D'emblée, brisons la polémique: avec l'ancien système de vote fondé sur des choix de journalistes, ni Iniesta ni Xavi n'auraient été couronnés. En fait, le vainqueur aurait été Wesley Sneijder. Meneur de jeu de l'Internazionale aux 5 trophées et finaliste du Mondial, Sneijder a réalisé un grande saison. Ou plutôt une demi-saison. Pas la peine de s'en émouvoir, il est de notoriété publique que c'est quasiment que le premier semestre qui compte.
Bon, finalement, c'est Messi qui est sorti du chapeau. A la surprise générale ou presque. Ecrire que c'est immérité serait vraiment abusé. Meilleur buteur en Liga et en Champion's, paradigme du joueur collectif, Messi n'a pas usurpé son deuxième sacre.
Par ailleurs, quand on connaît la politique d'expansion de la FIFA (l'expansion économique comme l'aurait dit le maire dans La Soupe Aux Choux), ce choix est encore moins surprenant. En effet, qui est le joueur le plus connu des 4? Quel est le premier nom qui vient instinctivement à la bouche de n'importe quel Footix? Qui vend le plus de sapes en tous genres? Parce que Sneijder, Xavi et Iniesta, ils ont plus des ganaches à vendre des écrans HD à la FNAC qu'autre chose. Le pouvoir marketing de Messi est colossal, d'autant plus qu'il a le profil de gendre idéal. Jamais un écart, jamais une baston dans un troquet pourri, jamais un verre de trop. Souriant, d'humeur égale. Qui a dit chiant? Au moins, avec Sneijder, on aurait eu droit à quelques punchlines bien senties, lui dont le melon est ultra-protéiné. Le genre de mec à demander le salaire d'un coéquipier avant de lui répondre "tu sais que je gagne 5 fois plus que toi hein?!".
Messi est le plus grand joueur de ballon depuis D10S Maradona mais il n'aurait pas dû repartir avec la gonfle dorée, pas une année de Coupe du Monde qu'il ne gagne pas. Même lui a avoué que sa World Cup n'avait pas été flambante. Il avait l'air tout étonné de devancer ses coéquipiers. Jusque dans la victoire ultime, Messi n'en rajoute pas. On a envie de le remuer et de lui crier "mais vas-y lâche toi bordel!!!". En fait Messi, c'est Diego sans Diego.
Pour les 3 autres, c'était cette fois ou jamais. Ce sera jamais vraisemblablement. Car si La Pulga l'emporte même quand il n'a pas le meilleur palmarès de l'année, il peut déjà s'offrir un abonnement longue durée Barcelone/Zurich. A 23 ans, il n'est plus qu'à une unité de Cruyff, Platoche et Van Basten, vainqueurs 3 fois forcément. L'Argentin est le premier joueur à réaliser un doublé depuis Van Basten en 1988/1989. Il sera certainement le premier à le remporter 4 fois.
L'attribution du Ballon d'Or est une nouvelle fois sujette à caution et le nouveau triomphe de Messi n'échappera pas à une nouvelle polémique. Néanmoins, dans 20 ou 30 ans, qui s'en souviendra? Ce sera plus qu'anecdote. Une seule chose restera: la version moderne du Ballon d'Or est un trophée absurde totalement subjectif qui fera toujours la part belle à ceux qui passent le mieux à la télévision et qui génèrent le plus d'argent.
Choa d'Arelate
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