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vendredi 31 décembre 2010

On parle tous football: tuer une mouette

Cher novice désireux de connaître les us et coutumes de supporters de ballon rond, pour cette ultime journée de 2010, nous t'offrons une nouvelle leçon de sémantique. Ce n'est pas parce que ce sont les vacances qu'il faut se relâcher. Amis des bêtes, les supporters utilisent de nombreuses métaphores animalières afin d'exprimer leurs sentiments. Aujourd'hui, de l'expression "tuer une mouette".

1) Mise en situation.

Votre équipe attaque. Enfin, tente d'attaquer. En effet, l'entraîneur adverse se la joue Saint-Maclou avec un double rideau défensif imperméable qui ferait frémir Pablo Correa, un des tauliers du schéma tactique 5-5-0. Les successions de passes ne parviennent pas à créer le moindre décalage, la balle repasse dans l'axe. En désespoir de cause, le milieu défensif, vous savez, celui qui a la frappe la plus moisie de l'équipe prend ses responsabilités. Bien qu'il soit arrêté et en déséquilibre arrière, il arme sa frappe de moineau asthmatique. Alors que le cuir s'envole très haut dans le ciel étoilé, préparez-vous, ça va être votre moment.

2) Mise en pratique.
a) Phase 1.
Tout d'abord, il est impératif de pouvoir faire 2 choses à la fois. En premier lieu, vous devez lever un bras, généralement le droit (réalité empirique me demandez pas pourquoi), qui symbolise à la fois que la gonfle est vraiment partie trop haut ainsi que votre exaspération. Histoire de bien faire comprendre à votre auditoire que, non, vraiment, le milieu def', s'il joue à ce poste, c'est justement parce qu'il n'est pas fait pour marquer des buts, il est fortement conseillé de crier un "Allez" ironique et rempli de sous-entendu. Nul besoin de disserter, vos compagnons de stade auront compris votre agacement par cette remarque narquoise.
Félicitations, vous avez réussi la phase 1.

b) Phase 2.
Immédiatement après votre "Allez", vous devez obligatoirement dans la foulée lancer cette métaphore suffisamment explicite: "il a tué une mouette". Vous commencez à comprendre le système, pour exagérer ou pour tout simplement accentuer le fait que le joueur a l'extrémité de ses membres postérieurs carrés, vous pouvez customiser votre diatribe en "il a encore tué une mouette". Pour faire plus réaliste, il est conseillé d'accentuer sur le "mou" de mouette.
Bravo, phase 2 accomplie.

c) Phase 3.
Vous être presque au bout, ce n'est pas le moment de mollir. Juste après avoir hurlé "Allez! Il a ENCORE tué une MOUette!", et afin de signifier que cela fait trop longtemps que ce joueur essaie toujours sans jamais réussir, veuillez achever votre cri du coeur par un "c'est pas possible ça!". Si vous voulez fignoler, vous pouvez le transformer en "putain mais c'est pas POssible ça!".
Enfin, jetez un coup d'oeil de dépit à vos voisins de gauche et de droite (vous avez lancé le bras droit, donc vous regarderez votre voisin de gauche en premier; là aussi c'est une réalité empirique). Normalement, votre interlocuteur vous rendra votre regard par une moue dubitative.

3) Variantes.
En fonction de votre humeur ou afin de ne pas devenir redondant, vous pouvez remplacer "mouette" par "tortue volante" ou par "pigeon". Par ailleurs, ne vous étonnez pas si quelqu'un lance "un pigeon, trois tortues volantes" car c'est un synonyme de "tuer une mouette". Ne vous faites pas avoir, ce serez dommage après tant d'efforts.

L'année 2010 s'achève et il est indéniable que vous avez énormément progresser, à tel point que vous faites de moins en moins Footix. Continuez vos efforts en 2011, votre assiduité fera de vous un étudiant modèle.

Choa d'Arelate

jeudi 30 décembre 2010

2010, l'année du vice!

Cher lecteur nouveau venu ou fidèle de cet interface foutraque,

l'année 2010 s'achève dans quelques heures et c'est à grands regrets que nous nous apprêtons à lui dire adieu. Histoire de vous rafraîchir la mémoire avant de vous mettre une bonne murge le soir du réveillon qui se finira sur un trottoir verglacé avec un arrière-goût de vomi dans la bouche et David Guetta en fond sonore, choa-garra-charrua vous offre une traversée express de l'année écoulée. Accrochez vos ceintures, ready, steady, go!

Viva Espana/ Visca Barça/ The Special One/ Terry et Bridge amis pour la vie/ Eto'o arrière droit/ "On a dur là, on a dur" Franck Ribéry/ Arles en L1/ Ohé ohé ohé ohé Lucho Lucho/ Cachavacha Forlan/ Enzo Bearzot RIP/ 5-0, Manita del Barça/ Suarez de la main/ Gyan sur la barre/ Les Pharaons triples champions d'Afrique/ Basinas, Charisteas, dégueulasses/ Diego Milito/ Andrés Iniesta/ Nigel de Jong dans le torax/ Nigel de Jong par derrière/ Zahia/ Kun Kun Kun Kun Kun/ chronomètre/ Nationalmannschaft/ Leo Messi/ Kaba Diawara/ Valbuena et ses calcifs/ Knysna/ Wayne Rooney/ Didier Wacouboué RIP/ Javier Zanetti/ Tout Puissant Mazembe/ Oscar Cardozo/Arjen Robben/ Thomas Müller/Lolo la Touillette sélectionneur/ Choa-Garra-Charrua/ Gareth Bale/ Milos Krasic/ Bafana-Bafana/ Waka Waka/ Raymond Domenech/ Marcel Domingo RIP/ Coupe de la Ligue/ Wesley Sneijder/ Zlatan/ Vicente Del Bosque la Revancha del Bigote/ Edison Cavani/ Internacional Porto Alegre/ Neymar/Qatar 2022/ El Loco Abreu/ Margarita/ El Guaje Villa/ Ohé ohé ohé ohé Champion Champion.


2010 on t'a kiffé!

Francesco della Nuejouls

mercredi 29 décembre 2010

L'AC Arles, de lumières et d'ombres, une année inoubliable

14 mai 2010. Des larmes. Des larmes de joie. La joie d'entrer dans l'histoire. L'histoire de l'AC Arles. L'histoire du football français. Au nez et à la barbe de clubs plus réputés. Sans un sou, les Acéistes ont décroché le dernier strapontin pour la Ligue 1 pour la première de son existence débutée en 1912. Même pas besoin d'une année pour apprendre. Cet ACA-là fut foudroyant. Avec ses faibles moyens, avec des joueurs revanchards, des grognards, pas des flambeurs ni des crâneurs. Au courage. Le courage, le travail, l'humilité, marque de fabrique des Arlésiens. Cet ADN Jaune et Bleu a soulevé des montagnes, du CFA 2 à la L1. Cet ADN Jaune et Bleu que revendiquait Coach Estevan.
Puis juin vint. Un changement de présidents. Un changement de mentalité. Un changement d'entraîneur en juillet. Des arrivées massives de joueurs au CV garnis certes mais si peu concernés. La descente aux Enfers. Inéluctable. Programmée. Au fond, on s'en fout. Ce que nous avons vécu, voir l'équipe de sa ville de naissance monter en Ligue 1 après avoir si longtemps végété dans des divisions inférieures, c'était beau. Sublime. Incroyable. Inespéré. Inoubliable. Un de ces moments qui reste dans une vie. Pour l'éternité. Rien que ça.
Un sentiment indescriptible. Une joie profonde. Les moqueries, les railleries, on s'en fout. Ce que les Acéistes ont vécu, combien le connaîtront? Avoir le coeur qui s'emballe pour ses joueurs. Frissonner. Crier. Hurler. Chanter. Pleurer. Ensemble.
Les insultes, la médisance, on s'en fout. On sait d'où on vient et nos sentiments n'en sont que décuplés. Les commentaires d'un journaliste en manque de pertinence et d'un consultant ancien joueur prétentieux, on s'en fout. Ce que les Acéistes ont vécu, ils ne l'ont jamais vécu et ne le vivront jamais. La naissance d'une épopée. Année après année. Du Stade Fournier au Parc des Sports. D'Arles à Avignon. De l'amateurisme au professionnalisme. Mieux que les jeux vidéos. La réalité. Les émotions impalpables pour tous les Arlésiens du Monde. L'AC Arles de 2010. D'ombres et de lumières. Surtout de lumières.
Mon coeur est Jaune et Bleu. Dans les joies comme dans les peines. Dans les plus grandes victoires comme dans les pires défaites. Mon coeur est jaune et bleu. Je le revendique. Le reste n'a guère d'importance. Je suis Arlaten. A jamais.

François Miguel Boudet

mardi 28 décembre 2010

Arsenal humilie Chelsea, MU toujours invaincu, Tottenham régale: Premier League in a nutshell

Trêve des confiseurs oblige, tous les championnats européens s'arrêtent le temps des fêtes de Noël. Tous? Non. Trois pays refusent le diktat des agapes et font de la résistance. Bon, d'accord, les championnats belge et écossais, on s'en fout un peu (carrément même). Néanmoins, en Perfide Albion, le rush a commencé depuis le Boxing Day. Arsenal, les Manchester et Tottenham ont été gâté par Santa Claus. Pour Chelsea, en revanche, ça sent salement le sapin.

Treize cageots en treize matches. En cette période des treize desserts, la stat de Drogbiche pouvait faire frémir des Gunners toujours en quête d'un succès face à un cador de Premier League. Lundi soir, à l'Emirates Stadium (bloody naming!), les minots de Wenger ont ridiculisé des Blues apathiques, empotés, sans jus. Avec un milieu de terrain fantôme, Chelsea a été mangé par Arsenal, dominateur tout au long de la partie. Habitués à être vaincu par manque de puissance dans le midfield, les Canonniers ont cette fois-ci imposé un véritable combat aux Blues. Face à un Mikel Obi dégueulasse en 1ère mi-temps et un Ramires plus bourrin que jamais (bravo Benfica pour l'avoir lâché 30 M€), Song, Nasri et Fabregas ont su élever leur niveau de jeu pour asphyxier les Abramovitch's boys et les ont plumés par leur vitesse. Raillés -avec raison- pour leur naïveté et leur inexpérience, les Gunners ont pris la mesure de Chelski relativement aisément, après 30 minutes d'observation. Empruntés, les Blues n'ont cadré qu'une seule fois (sur la réduction de l'écart par Ivanovic) et ont paru vieux, faibles et sans envie. Si, à la 40ème minute, Cech priva Nasri du lob de l'année d'un arrêt paluche opposée, le géant tchèque ne put rien quand il se retrouva face à 4 Gunners 2 minutes plus tard. A bout portant, Song le trompa d'une frappe croisée. Ce n'était que justice au vu du premier acte.
En 2ème période, Walcott s'enflamma. Tout d'abord, il profita d'une offrande d'Essien pour fixer Cech et donner un caviar à Cesc Fabregas qui planta dans les bois vides. Puis, il fit le taf tout seul pour plier définitivement le match d'une frappe croisée. Sa performance lui servira d'excuse pendant au moins 6 mois auprès de ses fans... A contrario, Chelsea est en perdition depuis près de 3 mois. Malouda prouve qu'il était en sur-régime et que non, il n'était pas un pilier de l'équipe. Lui l'a cru ainsi que tous les férus de Téléfoot. Et c'est déjà trop. Lampard revient de blessure mais il n'a pas été capable de tirer ses coéquipiers vers le haut. A 32 ans, il est semble flambé et proche du syndrome Ballack, cette tendance à faire davantage de fautes que de passes efficaces... Drogba quant à lui n'est toujours pas remis de sa malaria mais a été le seul à oser quelque chose sur le pré. Enfin, il est surprenant qu'Ancelotti ait préféré aligner Paulo Ferreira plutôt que Bosingwa sur le côté droit de la défense. Hier, il ressemblait davantage à Demetrius Ferreira qu'au flambant latéral de Porto de 2004...
De son côté, Arsène Wenger a tiré les leçons de la défaite face à MU. Tout d'abord, il a sorti Chamack pour faire confiance à Van Persie. Certes, le Batave mange la feuille plus qu'autre chose mais il a l'avantage de gêner la charnière centrale grâce à une meilleure technique, permettant ainsi aux ailiers de mieux se démarquer et de créer des décalages. De plus, Squillacci, élu dans le pire 11 de la phase aller, a sauté au profit de Djourou. Pas le Pérou mais le Suisse a fait le boulot même si l'attaque adverse n'a pas été franchement dangereuse. Enfin, le Père Arsène a enfin giclé Archavine au profit de Walcott. Si l'Anglais est l'allégorie du 'tout droit', courant mieux qu'il ne joue au ballon, sa présence a été bénéfique lorsqu'il a fallu accélérer en contres. Trop souvent sur courant alternatif, l'ancien joueur du Zenit est en net recul avec la performance du numéro 14 d'East London.
Avec cette victoire, Arsenal se met en confiance et démontre que l'équipe a les capacités pour vaincre les grosses armadas. Néanmoins, on ne sait pas encore si ce sont les Gunners qui ont gagné ou si ce sont les Blues qui ont perdu. Quoi qu'il en soit, ces 3 points remportés ont une importance capitale sur le plan psychologique pour les joueurs de Wenger. Le début d'une épopée victorieuse?

Face à Sunderland, une équipe qui aime bien se payer les gros bonnets, Manchester United a gagné sans briller grâce à un Berbatov de gala, auteur d'un doublé. Le Bulgare a d'abord scoré dès la 5ème minute au terme d'un mouvement initié par Giggsy, plus jeune que jamais. Après avoir attrapé un poteau, imité quelques minutes plus tard par Anderson qui revient à un excellent niveau, le Bulgare doubla la marque en 2ème période d'une frappe contrée par Anton Ferdinand, frère de. En revanche, face à Birmingham City, une équipe bien moisie, Berbatov pensait une nouvelle fois avoir fait le plus dur mais à 2 minutes de la fin, le plot serbe Zigic détourne un centre de la main, repris par Lee Bowyer. Ouais ouais, Lee Bowyer, l'ancien de Leeds qui aimait bien cogner sur un Pakistanais de temps en temps pour s'occuper. Qui aime toujours d'ailleurs. Bref, sur leur seule occasion, Birmingham fait perdre 2 points à un MU qui demeure invaincu mais qui n'arrive pas à exprimer tout son talent sur le pré. L'année 2011 des Red Devils dépendra en grande partie de Wazza Rooney, en manque de confiance depuis son retour à la compétition.

Le rival Manchester City s'est offert 2 promenades de santé face à Newcastle et Aston Villa. Face aux Magpies, Tevez s'en est donné à coeur joie, pliant la rencontre en moins de 10 minutes, bien aidé par une défense et un gardien bien pouraves qui ont pris à la lettre l'expression "boxing day", le jour des cadeaux. Face aux Villans de Gégé Houiller, les Citizens n'ont même pas eu besoin de l'Apache pour infliger une rouste des familles aux Clarets (4-0). Mario Balotelli en a profité pour inscrire le triplé le plus facile de sa carrière (2 pénos et un ballon à pousser dans les cages). Avec 8 buts en 10 matches, l'Italien présente des statistiques satisfaisantes qui masquent sa nonchalance et son célèbre je-m'en-foutisme. Avec 2 matches de plus que son rival honni, City occupe la deuxième place de classement.

Certainement la plus belle équipe à voir jouer en Angleterre à l'heure actuelle, Tottenham a réalisé un carton plein avec une victoire 2-1 face à Aston Villa lors du Boxing Day puis avec un succès 2-0 face à Newcastle. Van der Vaart s'est offert un magnifique doublé pour son retour en tant que titulaire après une blessure contractée face à Liverpool. Sur le premier but, Luka Modric a réalisé un geste de grande classe, une diagonale de 60 mètres parfaite à destination de Hutton dont le centre fut repris victorieusement par le Néerlandais. Sur le second, Gareth Bale a déchiré le rideau défensif des Clarets, transmis à Lennon dont le centre en retrait fut une véritable offrande pour VdV qui ne manqua pas les bois de Friedel.
Face à Nouveau Château, Modric démontra une nouvelle fois toute l'étendue de son talent en récupérant la gonfle dans se 25 mètres puis en la transmettant idéalement à Bale. Le TGV gallois arracha encore une fois quelques hanches et autres genoux pour déclencher une frappasse croisée au ras du poteau. La routine en somme. Pour couronner le tout, les Hotspurs ont enfin rendu une clean sheet à l'extérieur, la première depuis plus de 3 mois.
Seul hic, les Eperons Chauds ont pris 2 cartons rouges stupides lors de ces matches; tout d'abord, en raison d'un coup de coude de Jermain Defoe sur Collins, ensuite pour une esquisse de coup de teston de Kaboul sur Tioté.

Avec la descente aux enfers de Chelsea et l'émancipation d'Arsenal, la Premier League a retrouvé de l'intérêt en cette fin décembre. Avec un Manchester United sans génie mais invaincu, un Manchester City irrégulier mais toujours placé et surtout un Tottenham incandescent, la suite de la saison s'annonce passionnante et plus que jamais ouverte.

Cesc Romero

samedi 25 décembre 2010

The Choa-Garra-Charrua 2010 Awards

Pour célébrer Noël et la fin de 2010 l'année du vice, choa-garra-charrua distribue ses awards foutraques dans sa plus pure ligne de conduite. Marre de l'hégémonie du Barça dans l'attribution des prix? Faites-vous plaisir pendant que vous digérez la dinde aux marrons.

-Prix "gel fixation Béton": Mathieu Valbuena.
La bataille fut rude mais finalement, le prix ne pouvait échapper à Mathieu Valbuena. Grâce à sa coupe "tu vuo fa' mafioso", il a permis aux fabricants de gel et autres cires coiffantes d'augmenter leurs bénéfices de 43,5% en 2010, avec sa seule consommation personnelle.
Cristiano Ronaldo est un petit joueur à côté de Petit Vélo.

-Prix "un dur, un vrai, un tatoué": Lucho Gonzalez.
Les susceptibles vainqueurs étaient nombreux à se bousculer mais, après une âpre délibération, c'est Lucho Gonzalez qui remporte le trophée. Son principal rival était son ancien coéquipier à Porto Raul Mereiles mais celui-ci n'a rien pu faire dès lors qu'El Comandante eut réalisé un tatouage célébrant le titre de champion avec l'OM. Furent également cités: Mexès, Réveillère, Zlatan, Djibril Cissé et Cassano.

-Prix "moi j'aurais fait ça": Grégory Coupet.
Comment ce prix pouvait-il échapper au Grand Grégory Coupet? L'homme qui aurait sorti la frappe de Mc Fadden s'est une nouvelle fois distingué avec un couplet sur l'épisode de bus de Knynsa d'où il serait évidemment descendu s'il avait été confronté à cette situation. Sauf qu'il n'y était pas. Et puis, venant de la part d'un type qui s'est fait chourave sa place par Apoula Edel et qui a oublié de mettre du grillage entre ses jambes contre les tueurs de Lviv, la remarque est encore plus savoureuse.

-Prix "ah ben j'croyais que t'avais les os plus solides": Nigel De Jong.
Véritable esthète du fracassage sur pelouse, Nigel De Jong devance Mark Van Bommel d'un crampon de 16. La force du Batave réside dans sa faculté à dérouiller d'entrée de jeu, que ce soit en finale de Mondial ou lors d'un simple match de Premier League face à Newcastle.

-Prix "j'ai le teint d'une aspirine, un charisme d'anguille mais je suis un génie du ballon": Andrés Iniesta.
Ce trophée ne pouvait échapper à un joueur du Barça. Après une longue délibération digne des plus grands procès d'assises, c'est Andrés Iniesta qui l'emporte devant Leo Messi. Certes, La Pulga est un des plus grands phénomènes balle au pied mais son ascendance argentine lui fait perdre le trophée. A l'inverse, Iniesta et son look Casper croisé avec un UPSA lui permet de l'emporter.

-Prix "Franck Provost": David Luiz.
Et le vainqueur est... David Luiz! Pendant de Luisao a.k.a. le sosie officiel de Sammy Kebab Traoré à Benfica, le Brésilien s'est révélé la saison dernière et est qualifié de plus grand espoir auriverde au poste de défenseur central. Mais surtout, David Luiz, ce sont des bouclettes blondes, une permanente sublime et, même s'il est en retrait en ce 2ème semestre, il coiffe (ça c'est un jeu de mots hein!) Xavi Hernandez sur le poteau bien que le midfield catalan brille également par sa coupe impeccable.

-Prix "pécho la main dans le pot de confiture": John Terry.
2010 fut sans nul doute l'année de l'adultère. Un putain de millésime même. A ce jeu là, c'est John Terry qui l'emporte malgré les efforts appréciables de Wayne Rooney, Peter Crouch et Franck Ribéry. Elu pater familias de l'année en 2009, Terry a magnifiquement retourné l'opinion publique contre lui comme il l'aurait fait avec un attaquant de West Brom ou de Stoke. Néanmoins, sa tentative de réconciliation avec Madame à Dubaï atténue la performance. Maudits regrets!

-Prix "mercenaire, un sacerdoce": Zlatan Ibrahimovic.
Il y eut Adebayor, Tevez, Rooney mais le vainqueur toutes catégories est sans contestation possible Zlatan Ibrahimovic alias le Pirouli de Malmö (copyright choa-garra-charrua). Après avoir porté les liquettes de la Juventus et de l'Inter, le voilà qui endosse le maillot du Milan. Pour couronner le tout, il crache sur Pep Guardiola qu'il accuse tous les maux. Le Suédois a beau se la raconter, il n'arrivera jamais à la cheville de Samuel Eto'o qui a réalisé ce que lui n'a jamais été capable de faire: se sacrifier pour ses coéquipiers et gagner la Champion's avec le Barça et l'Inter. En fait, Zlatan est un peu le Bob Denard du ballon rond.

-Prix "je donne des leçons de morale car j'oublie mon comportement quand j'étais encore joueur": Christophe Dugarry et Bixente Lizarazu.
Souvenez-vous 1998: et 1 et 2 et 3 zéro, I will survive, Zidane président, France Black-Blanc-Beur. Problème: la victoire des Bleus a engendré une nouvelle espèce mutante: le consultant champion du monde qui donne des leçons et est soudain frappé d'Alzheimer quand il s'agit de lui rappeler ses frasques pendant sa carrière. Le choix fut rude. Deux figures dépassaient, celles de Dugarry et de Lizarazu. Comment départager un type qui se fout en direct de la ganache de Brandao alors même qu'il a connu les joies d'être sifflé au Vélodrome pour ses contrôles manqués et ses frappes de moineau asthmatique et un gars qui parle de respect alors qu'il avait mis une mandale à son capitaine, tout fait pour que Luis Fernandez accepte qu'il quitte l'Atleti Bilbao pour espérer jouer le Mondial 98 (parce que les racines, ça va un moment hein!) et qui n'a pas eu la lucidité de comprendre qu'il était cramé pour l'Euro 2004?
A l'arrivée, nous avons décidé qu'il y aurait 2 ex aequo tant il était difficile de séparer des siamois collés par leurs melons sur-protéinés. A coup sûr, nous détenons en France deux forts potentiels qui sont partis pour nous régaler pendant de nombreuses années. Cependant, Lizarazu part avec une longueur d'avance d'une part car il officie sur TF1 et d'autre part car il ne peut pas s'empêcher de parler de surf et de Pays Basque toutes les 5 minutes.

-Prix "putaing cong, j'aime Marseille putaing cong, je suis Parisien mais je suis plus Marseillais que les Marseillais putaing cong": Jean-Claude Dassier.
Tout nouveau président de l'Olympique de Marseille, Jean-Claude Dassier a récolté ce que le Saint Père Diouf avait semé. Pas dupes, les supporters olympiens savent bien qui fallait-il remercier pour les 2 titres obtenus. Alors, l'homme Dassier veut se la jouer plus Anigo qu'Anigo. Que cela passe par une écharpe énorme siglée OM autour du cou ou des déclarations démago sur la venue des hinchas phocéens au Parc des Princes, JCD tente de se faire passer pour un fervent dirigeant. Sauf qu'en agissant ainsi, il ressemble aux publicités Monsieur Propre dans lesquelles, sous prétexte que le détergent est fraîcheur lavande, il faut absolument qu'il y ait une voix off avec un accent du Sud caricatural. Du coup, il est ridicule. Mais comme il bossait à TF1 avec Mougeotte et Le Lay, il doit avoir l'habitude.

-Prix "un mort est toujours un brave type": Robert Louis-Dreyfus.
Sans surprise, c'est Robert Louis-Dreyfus qui l'emporte. Exécré et vomi pendant des années par les Marseillais, il est devenu une figure sainte depuis la victoire en Coupe de la Ligue en mars dernier. Avant, entre supporters c'était "il y connaît rien au ballon, il a mis des sous mais pour acheter des joueurs en bois". Aujourd'hui, c'est "il a mis de sa fortune personnelle pour le club, il a été le sauveur de l'OM, ces titres sont pour lui". La blague est allée jusqu'à scander son nom au Stade de France et au Vél'. Qu'il est loin le temps où les virages demandaient à sa femme des faveurs buccales, parce que maintenant, c'est elle la patronne! Ce qui ne veut pas dire que certains n'en rêvent plus.

-Prix "double cheese burger avec supplément bacon et Nutella": André-Pierre Gignac.
Passé maître ès junk-food, le Portugais de València Miguel est battu par le néo-Marseillais André-Pierre Gignac. Si dans la surface adverse, il a du mal à se faire respecter, dans un Quick, un Mc Do ou un KFC, c'est APG qui fait la loi. Trophée garanti 100% matières grasses.

Choa d'Arelate

mercredi 22 décembre 2010

L'Union Leiria s'accroche au trio historique

Pour la dernière journée de championnat avant la trêve, le trio Porto-Benfica-Sporting Portugal n'a pas fait dans le détail, Leiria a confirmé ses bonnes dispositions tandis que Guimaraes et surtout Coimbra semblent rentrer dans le rang.

A tout seigneur tout honneur, Porto achève son année 2010 sur un nouveau large succès face à Paços de Ferreira (3-0). Evidemment, l'homme de base de ce succès fut Hulk, buteur sur penalty et double passeur décisif pour Otamendi et Walter. L'incroyable série d'invincibilité des Dragons se poursuit et dure depuis le mois de mars dernier, date à laquelle ils perdirent la Taça de Liga face à Benfica. Avec 38 points remportés sur 42 possibles, O Porto est l'indiscutable champion d'automne de la Liga Zon Sagres. Toujours qualifiés en Europa League, Coupe du Portugal et Coupe de la Ligue, les Portistes peuvent réaliser un carton plein.

De son côté, Benfica a pris aisément la mesure de Rio Ave, l'emportant largement (5-2). Une victoire qui porte le sceau de l'Argentine puisque les buts furent inscrits par Salvio, Saviola et Aimar. Les Aigles se sont facilités la tâche en menant 2-0 après seulement 8 minutes de jeu. A noter, l'expulsion volontaire de Fabio Coentrao qui sera suspendu en Coupe du Portugal face à Olhanense et qui pourra jouer en championnat face à Leiria.

L'autre club lisboète, le Sporting Portugal n'a pas tremblé non plus sur la pelouse du Vitoria Setubal (3-0). Titulaire, Yannick en a profité pour s'offrir un doublé en l'absence du Monténégrin Vukcevic (19' et 56'). Cette victoire aisée renforce la 3ème place au classement des Lions, également qualifié pour les 16èmes de finale de la Ligue Europa.

L'Union Leiria réalise une excellente fin d'année puisque O Lis, profitant d'un calendrier favorable (Portimonense, Braga en difficultés et Naval), pour devancer le Vitoria Guimaraes et s'emparer ainsi de la 4ème place. Pas mal pour une équipe remontée en 1ère division la saison dernière. L'ancien club de José Mourinho a fait le plein de points avant d'affronter le SLB le 9 janvier prochain et espère faire mieux que la 5ème place, son meilleur classement de son histoire en 2001 et 2003.

Place aux déceptions à présent. Tout d'abord, Guimaraes marque le pas. En effet, après avoir perdu face au Maritimo et fait match nul avec Paços de Ferreira lors des 2 dernières journées, le Vitoria a été battu sur le terrain Beira Mar, qui en profite pour accéder à la 8ème place. Symboles de la fébrilité qui s'empare de l'équipe, les 2 expulsions en fin de match de Edson Sitta et Joao Alves ainsi que l'effondrement collectif de fin de match où, en 4 minutes, Beira Mar revint au score par Wilson Eduardo (83') puis s'offrit un avantage définitif par Maranhao (87'). A noter également, la très bonne partie du gardien Rui Rego qui sauva plusieurs tentatives chaudes.

Enfin, l'Académica Coimbra a pris une deuxième fessée d'affilée en championnat. Après avoir perdu à domicile face au Maritimo Funchal (1-5), os Estudiantes ont repris une manita face au Sporting Braga, pourtant lors d'être au mieux en championnat et éliminé la semaine dernière en Coupe par Benfica. De la même manière que Guimaraes, il semble que Coimbra cale après un début de saison prometteur et se retrouve à la 9ème place. En revanche, pour Braga, c'est véritable bol d'air puisque les Archevêques restaient sur une série calamiteuse de 4 défaites sur les 5 dernières rencontres en Liga Zon Sagres.

Cesc Romero

mardi 21 décembre 2010

Enzo Bearzot, la disparition d'un géant

Une légende du football italien est partie ce matin. Sélectionneur champion du Monde en 1982, Enzo Bearzot est décédé à Milan à l'âge de 83 ans. Avec 104 matches sur le banc de la Nazionale, Il Vecjo détient le record absolu devant le non moins légendaire Vittorio Pozzo. Honnête arrière central qui porta les couleurs de Catane, l'Inter et surtout le Torino, Bearzot était adulé par toute la Botte. Cette nouvelle tragique nous permet de revenir sur le Mondial espagnol où Gli Azzurri remportèrent leur 3ème étoile mondiale.

Dans le groupe 1, l'Italie est confrontée à la Pologne, le Pérou et le Cameroun dont c'était la première participation. Au cours de ce premier tour, la Nazionale demeure invaincu mais ne remporte pas un seul match. D'emblée, les coéquipiers de Dino Zoff affrontèrent les Polonais, une des équipes les plus redoutables du moment avec ses attaquants Boniek et Lato notamment. En réalisant un match nul et vierge, les Italiens ne perdirent pas de terrain dans l'optique d'une qualification pour le deuxième tour, d'autant plus que Camerounais et Péruviens ne purent se départager (0-0). [Fiche technique: http://fr.fifa.com/worldcup/archive/edition=59/results/matches/match=995/report .html]
Si, théoriquement, les 2 matches suivants devaient se résumer à une promenade de santé, il en fut tout autrement. En premier lieu, Gli Azzurri, après avoir ouvert la marque par Conti et mené pendant plus d'une heure, les Péruviens revinrent au score en fin de match par Diaz.
Malgré cette contre-performance, les 4 équipes restèrent ex aequo puisque le Pologne/Cameroun s'acheva sur un match nul (0-0). Mieux, les hommes de Bearzot étaient en tête avant l'ultime rencontre du groupe face au Cameroun.
Finalement, la Squadra Azzurra finit 2ème. En effet, tandis qu'elle était tenue en échec par le Cameroun (1-1), la Pologne, au terme d'une 2ème mi-temps de feu, explosa le Pérou (5-1).
[Fiche technique: http://fr.fifa.com/worldcup/archive/edition=59/results/matches/match=828/report.htmlGrâce] à ses 2 buts inscrits contre 1 seul pour les Lions Indomptables, l'Italie parvint non sans mal à la seconde phase de groupe.

Lors de cette deuxième phase, l'Italie tomba dans un groupe de tueurs, avec l'Argentine, tenante du titre, et le Brésil de Telê Santana, une des plus belles équipes de l'Histoire. Et autant dire qu'avec un Paolo Rossi inefficace et réintégré en sélection grâce à un aménagement de sa suspension dans le scandale du Totonero, la mission semblait quasiment impossible pour accéder en demi-finale.

Le 29 juin 1982, à l'Estadi de Sarria de Barcelone, l'Italie sortit les griffes et s'offrit une première victoire dans la compétition face aux Albicelestes. Tardelli (57') puis Cabrini (67') offrirent un avantage décisif aux Azzurri avant que Passarella, d'un coup franc lointain, ne réduisit l'écart à la 83ème minute. Cette défaite signifiait l'élimination probable des champions du Monde 1978.

Après la victoire du Brésil face à l'Argentine (2-1), le dernier match de cette poule de la mort s'apparentait à un véritable quart de finale. Face aux favoris de la compétition, Paolo Rossi réalisa le match parfait. Dès la 5ème minute, à la réception d'un centre parfait de Cabrini, il catapulta le cuir au fond des filets de Waldir Perez. A l'égalisation de Socrates à la 12ème minute qui parvint à glisser le ballon dans un trou de souris, Rossi répliqua à la 25ème minute, exploitant à merveille une erreur d'inattention de l'arrière-garde auriverde. En seconde période, ce fut au tour des Italiens de commettre une énorme erreur de défense, laissant Falcao décocher à son aise une frappe en pleine lucarne à l'entrée de la surface de réparation (68'). Mais il était écrit que ce match fut celui du Juventino. A la suite d'un corner mal dégagé par les Brésilien, Tardelli prit sa chance des 16 mètres 50. Sa tentative, trop molle, fut prolongée par l'opportuniste Rossi qui donna ainsi un avantage définitif aux siens à un quart d'heure du terme.

En demi-finale, Gli Azzurri retrouvèrent la Pologne. Au Camp Nou, Paolo Rossi continua sur sa lancée, inarrêtable. Tout d'abord, il reprit victorieusement de la testa un coup franc d'Antognoni à la 22ème minute. Malgré les tentatives de Ciolek, Kupcewicz et Buncol, la Nazionale assit son succès grâce à un contre-éclair mené par Altobelli. Celui-ci décala Bruno Conti sur sa gauche qui déposa littéralement son centre sur la tête de Rossi, seul au second poteau (73').

Enfin, en finale, les hommes de Bearzot affrontèrent les redoutables Allemands de l'Ouest, sortis vainqueurs d'un match épiques face à la France à Séville. La première mi-temps fut marquée par l'obtention d'un penalty pour la Squadra Azzurra. Sur un centre d'Altobelli, Briegel plaqua Bruno Conti dans la surface de réparation. Néanmoins, Cabrini rata complètement sa frappe et tira à côté.
Lors du deuxième acte, la Nazionale réalisa une dernière demie-heure impeccable. A 30 mètres des bois d'Harald Schumacher, Tardelli (regardez son geste du menton sur la vidéo; il est de ces joueurs qui comprennent tout avant les autres) joua rapidement un coup franc accordé pour une faute sur Oriali. Sur le côté droit, Gentile, dont une des images marquantes du Mondial restera l'arrachage du maillot de Socrates, centra en direction de Conti au 1er poteau. Si le ballon passa entre ses jambes, Rossi -évidemment- de gâcha pas l'offrande et offrit un premier avantage à son équipe (57'). Puis, à la 69ème minute, Scirea emmena un contre avec Conti et Altobelli. Conti repiqua dans l'axe, laissa le cuir à Rossi. Le Bianconero redonna le ballon à Scirea sur le côté droit de la surface de réparation. Celui-ci talonna pour Bepe Bergomi qui lui repassa. Scirea temporisa, leva la tête pour alerter Tardelli dont la frappe du gauche laissa le portier allemand impuissant bien que l'Italien glissât au moment de tirer. Sa célébration ne fut pas s'en rappeler celle de Giresse en demie-finale face à cette même RFA quelques jours auparavant...
Pour parapher cette nouvelle victoire en Coupe du Monde, Altobelli humilia définitivement la Nationalmannschaft après un débordement de Conti, décidément omniprésent lors de cette finale (81'). La réduction de l'écart de Breitner ne fut qu'anecdotique (83').

Ainsi, 44 ans après le dernier titre mondial, l'Italie retrouvait les sommets du calcio planétaire. Après une entrée en matière plus que poussive, la Nazionale se révéla lors des matches couperets. Bien que certains affirmèrent pas la suite que ce titre fut obtenu de manière heureuse, dans la mesure où les Azzurri ne se qualifièrent pas à l'Euro 1984 et furent éliminés en huitièmes de finale par la France en 1986, cette victoire en Espagne n'en demeure pas moins un authentique exploit quand on regarde attentivement le tableau de chasse des hommes de Bearzot.

Ce soir, l'hommage est unanime en Italie. Enzo Bearzot était un homme extrêmement respecté et apprécié non seulement par le milieu du football mais aussi par tous les Italiens. Et l'on se remémore les paroles de Gaetano Scirea, champion du Monde 1982 et ancien entraîneur adjoint de la Juventus disparu tragiquement dans un accident d'avion en 1989: "J'ai "volé" quelque chose à chaque entraîneur que j'ai eu. De Parola, j'ai pris la capacité de responsabiliser les jeunes; de Trapattoni, la façon de conserver un vestiaire uni; de Marchesi, la sérénité. Et de Bearzot, cette extraordinaire humanité qui est la base de chaque succès".

Francesco della Nuejouls