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samedi 30 janvier 2010

Montpellier corrige l'OM

Après sa probante victoire face à Lille en Coupe de la Ligue mercredi dernier, l'OM s'apprêtait à affronter Montpellier avec confiance. Las, face à une équipe achetée avec la monnaie du pain (Pitau, Jeunechamp, Costa), les Olympiens ont pris une leçon de football sur le terrain de la Mosson. Condescendants et méprisants, les Phocéens se sont pris les pieds dans le tapis. Le symbole d'une équipe surcotée à outrance ôtée de tout caractère.

Depuis une dizaine d'années, les techniciens du ballon rond ont inventé le terme de "turn over". Cet anglicisme appliqué au football signifie faire tourner son équipe en raison du calendrier surchargé qu'impose la Ligue cette catin. De manière globale, le turn over est utilisé lors des matches de Coupe et face aux équipes du bas de tableau en championnat.
Ce soir, la Dèche a décidé d'innover et d'instaurer un turn over face au 2ème de L1. Enfin bon, comme le 2ème c'est Montpellier et qu'on les a plié 4-2 au Vélodrome, on peut se le permettre.
Alors que l'équipe alignée mercredi face à Lille avec Ben Arfa et Valbuena titulaires avait été performante, les retours de la CAN de Mbia et Koné, qui ont marqué de leur empreinte cette compétition (ironie quand tu nous tiens!), ont sonné le glas des ambitions marseillaises.

Les supporters de l'OM avait intérêt à arriver en avance à la Mosson: la seule vraie occasion fut une pointouze de Niang à la 1ère minute. Le match s'engageait bien a priori. Sauf que cette incursion olympienne réveilla les Héraultais.
Si la mi-temps s'acheva sur un score vierge, Montpellier pouvait nourrir des regrets après que le poteau eût repoussé un coup franc de Montano et que le même Montano mangea outrageusement la feuille sur une tête qu'il claqua au-dessus de la barre alors qu'il était tout seul face à Mandanda.

Le second acte fut une démonstration collective des hommes de René Girard. A la 49ème minute, un mouvement à un triangle à une touche de balle enrhumait la défense marseillaise. S'engouffrant dans la surface de réparation, Aït-Fana (de la graine de fuoriclasse celui-ci qui mériterait une place dans le squad de Coach Ray pour l'Af'Sud) mettait la misère à Soulé Diawara pour placer un pointu dans les bois de Mandanda qui avait dû recevoir son maillot des mains d'un employé de Loulou Nicollin. Pieds joints, immobile, Diawara s'était métamorphosé en joueur en plomb de baby foot. C'est bien simple, il ne lui manquait que la barre de fer collée dans le dos, les boules bleues derrière les bois de Mandanda et un pilier de bar gueulant "René mets-lui sa p'tite soeur" pour que l'illusion fusse parfaite.
La Mosson pouvait chambrer à coups de "Mais ils sont où les Marseillais", le sort de match était déjà scellé.
Au lieu de réagir d'emblée et de remanier le dispositif, Deschamps attendit la 65ème pour faire rentrer Lucho qui est dans la forme de sa vie comme tout le monde le sait. Déjà que le jeu était d'une lenteur et d'une stérilité confondantes, l'entrée de Lucho fut la cherry on the cake de la soirée. Alors qu'il était prévisible que Montpellier laisserait le contrôle du ballon aux Marseillais, Lucho aurait été utile dans le rôle de meneur de jeu titulaire. Si el Comandante était un clutch player, on le saurait depuis longtemps.
L'entrée de Petit Vélo Valbuena dans le dernier quart d'heure fut trop tardive pour être percutante. Pis, Ben' Cheyrou totalement à l'ouest sur la pelouse, inscrivit le deuxième but montpellierain, en voulant couper la trajectoire d'un corner rentrant de Costa 77ème). A sa décharge, Marveaux était à l'affût et Mandanda en retard. Une habitude en ce moment...
Ivres de plaisir, les supporters de la Paillade exultaient, lançant des "Olé, olé" durant les 5 dernières minutes de la partie. C'était limite si Nicollin père et fils ne nous faisaient pas la bandido (cette allusion n'est compréhensible que par les amateurs de musique de feria!).

Après ce revers sans contestation possible (cette fois pas d'erreur d'arbitrage, de penalty non sifflé ou de Dugarry aux commentaires), nous avons eu quelques confirmations. Top 7.
1) Ben Arfa est un grand tricoteur mais il ne sera jamais un grand couturier du moins tant qu'il jouera en regardant ses pieds et se chaussures infâmes jaunes.
2) Brandao est indispensable au collectif marseillais.
3) Mbia est encore plus faible que Cissé. Apparemment c'est possible.
4) Bonnard est aussi faible à gauche qu'à droite. Son premier centre correct arriva précisément à la 93ème minute et 32 secondes. Sur la tête d'un montpelliérain, faut pas abuser non plus!
5) Koné n'a pas le niveau pour jouer à l'OM. Etre pote avec Drogba ne suffit pas.
6) Dire que la défense marseillaise est sans saveur est une hérésie puisqu'elle est aux fraises.
7) Les Phocéens peuvent jouer collectif, ce fut le cas lors du moulon à la fin du match. Et qui étaient les joueurs à l'origine de la baston? Mbia et Diawara of course!

Force est de constater que les Marseillais ont sérieusement besoin de se remettre en question. Porter le maillot bleu et blanc est un honneur et mérite des sacrifices. Ce n'est pas un aboutissement mais un sacerdoce. On ne se sert pas de l'OM comme tremplin pour l'Angleterre ou l'Espagne. Mais quand on prend le risque de recruter des mercenaires à l'intersaison, ce genre de désagrément est plus que prévisible.

Francesco della Nuejouls.

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