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mercredi 22 juin 2011

Villas-Boas, ballade pour un traître

Il avait promis de rester 15 ans à Porto. Son Porto. Supporter depuis sa plus tendre enfance, André Villa-Boas n'a pas pu et su résister au pétrodollars de Roman Abramovitch et a officialisé son départ chez les posh de Chelsea. Après avoir réalisé une saison parfaite avec les Dragons, celui qui refuse d'être comparé à José Mourinho poursuit son voyage supersonique qui l'a mené de l'Académica Coimbra à Stamford Bridge en moins de deux ans. Mais dire qu'il a déçu est un euphémisme.

La nouvelle a fait l'effet d'une bombe. Après avoir refusé les avances de l'Inter quelques jours plus tôt, Villas-Boas, l'entraîneur hype du moment, quitte Porto après que Chelsea a racheté sa clause libératoire de 15M€. Il ne restait plus qu'à obtenir le consentement du coach pour que l'affaire soit ficelée. Un salaire de 5M€ par an acheva de le convaincre. Triste.

AVB, c'est la nouvelle success-story made in Portugal (http://choa-garra-charrua.blogspot.com/2011/05/villas-boas-itineraire-dun-surdoue.html). Après avoir été couvé par Bobby Robson et le Mou, il plonge dans le grand bain à l'Académica Coimbra à seulement 32 ans. Fort de cette première expérience de quelques mois, Pinto da Costa recrute la pépite avec la réussite que l'on connaît. En une saison, le rouquin réalise le triplé Liga/Taça/Europa et, cerise sur le bacalhau, colle une phalange à l'ennemi benfiquiste au Dragao avant de lui reprendre son titre dans l'antre de la Luz.

Seulement, l'histoire était trop belle pour durer. Alors que les amoureux du foot attendait impatiemment ce que pouvait donner une telle équipe en Champion's avec, en perspective, la possibilité de rééditer l'exploit du Special One Europa/Champion's en deux ans. Las, il faut croire que l'idée d'avoir un compte en banque bien garni l'a davantage intéressé que concurrencer le Barça, qu'il devait affronter en guise d'apéritif fin août en SuperCoupe d'Europe.

En signant son départ à Chelsea, AVB sait ce qu'il perd mais ne sait absolument ce qu'il gagne. Si à Porto, il avait à sa disposition des joueurs entièrement dévoués, la donne n'est pas vraiment la même sur les bords de la Tamise. En effet, le Portugais devra gérer les cigares de joueurs vieillissants (Terry, Lampard, Drogba) et plus âgé que lui -une première à ce niveau-, un président complètement barré et inculte en matière de football et peut-être un manager du nom de Guus Hiddink. Ou comment préférer les corons à la plage de sable blanc.
De plus les Blues, qui sortent d'une année en demie teinte, ont-ils actuellement les facultés physiques et tactiques pour s'adapter au style AVB, qui se revendique plus du Pep que du Mou et partisan du joga bonito? Pas si sûr.

Avec ce départ, il y a fort à parier que Porto s'apprête à lâcher de nombreux joueurs-clés comme le fit Mourinho en son temps. Falcao et Joao Moutinho serait très proches de prendre le charter direction London contre un chèque de 70M€, soit le montant de leurs clauses libératoires (30M€ et 40M€ respectivement). Il est probable que d'autres Dragons les suivent, sans compter ceux qui s'envoleront vers d'autres cieux comme O Incrivel Hulk, Rolando, Fernando, Fucile entre autres. Si les Portistes pensaient bâtir sur la durée, c'est raté.

Avec la signature d'AVB à Chelsea, Abramovitch espère enfin ramener la Champion's après une décennie d'insuccès et de déceptions. Quant à Villas-Boas, il a très certainement perdu beaucoup de ses admirateurs qui voyaient en lui un entraîneur romantique, admirateur du beau jeu , menant son équipe de son coeur vers les sommets.
Sans aucun doute, Villas-Bomba le surdoué continuera à gagner des titres et Porto mettra du temps à se relever de ce coup de latte. Mais celui qui a perdu le plus n'est certainement pas celui que l'on croit.

Choa d'Arelate

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