Rien de va plus à la Roma. Après 2 défaites successives face à l'Inter (5-3) et à Naples (0-2), les Giallorossi occupent une 8ème place indigne de leur rang. La dernière victoire des Romains remonte au 22 janvier face à Cagliari lors de la 21ème journée. Désormais à 6 points de la zone Champion's -avec un match en retard-, les hommes de Ranieri semblent totalement hors du coup cette saison. Pis, lors du 8ème de finale aller de mercredi soir face au Shaktior Donetsk, la Louve a subi la loi du champion d'Ukraine sur la pelouse du Stadio Olimpico (2-3). Cette nouvelle désillusion, témoin d'un mois de février catastrophique, met en lumière les méandres dans lesquels naviguent le club, en pleine instance de rachat. Entre la fin de carrière de Francesco Totti, les doutes de Ranieri et la fin de l'ère Sensi père et fille, l'AS Roma paraît déboussolée. Jusqu'à quand?
Mercredi soir, la Roma a mordu la poussière face à Donetsk. Trois pions encaissés face aux joueurs de Lucescu, qui plus est à la piaule, et une qualification qui s'écrit désormais en pointillés. A dire vrai, cette contre-performance était prévisible. Défaits successivement par l'Inter et Naples, 2 rivaux directs pour l'accession aux places qualificatives de la C1, les Romanisti offrent un piètre visage depuis près d'un mois. Pourtant, face à un adversaire moins réputé (la blague quand on voit la courbe de progression des Ukrainiens depuis plus de 5 ans) et donc à leur portée, les Giallorossi ont encaissé 3 pions. Sur les 3 derniers matches, ils ont encaissé 10 buts! Ainsi, la charnière a changé à 3 reprises: Juan-Burdisso (expulsé) contre l'Inter, Juan-Cassetti contre Naples (Burdisso et Méxès étaient suspendus) et Méxès-Burdisso contre Donesk. Pis, face à Naples, Julio Sergio s'est blessé et Doni a repris du service mercredi. L'instabilité chronique de la défense centrale déteint sur l'ensemble de l'équipe, Riise en est le meilleur exemple lui qui a offert le but du KO de Luiz Adriano.
D'ordinaire, lorsqu'un club est en pourparlers dans l'optique d'une vente et d'un changement de propriétaire, cela se traduit côté terrain par des résultats moyens voire mauvais. Or, dans le cas précis de la Roma, c'est depuis la connaissance officieuse puis officielle depuis le 16 février du futur repreneur que les résultats sont en berne (en Suisse). En l'occurrence, le "sauveur" de la Lupa se nomme Thomas di Benedetto, Italo-Américain connu aux States pour être le boss de la franchise de baseball des Boston Red Sox. Accessoirement, il est un associé du consortium New England Sports Venture qui a racheté Liverpool cette année. La società devrait être achetée aux alentours de 200 millions d'€uro.
Ainsi, ce sont plus de 17 années de présidence estampillée Sensi (Franco Sensi de novembre 1993 jusqu'à son décès en 2008 puis sa fille Rosella) qui vont s'achever. Incontestablement, une page se tourne du côté de la Via du Trigoria.
Histoire de fignoler le tableau, le vestiaire est pollué par des luttes intestines, magnifiées par la discorde entre Il Capitano Totti et le Mister Claudio Ranieri. Idole des tifosi de la Roma, Totti n'est plus que l'ombre du joueur grandiose qu'il a été. N'acceptant pas de se retrouver de plus en plus régulièrement sur le banc depuis l'arrivée de Borriello et l'éclosion de Ménez, Totti a la dent dure contre son coach. Bref, le torchon brûle entre les deux et il se pourrait fort que Totti ait le dernier mot. En effet, Ranieri a demandé ouvertement à son effectif s'il le considérait toujours comme l'homme de la situation. Ainsi, à n'importe quel instant, le technicien transalpin, pur Romain et fervent Romanista, peut faire ses valoches. S'il est vraisemblable que Ranieri quittera les bords du Tibre en fin de saison, le nom de Carlo Ancelotti, ancien joueur de la Louve, est déjà pressenti pour s'asseoir sur le banc.
La fin de saison pourrait être un long chemin de croix pour les Giallorossi. Entre prestations inquiétantes et flou artistique en backstage, la Roma risque de ne se qualifier pour aucune coupe d'Europe l'année prochaine. Les perspectives qu'offrent le changement de présidence seront-elles à même de renouveler une équipe vacillante afin de conquérir un 4ème scudetto? Espérons-le. Pour que la Roma redevienne La Maggica.
Francesco della Nuejouls
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