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mardi 7 juin 2011

L1-AC Arles: la rupture!

"Mais elle était du monde où les plus belles choses
Ont le pire destin
Et rose elle a vécu ce que vivent les roses
L'espace d'un matin"
François de Malherbe, Condoléances à Monsieur du Perier.


"Ecoute, on a passé de bons moments ensemble. Mais je crois que depuis qu'on vit tous les deux, la flamme s'est progressivement éteinte. Les premiers temps, je n'ai rien dit mais j'ai tout de suite senti que quelque chose s'était cassé entre nous. J'ai espéré tu sais. Que tout redevienne comme avant. J'ai cru que nous pourrions recoller les morceaux mais je ne me sens plus le courage. J'ai essayé tu sais. Vraiment. Mais c'est au-dessus de mes force. Je ne vois plus que tes défauts. Ne pleure pas je t'en prie. Tu sais que c'est la meilleure solution pour tous les deux. Ne pleure pas, ne pleure pas. Je dois me reconstruire, à nouveau croire en l'Amour. Je ne veux pas souffrir davantage et que je ne veux pas que tu souffres aussi. C'est trop tard maintenant pour nous deux. Peut-être nous reverrons-nous dans quelques temps. Sache que tu garderas une place spéciale dans mon coeur, je te le jure. J'espère que nous resterons amis. Sèche tes larmes. Un jour, tu trouveras celle qui sera la bonne. J'aurais aimé que ce soit moi... Ne me regrette pas, on n'était pas fait pour vivre ensemble."

Elle est partie. Pour de bon. Il est 23 heures ce dimanche soir. Dehors, l'air est moite. L'été et les beaux jours sont déjà là. L'appartement paraît si vide maintenant. Seul reste son parfum qui hante la chambre, la salle de bain. Nous sommes resté ensemble un an et je pensais que c'était pour la vie. Mais la routine quotidienne a fait son oeuvre sinistre et nous voilà désormais séparés.

Nous nous étions rencontrés en mars dernier à Avignon. Un Magicien nous avait présentés. Le Magicien, c'était le surnom du régisseur de l'immeuble où je vivais. Elle était belle. Dès le début, j'ai senti qu'il allait se passer quelque chose entre nous. Une sorte de coup de foudre. Pendant plus de deux mois, nous hésitâmes. Nous nous parlions à demi-mot, nous nous effleurions. Sans avoir peur, nous sentions qu'il ne fallait pas brusquer les choses. Puis vint ce fameux 15 mai. Ce soir-là, il n'y eut plus que nous deux sur Terre. Le souffle court, l'émotion à son paroxysme, nous consommâmes notre union. Ce fut magique, unique. Je n'avais jamais ressenti une telle émotion auparavant. Tous les deux, c'était une évidence. Rien ne pouvait nous empêcher de nous aimer.

Immédiatement, nous décidâmes d'emménager ensemble. Certes, je n'avais qu'un minuscule studio mais notre union nous paraissait tellement évidente que, malgré la précipitation, rien ne pouvait nous empêcher de nous aimer au grand jour. Ce bonheur intense ne dura qu'une poignée de jours. Au bout de quelques semaines, mon appartement devint trop petit pour nous. Le désordre était permanent, nous nous disputions souvent avant de nous réconcilier après nos éclats de voix. Etait-ce un signe? Quoi qu'il en soit, notre amour, si ardent aux débuts, s'effilochait jour après jour. Peut-être aurions-nous dû nous séparer à ce moment-là... Mais elle était tellement belle que je me persuadais d'y croire. Je connaissais des problème d'argent et, malgré sa participation, j'avais du mal à joindre les deux bouts. Le propriétaire avait changé en juin et avait ouvert l'immeuble à des personnes insolvables. Je crois qu'ils étaient Grecs et Espagnols. Il devait y avoir un Marocain aussi.

L'immeuble commençait à se détériorer et ma douce voulut déménager. Seulement, j'avais signé un bail d'un an. Elle devait prendre son mal en patience. On s'aimait, c'était le plus important. On essayait de poursuivre notre aventure commune. Mais à l'image de notre histoire, tout semblait se déliter autour de nous. En septembre, le régisseur qui nous avait fait nous rencontrer, qui était employé depuis 5 ans et qui avait transformé l'immeuble de fond en combles avait été renvoyé. Et dire qu'il avait transformé ce HLM miteux en maison de charme... Ce n'est pas la gratitude qui a étouffé le nouveau taulier. Il avait été remplacé par un type qui parlait bizarrement et dont on ne comprenait pas tout. Je crois que même lui ne se comprenait pas. Le courant ne passa absolument pas. L'immeuble tomba en décrépitude en très peu de temps. C'est bien simple, nous passâmes les fêtes de fin d'année sans chauffage et avec la grippe.

Ma douce s'éloignait de moi. Irrémédiablement. Elle me reprochait de ne pas taper du poing sur la table et d'appeler le propriétaire qui ne voyait pas les dégâts causés par le nouveau régisseur. Elle commença à se moquer de moi à haute voix. De plus en plus souvent. Je me surpris à l'épier. Un vendredi soir, je découvris qu'elle en voyait d'autres. Trois autres pour être précis. Elle ne me regardait plus comme avant. La flamme s'était éteinte visiblement. Je ne sais pas vraiment si elle me trompait mais elle ne me faisait plus confiance. Le bel amour de mai s'était évaporé. Nous étions en roue libre. Cependant, j'ai essayé une ultime tentative pour que notre couple s'en sorte. Mais c'était trop tard depuis bien longtemps et ce ne sont pas deux dîners aux chandelles qui allait tout changer. C'est à ce moment-là que je me rendis compte que cela faisait depuis novembre que nous n'étions pas sorti en amoureux. Cela me remplit d'effroi. A force de toujours me focaliser sur le futur, j'en ai oublié l'essentiel et de vivre l'amour au jour le jour. A force de trop calculer et de sans cesse avoir peur du lendemain, je me suis certainement replié sur moi-même. Elle n'avait pas tort finalement.

Je savais que notre histoire vivait ses derniers balbutiements mais la rupture est douloureuse malgré tout. Néanmoins, il nous restera de bons souvenirs, surtout au début de notre relation. Jamais je n'oublierai son regard ce soir de mai où j'ai vu la Lumière pour la première fois. Nous n'étions pas du même monde finalement. Elle aimait bien le luxe, bien s'habiller, se montrer. J'étais trop timide pour lui correspondre tout à fait. Elle espérait la vie de château quand je ne lui proposais qu'un deux-pièces. J'ai eu le mérite d'y croire. Plus qu'il n'en faut. C'est ça qui m'a perdu au fond.

Cette année ensemble est passée à la vitesse de l'éclair. Malgré cet épilogue, je ne regrette rien de ce que j'ai vécu. Il ne faut pas blâmer ceux qu'on a aimé. Cette histoire m'aura fait grandir. L'échec me fera apprendre de mes erreurs et me permettra d'atteindre enfin le succès. A présent, il est temps pour moi de me reconstruire et ne pas me laisser couler. Ce serait trop simple de renoncer face à l'adversité. Dans ces moments-là, il faut trouver en soi les ressources pour se reprendre et espérer en de meilleurs lendemains.

Je suis Arlésien, je ne renoncerai pas et je jure que l'année prochaine sera encore plus belle que celle-ci.


Bonus "T'étais meilleur quand tu buvais comme un trou": http://www.youtube.com/watch?v=Hzm7_XcYe-w

Bonus "Ne pars pas Cabella!": http://livetv.ru/fr/showvideo/62160/

Cette académie est particulièrement dédiée à ceux qui continuent de porter haut les couleurs de l'ACA semaine après semaine, à ceux qui m'ont permis de vivre ma passion pour l'ACA malgré mon éloignement depuis 2 ans (Alain, Fred, Vincent, Kevin et les 3 Alexandre), à ceux qui m'encouragent à écrire (des dingues!) et enfin à Laurent, Nicolas et Benoît qui, je l'espère, se reconnaîtront.

L'année prochaine, c'est celle du Centenaire! Et le Choa sera in situ! Vivement la L2! Ab ira leonis!

Choa d'Arelate

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