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mercredi 19 mai 2010

Et maintenant?

Vendredi dernier, l'AC Arles a réalisé un exploit majeur dans l'histoire du football français en accédant à la Ligue 1, 5 ans seulement après avoir quitté la CFA 2. Avec cette montée, de nouvelles perspectives s'ouvrent à la fois pour le club mais également pour la ville. Dès janvier 2009, la mairie d'Avignon a compris l'intérêt d'accueillir les matches de l'ACA. L'absence de vision et l'apathie de l'équipe politique arlésienne privent les Arlésiens non seulement de leur club mais également de retombées économiques positives qui auraient permis à la ville de se dynamiser.

Vendredi soir, dès le coup de sifflet final, l'équipe dirigeante d'Avignon a immédiatement autorisé le début des travaux afin que le Parc des Sports passent aux normes requises pour la Ligue 1. A croire que certaines personnes réfléchissent plus vite que d'autres...

Quand l'AC Arles accède à la Ligue 2 en 2009, beaucoup pensaient que la situation ne serait que provisoire. Après tout, un club de football professionnel permet à la ville de profiter d'une couverture médiatique non négligeable. Mais, au lieu de se donner 1 an de réflexion afin de créer un projet sportif d'envergure, les élus locaux n'ont rien entamé, rien envisagé, pas même une esquisse sur un bord de table. Par conséquent, Avignon investit pour la Ligue 1, ce qui signifie un partenariat sur un minimum de 4 ans. Ou comment le provisoire devient définitif.

Ce qui est frustrant, c'est que la mairie d'Arles n'a jamais cru dans le potentiel de son équipe. C'est un secret de Polichinelle: Monsieur le Maire et ses adjoints souhaitaient la descente immédiate pour chanter le refrain intitulé "on vous l'avez bien dit". C'est beau d'avoir de l'ambition dans la vie!

Voilà donc ce qu'il se passe quand on ne voit pas plus loin que la prochaine feria. On a l'impression que les élus locaux vivent en vase clos, reclus dans leurs certitudes et dans un mépris total des souhaits de leurs administrés. Le football est un formidable outil fédérateur dans une ville. Les exploits de l'AC Arles constituaient un tournant dans l'Histoire sportive de la ville; Avignon nous a doublé. Ce qui marque également, c'est le manque de jugeote des élus Arlésiens. En effet, l'équipe dirigeante avignonnaise dispose de personnes qui connaissent le sport et les réalités économiques, une faculté qui n'est pas franchement partagée à Arles. Monsieur Bompard a dirigé le club de Saint-Etienne qui a eu son petit succès dans les années 70. Oh, pas grand chose, juste quelques titres de champion de France et une finale de Coupe d'Europe des Clubs Champions... Par ailleurs, Laurent Paganelli, homme de terrain star de la Ligue 1 fait également partie du département des sports. De plus, il ne faut pas oublier que le fils de Monsieur Bompard a dirigé le service des sports de Canal + et qu'il occupe actuellement de hautes fonctions à Europe 1. Sans oublier qu'Eric Di Meco, natif d d'Avignon et ancien adjoint aux sports de Marseille a certainement dû être sollicité dans la saison.

Alors, une fois que vous savez cela, vous faut-il plus de 10 secondes pour comprendre que, si ces personnes jugent nécessaire de mettre de l'argent sur la table, c'est que les retombées seront bien plus importantes que les sommes investies?

Arles avait l'occasion de réaliser un investissement historique. Malheureusement, l'équipe dirigeante a sciemment manqué ce tournant et sciemment méprisé les aspirations des administrés qui souhaitent depuis de longues années la mise en place d'une véritable politique sportive dans une ville sevrée de sport de haut niveau depuis plus de 30 ans.
Etrangement, on n'est guère surpris.

François Miguel Boudet

1 commentaire:

  1. Arles n'a pas d'argent, c'est un fait qui n'est pas nouveau. Les mecs de la mairie ne peuvent se permettre d'engager autant d'argent dans un domaine si instable : le foot pro.
    Si on est honnête jusqu'au bout, il y a malheureusement pas mal de chances pour que l'ACA retourne en L2 en 2011-2012. On comprend alors mieux les réticences des élus à investir autant avec si peu d'assurances à moyen terme.

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