Et si un groupe était né?
Certes, tout ne fut pas parfait et en face, ce n'était pas l'Espagne ou l'Argentine. Malouda eut du mal à se positionner sur le pré, visiblement mal à l'aise dans ce nouveau système. Pour son grand retour chez les Bleus, Benzema démontrait beaucoup d'envie mais en faisait à la fois trop (de dribbles) et pas assez (de réalisme). Blessé à la cheville et apparemment ciblé par les hommes de Safet Susic, le n°9 du Real Madrid trouvait le poteau extérieur en première mi-temps et manquait le cadre d'un cheveu sur un coup franc. Ouais ouais, un Français a failli marquer sur un coup franc direct! Volontairement en plus.
En face, les Bosniens ne proposent rien, décomposés par le milieu de terrain. C'est bien d'avoir des cadors devant, encore faut-il qu'ils puissent avoir des ballons exploitables. Et force est de constater que Hugo Délire n'a pas eu beaucoup de taf tout au long de la partie.
Dominer c'est bien, marquer c'est mieux. Même dominés, les Bosniens tiennent le point du match nul. Annoncés favoris, ils se satisferaient bien d'un tel résultat. Les Bleus connaissent un coup de mou en début de 2ème mi-temps et la Benz' commence à souffrir physiquement. Un bail qu'il n'avait pas été titulaire le Gone de Bron... Et c'est au moment où il semblait frit qu'il inscrivit un golazo dans les caisses bosniennes. Si la roulette face au défenseur central est sublime, Benzema peut aussi remercier le gardien, qui avait une drôle de coupe de cheveux et des gants en peau de pêche. Le boulot était fait (72'). Six minutes plus tard, les Bleus portaient l'estocade au terme d'un contre éclair. Diaby offrait un caviar à Ptit Vélo Valbuena qui glissait au moment de frapper adressant une passe déc' à Malouda, récompensé de son abnégation.
Au-delà du résultat éminemment positif, c'est la manière qui a fait plaisir à voir. Appliqués, sérieux, quadrillant parfaitement le terrain, les Bleus ont réalisé un match plein. Depuis combien de temps ne nous étions pas fait plaisir devant un match des Bleus? Depuis France-Brésil 2006 peut-être. Certes en face, l'adversaire était limité. Safet Susic n'avait pas dit le contraire à ce propos tout au long de la semaine. Mais après avoir sombré face au Bélarus, Lolo la Touillette a opté pour un 4-3-3 ultra-solide avec un Diaby porté vers l'offensive et le trio Malouda-Valbuena-Benzema. La France n'a sûrement pas de fuoriclasse dans ses rangs mais avec une telle option tactique, les Bleus peuvent retrouver une véritable assise collective et ne plus trembler face à des équipes inférieures. Il n'en faudra pas plus pour se qualifier.
Enfin, cette victoire met en stand-by le mythe des "exclus de Knysna". En effet, avons-nous réellement besoin de Evra et Ribéry? Ceux qui n'étaient pas dans le groupe hier soir auront-ils une chance de s'intégrer à cette nouvelle ossature? Nasri et Gourcuff pourront-ils évoluer ensemble dans ce 4-3-3? Pas certain malgré tout leur talent.
Cette victoire à Sarajevo est de celle que l'on peut qualifier de "fondatrice", au même sens que le France-Roumanie de 1995 où la génération championne du Monde 1998 avait pris le pouvoir. La question est désormais de savoir si ce match était simplement un épiphénomène ou bien le début du renouveau des Bleus. Et si, finalement, cette Equipe de France là avait un réel avenir au haut niveau international?
Francesco della Nuejouls
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