'heure de jeu, une cagade du duo Diaz/Ferrero profita à Guille Farre qui n'eut plus qu'à battre un Carrizzo pris au dépourvu (62'). L'incrédulité gagne les hinchas millonarios. Marquer 3 fois en une demi-heure relève plus du rêve que de la réalité. Mais 5 minutes plus tard, le Monumental repris espoir quand l'arbitre siffla un penalty qui compensa celui qu'il oublia à la 26ème minute pour une faute sur Caruso.
Vous connaissez l'adage pneumatique: sans maîtrise, la puissance n'est rien. El Tanque Pavone mit la puissance mais omit d'y ajouter la précision. Parti du bon côté, Olave, ancien de...River, n'eut aucun mal à bloquer la frappe. Alea acta est.

Malgré les entrées successives de Villalba et Bordagaray (ceux qui ont compris pourquoi JJ Lopez s'est passé de Funes Mori et Buonanotte lèvent le doigt!), les Millonarios ne furent jamais en position d'espérer un retour miraculeux. Incapable de venir à bout de la Celeste emmené par Franco Vazquez qui tripote pas trop mal la chique bien qu'il en abuse parfois, la Banda Roja ne peut s'en vouloir qu'à elle-même. Dépités, la hinchada pleure, balance des projectiles et force l'arbitre à arrêter le match à la 89ème minute. Les joueurs attendents 20 minutes pour rentrer aux vestiaires. Le quartier de San Nunez devient le théâtre d'affrontement avec la bleusaille. Banal en somme.

L'inéluctable s'est donc produit. Malgré ses 33 titres nationaux et ses 2 Libertadores, River Plate a coulé face à un adversaire beaucoup plus soudé à défaut d'être des manieurs de ballon hors pair. Néanmoins, cette descente peut se révéler bienfaitrice pour les Millonarios car elle remettra la formation au centre de la politique sportive du club, eux qui ont formé des joueurs fabuleux (elle est pour toi celle-là Philippe!). Enfin, si les Boquenses savourent la descente de l'ennemi, il ne faut pas oublier qu'avec ce système de descente très particulier, Boca n'est pas à l'abri d'une telle mésaventure la saison prochaine.


Bonus track, parce que River Plate est avant tout un grand club (mais pas autant que Boca, faut pas déconner, hein Philippe!) : http://www.youtube.com/watch?v=zYtVIuuEQEI

Cesc Romero

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