Analepse. Conf' de presse avant Norvège/France. Nasri retrouve les Bleus après avoir été éjecté de la sélection par Ray Dom, Titi Henry et Willy Gallas. Evidemment, les questions tournent autour du fiasco du safari en Af Sud. Pour savoir, si le minot avait l'air peiné par l'échec français, il suffisait de regarder le sourire qu'il essayait de masquer. Traduction: "alors comme ça, c'était moi le caractériel?". Faut pas se leurrer: le numéro 8 d'Arsenal a savouré le crash en Mondovision de l'EdF.
Néanmoins, son absence lors du rendez-vous mondial a dû le faire énormément réfléchir. Parce que bon, en dehors d'un doublé contre MU juste après son arrivée sur les bords de la Tamise et un festival en Champion's face à un Porto totalement déboussolé par les pertes de Lucho et Lisandro, Nasri n'a jamais cassé la baraque sur le long terme.
Depuis 2005, jouer à Arsenal signifie "bien jouer sans gagner aucun trophée". Cependant, pour progresser, il y a du lourd chez les techniciens: Wenger, Rice, Primorac. Quand ça parle ballon avec eux, c'est pas pour se marrer. Alors cet été, l'accent a été mis sur les phases offensives sans ballon. Car ce qui était flagrant les saisons précédentes, c'était que Nasri était un mangeur de cuir, pas dégueu certes, mais qui connaissait trop de déchets et des pertes de balles trop nombreuses, sans parler de son repli défensif trop approximatif. Par ailleurs, l'international a pris du muscle et de la vitesse, armes nécessaires pour espérer faire son trou en Premier League. Au final, c'est lui qui est devenu le franchise player d'Arsenal ces derniers temps et qui marque des buts décisifs. Ses stats sont tout simplement exceptionnelles pour un milieu offensif: 1 pion tous les 2 matches en plus de son influence sur le jeu.
La semaine dernière, il a puni la défense de Fulham à 2 reprises. Cela dit, il faut bien reconnaître que les Cottagers défendent comme des poussins 1ère année. Hier soir, face au Partizan Belgrade, Nasri ne fut vraiment pas au top niveau mais il s'est offert un joli but, suite à un travail énorme d'Alex Song qui n'en finit plus, lui aussi, de hausser son niveau de jeu au milieu. C'est évident: face aux cages, Nasri est devenu un killer.
Lundi soir, Arsenal affronte MU sur la pelouse du Théâtre des Rêves. Et l'on se souvient qu'en définitive, Nasri n'a jamais encore fait la différence face à une grosse écurie. En effet, malgré ses très bonnes performances face à des équipes de second rang, Nasri n'a jamais pu prendre le leadership dans un match au couteau, face à des cadors. Faut dire aussi que Terry et Vidic sont de vrais défenseurs... Le match amical face à Albion aurait dû servir de révélateur mais la faiblesse du squad de Capello en a décidé autrement. De même, s'il a ouvert le score face à Tottenham, il n'a pu hisser ses coéquipiers à un niveau suffisant pour l'emporter dans le money time. D'où il devient impératif pour lui d'améliorer son endurance. En effet, sitôt l'heure de jeu écoulée, le Marseillais perd progressivement pied et est souvent remplacé avant le dernier quart d'heure, le moment de vérité en somme. Une question de temps?
Avec Samir Nasri à la baguette, Arsenal est actuellement 1er de Premier League et est devenu un véritable rival de Chelsea et Manchester United. Sa progression fulgurante n'a pour l'instant été visible que face à des équipes d'un moindre niveau mais n'a pu être encore aperçu face à un gros calibre. Saura-t-il passer ce nouveau palier et s'installer dans la hiérarchie des meilleurs milieux offensifs au même titre que les Sneijder, Iniesta, Gerrard et consorts, capables de faire basculer le cours d'un match à n'importe quel moment? Il faudra certainement encore un peu de temps pour savoir s'il peut jouer plus d'une demie-saison jouée sur un rythme effréné. Début de réponse lundi soir sur la pelouse d'Old Trafford.
Choa d'Arelate
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