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jeudi 21 octobre 2010

Antio Basinas! *

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne manquera à personne. Deux mois après son arrivée sur les bords du Rhône, Angelos Basinas a.k.a. "je vis sur mon titre de champion d'Europe avec la Grèce en 2004 pour espérer trouver un club assez débile pour m'engager" a résilié son contrat à l'amiable cet après-midi.

Fustigé par son entraîneur pour son manque d'implication, le milieu de terrain a été contraint de quitter l'AC Arles. Apparemment, le grand nettoyage voulu par Faruk Hadzibegic commence en fanfare.
Non désiré par Michel Estevan mais imposé par Marcel Salerno, Basinas n'a jamais été capable de se mettre au niveau. Lors de sa présentation aux media au mois d'août dernier, il ne faisait guère de doute que le Grec n'en avait rien à faire du destin de l'équipe, à l'inverse de son collègue Charisteas qui souhaitait retrouver sa place en sélection. Laissez-moi vous conter le déroulement de la conférence de presse lors de sa présentation.

Il fait beau, c'est un temps à cigales, comme le chanteraient Moussu T e les Jovents. Plusieurs media, régionnaux (La Provence, 3DFM ; oui je suis corporate!) et nationaux (L'Equipe) ont été conviés pour le gros coup de Salerno. On est en plein mois d'août, dirigeants et joueurs ont 2 heures de retard. Le co-président s'en excusera du bout des lèvres. Deux heures sous le cagnard arlésien, c'est l'idéal pour vous mettre de bonne humeur!
A la question de savoir pourquoi il était venu à Arles, ce brave Angelos... n'avait pas répondu! Il a fallu que son agent-traducteur allemand (on ne sait pas trop dans la mesure où il était musicien de profession! Véridique!) balbutie quelques mots à sa place. Du genre, je suis très content d'être ici (ça se voit!), de porter les couleurs de ce club (que je ne connaissais pas hier encore) et de jouer en club avec Charisteas pour la première fois. De l'inédit en somme... S'en suivit un mélange particulier à mi chemin entre l'espagnol, le grec et le gloubi-boulga.
Je sais de quoi je parle puisque c'était originellement à moi qu'incombait la traduction! Originellement seulement car un con-frère souhaitait une traduction simultanée tandis que j'essayais d'entraver la logorrhée de Basinas; du coup, le musicien prit le relais, certainement davantage habitué à décrypter ce savant sabir.
Bref, ce fut un grand moment. Il fallait être aveugle pour ne pas se rendre compte qu'il était là pour la paye et pour profiter du soleil du Sud. Et puis, l'AC Arles, c'est toujours mieux que la maison de retraite Jeanne Calment...

Ainsi Angelos, tu quittes l'AC Arles sans gloire mais avec un bronzage parfait. Malgré tout, à ton palmarès, tu laisseras au panthéon arlésien les insultes adressées à Coach Estevan en septembre, démontrant que tu n'étais pas seulement un travailleur acharné, que dis-je un Stakanov sauce tsatsiki mais aussi un homme d'une grande délicatesse et d'une intelligence rare. Désormais au chômage, tu auras tout ton temps pour ne rien faire. Pareil que ce que tu as fait à Arles mais sans être payé. On ne peut pas toujours tout avoir...

*Adieu Basinas dans la langue de Zorba et Philippidès.

François Miguel Boudet

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