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dimanche 28 février 2010

L'OM braque le Parc!

Dans le jargon footballistique, cela s'appelle faire une "Artur Jorge". En 1992, le célèbre moustachu avait annoncé dans l'Equipe avant un clasico désicif que le PSG allait marcher sur les Marseillais. En réponse à cette provocation, Bernard Tapie avait placardé l'article dans les vestiaires olympiens histoire de bien motiver les artistes Boli, Mozer et autres Di Meco. A l'arrivée, Marseille l'emporta 1-0 au Parc. Cette saison, le clasico n'était décisif que pour l'OM. Le PSG, englué dans le bas du tableau n'avait plus rien à espérer. Néanmoins, cela n'a pas empêché Guillaume Hoarau d'ouvrir sa bouche et de déclarer "On les attend". Heureux les simples d'exprit!

Sur une pelouse scan-da-leu-se (apparemment, Colony Capital envisage d'utiliser à court terme le Parc des Princes comme champ de pommes de terre plutôt que comme terrain de football), le PSG a fait illusion pendant une mi-temps. Jouant haut, bousculant les habitudes marseillaises avec un pressig incessant, les Parisiens ont posé bon nombre de problèmes à leurs hôtes durant le premier acte. A plusieurs reprises, Erding, Hoarau et Giuly se sont créés de bonnes occasions sans parvenir à cadrer. Face à l'incapacité parisienne d'être dangereux face à Mandanda, les Phocéens répondaient par un réalisme diabolique. A la 15ème minute, à la réception d'un coup franc dévié par Cheyrou, Hatem Ben Arfa réalisait un enchaînement contrôle pied gauche/frappe du droit au ras du poteau d'école. Malgré l'ouverture marseillaise, le PSG ne se désunissait pas et continuait à presser. La charnière Diawara/ Mbia provoquait quelques sueurs froides par instants tandis que Gaby Heinze avait droit à sa rasade de sifflets chaque fois qu'il touchait le ballon. Au cours de la première minute, cela arriva 6 fois! A la 43ème minute, l'Argentin a bien failli réussir de manière encore plus éclatante son retour dans son ancien jardin si le poteau n'avait pas repoussé son coup de tronche.

Depuis le début de saison, dès que le PSG encaisse un pion, c'est inéluctable, il se liquéfie. Cela n'a pas loupé en deuxième mi-temps. Oubliant leur agressivité, les Parisiens ont laissé Lucho jouer face au but, le laissant combiner à sa guise avec Niang. Sur une offensive menée côté gauche, Heinze centrait en direction de Niang. Plongeant pour couper la trajectoire, Apoula Edel relâchait la gonfle qui aterrit dans les pieds d'El Comandante qui ne privait pas de doubler la mise. On jouait la 55ème minute et la fin du match allait être longue pour les hommes de Kombouaré.
A la 73ème minute, une nouvelle fois sur coup franc, Benoît Cheyrou se jouait de Sly Armand avec un petit pont et déglingait la lucarne d'Edel du droit.

Heinze n'était plus sifflé depuis un moment. Le Parc sonnait creux. Si les supporters marseillais avaiet été là, l'humiliation aurait été totale. Sans être génial, l'OM infligeait la plus grosse défaite parisienne sur ses terres.

Parmi les satisfactions olympiennes, on pourra citer le but magnifique de Ben Arfa, décisif à défaut d'avoir été flamboyant. On ne peut pas tout avoir. Cependant, le PSG ne peut pas être considéré comme une bonne équipe. La progression du numero 10 marseillais devra se vérifier lors de matches face à des prétendants aux coupes européennes.
Par ailleurs, il est évident que Lucho influence de plus en plus le jeu. Discret lors de la première mi-temps, il a su abattre un travail défensif non négligeable pour gêner les Parisiens. En deuxième mi-temps, il faut dire libéré de toute pression, l'Argentin a été précieux dans l'organisation offensive aux côtés du néo-international Ben Cheyrou.

Enfin, un dernier mot concernant le problème des supporters olympiens qui n'ont pu monter à la capitale. Robin Leproux a beau faire le mariole dans les media, il n'en demeure pas moins véridique que le PSG est le seul club de France voire d'Europe où les virages de supporters organisent des batailles rangées pour se mettre sur la gueule. Ainsi, le Kop of Boulogne et les Supras d'Auteuil ont prouvé que finalement, au lieu d'essayer de restreindre la venue des Marseillais avec des mesures criminalisantes, Monsieur Leproux ferait mieux de nettoyer les virages de son propre stade et de balayer devant sa porte.

Pendant que les joueurs parisiens soullaient un maillot qui a écrit de grandes pages dans l'histoire du football français, les Marseillais repartaient du Parc avec la certitude qu'il faudrait compter sur eux pour l'obtention du titre. Avec une telle cohésion et une telle solidarité, cela ne fait plus aucun doute.

Choa d'Arelate

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