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mercredi 31 août 2011

On parle tous football: le grand attaquant

Cher ami novice en football, après vous avoir dispensé une bonne douzaine de leçons de langage supportériste, il est désormais temps de vous apprendre à comprendre le langage des directeurs sportifs et autres présidents de clubs.
Aujourd'hui, le concept du grand attaquant.


1) Définition

Figure mythologique, le grand attaquant - ou grantattakant- est un personnage fantasmagorique appartenant au domaine de l'illusion. Si ce concept est né en France, le lieu exact d'élaboration n'a jamais été clairement établi. Des théologiens penchent pour Rennes, d'autres pour Saint-Etienne ou pour Marseille.

Le concept de grantattakant est purement français. En règle générale, l'ombre de cette figure plane lors du mercato estival, surtout lors de la dernière semaine d'août quand les dirigeants des clubs se rendent compte qu'en fait, le super attaquant de la mort qui tue acheté un bras n'est pas vraiment le killer espéré. Pour être plus précis, c'est carrément une banane. Par conséquent, il faut acheter une nouvelle pointe, si possible connue.


2) Qui es-tu grantattakant?

Généralement, les clubs français se tournent vers l'Italie pour trouver leur grand attaquant. Néanmoins, il arrive qu'ils jettent leur dé velu sur un joueur évoluant en Espagne voire, mais c'est assez rare, en Angleterre ou en Allemagne.

Dans la mesure où la quête d'un grantattakant commence aux environs de la mi-août avant de se conclure dans l'urgence, à 23h57 le 31 août, les dirigeants doivent trouver un mec qui ne joue pas, barré par la concurrence en raison, notamment de ses pieds carrés qui rendent ses contrôles approximatifs et ses frappes encore davantage. Si le grantattakant est Italien, n'a pas mis un pied devant l'autre depuis 5 ans, qu'il est unijambiste des deux pieds mais qu'il a porté le maillot de la Juventus, de Milan ou de l'Inter par inadvertance, c'est encore mieux.

La réputation du grand attaquant se nourrit de résumés youtube dans lesquels on voit le seul but inscrit en lucarne de sa vie. Après avoir marqué 5 buts en 7 matches contre des équipes légendaire (Lecce, Reggina, Piacenza), ledit grantattakant a été sélectionné en équipe nationale grâce aux blessures de trois coéquipiers et est entré 4 fois 10 minutes lors de matches amicaux contre Saint-Marin et le Bostwana notamment.

En France, le grand attaquant s'appelle Iaquinta ou Amauri. En Espagne, il s'est appelé Morientes. En Angleterre, le grantattakant est un fantasme, s'appelle Didier, joue à Chelsea et est supposé revenir à l'OM au moins 8 fois par an. En Allemagne, le grand attaquant est un joueur passé par Metz, qui a explosé dans un club de Bundesliga de seconde zone, qui revient en France et qui se transforme un fiasco à 8M€.

Enfin, il est important, essentiel, que le grantattakant soit une gigue, minimum 1m90. En fait, le grand attaquant doit impérativement être un "joueur de déviation" capable de "faire prendre la profondeur" au tueur acheté un bras mais qui ne met pas un pied devant l'autre. Il est également crucial que la grantattakant ait un salaire d'au moins 2M€ brut/an. Le bling-bling ne doit jamais être négligé.


3) Problèmes rencontrés

La quête du grantattakant rend aveugle. Ebloui par les quatre pauv' buts marqués en 2 ans (les exemples d'Elber au bout du rouleau ou de Pat' Kluivert en mode Gronaldo l'ont démontré) , le directeur sportif oublie souvent des joueurs meilleurs et moins chers. C'est ainsi que l'OM passa à côté de Luca Toni, parti au Bayern Munich pour 5M€ ou encore cette saison de David Trezeguet qui souhaitait rentrer en France et qui, en désespoir de cause, a signé à Abu Dhabi.


Le langage employé par les dirigeants de club est une jungle dans laquelle il est impératif de se repérer afin de ne pas se perdre dans les méandres de leurs pensées souvent incompréhensibles, même pour eux-mêmes.

Choa d'Arelate

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