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mardi 29 décembre 2009

The Pessimistic hates you: les détracteurs de Brandao.

De lui, nous ne savons que peu de choses. Bucco-rhôdanien de naissance, il fut abandonné un soir de novembre par sa famille sur l'aire d'autoroute des Cantarelles avant sa rénovation, quelque part entre Arles et Saint-Martin-de-Crau. Recueilli par un couple de sangliers provençaux d'origine juive slovaque, il exerça ses instincts bestiaux primaires très jeune en compagnie de ses frères adoptifs marcassins dans les vastes champs de foin de sa contrée natale. Doté d'un acuité visuelle supérieurement développée et d'une ouïe extrêmement fine capable de capter RMC en modulation de fréquences, il hante les nuits des braves gens et des fidèles de Téléfoot. Combattant le turn over et les pièges du hors-jeu, il enfile la nuit venue son costume sombre comme son âme. Torturé par ses démons intérieurs et par le 4/5/1 de Pablo Correa, il fait régner le respect des tacles à la carotide, des lassérations de crampons de 16 sur terrain gras et l'anti-fair play. De lui, nous ne connaissons que son nom: The Pessimistic.
The Pessimistic n'aime personne, il vous déteste et il vous le fait savoir.

Pour sa deuxième diatribe, The Pessimistic dézingue à tours de bras les méchants qui font que dire que Brandao est une buse.

Analepse en décembre 2008 pour ceux qui n'appartiennent pas encore à la statistique Alzheimer. L'OM réalise une première moitié de saison correcte sous les ordres du Gourou Belgue Eric Gerets. Malgré de bons matches réalisés par le goleador sénégalais Mamad' Niang, il est évident que l'attaque phocéenne a un cruel besoin de recruter une tour de contrôle chargée de dévier les ballons et de peser sur les défenses de L1.
Le Lion de Rekem ne tarde pas à parler de sa trouvaille à José "més que un genio" Anigo: Brandao, attaquant du Shaktar Donetsk en Ukraine.

A proprement parler, Brandao n'est pas un perdreau de l'année. Sacré meilleur buteur du championnat d'Ukraine, le bonhomme est, selon le cousin de Benoît Poelvoorde, un monstre physique qui sait également jouer des coudes et marquer des gols. Traduire: en brésilien, Samassa se dit Brandao.
Alors, quand il débarque sur le Vieux-Port, inutile de dire qu'on est prévenu: la seconde partie de saison sera bouchère ou ne sera pas.

Pendant près d'un mois, Brandao est fustigé de toutes parts, à tel point qu'il est rapidement surnommé Brandade ou, dans le pire des cas, Branquinho. Pourtant, après un pion décisif face à Caen, Brandao se révèle petit à petit et s'avère même être un précieux renfort dans l'escouade marseillaise. Queue de cheval au vent, coudes dans la gueule du défenseur, le Brésilien est le parfait complément de Niang bien qu'il soit néanmoins un apôtre du "Joga Mochito" (marque déposée Garra-Charrua inc.). Le seul défaut de Brandao (en dehors qu'il ressemble à une conquête de Patrick Sébastien un soir de février dans un célèbre bois parisien) est qu'il n'est pas qualifié pour feu la coupe de l'UEFA (ignoblement rebaptisée Europa League histoire de faire semblant qu'on s'y intéresse). Evidemment, ça loupe pas: face au... Shaktar Donetsk, Brandao manque cruellement à ses nouveaux coéquipiers. Résultats des courses: trop fébriles, l'OM explose face au futur vainqueur de l'épreuve. Quand on pense qu'il s'est barré d'Ukraine pour gagner des trophées...

A présent, revenons en décembre 2009. Sur le plan comptable Marseille, désormais entraîné par un acteur prédominant dans une affaire qui se passa en 1993 avant une finale jouée en Allemagne, a obtenu plus de points qu'à pareille époque en 2008. Sauf qu'on s'emmerde particulièrement dans les travées du Vel'.
Le jeu développé est fade, sans saveur, un peu comme le Giant de Quick. Après avoir fait miroiter monts et merveilles à ses hinchas, l'équipe bâtie pour faire régner la terreur sur les terrains de France et d'Europe fait peine à voir. Le responsable est tout trouvé: Brandao of course.

A écouter de nombreux supporters, le Brésilien est un vendangeur de première qui n'a rien à faire sur un pré français. En règle générale, le dépit amoureux intervient quand on a placé trop d'espoirs dans une personne à laquelle on tient. Ce qui veut dire qu'il existe des gens qui ont vu en Brandao un sauveur pour Marseille. Des consultations chez le Docteur C. se perdent apparemment. La cécité les guette. Dans pareil cas, il faut se remémorer les bons moments passés avec ladite personne comme quand il avait joué à l'ascenseur avec Bolo Zenden un soir de match au Parc des Princes avec une boîte estampillée Orange...

Jeter le discrédit sur l'Auriverde est extrêmement facile. Remarquons que, les 3/4 du temps, ledit critique, une fois sur un terrain, ne met pas un pied devant l'autre et encore moins accélérer et cadrer une frappe.
Par ailleurs, il est temps d'être honnête. Le jour où Brandao sera un fuoriclasse, les poules non seulement auront des dents mais en plus, elles prendront des rendez-vous chez l'orthodontiste.
Au-delà de cet axiome, il faudrait plutôt mettre la 1664 (ou la pression comme vous voulez) sur des joueurs censés être des tauliers et des petits génies sur 5m2. Pourquoi toujours taper sur les ouvriers, les laborieux, ceux qui font que la boutique tourne et qui sont bien utiles en cas de lézards? Les gros salaires passent trop souvent en travers des gouttes alors qu'ils sont les plus à blâmer. Où sont les joueurs censés incarner le leadership, ceux qui devaient remplacer Lorik Cana?

On pourra toujours râler sur le raté sublime de Brandao contre le Milan, ses passes dégueulasses et tutti quanti. Seulement, ce serait trop vite oublier les errances de Ben Arfa et Valbuena (RIP peuchère), la fébrilité défensive de la charnière centrale Heinze/Diawara, l'inutilité de Mbia et de Koné. Sans parler de Morientes, énorme salaire pour remplir les bidons de flotte.
Bref, ce moulon sur Brandao est aussi pitoyable que la ratonnade dans "Dupont Lajoie" (pour ceux qui n'ont jamais vu ce film mythique: une dizaine de racistes à la petite semaine contre 4 Arabes endormis dans une cabane de chantier).

Dans ce concert de critiques acerbes, moi, The Pessimistic, je m'engage et viens en aide au pauvre Brésilien. Déjà, c'est le seul à avoir un diplôme post-Bac, ce qui, dans le milieu du ballon, inspire le respect. N'est-ce pas Hatem "Nietzsche" Ben Arfa? D'autre part, il est victime d'un pur et simple délit de sale gueule. S'il avait une crête, du gel et une photo dans Têtu, il serait adulé à n'en pas douter. Enfin, et contrairement à beaucoup d'Olympiens cette saison, il est indispensable au collectif de Deschamps. Spéciale cace-dédi aux courageux qui ont regardé Lorient-OM avec Nando de la Vega en pointe. Eux savent...

Ce plaidoyer n'est en aucun cas un quelconque coming out footballistique mais il est totalement ridicule de fustiger sans cesse les ouvriers du foot, dont le Président d'honneur est Marco Materazzi. Sans ces maçons, le calcio serait carrément ennuyeux car il n'aurait plus ni spécificités ni particularismes. Après tout, les Bad Boys de Wimbledon étaient une grande équipe dans le eighties.

Halte à la Barcelonisation des esprits et au "Joga Bonito" publicitaire qui aseptise notre perception du jeu!

With all my hate,

The Pessimistic.

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