Il a l'air tout ému sur la photo officielle. Paletot bleu foncé entre les paluches, Nando Torres peut être fier de lui, il a réalisé le coup parfait: quitter les bords de la Mersey et son brouillard pour le glam' des bords de la Tamise. Hier soir, Torres the Scouser est devenu Torres the Posh. Finies les déclarations d'amour au LFC, ses voeux de toujours jouer pour les Reds. Après 2 saisons viandées par les blessures, le Madrilène plie les gaules direction Stamford Bridge après avoir inscrit un ultime doublé face à Wolverhampton. La rumeur revenait, lancinante, depuis quelques jours. Finalement, le champion d'Europe et du Monde a franchi le Rubicon et a rejoint un rival. En retrait cette saison, Chelsea demeurent cependant bien mieux placé que Liverpool pour remporter le titre ou, au moins, accrocher un ticket pour la sacro-sainte Champion's League. Le 31 janvier, à quelques encablures de l'heure fatidique, Torres est parti. Comme un voleur. Comme un amant qui passe en slibard par la fenêtre parce que le mari est rentré plus tôt faire une surprise à Madame. Porter un des maillots les plus mythiques de l'Histoire du Football n'est que peu de chose quand Roman met 58 millions sur la table. On ose à peine imaginer le salaire annuel du néo-Blue Man. Selon toute vraisemblance, il devrait être supérieur au PIB de l'Espagne. Dès l'annonce du transfert, au crachat de Torres sur la tunique écarlate, les supporters scousers ont répondu par un son et lumière devant le centre d'entraînement du LFC. On ne badine pas avec l'amour du maillot.
De son côté, Chelsea a mis le paquet de biftons pour attirer un joueur moribond, sans cesse blessé et qui ne semble pas près de retrouver son niveau stratosphérique de la saison 2007/2008 qui avait fait de l'ancien Colchonero le titulaire en pointe de la Roja lors de l'Euro en SuissAutriche. La dernière fois qu'un club de renom s'était risqué à ce genre de pari, c'était le Real Madrid avec Kakà. Le résultat est sans équivoque: le Milan avait banané les Meringues.
Nouvel arrivant également, le Brésilien David Luiz. Etincelant avec Benfica la saison dernière lors de la conquête du titre par les Gloriosos, Boucles d'Or est nettement moins en vue cette saison. Son transfert avorté à Manchester City lui était resté en travers de la gorge et il affichait une certaine nervosité sur le pré. Face à Porto, placé en position de latéral gauche par Jorge Jesus pour annihiler les tentatives de l'Incroyable Hulk, il avait sombré, fessé à plusieurs reprises par son compatriote tout au long d'un clasico remporté 5-0 par les Portistes.
De toutes façons pour l'Auriverde, peu importe le flacon pourvu qu'on est l'ivresse. Comprendre peu importe le maillot pourvu que mon compte en banque soit bien plein.
Sans équivoque, Chelsea prépare l'après-Terry. Le symbole des Blues est en relatif déclin depuis quelques temps, la faute en partie à la fameuse affaire qui a délecté tabloïds et ennemis de Chelsea. Néanmoins David Luiz, s'il semble garanti qu'il retrouvera son niveau de la saison passé, a le mal en lui. Sa kryptonite? Il est Brésilien. En d'autres mots, il risque fort de connaître la saudade chère à une très large majorité de Sud-Américain. Comparé à la froidure british, la quiétude de Diadema (sa ville natale) ou de Lisbonne risque de bien lui manquer à un moment ou à un autre.
En déboursant près de 80 millions d'€uro pour s'attacher les services du duo Torres/Luiz, Abramovitch a clairement fait valoir ses ambitions même si l'achat de 2 joueurs déjà alignés en Coupes d'Europe est pour le moins étrange quand on sait que l'objectif minimal de la saison du board des Blues est la finale. Surtout, il a une nouvelle fois prouvé que l'amour du maillot, le respect de l'institution-club et des supporters étaient plus que jamais de la foutaise. El Nino a choisi: il aurait pu devenir une légende, il ne sera qu'un mercenaire.
Choa d'Arelate
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