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lundi 14 février 2011

Un joueur de légende: Ronaldo (1ère partie)

Il Fenomeno a tiré sa révérence ce lundi 14 février, jour des amoureux. Emu aux larmes, le plus grand attaquant des 15 dernières années a quitté la scène footballistique après une carrière exceptionnelle. Ronaldo Luiz Nazario de Lima a été la figure emblématique du football moderne, davantage même que Zidane ou Ronaldinho. Starisé par ses déboulés supersoniques et des publicités estampillées du Swoosh, Ronaldo a soulevé les foules mais ses multiples blessures et son style de vie dissolu lui ont peut-être empêché de devenir tout simplement le plus grand. Hommage au phénomène.

De Dadado à Ronaldo

Ronaldo naît le 22 septembre 1976 à Bento Ribeiro, ville située à la périphérie de Rio do Janeiro. Il découvre le ballon rond à 4 ans et ne le lâche pas. Jusqu'à dormir avec. Comme pour bon nombre de Brésiliens, son idole est Zico a.k.a. le Pelé blanc qui joue à Flamengo, club le plus populaire du pays. Par ailleurs, son oncle Pepico est la "star" de la famille car il a remporté le championnat carioca en 1964 avec Fluminense, éternel rival de Flamengo. Jusqu'à ses 16 ans, il est surnommé Dadado par toute sa famille, surnom hérité d'une trouvaille de son frère aîné qui trouve que Ronaldo est trop compliqué à prononcer!

A l'âge de 13 ans, Ronaldo brille en futsal et est repéré par le Mengao parmi 400 autres jeunes joueurs. Non retenu par l'encadrement technique des Rouge et Noir (certains affirment néanmoins que Dadado n'avait pas assez d'argent pour payer le bus lors de la deuxième phase de détection), il joue dans l'équipe cadette de Sao Cristovao, club de 2ème division du Campeonato Estadual de Rio. En 3 saisons, Ronaldo dispute 73 matches et inscrit 44 cageots. Ainsi, il tape dans l'oeil de Jairzinho, champion du Monde 1970 et ancien Marseillais, à l'époque entraîneur de la section professionnelle de Sao Cristovao. Très vite titulaire en équipe junior du club, il enfile également la tenue de la Seleçao des moins de 17 ans et termine -évidemment- meilleur buteur et meilleur joueur du Championnat d'Amérique du Sud en février 1993.

Avec de tels faits d'armes, il rejoint Cruzeiro en 1993, club de Belo Horizonte et parmi les plus célèbres du pays. Dès sa 1ère saison, il prend place à la pointe de l'équipe et affole les compteurs. En effet, contre Bahia, Ronaldo plante 5 fois! En fin de saison, il peut soulever la Coupe du Brésil, son tout premier titre. L'année suivante, Cruzeiro remporte le championnat du Minas Gerais et Ronaldo achève l'exercice meilleur buteur avec 21 buts. Au terme de ces 2 saisons, Ronaldo offre un ratio démentiel: 55 buts inscrits pour 58 matches disputés, soit une moyenne de 0,94 but/match! Avec ces stats, il est retenu dans le squad de la Seleçao pour le Mondial ricain 94. Certes, il ne joue pas une seule minute mais il devient cependant Champion du Monde aux côtés de Romario, Dunga, Bebeto et consorts avec "Ronaldinho" floqué dans le dos. Durant la compétition, le PSV Eindoven arrache la signature du joueur pour 6 millions de dollars. Pas un hasard si le club batave est l'heureux élu: Romario a débuté sa carrière européenne dans la ville de Philips.


Sur les traces d'O Baixinho Romario à Eindoven.

A seulement 17 ans, Ronaldo pose sa valise aux Pays-Bas. Arrivé avec sa fiancée et son confident, il a la saudade du pays. En même temps, passer du soleil brésilien à la froidure néerlandaise, ça fait tout bizarre. Mais une fois sur le pré, Ronaldo fait parler la poudre en faisant 3 fois ficelle lors des 2 premières journées de championnat. Sans surprise, il écrase la concurrence et achève la saison meilleur buteur avec 30 galettes contre seulement 18 pour un certain Pat' Kluivert pas le dernier des manchots pourtant. De plus, pour son premier match de C3, il marque à 3 reprises contre le Bayer Leverkusen, ce qui n'empêche pas l'élimination du PSV.

Son passage à Eindoven est également marqué par des problèmes au genou gauche. Selon certaines sources, ces gènes récurrentes seraient dues à l'absorption de stéroïdes anabolisants durant sa période néerlandaise et à des choix thérapeutiques risqués pris tout au long de sa carrière. Ainsi, sa 2ème saison est émaillée par des blessures et Ronaldo ne finit la saison qu'à 12 buts. Malgré tout, il remporte la Coupe des Pays-Bas qu'il joue 2 mois après une opération. Malgré des statistiques exceptionnelles (55 buts pour 57 matches, que demande le peuple?), Ronaldo est critiqué et n'atteint pas la cote de popularité d'O Baixinho Romario. En froid avec Dick Advocaat, Ronaldo est transféré au Barça. Le début de sa conquête du Monde.


D'espoir du football à meilleur joueur du Monde.

Arrivé en juillet 1996 pour la somme record de 18 millions d'euro, Ronaldo met tout le monde d'accord d'emblée. En effet, en Super Coupe d'Espagne contre l'Atlético de Madrid du cinglé Jésus Gil y Gil pourtant tout frais auteur du doublé Coupe/Championnat, il score à 2 reprises, offre une passe déc' et quelle passe! Un ghoraf sublime! (ou un "elastico" -quel nom moisi-pour ceux qui ne connaissent le ballon que depuis Ronaldinho )et sort du terrain salué par les mouchoirs blancs des spectateurs.
Résumé vidéo du match pour tous les amateurs de vintage avec Figo qui court, Simeone qui se frite et Guardiola en tenue de joueur: http://www.youtube.com/watch?v=IgKToluStkA.
Mais véritablement, Ronaldo naît urbi et orbi le 12 octobre 1996 face à Santiago de Compostela. Au terme d'un déboulé devenu légendaire, il plante un cageot surréaliste et devient ainsi une superstar partout dans le Monde: http://www.youtube.com/watch?v=NC57WLJYmUE
Symbole de son ascension fulgurante, il termine 2ème du classement du Ballon d'Or 1996, à seulement 3 points du lauréat Mathias Sammer mais remporte le titre de joueur FIFA de l'année.

Pour son unique saison chez les Blaugranas, Ronaldo régale: 47 buts en 49 matches toutes compétitions confondues (Tous ses buts au FCB: 1ère partie http://www.youtube.com/watch?v=bffUNX3qX3s&feature=related ;2ème partie http://www.youtube.com/watch?v=dVxT-cPFNJw&feature=related). Il remporte la Coupe des vainqueurs des Coupes face au PSG tenant du titre et inscrit le penalty de la victoire (1-0: http://www.youtube.com/watch?v=t11q2FwQ1eo&feature=related). En fin d'année, il fait main basse sur le Ballon d'Or et devient le plus jeune lauréat du trophée et se succède à lui-même pour le trophée FIFA.
Plus de doutes, Ronaldo est le meilleur attaquant du moment, le plus grand talent depuis Van Basten.
Sa 2ème année catalane s'annonce stratosphérique mais, après avoir souhaité poursuivre l'aventure, il est mécontent de l'offre faite par les dirigeants culés (il avait pourtant signé un contrat de 8 ans!). Alors, il accepte l'offre de Massimo Moratti et rejoint l'Internazionale.


Appelez-le "Fenomeno"!

Recruté 30,5 millions d'euro pour une durée de 5 ans, Ronaldo n'attend pas pour tout casser. En revanche, comme on ne peut pas tout avoir dans la vie, il doit troquer son numéro 9, déjà porté -pour le moment- par l'Hélicoptère Ivan Zamorano pour le numéro 10. Dès sa première année chez les Nerazzurri, il marque à 25 reprises, record absolu pour un attaquant lors de sa première année en Serie A, et termine 2ème du classement des meilleurs buteurs derrière l'Allemand Oliver Bierhoff.
Lors d'un match de Coupe face à Piacenza, Ronaldo inscrit un hat-trick et gagne le surnom de "Fenomeno". Un nickname qui lui va comme un gant (http://www.youtube.com/watch?v=iZNDH8BZuck).
Si l'Inter échoue à la deuxième place derrière la Juventus, Ronaldo and co. ne laisse pas échapper la Coupe de l'UEFA, remportée face à la Lazio au Parc des Princes. Bien que marqué à la culotte par Alessandro Nesta (pour ne pas dire plus), Ronaldo illumine la finale de toute sa classe (quel ghoraf sur Ale!) et inscrit le 2ème but sur une passe en profondeur de Benoît Cauet (ouais ouais Benoît Cauet!) lors d'un face-à-face dont Marchegiani en cauchemarde encore.

Le Mondial 98 ne peut-être que le sien. Il le sera. Jusqu'à la finale.


Le traumatisme du Mondial 98

Champion du Monde sans avoir joué, Ronaldo fait ses grands débuts en Mondial face à l'Ecosse. Il attend le 2ème match face au Maroc pour ouvrir son compteur but. A nouveau muet contre la Norvège, il retrouve le chemin des filets par 2 fois en 8ème de finale face au Chili. Face au Danemark, il distille 2 passes déc' pour Bebeto et Rivaldo (3-2). Enfin, en demi-finale face aux Pays-Bas -peut-être bien le plus beau match du Mondial-, il inscrit un but splendide (http://www.youtube.com/watch?v=mzTrOtWL6Cs).
Avant la finale de rêve Brésil-France (que Platini avait pronostiqué 1 an avant!), la hype Ronaldo est à son climax. Le phénomène à la dentition proéminente est la figure de proue de Nike qui le met en scène avec ses coéquipiers de la Seleçao dans une publicité devenue mythique sur la musique "Mas que nada" de Jorge Ben Jor, que tous les gamins ont toujours rêvé d'imiter: http://www.youtube.com/watch?v=YePFGhCC7ro. Par ailleurs, Ronaldo est un des premiers, si ce n'est le premier joueur à avoir un jeu vidéo à son nom. Néanmoins, il faut bien l'avouer, Ronaldo V-Football était abhorré par les gamers puisque, non seulement, il était bien piteux mais, en plus, il s'appelait N°9 ou Calcio dans Fifa et ISS...

C'est ce même équipementier qui, selon plusieurs sources dont celle de son coéquipier O Animal Edmundo, obligea Ronaldo à jouer la finale du Mondial malgré une violente crise d'épilepsie. Rassuré par les examens effectués dans une clinique parisienne, il est finalement titulaire d'une finale que les Auriverde traversent en fantomes. Néanmoins, Ronaldo achève la compétition avec un total de 4 buts, un titre de meilleur passeur et le trophée de meilleur joueur.

Cet épisode nébuleux du 12 juillet 1998 marque le début des galères physiques du Fenomeno. Les 2 années suivantes seront en effet gâchées par des blessures à répétition. Mais Ronaldo n'est pas un phénomène pour rien et il le prouvera par la suite.

Floréal Dal Canto

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