En fait, il n'est guère étonnant de voir l'ACA galérer autant quand la pente croît. Hier, Michel Estevan a fait évoluer une nouvelle charnière centrale 100% made in Real Madrid. L'alliage Mejia/Pavon fut peu concluant, c'est le moins que l'on puisse dire. Face une équipe réputée pour son attaque, aligner une défense sans automatismes était un pari risqué. L'ouverture du score en témoigne clairement. Comment Hoarau a-t-il pu se retrouver aussi seul face à Planté? Le mauvais alignement du backfour a précipité la chute de l'ACA alors que l'équipe avait bien contenu les offensives parisiennes jusqu'alors (18'). La distribution des cadeaux continua à la demi-heure de jeu. Sur un corner rentrant, Abenzoar laissa échapper Sakho au second poteau qui n'en demandait pas tant pour doubler la mise (29'). Les Acéistes sont atones, inexistants dans le jeu, étouffés par le milieu parisien. Malgré la supériorité incontestable des Franciliens, les hommes de Coach Estevan parvinrent à stopper l'hémorragie jusqu'à la pause.
Si les Lions avaient envie de renverser la vapeur, ils n'en eurent pas l'occasion. Dès la 49ème minute, Aït Ben Idir, pas assez prompt dans son intervention, offrit un coup franc à 20 mètres des bois de Planté. Pour Nenê, c'est presque un penalty. Action, réaction: lucarne, 3-0. Alea jacta est. Désormais, les Acéistes doivent résister pour ne pas prendre un bain. Or, 7 minutes plus tard, le Brésilien remporta un nouveau duel face au gardien, accentuant encore davantage au tableau d'affichage, le fossé qui existait entre les 2 équipes. Le reste de la partie, le PSG se promena sur sa pelouse, manquant d'à propos pour marquer encore plusieurs fois.
Après avoir démontré de vraies bonnes choses face à Rennes juste avant la trêve internationale, l'équipe a régressé. Tributaire d'un mercato dont il fut certainement plus spectateur qu'acteur, Michel Estevan a modifié une nouvelle fois toute son équipe. Le résultat est net: si cela continue, l'ACA sombrera. La charnière Mejia/Laurenti qui avait fait du bon travail face à Rennes n'a pas été reconduite car Francisco Pavon est arrivé à Arles le 31 août, date de clôture du mercato. A-t-il encore un suffisamment bon niveau pour être titulaire en Ligue 1? Le championnat de France a certes beaucoup de défauts, mais il est certain que sans une condition physique optimale, il est impossible de faire illusion, qui plus est en défense centrale. Hier soir, les 2 Espagnols ont été martyrisés par la paire Hoarau/Erding.
Par ailleurs, on peut s'interroger sur le choix de titulariser Abenzoar au milieu de terrain. Latéral droit de formation, il est étrange de l'avoir choisi et que Sébastien Piocelle soit resté sur le banc. L'ancien Lyonnais n'a jamais été dans le coup, de la même manière qu'Aït Ben Idir, pas assez tranchant pour alimenter correctement N'diaye, Meriem et Dja Djédjé en ballons. Chouchou des supporters arlésiens, Benjamin Psaume, malgré sa nonchalance chronique aux entraînements mais également connu pour être un "matcheur" aurait pu apporter de la vitesse sur un côté.
Enfin, il est surprenant que Dja Djédjé fut positionné tout seul sur le front de l'attaque alors qu'il préfère tourner autour d'un deuxième attaquant, Kermorgant en particulier. De plus, les choix tactiques de l'entraîneur furent désappointant. Ainsi, pourquoi faire entrer Charisteas puis Kermorgant alors que la messe était dite? Il aurait mieux valu en titulariser un plutôt que de les mettre tous les 2 sur le banc. Leur jeu en déviation ainsi que leur conservation de balle aurait pu permettre aux Acéistes de souffler pas instants et d'avoir un point d'ancrage dans les 30 derniers mètres. Au lieu de cela, Dja Djédjé fut contraint d'aller au casse-pipe face à une défense peu déstabilisée et un Makelele impeccable.
Cette défaite alarmante a mis en lumière le vaste chantier qu'est l'AC Arles. L'équilibre collectif n'a toujours pas été trouvé et il est toujours difficile de définir l'ossature de l'équipe. Michel Estevan le sait, il aura peu de temps pour parvenir à créer un 11 compétitif. Peut-être est-il déjà en sursis dans la tête de Marcel Salerno, lui qui avait voulu le débarquer aux prémices de l'été. Il ne faudra pas attendre monts et merveilles de la réception de l'OM la semaine prochaine. Face au champion en titre, il faudra que les Lions relèvent la tête, se battent et fassent honneur à leur maillot et à leurs supporters.
François Miguel Boudet
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