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jeudi 23 septembre 2010

Décryptage de l'interview de M.Salerno

Mardi soir, le co-président de l'AC Arles M.Salerno a répondu aux questions de la radio locale arlésienne 3DFM. Après un début de saison calamiteux et une gestion du même acabit, M.Salerno s'est exprimé sur les problèmes survenus au club depuis son arrivée.


Apparemment, la manifestation du mécontentement des supporters a particulièrement irrité le co-président. S'il se défend de vouloir couler le club, de vouloir aider à se professionnalisation, il conserve malgré tout un certain dédain à l'égard des supporters, notamment quand il insinue qu'ils ne comprennent pas tous les tenants et les aboutissants d'un éventuelle démission. En effet, il affirme ne pas comprendre ce qui peut énerver depuis son arrivée à la co-présidence. Visiblement, selon lui, le fait d'avoir investi de l'argent dans le club suffit pour se dédouaner. Malgré son incompréhension à l'égard des mouvements d'humeur des supporters, il demande à les rencontrer pour aplanir les différends. En réalité, c'est une fausse initiative dans la mesure où les Suportaïres Arlaten ont plusieurs fois espéré une entrevue sans jamais que cela n'aboutisse.

En ce qui concerne la présence du duo Conrad/Estevan dans les tribunes du Parc des Sports lors de la réception de l'OM, M.Salerno fustige la mise en scène de l'ancien président et depuis aujourd'hui ex-entraîneur de l'ACA. Deux choses sont à mettre en perspective. Tout d'abord, M.Salerno s'étonne de leurs présences dans les tribunes. Or, M.Conrad est toujours un actionnaire du club et il a donc le droit de venir en tribunes. Par ailleurs, M.Estevan n'était toujours pas licencié avant ce match. De plus, il est totalement impossible d'interdire ces personnes de stade. Enfin, M.Estevan est un salarié de l'entreprise de M.Conrad. Ce n'est pas aujourd'hui que l'on découvre la proximité entre les 2 hommes.
Néanmoins, on ne peut guère donner tort au co-président quant à l'opération séduction de M.Conrad qui essaie de passer par la fenêtre pour redevenir l'homme fort du club. Malgré un bilan sportif positif, sa gestion financière laissait à désirer sans oublier la suspicion de corruption qui plane sur le club à propos de la rencontre face à Cassis-Carnoux le 1er mai 2009.

Conscient qu'il avait parlé à chaud sous le coup de la colère, M.Salerno a tenté de sauver les apparences en apportant un rectificatif. Ainsi, il avait clamé que la place de président était libre pour celui qui avait les moyens de lui faire un chèque égal aux parts dont il dispose. Il ne fait guère de doutes que cette phrase était adressée à M.Conrad, actionnaire à hauteur de 5%. En revanche, croire que les supporters sont instrumentalisés par M.Conrad, c'est bien mal connaître la franche inimitié qui existe entre les Supportaïres Arlaten et l'ancien président qui n'a eu de cesse durant son exercice d'encourager la création de groupes de supporters vauclusiens pour concurrencer les Arlésiens et leur couper l'herbe sous le pied.

Par ailleurs, M.Salerno affirme qu'il ne baisse jamais les bras, qu'il ne renonce pas malgré la difficulté. Quand on sait ce qu'il a fait à Cannes, beaucoup espèrent qu'il ne s'entêtera pas trop longtemps non plus en cas d'échec prolongé...

En ce qui concerne les résiliations de contrats en fin de saison dernière, M. Salerno incrimine la gestion de MM. Conrad et Estevan. Or, les contrats n'ont pas été résiliés. Les joueurs ne disposaient pour la plupart que de contrats d'1 an, parfois renouvelables. C'est pour cette raison que, par exemple, Junior Dalé est parti à Urziceni sans la moindre transaction financière. De plus, MM.Salerno et Perrot n'ont pas "trouvé" 12 joueurs de la saison précédente. Ils connaissaient très bien la situation contractuelle de l'effectif. S'ils ne savaient rien de cela, c'est à la limite de la faute professionnelle. Cet argument n'est pas valable puisqu'ils ont pris le contrôle du club avant la reprise de l'entraînement.
Et puis, il ne faut pas se voiler la face, une grande partie de l'effectif de la L2 la saison dernière n'avait certainement pas le niveau pour évoluer à l'échelon supérieur.
Enfin, il s'est porté garant du recrutement effectué à l'inter-saison. Une preuve que ce n'est pas Michel Estevan qui a fait le mercato mais bien la co-présidence, par l'entremise de ses réseaux. Guère étonnant ensuite que les joueurs se soient retournés contre le coach si celui-ci ne voulait pas leurs venues.

Par cette entrevue, M.Salerno a demandé du temps et du calme mais également taclé sévèrement MM. Conrad et Estevan quant à leur héritage commun et leur manière de procéder samedi soir. Néanmoins, son argumentation comporte quelques inexactitudes et ne réussit pas malgré tout à occulter les débuts catastrophiques de l'AC Arles qui font du club la risée de la Ligue 1. Cependant, la saison est encore longue et les choses peuvent évoluer très rapidement. Le match face à Montpellier marquera-t-il le vrai départ des Acéistes? Il serait temps.

François Miguel Boudet

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