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mardi 5 avril 2011

Le supplice de la Ruhr

Coup de tonnerre au Stade Giuseppe Meazza! Le tenant du titre intériste s'est salement fait latter par les Teutons de Schalke 04 sur un score incroyable (2-5). Un scenario imprévisible, des rebondissements et une sconfitta mémorable du Champion d'Europe, ce quart de finale aller a déjoué tous les pronostics et condamne l'Inter à un exploit incommensurable. Et le 'Null-vier' conserve son statut de bête noire des Nerazzurri.

Le début de partie commence par un éclair de génie. Ouverture de Cambiasso pour Il Principe Milito, sortie de la tête de Neuer directement sur Stankovic qui claque une volée de 50 mètres. 1-0 pour les Intéristes après 1 minute de jeu, y a pire comme entrée en matière. On pressent la promenade de santé, ce sera tout l'inverse.
A la 17ème, sur le 1er corner en faveur des Allemands, Farfan trouve la tête de Papadopoulos. Le sauvetage de Julio César n'y fait rien: Matip est à l'affût et égalise. Avec ce fameux but à l'extérieur, Schalke a déjà réalisé une partie du taf et peut se satisfaire du résultat.

A la 34ème minute, l'Inter reprend les devants avec une superbe action en triangle, à montrer dans tous les clubs de L1. Aux 30 mètres, Sneijder trouve Cambiasso qui remise de la tête pour Milito qui marque de près. Là, on se dit que le rouleau-compresseur nerazzurro va faire son oeuvre et qu'après avoir été humilié par le Milan dimanche dernier, Schalke a la ganache parfaite de la victime expiatoire. Mais en fait, pas du tout. A peine 6 minutes plus tard, Jurado lance Edu qui doit s'y prendre à 2 fois pour tromper la vigilance de Jules César. D'ordinaire pied carré, le Brésilien était 'on fire' et son but remettait les siens sur les rails.

Au terme du premier acte, on a surtout eu l'impression d'avoir assisté à une 2ème mi-temps de match retour. Les équipes sont coupées en deux, les offensives fusent de part et d'autre et les défenses ne brillent pas par leur sagacité. Néanmoins, on reste convaincu que l'Inter va siffler la fin de la récré et renvoyer les hommes de la Ruhr dans leurs pénates. Le retour des vestiaires semble pencher dans ce sens mais Milito mange la feuille (47') et Neuer réalise l'arrêt du match face à Sa Sainteté Samuel (49'). L'Inter a loupé le bon wagon et le train va lui rouler sur la tronche.

A quoi reconnaît-on une légende? A sa faculté à constamment marquer dans les grandes occasions. Pour son 71ème cageot en Champion's, Raul donne un avantage décisif à Schalke (53'). Grâce à une inspiration du duo Farfan/Jurado, Gonzalez Blanco résiste au retour de Ranocchia et ajuste César, empereur des plots. Toujours dans les bons coups, Ranocchia dézingue définitivement son équipe en inscrivant himself le 4ème but teuton. Mal placé, il coupe la trajectoire du centre de Jurado (vous noterez l'amour de déviation de Raul), qui a bien justifié les 13M€ de son transfert en provenance de l'Atlético de Madrid, et prend Julot à contre-pattes (57'). Totalement aux fraises, le festival du backfour intériste touche le fond. Averti à la 52ème, Chivu fond un fusible et déglingue Edu 10 minutes plus tard.

La descente aux enfers se poursuit et si Jurado attrape le poteau à la 65ème minute, Edu lui ne rate pas la mire et offre un avantage quasi-insurmontable à Schalke en vue du match retour d'une puissante frappe du gauche. Pour ses 2 premiers pions de la saison en Champion's, on peut dire qu'Edu a choisi le bon soir. La déroute nerazzurra est totale et l'ultime rush d'Eto'o traduit bien le manque de réussite des hommes de Leonardo.

En apparence inférieur, Schalke 04 réalise une campagne européenne surprenante et peut d'ores et déjà se vanter d'avoir été l'acteur principal du match de l'année 2011. Après avoir fini 1er de son groupe, éliminé València malgré la domination des Chés, les Königsblauen ont plié mais ont finalement eu raison de l'armada intériste. De son côté, les Nerrazzuri sont contraints à l'exploit et à une victoire par 4 buts d'écart. Non mollare mai (ne jamais renoncer) dit leur devise. Les coéquipiers de Zanetti ont une semaine pour y méditer.


Francesco della Nuejouls

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