Pages

dimanche 17 octobre 2010

València y était presque

Après un début de saison quasi-parfait avec 16 points obtenus sur 18 possibles, València avait l'occasion de s'étalonner face au Barça. Orphelins de ses Jugones Villa et Silva, les hommes de Unaï Emery ont développé un jeu collectif de très bonne facture qui leur a permis d'arriver au Camp Nou dans les habits de leader de la Liga. Pendant toute la 1ère mi-temps, les Chés ont mis en difficulté les Blaugranas et ont failli réaliser le match parfait. Or, lorsque les occasions ne sont pas saisies face aux Catalans, le retour de bâton est cinglant. Malgré un match très moyen, le Barça l'a emporté en 2ème mi-temps sous l'impulsion de Xavi Hernandez.

La saison dernière, Unaï Emery avait tenté un coup tactique en intervertissant Jordi Alba et Jérémy Mathieu. Posté en milieu de terrain pour limiter les montées de Dani Alves, le Français avait mis au supplice le latéral brésilien.
Cette fois-ci, le technicien basque a tranché dans le vif et a démontré un certain courage en laissant Juan Mata sur le banc. Tino Costa, auteur d'un bon début d'année, est lui aussi écarté, remplacé par David Albelda. A cette occasion, le milieu de terrain historique du VCF fêtait son 300ème matches sous le maillot blanc. Enfin, l'animation offensive était confiée à Pablito Hernandez et à Soldado.
Côté barcelonais, l'intox a bien fonctionné. Incertains tout au long de la semaine, Xavi et El Guaje Villa sont titulaires et Pedro sur la banquilla.

La première mi-temps est clairement à l'avantage des Chés. Performants au milieu du terrain avec Banega, Manuel Fernandes et Albelda, les Valencianistes empêchent les Catalans d'avancer et de relancer proprement. Néanmoins, lorsque le Barça décide d'accélérer, il faut toute la vigilance de Bruno Saltor, Navarro et César pour conserver la cage inviolée.
Parfaits tactiquement, les Chés créent le danger par ses initiatives sur les côtés. A la 8ème minute, Valdés arrache la gonfle in extremis à Soldado, à la réception d'un centre à ras de terre de Mathieu. Peu de temps après, c'est au tour de Bruno sur le côté droit de trouver le Mexicain mais Piqué parvint à gêner l'attaquant.

Enfin, à la 37ème minute, Pablo Hernandez trouve les ficelles de Valdés grâce à un centre en retrait de Mathieu. Si Laurent Blanc a le câble, il a pu admirer la forme étincelante de l'ancien Sochalien. L'ouverture du score est méritée et Pablo Hernandez est à 2 doigts de doubler la mise quelques instants plus tard. Combinant avec Bruno, Soldado décale idéalement le numéro 19. Trop gourmand en voulant prendre Valdés à contre-pied, Pablito facilite le travail du portier blaugrana alors que toute la cage s'ouvrait à lui. Incontestablement le tournant du match.

En effet, dès le retour des vestiaires, Iniesta sollicite le une-deux avec Xavi. Le backfour ché n'a pas le temps de jouer le hors-jeu et Andrés le petit fantôme bat César d'un plat du pied. Irrémédiablement, le Barça prend le dessus. La domination barcelonaise se matérialise sur les côtés et à l'heure de jeu, Xavi délivre un amour de centre au premier poteau sur la cabeza chevelue de Carles Puyol. Le coup de casque terrible du capitaine ne laisse aucune chance à César.

Si le score est resté à 2-1 jusqu'au coup de sifflet final, València le doit à son arquero. En effet, par deux fois, il a sauvé les siens sur des tentatives (une fois de la tête, une autre en face à face) d'El Guaje Villa. L'ancien chouchou de Mestalla ne parvint pas à inscrire un but face à ses coéquipiers malgré son implication sur la pelouse. Peut-être qu'avec davantage de killer instinct et moins d'altruisme, les choses auraient été différentes.

Au terme de ce premier sommet de la saison, il apparaît clairement que València n'avait pas usurpé sa place de leader et que le Barça peut s'estimer heureux du résultat. Les réactions exaspérées de Pep Guardiola en témoignèrent. Par ailleurs, ce match a mis en lumière les qualités tactiques d'Unaï Emery qui a tout pour être le digne successeur de Rafa Benitez. Désormais 2ème ex aequo avec le Barça, València a la lourde tâche de jouer les troublent-fête dans une Liga depuis trop longtemps aux mains du Barça et du Real Madrid. Si l'équipe continue de progresser de la sorte, il n'est pas impossible que cela réussisse.

Cesc Romero

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire