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jeudi 3 mars 2011

Le niveau de la Liga affaiblit-il le Barça?

Hier soir sur la pelouse de Mestalla, le Barça a conforté son avance en tête de la Liga. Au terme d'un match remporté 1-0 en terres valencianes, une première pour Pep Guardiola, les Culés peuvent légitimement se satisfaire de cette victoire face au 3ème du classement. Cependant, durant 30 minutes en 2ème mi-temps, les Chés ont fait bien mieux que se défendre et sont à nouveau passés près de l'exploit. Si cette demi-heure moyenne des Blaugranas paraît inquiétante, elle est, au contraire, un très bon signe pour le Pep-show.

Tout d'abord, et c'est convoquer Lapalisse dans le bureau du proviseur, le Barça n'a pas d'adversaire valable dans le pays de Juan Carlos. Cette saison, seuls València et Villareal ont soutenu la comparaison pendant une partie du match, faisant parfois trembler l'Invincible Armada. Néanmoins, à l'arrivée, le manque d'efficacité des Chés et du Sous-Marin Jaune a permis à Messi and co. de s'en sortir sans dommages. Le problème, c'est que ces deux équipes sont bien les seules à avoir malmené le Barça cette saison. Le reste de la Liga ne fait pas le poids et on ne rappellera pas l'épisode historique du clasico. Ainsi, le manque de concurrence n'aiguise pas la gniaque des Barcelonais.

Si on avait du temps à paumer, on pourrait énumérer le nombre de roustes infligés par les Catalans contre ses petits camarades de Liga. La différence de buts en leur faveur est colossale, voire indécente (en varappe), et témoigne à merveille de la mainmise technique mais aussi, et peut-être même surtout, psychologique. En effet, prendre 'seulement' 3 cageots dans la musette est presque devenu un titre honorifique. Gijon a accroché 1 point mais en se regroupant à 10 devant ses bois comme un anonyme club de DH en Coupe de France qui jouerait une Ligue 1. Tu parles d'une ambition.

Imbattable en Espagne, le Barça sait qu'à n'importe quel moment il peut exécuter son adversaire. Et ça le rend particulièrement prétentieux et insupportable. C'est bien simple, hier soir, en première mi-temps, on aurait cru voir le Real Madrid. Messi s'est promené dans une défense en carton (sauf le côté gauche avec Jordi Alba et surtout Jérémy Mathieu, au top du Hip Hop décidément) mais a voulu faire le mariole et tenté de ridiculiser Guaita. Oui, la Puce nous a fait tiquer (jeu de mots garanti sans colorants ni conservateurs, copyright choa-garra-charrua) et ce n'est pas la première fois, remember le 8ème de finale aller à Arsenal. Quand c'est Cricri Ronaldo qui fait ça, attention ce qu'il prend comme beignes... La fausse modestie est sans doute pire que l'arrogance. Mais Messi, c'est le gentil de l'histoire donc silenzio stampa...

De plus, et c'est certainement le plus ennuyeux pour les Culés, ils ne sont plus habitués jouer des matches au couteau où l'enjeu et la tension sont prégnants et à la fin desquels le perdant joue à Marie-Antoinette et Louis XVI. Coller une tartine au Real Madrid, c'est bien, ça fait marrer tout le monde (sauf les Meringues of course) mais toujours l'emporter easy rider n'est pas une si bonne préparation pour la Champion's. La saison dernière, l'Inter avait piégé les Catalans aussi bien à l'aller qu'au retour car le manque de concurrence au quotidien, et malgré la très bonne saison de la Maison Blanche, leur avait nui dans les clutch moments. Sans parler d'Ibra, plus Pirouli de Malmö que jamais. Lors du 8ème de finale aller de Champion's, les Blaugranas étaient largement au-dessus des Gunners mais, à force de se penser invincible, ils ont mangé bon en seulement 5 minutes. Pas de quoi s'affoler puisqu'avec un but planté en terres rosbeef ainsi que les absences conjuguées de Walcott et Van Persie a.k.a. man of fire for one month, les Catalans, en dépit d'une charnière qui s'annonce freestyle (Piqué suspendu, Puyol blessé), sont ultra-favoris. Pour les tours suivants en revanche...

Si le Barça peut savourer le titre de champion tant son avance est confortable, il aurait tort d'imaginer que la Champion's est d'ores et déjà dans la salle des trophées. La suprématie culé conjuguée à l'irrégularité de ses poursuivants sont de nature à trahir une équipe que rien ne semble arrêter pour l'instant. Si un tel scénario se produisait, il serait alors temps de se poser la question du réel niveau de la Liga.

Cesc Romero

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