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samedi 22 janvier 2011

AC Arles, le début de la fin?

La nouvelle déconvenue face au Stade Rennais la semaine dernière (4-0) a un peu plus enfoncé les Acéistes dans les méandres de leur irrégularité et leur incapacité chronique à se être respecté par l'adversaire. Davantage que l'avenir en Ligue 1 qui est déjà scellé sauf intervention divine ou transfert de la Bonne Mère au mercato, c'est surtout le futur du club tout court qui est en suspens. La descente en Ligue 2 permettra-t-elle à l'AC Arles de se régénérer et de mieux se structurer ou sera-t-elle seulement une étape vers le retour dans les structures amateurs.

La trêve hivernale a été plutôt animée à Arles. En effet, deux personnages majeurs de l'organigramme acéiste sont partis et non des moindres: Fabrice Bertone, directeur sportif depuis les années National et François Perrot, co-président depuis le mois de juin.
Il faut dire que les choix de recrutement ont été franchement décevants, d'anciennes gloires qui avaient des stats relativement correctes dans Football Manager 2001 mais qui aujourd'hui n'avaient plus aucun niveau. Dernier départ en date, celui d'Alvaro Mejia, parti en Turquie dans un club au nom imprononçable et qui pourrait être suivi d'ici peu par son compère Paco Pavon en soi-disant contact avec Sunderland.
Le départ de François Perrot n'a rien eu d'étonnant. Il est vrai que son association avec Salerno avait tout du mariage de la carpe et du lapin. Leur union n'a pas tardé à exploser, peu avant la 2ème journée de championnat, où ils n'étaient pas côte-à-côte dans les tribunes pour assister au match face à Lens. Sans influence au sein du club et insatisfait de la politique sportive menée, Perrot a revendu ses parts à Salerno qui détient désormais 80% du club.

L'histoire récente de l'AC Arles est avant tout celle d'un club qui a grandi trop vite et qui a connu les joies (sic) de la Ligue 1 bien trop en avance sur son tableau de marche. En effet, Jean-Marc Conrad, ancien président, avait tablé sur une montée à l'horizon 2014. De plus, quand on connaît la nonchalance de la mairie arlésienne quand il s'agit des questions de sport de haut niveau, 4 ans n'auraient pas été de trop pour mieux structurer l'édifice. En effet, la première pierre du centre d'entraînement de la Plaine des Sports n'a été posée qu'en décembre dernier après des années d'attente. Une attente bien longue pour seulement 4 malheureux terrains et 3 Algeco...
Par ailleurs, le centre de formation n'a été créé qu'en cours de saison et il faudra attendre encore quelques années avant de le voir donner sa pleine mesure. Néanmoins, ce centre sera très certainement un argument de poids dans les prochaines saisons pour attirer les jeunes de la région et les intégrer progressivement dans la cellule professionnelle. Encore faut-il que le club se maintienne au minimum en Ligue 2 pendant quelques temps ce qui est loin d'être garanti.

De plus, que se passerait-il si l'ACA descendait en National au terme de la saison 2011/2012? Retrouver un statut bâtard, à mi-chemin entre l'amateurisme et le professionnalisme n'est pas chose aisée. De plus, Marcel Salerno resterait-il à la tête du club? Car si sa gestion sportive laisse pantois bon nombre de supporters, il ne faut pas occulter le fait qu'il détient 80% des parts du club et qu'un départ pourrait s'avérer rédhibitoire pour tout le club. Une chose est certaine: s'il venait à quitter la tête du club et si les Lions retrouvaient l'amateurisme, le retour de Patrick Chauvin à la présidence, lui qui est actuellement président de la cellule amateur, serait évidemment vu d'un très bon oeil, d'autant plus que ses résultats en tant que dirigeant ont toujours été excellent.

Enfin, il est devenu urgent de restaurer l'image du club dès à présent. Marcel Salerno l'a très bien compris puisqu'il organise des rencontres joueurs/supporters à Avignon, Arles et Le Pontet histoire de retrouver une cote d'amour auprès du public malgré de piteux résultats. Petite équipe sympathique par excellence la saison dernière, le changement de présidence cumulé au départ de l'emblématique Coach Estevan et à des roustes reçues de manière quasi-hebdomadaire a profondément altéré la vision de la France du foot et même au-delà. Désormais, Arles est synonyme de lose ultime partout dans l'Hexagone, peut-être encore plus que Grenoble. C'est dire. Néanmoins, et avant de tenter de reconquérir les coeurs dans des opérations commerciales, il aurait été de bon ton d'inviter les groupes de supporters à la présentation des voeux qui a eu lieu cette semaine, eux sans qui le Parc des Sports sonnerait complètement creux.

La survie de l'AC Arles se prépare dès aujourd'hui. Les diminutions de budget inhérentes à la descente à l'échelon inférieur auront des implications considérables sur tout le club, de l'équipe professionnelles aux équipes de jeunes. Dès à présent, tous les acteurs du club doivent se mobiliser et prouver leur attachement aux Jaune et Bleu dans l'adversité. Car si tel n'est pas le cas, l'AC Arles pourrait redescendre qu'il est monté. Voire encore plus vite.

François Miguel Boudet

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