Choa-garra-charrua suit les aventures de la sélection uruguayenne depuis l'annonce de la liste des joueurs sélectionnés pour le Mondial. Après avoir analysé la qualité des joueurs choisis par le Maestro Tabarez, faisons à présent un gros plan sur le championnat charrua dont les play off se tiennent actuellement à Montevideo.
Episode II: Nacional/Penarol, affiche de la demi-finale... et de la finale!
En préambule, il convient de donner quelques précisions sur le déroulement du championnat uruguayen.
Depuis 1994, la Primera Division de Uruguay se déroule en 2 phases: un torneo Apertura (ouverture) et un torneo Clausura (clôture). Le championnat uruguayen est disputé par 16 équipes professionnelles dont 14 d'entre elles résident à Montevideo. Un peu comme s'il y avait 14 clubs à Paris. Le Ministère de l'Intérieur en fait des cauchemars!
La façon d'attribuer le titre de champion est quelque peu compliquée. Préparez donc vos aspirines, ça va vous servir.
Ainsi, les vainqueurs des tournois d'ouverture et de clôture s'affrontent en demi-finale. Le vainqueur de cet affrontement sec affronte en finale l'équipe en tête au classement cumulé apertura+clausura appelé Tabla anual. Si le vainqueur des tournois d'ouverture et de clôture est le même, la phase de play off est abandonnée.
Cette saison, le vainqueur du tournoi d'ouverture fut le Nacional et Penarol remporta le tournoi de clôture. Par conséquent, les deux équipes s'affrontaient hier pour la demi-finale. Mais, dans la mesure où le vainqueur de la tabla anual n'est autre que Penarol, il fallait que le Nacional batte Penarol pour avoir droit à une finale au format aller/retour. Enfin, aller/retour, c'est une façon de parler car les affrontements entre les ennemis héréditaires du football uruguayen s'affrontent dans l'Estadio Centenario de Montevideo.
La fédération a voulu faire plus compliqué mais n'a pas réussi...
Le vainqueur du championnat gagne sa place pour la deuxième phase de la Copa Libertadores.
On passera volontairement sur le mode de qualification pour la Copa Libertadores et la Copa Sudamericana qui met aux prises les équipes classées de la 3ème place à la 7ème place de la Tabla anual ainsi que le perdant de la finale dans un tournoi baptisé Liguilla Pre-Libertadores.
La relégation s'opère selon une moyenne réalisée sur les 2 dernières saisons. Les 3 derniers de ce classement sont relégués en Segunda Division.
Cher lecteur encore vivant, toi qui a résisté âprement pour survivre à l'exposé de cette formule pour le moins alambiquée, tu as le droit de connaître le sort de la "demi-finale" du championnat entre le Nacional et Penarol.
Nacional/Penarol est considéré comme le clasico en Uruguay, un affrontement tendu entre les deux clubs les plus titrés du pays (42 titres de champion pour le Nacional et 43 pour Penarol). Si le Nacional est le champion en titre, Penarol a survolé le tournoi de clôture dont il a fini invaincu (14 victoires et 1 nul face au... Nacional). De plus, la pression était incontestablement sur les épaules des Tricolores du Nacional puisqu'en cas de défaite, le titre serait revenu aux Carboneros du Penarol. Ajoutez à cela l'envie de Penarol de remporter un titre de champion qui le fuit depuis 2003 et vous aurez une idée de la tension qui régnait dans les tribunes et sur le terrain.
Selon le quotidien El Observador, "El Tricolor a ressuscité le jour où il devait le faire". Vainqueur du tournoi d'ouverture mais décevant 4ème du tournoi de clôture (8 victoires, 3 nuls et 4 défaites; 16 points d'écart avec Penarol), les Bolsilludos ne partaient pas favoris, en témoignent les festivités organisées par le Penarol en prévision de la victoire.
L'homme du match fut sans conteste Santiago "El Morro" Garcia. D'entrée de jeu, "les Tricolores montrèrent les dents et mordirent bien fort" (quotidien Ovacion) et refroidirent les espoirs des Glorieux du Penarol. Pis, toujours selon Ovacion, les Jaune et Noir de Penarol devinrent l'ombre d'eux-mêmes. Sur la seule occasion dangereuse du match, Martinuccio trouvait la barre. Hormis cette tentative, Penarol ne parvint pas à se créer d'occasions alors qu'il est la meilleure attaque du tournoi de clôture (40 pions en 15 matches soit une moyenne de 2,73/match). Le milieu du Nacional emmené par le capitaine OJ Morales a complètement annihilé les velléités du Penarol.
A l'heure de jeu, Garcia doubla la mise grâce à un centre de volée de Lembo. Seul au milieu de 3 Aurinegros apathiques, El Morro eut le temps de contrôler avant de battre Sosa pour la seconde fois de la soirée.
Sans force et sans idées, le Penarol, qui n'a plus battu le Nacional lors des 7 dernières confrontations, devra impérativement retrouver ses facultés offensives et défensives pour espérer remporter un championnat qui lui semblait promis. A l'inverse, le Nacional retrouve la confiance au moment le plus propice, ce qui promet deux affrontements sous haute tension, comme en attestent les 29 arrestations opérées hier soir après le match.
Les finales auront lieu samedi et mardi dans l'enceinte de l'Estadio Centenario de Montevideo, traditionnelle antre de la Celeste lors des matches internationaux.
Si la formule choisie nécessite un minimum de Bac+3 pour la comprendre, il n'en demeure pas moins vrai que l'épilogue de l'Uruguayo est indécis et palpitant.
Kiko Platense
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire