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lundi 3 mai 2010

Porto retarde Benfica

Pour la première fois dans l'Histoire du football portugais, le Benfica avait la possibilité de remporter le titre de champion de Liga Sagres sur la pelouse du Porto. A l'Estadio do Dragao, les Aigles benfiquistes ont néanmoins subi la loi des Azuis e Brancos lors d'un Classico surchauffé et d'un très haut niveau. Si cet affrontement historique entre grands du Portugal se résumait à une question d'honneur pour les Portistas, la défaite de Benfica retarde la victoire finale des hommes de Jorge Jesus désormais à 3 points du Sporting Braga et avec une différence de buts particulière défavorable.

Pas de round d'observation. Benfica prend les choses en main dès la 3ème minute. Angel Di Maria trouve une brèche dans le backfour bleu et blanc et déclenche, de 25 mètres, une frappe légèrement déviée par un défenseur qui échoue sur la barre de Beto.
Dans la minute suivante, l'arbitre commence son numéro de Lucky Luke du carton et inflige un avertissement chacun à Di Maria et Fucile.

Le début de partie est, en terme d'occasions franches, à l'avantage de Benfica. A la 20ème minute, David Luiz centre côté gauche sur Bruno Alves qui, involontairement, renvoie le ballon sur Javi Garcia. L'Espagnol, surpris, frappe au-dessus.

Les Encarnados mettent la main sur le match mais n'arrivent pas à conclure leur supériorité. A la 35ème minute, suite à un excellent une-deux initié avec Di Maria, Maxi Pereira est rattrapé in extremis par Alvaro Pereira. Deux minutes, David Luiz décoche une frappe puissante à l'entrée de la surface de réparation des Dragons mais le rebond fuyant ne trompe pas la vigilance de Beto, parfait remplaçant d'Helton.

La première véritable occasion du Porto intervient à la 38ème minute par l'intermédiaire de Hulk dont la frappe oblige Quim à se détendre et à détourner en corner.

Ce premier coup de semonce est annonciateur. En effet, à la 43ème minute, sur un corner frappée sortant par le Samouraï Belluschi, le capitaine portista Bruno Alves devance Luisao et ouvre la marque d'une tête rageuse. Bien qu'en difficulté durant la majeure partie de la mi-temps, le réalisme des hommes de Jesualdo leur permet de rentrer aux vestiaires avec l'avantage.

De retour sur la pelouse, le Porto poursuit sur sa lancée. A la 50ème minute, l'ancien Stéphanois Freddy Guarin trouve le poteau de Quim malgré l'angle fermé. Les Dragons veulent faire la diff' d'emblée mais Fucile, en voulant obtenir un penalty, obtient surtout un second carton jaune sévère synonyme d'expulsion.

Action, réaction. Benfica égalise à la 57ème minute par l'intermédaire de son capitaine Luisao. Sur un centre à ras de terre de Maxi Pereira, le sosie brésilien de Sammy Traoré arrache le ballon des défenseurs portistas de manière peu orthodoxe avant de battre Beto d'une frappe du gauche dans le petit filet. A ce moment-là, le Sport Lisboa e Benfica remporte son 32ème titre de champion.

Espoir de courte durée. En effet, à l'heure de jeu, Belluschi trouve Farias qui parvient à résister au retour de Luisao et à battre Quim. Pour sa première titularisation dans un Classico, Farias fait ainsi taire beaucoup de critiques à propos de son rendement.

L'ambiance devient de plus en plus tendue. L'arbitre a quasiment averti tous les joueurs et continue sur sa lancée en envoyant Jesualdo en tribunes. Benfica continue d'y croire. Après tout, il n'a besoin que d'un point pour conquérir le titre. Entré en jeu, Pablito Aimar échappe au marquage de Rolando et fait chauffer les gants de Beto dont on se demande s'il n'est pas le véritable titulaire du Porto (68ème).

Cependant, le Porto continue sa marche en avant. Après une tentative non cadrée à la 66ème minute, Guarin explose la transversale de Quim d'une frappe exceptionnelle des 30 mètres (73ème). Bien qu'en infériorité numérique, les Azuis e Brancos dominent la deuxième période. Benfica est à la rupture et a laissé passer sa chance.

A la 83ème minute, le Samouraï Belluschi, remplaçant du Comandante Lucho, inscrit un des buts de la saison: petit pont sur Aimar avant de décocher une frappe sur-puissante dans les cages de Quim qui ne peut que constater les dégâts. L'Estadio do Dragao est en ébullition. En plus de retarder le Benfica dans sa quête, le Porto inflige une cuisante totale au SLB.

Si côté portista, Belluschi, Farias et Guarin ont crevé l'écran, on ne peut pas en dire autant de Cardozo côté Benfica. Inexistant sur le front de l'attaque benfiquiste, le meilleur buteur de Liga Sagres, pourtant auteur d'un triplé la semaine passée, a éprouvé les pires difficultés à se sortir des griffes du backfour bleu et blanc. La question est de se savoir si le Paraguayen n'a pas exposé ses limites face à un grand club ou si ce n'était qu'un match sans pour le Guarani.

Contraint de jouer le Ligue Europa la saison prochaine, les Dragons sauvent les apparences grâce à cette victoire et s'évitent la honte de voir le SLB sacré sur sa pelouse. A l'inverse, Benfica n'a plus que 3 points d'avance sur le surprenant Braga. Or, avec une différence de buts particulière défavorable, les Aigles peut encore être devancé en cas de défaite. Néanmoins, face à Rio Ave, modeste 11ème au classement, et dans son antre de l'Estadio da Luz, il faudrait un incroyable renversement de situation pour priver les Lanternes de son 32ème titre de champion.

Ce Classico fut une superbe partie entre 2 habitués des Coupes d'Europe et il fut la preuve éclatante que la Liga Sagres n'a strictement rien à envier à des championnats supposés supérieurs.

Cesc Romero

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