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jeudi 10 février 2011

Le Brésil offre la victoire aux Bleus

Invaincu face au Brésil depuis 1992, l'Equipe de France poursuit sa série avec une victoire 1-0 obtenue sur la pelouse du Stade de France. Evidemment, ce France-Brésil opus 2011, qui plus est dans le Temple de la Victoire française en 1998, a ravivé quelques souvenirs. Eh oui, c'est en ce jour de grâce du 12 juillet 1998 qu'est né le Footix. Treize ans plus tard, l'espèce n'est pas près de s'éteindre. Quant au match en lui-même, la France remporte une victoire à la Pyrrhus et peut remercier le Laziale Hernanes, bêtement expulsé avant la mi-temps. Parce qu'avant ce fait de jeu, les Auriverde en mode branleurs étaient clairement un ton au-dessus des Bleus.

Le match n'a pas encore commencé que l'énervement frappe déjà à la porte. L'hymne brésilien est tronqué en plein milieu, à la grande surprise des joueurs. Trop long certainement. Un peu comme si on arrêtait la Marseillaise juste après "aux armes, citoyens"... Vous gênez pas les mecs, au contraire. Et dire que juste avant, Max, le vieil animateur pour jeunes désormais speaker du Stade de France, avait demandé au public de respecter le protocole. Du grand art.
Deuxième grincement de ratiches: la feuille de match indique que le Bordelais Alou Diarra porte le brassard. Comme quoi, on peut être mauvais avec son club, avoir poussé un arbitre en novembre et être capitaine de l'équipe nationale en février. Laurent Blanc, la voie du changement... Assurément.
Last but not least, la pelouse est déplorable, broyée par les rugbymen samedi dernier lors de France/Ecosse. Déjà connue pour être moisie, le pré dyonisien a offert une multitude de faux rebonds et autres trajectoires douteuses. A croire qu'il n'y a pas un seul jardinier potable en France... M'enfin, pour les beaux yeux de Nike, il était hors de question d'aller jouer ailleurs qu'au Saudade de France.

Dans les tribunes, ça sent le revival aussi. Dieu Zidane est assis aux côtés de Karembeu pour représenter France 98. Un peu plus loin, Loulou Nicollin fait la paire avec Desailly, certainement pour représenter bête clique, à moins que ce soit pour vanter les mérites du jambon et du melon...

Bon, c'est pas tout ça, place au match.

Les superlatifs abondent pour qualifier la performance de Karim Benzema: "exceptionnel" selon le double ZZ himself, "impressionnant" pour Manu Petit. Carrément. Si Rim-K a été très percutant, disponible et buteur, il ne faut pas oublier qu'il a tout de même eu 4 occasions franches, toutes manquées, et qu'il a marqué dans un but vide. Souvent raillé pour la propension au Madrilène à choper la citrouille, ces louanges sont franchement exagérées. Néanmoins, sa performance est encourageante alors qu'il connaît une période difficile avec le Real Madrid.

Autre point positif, l'alliage Mexès/Rami semble avoir pris. Mexès a enfin livré un grand match en bleu. A 28 berges, il était temps pour le Romanista. Rami a connu quelques difficultés en début de match, notamment une relance plein axe sur Dani Alves dès la 1ère minute de jeu. Ensuite, il a osé quelques montées offensives et a fait le job derrière. En même temps, une fois à 10, les Brésiliens ont lâché l'affaire.

En méforme depuis plus d'1 an, Yo Gourcuff conserve les faveurs de Lolo la Touillette. Et lorsqu'à la 9ème minute, il a offert un amour de déviation pour Benzema, on s'est dit que le Lyonnais était sur le retour. Mais, en fait, non. Par la suite, le meneur de jeu des Bleus a progressivement disparu de la circulation. Absent, Nasri a gagné sa place sans jouer pour la suite des éliminatoires.
Capitaine du soir, Alou Diarra a livré une performance dans la lignée de sa saison bordelaise. A 11 contre 11, il a été lessivé par le pressing auriverde.

A un moment, il faudra aussi se poser la question sur l'avenir de Malouda en EdF. Sorti du 11 de départ à Chelsea depuis l'arrivée d'El Nino Torres, le Guyanais n'a pas pu se rassurer. Transparent à 11 contre 11 comme à 11 contre 10, la Maloude n'est plus un joueur majeur de l'équipe. En même temps, l'a-t-il déjà été? Plus le temps passe, plus on se dit qu'il n'a fait figure que de joueur-cadre par défaut.

Véritable hype du moment, Jérémy 'joli poupée' Ménez n'a existé que le temps d'une fulgurance sur le but. Avant et après le caviar délivré à Benzema, il a été absent des débats. Seul nouvel international depuis la prise de fonction de Laurent Blanc présent sur le terrain, le Romain a toujours du mal à trouver sa place dans le collectif bleu. Face au collectif brésilien, il n'a pas su s'imposer et a sombré. Son débordement côté droit sauve son match.

Pour le reste, Lloris n'a rien eu à faire mais a été vraiment borderline quant à son jeu au pied. Sinon Nike, qui a fait du bien beau boulot pour ce qui est du maillot des joueurs de champ (Adidas avait fondu un fusible ces dernière années faut bien l'avouer), a visiblement une dent contre Hugo Délire car on ne peut expliquer autrement le haut de pyjama qui lui a été réservé.
De son côté, M'Vila a montré ses limites mais comment pourrait-il en être autrement pour un joueur évoluant à Rennes et qui n'a jamais joué de matches de Champion's?
Enfin, les 2 latéraux Abidal et Sagna ont livré une prestation honnête, sans casser des briques comme d'hab'. Cependant, il serait temps de prendre en compte l'apport des latéraux en phase offensives comme le fait très bien le Brésil. Sur l'ensemble de la partie, Abidal a dû centrer une seule fois et Sagna a définitivement prouvé qu'il était dyslexique du centre.

Le Brésil était apparemment venu en villégiature pour jouer à la passe. Pato et Robinho avait davantage la tête à Milan (ou au Queen peut-être) que sur la pelouse. Dans de telles conditions, il est dommage de n'avoir vu Hulk que 5 malheureuses minutes.
Hernanes, après avoir été l'homme de base du système de Mano Menezes (qui a des faux airs de Jeannot Fernandez), a dégoupillé bêtement en rayant la carrosserie de la Benz' à la 40ème minute. Sa faute n'était pas méchante mais méritait le rouge. Cela dit, sa sortie a faussé la fin du match car, jusqu'à présent, les Auriverde avaient pris la pleine mesure des Français et se promenaient sur le terrain. Et il y a fort à parier que le second acte n'aurait pas eu la même physionomie. Par conséquent, l'exclusion du Biancocelesto modifie l'analyse du match et certains media et consultants français ont eu tendance à occulter ce fait de jeu qui a permis aux Bleus d'enfin exister.
Pour ceux qui ne le connaissaient pas du temps où il arborait ses boucles blondes sous le maillot de Benfica, David Luiz a prouvé que son transfert à Chelsea n'était pas usurpé. Facile, élégant, rassurant, il est l'avenir du poste au Brésil et pas que.
Dans ses bois, Julio Cesar a également montré qu'il était revenu à son meilleur niveau, équivalent voire supérieur à San Iker Casillas. Auteur de 2 parades excellentes et de relances au pied parfaites (Hugo, prends exemple!), l'Interiste a encore été impeccable.

Enfin, un mot sur les Foo... euh, les supporters présents au stade. Les premiers "allez les Bleus" ont été entendus à la 25ème minute seulement. Avant cela, niente. Quitte à faire dans le kitch, autant inviter un groupe de samba pour meubler les blancs. Evidemment, on a eu droit à de nombreuses olas à la con, traduction gestuelle pour signifier que le spectacle proposé est pérave et que l'assistance est infoutue de concentrer quand le rythme diminue.
Cherry on the cake: la Marseillaise braillée après le but car, c'est vrai à 11 contre 10 face à une équipe qui s'en tamponne le coquillard, y avait largement de quoi la ramener...

Avec cette victoire, la série victorieuse des Bleus se poursuit et c'est certainement cela le principal pour la confiance. Néanmoins, aucun enseignement n'est à tirer de la deuxième mi-temps dans laquelle le Brésil a baissé pavillon. A l'inverse, la première mi-temps a démontré que le milieu de terrain avait encore d'énormes progrès à faire avant d'arriver au niveau d'une sélection brésilienne bis.
Mais malgré un succès tronqué, la performance de la charnière et l'implication de Benzema ont été des éléments rassurants pour une Equipe de France qui marche encore à tâtons.

Choa d'Arelate

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