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mercredi 23 septembre 2009

Comment le professionnalisme pourrait tuer mon club.

Vendredi 22 mai 2009: moment historique pour l'Athlétic Club Arlésien. Après trois décennies d'amateurisme, le club monte en L2, épilogue d'un cycle exceptionnel qui aura vu l'équipe des Lions passer de la CFA2 en 2006 au monde pro en 2009. Pour une fois, le stade Fournier est plein. Plein de Footix profitant des billets gratuits offerts par la région PACA mais c'est le résultat qui compte. Le maire et sa cohorte d'élus qui ont méprisé les dirigeants pendant toute la saison, espérant que les Bleu et Jaune ne montent pas sont présents. Pour bien paraître, ce n'est pas la honte qui va les étouffer pour si peu. Même France 3 région est présente pour dire l'ampleur du résultat. Bref, l'ACA monte malgré le plus petit budget de National (3ème division pour les incultes).
C'est là que les problèmes arrivent.
Snobé par les dirigeants locaux qui refusent de rénover un stade obsolète et qui n'ont pas de projet sportif même à moyen terme, le Conseil d'Administration accepte la proposition du maire d'Avignon pour que les Lions s'exilent aux Parc des Sports pendant au moins 2 ans. Etant donné que le foot est incognito dans la Petite Rome des Gaules, les dirigeants ne le vivent pas tragiquement. Au moins, ça fera du monde au stade! Les supporters arlésiens, fidéles certes mais peu nombreux, sont dégoutés sur les bords mais c'est pour le bien du club et pour son développement.
Là où le tournant devient plus amer, c'est que les 3/4 de l'équipe qui a permis l'accession en L2 est écartée. Certains acceptent de jouer dans la réserve qui a comme ambition de monter en CFA2 tandis que d'autres sont contraints de faire leurs valises. Et merci mon chien!

Dernier épisode en date: Jérémie Clément (24 ans donc du potentiel), défenseur central titulaire la saison dernière, plit les gaules direction le Paris FC pour 2 ans plus une en option. Et voilà un joueur "historique" qui doit, à son tour, quitter l'ACA. A Clément s'ajoutent Poirier (parti à Nîmes en... L2), Taboubi (parti en Angleterre; cela dit il était sous courant très alternatif), Nyom (parti à l'Udinese mais personne ne le regrette), Moulin (prêté mais en fin de contrat à Sainté) et Henaini (prêté certes mais quand on voit comment Cherrad a mangé la feuille contre Tours, Samir méritait sûrement un effort financier pour le piquer à Sedan, surtout quand il s'agit du meilleur buteur du National).
Le recrutement arlésien n'est pas à blâmer car il s'avère, pour l'instant, payant. Ce qui est gênant, c'est de voir des types qui se sont battus comme des chiffoniers pendant toute la saison devenir persona non grata dans le monde pro. Je ne suis pas naïf, le club est rentré dans une ère d'expansion économique (comme dirait le maire du bled dans La Soupe aux Choux) et que les sentiments n'existent plus.

Pendant des années, j'ai vu mon club vivoter oscillant entre la CFA et la CFA2 dans un cadre confidentiel. Quand je voulais voir des mercenaires, je regardais l'OM. Les deux mondes étaient bien distincts. Mais, sans vouloir faire de la xénophobie anti-vauclusienne, l'AC Arles n'appartient pas aux Avignonnais.
Alors, malgré l'allégresse qui entoure les premiers résultats de l'ACAA, je crains que le professionnalisme ne tue mon club un jour ou l'autre si nous oublions les valeurs qui ont fait notre force.

François Miguel Boudet.

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